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EAN : 9782070375813
283 pages
Gallimard (12/07/1984)
3.79/5   24 notes
Résumé :
L'auteur de Touchez pas au grisbi nous fait revivre ici ses années d'« enfant de La Chapelle », et aussi toute une civilisation, celle du petit peuple des faubourgs, au temps des chevaux, des voitures à bras, de la misère que le recul du temps peint en couleurs tendres. Le père est fabricant de fleurs artificielles, et profite des mortes-saisons pour aller perdre ses quatre sous à Longchamp ou à Auteuil. Puis c'est la guerre, et tous les changements qu'elle apporte ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
A lire Albert Simonin dans ses confessions d'enfance, il me semble presque entendre parler les photos de Doisneau, de Boubat et surtout d' Eugène Atget. Ce dernier photographia avec amour les vieilles rues de la capitale, les boutiques, petits métiers, passants, arrières cours insalubres…
C'était le Paris de Simonin. Né en 1905, rue de la Chapelle.
Un Paris de pauvres, de bas quartiers pouilleux. Il n'a pas disparu mais c'est transformé, transporté ailleurs.
Le petit bébert y survit avec sa famille et ses voisins, connait ses premiers métiers de misère et l'exploitation éhontée des gamins dès son certificat en poche.
Sans amertume, avec réalisme et sincérité, Albert Simonin nous replonge dans cet univers sombre.
N'ayez pas peur de lire cet ouvrage pittoresque qui n'est pas « farci » d'argot, ce n'est pas vrai. Quelques mots de temps en temps qui donnent son sel au récit sans plus.
C'est un témoignage fort et inoubliable de ces misérables, non pas fait par un écrivain qui n'a pas partagé leur souffrance comme Zola ou Hugo mais par un des leurs. A ce titre, c'est aussi une véritable étude sociologique du début du XXéme siècle.
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"L'argent, dans ce faubourg, était rare, et la société nettement axée vers la non-consommation."
Ce témoignage de l'enfance d'Albert Simonin à son adolescence (à 17 ans), est surtout intéressant sur la vie quotidienne à Paris, quartier La Chapelle au début du XXe siècle. La famille Simonin est pauvre, c'est une vie harassante. Une époque difficile avec l'arrivée de la Grande guerre de 14-18, pour les classes ouvrières et défavorisées.
J'y ai trouvé quelques longueurs, mais pas à cause du style, qui est dynamique, ponctué de nombreux termes d'argot et malgré tout d'humour. La fin du livre est poignante et dramatique.
C'est vraiment dommage qu'il n'ait pas pu écrire la suite, lorsqu'il travailla comme écrivain et scénariste.
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C'est le récit autobiographique de Simonin (Touchez pas au grisbi ! ; le Cave se rebiffe ; ...) magnifiquement ponctué d'argot parisien du 20ème siècle.
Cependant la vie de l'auteur est une succession d'échecs (surtout dans le travail et dans le domaine sentimental). La vie n'est pas facile dans le quartier de la Chappelle dans le 18ème arrondissement de Paris. Ont a du mal a se représenter cette vie où la fée électrique fait son apparition dans les maisons bourgeoises. C'est pourtant pas si éloigné de notre époque.
Bref, ce livre est magistral, l'argot y est poétique, et le personnage haut en couleur !
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Une heure !… La vache… ! Je voudrais l’y voir, le chef, dans les brancards de la charrette ! Selon moi, même les mains dans les poches et le nez au vent, il devrait falloir un drôle d’athlète pour accomplir le parcours « rue des Roses, cette putain de gare d’Austerlitz » ! Je renaude fort, écœuré par le freinage sur les talons dans la descente du faubourg Saint-Denis, puis celle, à peine moins pénible, du boulevard Magenta. La République franchie au petit trot, un banc m’accueille sur les Filles-du-Calvaire, les fumerons [31] me rentrant dans le corps. Je me demande soudain si l’épreuve qui m’est infligée n’est pas une brimade professionnelle réservée aux apprentis, afin d’apprécier leur courage ? Dans ce cas, ils vont voir à qui ils ont affaire, en ma personne ! J’aimerais posséder une montre pour contrôler la durée de la pause que je m’autorise. J’en suis réduit à consulter furtivement l’horloge octogonale d’une brasserie devant laquelle stationne mon tape-cul. Dix minutes coulent avant que je m’aventure à réinsérer dans la bricole et les brancards de ma toute personnelle ennemie à deux roues. Et, youp-là, bonhomme, c’est reparti !
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Sur ce denier propos, je m'étais mépris ; sans colère, mes parents ne ressentirent en apprenant que j'étais viré qu'une silencieuse affliction. Ainsi, tous les saumâtres pronostics se confirmaient : j'étais bien le tocard incasable, le générateur endurci d'emmerdements. Qu'allait-on pouvoir faire de moi? J'évitais d'y penser, n'ayant d'attrait pour rien, et puis trop d'autres y pensaient pour moi. Une singulière émulation s'était emparée de toute notre parenté, de nos relations et voisins, à qui suggérerait une activité possible, un embauche miraculeux, la bonne gâche pour galopin rétif. Je devenais, en tant qu'inclassable, dans un cercle de bonnes âmes, une sorte de vedette.
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La mémoire entoure toujours d'un flou prudent ce qui nous apparaît, le temps écoulé, comme un propos, une action blâmable. Pour cette raison sans doute, je me revois mal pénétrant timidement dans la chambre de mes parents, y trouvant ma mère le visage bouilli de larmes. J'entends pourtant encore clairement ma voix articuler niaisement :
- Tu sais, maman... nous avons gagné !... et la pauvre femme me conseiller entre deux sanglots :
- Taits-toi, petit imbécile !...
Peu prolixe, ma mère m'enseignait ainsi qu'en une guerre il n'est pas de victoire pour ceux dont un père, un frère ou un fils ont laissé leur vie sur le champ de bataille, et que cette perte ne peut être que l'effet d'une terrible injustice. Pourquoi celui que nous aimions a-t-il été frappé plutôt que son voisin de combat, de qui nous ignorons tout ? Qui conduit la balle ou l'obus?
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Seul !… Je reste seul !… Mais libre !… Libre de quoi ? Libre pour quoi ? En réponse, instinctif, un bilan s’établit, ordonné en pensée par un constat de réalité : j’accomplis ma dix-septième année… je n’ai point de métier… j’en suis à espérer un emploi… je me trouve criblé de dettes… et me voici doublement O-R-P-H-E-L-I-N !…
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En un temps où ni pénicilline ni sulfamides n’étaient encore découverts, le péril vénérien n’était pas une amusette. La race gauloise, déjà rudement saignée par la riflette, se trouvait en danger d’être décimée par la chtouille, anéantie par le nazebroque, d’où vive parade officielle et création d’instituts prophylactiques.
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Videos de Albert Simonin (9) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Albert Simonin
https://www.editions-harmattan.fr/livre-la_butte_3d_montmartre_hier_aujourd_hui_et_peut_etre_demain_georges_millot-9782343246260-71631.html
Sur la butte Montmartre, il s'est passé bien des événements. La Commune de Paris y a débuté. Plus tard, les affranchis s'y sont installés, dans le sillage d'Aristide Bruant. Aujourd'hui, elle bourdonne de touristes et... de pickpockets. Et demain, que deviendra ce confetti, si le monde survit et change ? Sur la butte Montmartre, du temps de la Commune, se sont croisés des personnages historiques luttant pour une société meilleure : Louise Michel, Jules Vallès, Théo et Marie Ferré... de nos jours, les petits-enfants des écrivains Pierre Mac Orlan, Albert Simonin ou Marcel Aymé célèbrent la beauté germant du quotidien interlope. Dans un monde futur, quel beau décor pour concevoir l'union de l'idéal et du bonheur ! de tous les coins du monde on vient sur la Butte, admirer Paris à ses pieds. Il ne faut pas oublier de tourner son regard vers l'intérieur de ce volcan, éteint seulement en apparence, dans les ruelles duquel se fondent les différences de genres, de milieux et d'époques.
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