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Au programme :
Invités : Alberto Toscano, journaliste italien, Guillaume Durand, journaliste et Paolo Levi, correspondant en France pour l'agence de presse italienne Ansa
Silvio Berlusconi, l'homme aux mille vies
Silvio Berlusconi, le sulfureux
Silvio Berlusconi, magnat des médias
Quand Silvio Berlusconi lançait la Cinq
L'héritage politique de Silvio Berlusconi
le foot, l'autre passion de Silvio Berlusconi
L'Édito de Patrick - Déserts médicaux : 20 ans de surplace
Invité : Guillaume Garot, député socialiste/NUPES de la Mayenne
Déserts médicaux : les politiques impuissants ?
Déserts médicaux : et à la fin ce sont les patients qui perdent
Déserts médicaux : faut-il passer à la contrainte ?
La Story - Colombie : l'extraordinaire récit des enfants rescapés
Le 5/5 :
le simulateur info retraite en panne
Ukraine : la contre-offensive a bien commencé
Trump poursuit sa stratégie du chaos
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de violents orages provoquent inondations et annulations de vols
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Voilà les enfants juifs des monastères d'Assise, de Settignano, de Lucques et de bien d'autres localités italiennes qui se mettent à apprendre par cœur, en italien et en latin, l'Ave Maria et le Pater Noster. Mieux on connaît les prières, plus on en connaît et plus on a des chances de se présenter un jour comme des « Aryens ». Comme cela a déjà été dit − mais ça vaut peut-être la peine de la rappeler −, le critère raciste des nazi-fascistes n'est pas religieux, mais « biologique » ; ils persécutent donc un « non-Aryen » même s'il s'est converti au christianisme. Pour eux, c'est la même chose : il est « biologiquement » juif et le reste même s'il croit en Jésus − qui d'ailleurs aurait dû lui aussi finir à Auschwitz selon les critères racistes de Hitler et de Mussolini : il était Juif et circoncis, nous dit l'Évangile. Une bonne connaissance des prières n'est pas une garantie absolue d'éviter la déportation. Mais elle peut certainement contribuer à l'éviter. Surtout si en plus on a de faux papiers avec un nom plus italien que la pizza Margherita.

Les informations écrites sur les nouveaux papiers d'identité des Juifs doivent être fausses, vraisemblables, et surtout impossibles à vérifier. Les documents doivent avoir été théoriquement délivrés par l'administration publique d'une ville de l'Italie méridionale déjà libérée par les Anglo-Américains. Ainsi nazis et collabos ne pourront pas contrôler les données par un simple appel téléphonique. Les noms sur les nouveaux papiers ne doivent provoquer aucun soupçon. Le nom identifiable comme juif est italianisé en gardant une certaine assonance avec l'original, pour limiter le risque de confusion de la part de l'intéressé. Cette précaution est nécessaire surtout s'il s'agit d'un enfant, qui risque plus facilement de se tromper. Giorgio Goldenberg − l'enfant hébergé, selon les périodes, dans le monastère de Settignano et, à la fin de l'occupation allemande à Florence, dans la cave de Gino Bartali où se trouvaient déjà sa sœur et ses parents − reçoit un faux document sous le nom Giorgio Goldini. On peut imaginer combien de fois les adultes lui ont répété qu'il s'appelait désormais Goldini. De la même façon le nom Fankenthal est susceptible de se métamorphoser en Franchi. La famille Baruch s'appelle désormais Bartoli. Viterbi, nom de famille qui fait imaginer une connotation juive, devient Vitelli. Idem pour Finzi, qui devient Figuccia, pour Luzzatto, transformé en Luciani, et pour Majonica changé en Majorana. Quant à la famille Franckfurter, elle est désormais la famille Franchini.
Comme le dit Marek Halter, tout le monde doit savoir qu'« en des temps dominés par des lâches et des tueurs, il y eut des individus pour nous permettre de ne pas désespérer de l'humanité, des hommes et des femmes qui n'ont pas hésité à risquer la mort pour sauver des vies ».

Pendant la première phase de l'invasion allemande se déroule l'épisode le plus atroce de la persécution antisémite en Italie : la rafle dans le quartier juif de Rome. Sur les lieux où les Juifs habitent depuis presque deux mille ans, et que les latins appelaient "place judéenne". Aujourd'hui, c'est l'endroit, entre le Portico d'Ottavia et la Synagogue, où on peut goûter la gastronomie typique des Juifs romains, à commencer par les célèbres "artichauts à la judéenne". Le "samedi noir" 16 octobre 1943, cette rafle est l'œuvre d'une unité de la Gestapo en collaboration avec des SS arrivés spécialement d'Allemagne, qui emmènent dans leurs camions 1 259 personnes. Suite à un contrôle sommaire des différentes situations, on compte 1 023 Juifs romains arrêtés ce jour-là et déportés à Auschwitz, plus un enfant né peu après l'arrestation de sa mère... On ne comptera que 16 survivants. Aucun des 200 enfants arrêtés et déportés au cours de cette rafle n'aura la vie sauve.
Comme pour les couples De Gasperi−Togliatti et Don Camillo−Peppone, Gino et Fausto donnent parfois des démonstrations inattendues de solidarité réciproque. Une photo restera dans l'histoire italienne. Une photo prouvant que les rivaux peuvent parfois s'entendre. Une image autant emblématique que cryptique. On y voit Gino et Fausto se passer une gourde pendant une étape alpine du Tour de France 1952. On n'a pas envie de savoir qui des deux la passe à l'autre − en réalité, dans le cas de cette photo, c'est Gino qui la passe à Fausto, mais dans d'autres occasions ça a été l'inverse. Dans le cas d'une vraie nécessité, chacun des deux amis-ennemis pouvait aider l'autre ; quitte à profiter, dix minutes plus tard, de sa crevaison pour le larguer sur le Galibier, l'Izoard ou le col Pordoï. Rivalité : oui. Solidarité : parfois.
Gino Bartali : "Le bien doit être accompli dans la discrétion. Si on le divulgue, il perd de sa valeur car c'est comme si on voulait tirer bénéfice de la souffrance d'autrui. Il y a des médailles qu'on accroche à son âme et qui compteront dans le royaume des Cieux, pas sur cette terre."
"Bartali a été le symbole vivant du travail humain. (Dino Buzzati)
[...] ce concentré de lieux communs, de stéréotypes et d'idées reçues qu'est le JT de 13 heures sur TF1.
Cette idée d’un amour-plaisir en réaction aux malheurs de la peste noire fait justice à toutes les hypocrisies dont la société adore se draper en temps ordinaire. Faire l’amour plaît aux femmes comme aux hommes, aux laïcs comme aux curés : « La jeune fille, qui n’était ni de fer ni de diamant, se plia fort aisément aux vouloirs de l’abbé », peut-on lire dans le Décaméron. Ce n’est pas un hasard si Pasolini, qui en particulier sur ce terrain adorait dénoncer les hypocrisies, a réalisé l’un de ses films les plus célèbres à partir de l’œuvre de Boccace (Le Décaméron, 1971).
Si le vélo a tellement passionné les Italiens, c'est parce qu'il est le fils de leurs campagnes et le père de plein d'envies et de possibilités.