Citations de Alex Marzano-Lesnevich (200)
Qui sait comment chacun trouve sa place dans une famille? Les rôles sont ils assignés ou choisis ? Et en demeurant, même être frères et sœurs, même entre jumeaux, on ne grandit pas dans la même famille. On n’a pas le même passé. Mais pendant que je me débats en tous sens pour y échapper, au passé, mon frère le porte comme une étendard.
Le droit – avec l'entêtement de chaque partie à imposer une unique version des faits – n'a jamais su que faire de cet entre-deux complexe. Mais la vie en est pleine.
Mais ils ne pourront pas l'effacer. Comme une phrase qu'un avocat prononce au tribunal en la sachant irrecevable, sachant pertinemment que le juge ordonnera de la faire disparaître des procès-verbaux d'audience, mais sachant, également, que ce qu'ont entendu les jurés s'est logé dans leur esprit, et qu'il est plus difficile de purger leur mémoire.
Lyle et Luann sont des pentecôtistes stricts. Dans la maison ils n'ont pas l'eau courante et, dans plusieurs dizaines d'années, au moment des procès, ne l'auront toujours pas.
Ils n'écoutent pas de musique. Ils recueillent les enfants dans le besoin, ils ont cette bonté là - mais, parfois, à voir la sévérité de Luann et leur manie de prendre des enfants chez eux même quand les placards sont vides, on en viendrait à se demander si c'est de la générosité ou si c'est que, comme Dieu ne leur donne pas assez de souffrances pour qu'ils puissent prouver leur foi, ils se débrouillent eux-mêmes pour multiplier les privations.
La solitude ne pèse pas si c’est la première fois que vous savourez votre indépendance
A travers la porte, j'entends le curé qui dit la messe à la télévision, l'étirement des voyelles latines. Mon grand-père regardait cette même émission tous les dimanches matin lorsqu'il venait nous garder quand j'étais petite. Tous les samedis soir, ses mains. Tous les dimanches matin, la voix d'un curé.
A travers la porte, j'entends le curé qui dit la messe à la télévision, l'étirement des voyelles latines. Mon grand-père regardait cette même émission tous les dimanches matin lorsqu'il venait nous garder quand j'étais petite. Tous les samedis soir, ses mains. Tous les dimanches matin, la voix d'un curé.
Le silence fonctionne de la sorte. Il n'est pas fragile. Il protège les moments resplendissants et aussi les moments perturbants.
Lorsque j'ai commencé à écrire cette histoire, je pensais que c'était à cause de l'homme sur la vidéo. Je pensais que c'était à cause de Ricky. En lui, je voyais mon grand-père. Je voulais comprendre.
Le confinement lui rend impossible de s'échapper de lui-même, de s'échapper de qui il est, toujours trop bruyant au-dedans.
C'est la logique à laquelle je ne trouverai jamais d'explication : dans ma famille, une douleur, ce sera toujours la mienne ou la tienne, à monter l'une contre l'autre et à mettre en balance, jamais une douleur collective, jamais une douleur de famille. Est-ce que ce qu'il se passe dans une famille est le problème de la famille, ou le problème de celui ou celle qui en est le plus affecté ? Il a un coût, ce genre d' individualisme antagoniste.
Un livre à lire et à relire tant il est riche de matière à réflexion. Je m'attendais à un plaidoyer contre la peine de mort et j'y ai trouvé bien plus.
La récit autobiographique en parallèle du récit principal donne une grande profondeur au livre et donne à penser sur ce qui fait une famille et sur ce qui est admis au nom de la famille
« Je vais y aller, pour finir de raconter cette histoire. »
Voilà. Maintenant ils savent. Je raconte cette histoire.
Je veux que ces mots soient les derniers que je leur adresse. Que là où était le silence, soit la parole. Que là où étaient les secrets, j’ouvre la voie à la complexité de la vérité.
Mais souvent, les différences superficielles semblent refléter une vérité profonde : notre façon de faire l'expérience du temps.
Mes deux parents, j'apprends à les connaître mieux et différemment à travers leurs livres. Dans les livres, je découvre la sourde vibration de tout ce qui est indicible. Les personnages pleurent comme je voudrais pleurer, aiment comme je voudrais aimer, ils crient, ils meurent, ils se battent la poitrine et ils braillent de vie.
Lorilei a expliqué qu'elle avait commencé à éprouver de l'empathie pour Ricky parce qu'elle s'est reconnue en Bessie. Elle ne pouvait pas arracher son fils à une autre femme.
Le temps que je comprenne ses mots, je suis contre la peine de mort. La mort, c'est ce dont j'ai peur. La mort, c'est ce qui a emporté ma sœur ; La mort, c'est ce que les adultes redoutent pour mon frère ; La mort, c'est ce dont je fais des cauchemars. A travers les livres de ma mère et les histoires de mon père, j'ai commencé à envisager la Constitution comme un document d'espoir. La loi que j'aime tant peut donc imposer la mort ? Peu importent les raisons évoquées dans les livres de droit, c'est là que çà commence : avec horreur, à partir de cet instant, je serai toujours contre la peine de mort. p147
Superbe Livre qui relate la vie de l’auteur et l’histoire de Ricky Langley, pedophile, condamné pour le meurtre d un enfant. Ce serait trop long de dévoiler l’histoire qui est assez complexe mais Je suis d’accord avec la critique de la 4ème de couverture: « un récit magistral et bruissant de mille réflexions ». On est comme dans un bon film. Je suis un peu chose de l’avoir terminé.
Qui sait comment chacun trouve sa place dans une famille ? Les rôles sont-ils assignés ou choisis ? Et au demeurant, même entre frères et sœurs - même entre jumeaux - on ne grandit pas dans la même famille. On n'a pas le même passé. Mais pendant que je me débats pour y échapper - au passé -, mon frère le porte en étendard. Plus tard, il sera le gardien de la famille, celui qui se souvient des fêtes et des anniversaires, celui qui dresse la liste de cartes de vœux à envoyer pour Noël, celui qui passe des heures à ranger soigneusement des photos de famille - que je ne peux même pas regarder - dans des albums qu'il a fait imprimer tels des livres de photos d'art.
Dans ma famille, une douleur, ce sera toujours la mienne ou la tienne, à monter l'une contre l'autre et à mettre en balance , jamais une douleur collective, jamais une douleur de famille. Est-ce que ce qu'il se passe dans une famille est le problème de la famille, ou le problème de celui ou de celle qui en est le plus affecté ?