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Critiques de Alex Marzano-Lesnevich (336)
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L'Empreinte

Bonjour cher lecteur,



Je te termine ce livre très intéressant L'EMPREINTE d’Alex Marzano-Lesnevich et c'est une belle découverte un style agréable et fluide, une belle plume que je trouve addictive.

L'histoire se compose en deux parties une sur l'enquête d'un pédophile et l'autre sur sa vie depuis sa plus tendre enfance (si on peut appeler ça une ''tendre enfance''). Elle nous entraîne dans un roman qui n'en est pas vraiment un, mais pas un récit non plus.



Elle nous montre combien les êtres humains peuvent être abjecte et complexe.

Et combien il nous est difficile de juger.

Une grande réflexion sur la justice et l'administration qui à l’époque des faits est terriblement imparfaite.

Comment pardonner ou être pardonné.

Grande complexité de l'être humain.



C'est un grand coup de cœur pour moi .



QUATRIEME DE COUVERTURE :



Etudiante en droit à Harvard, Alexandria Marzano-Lesnevich est une farouche opposante à la peine de mort. Jusqu'au jour où son chemin croise celui d'un tueur emprisonné en Louisiane, Rick Langley, dont la confession l'épouvante et ébranle toutes ses convictions. Pour elle, cela ne fait aucun doute : cet homme doit être exécuté. Bouleversée par cette réaction viscérale, Alexandria ne va pas tarder à prendre conscience de son origine en découvrant un lien tout à fait inattendu entre son passé, un secret de famille et cette terrible affaire qui réveille en elle des sentiments enfouis. Elle n'aura alors cesse d'enquêter inlassablement sur les raisons profondes qui ont conduit Langley à commettre ce crime épouvantable.
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L'Empreinte

Comment peut-on violer et tuer un enfant de 6 ans ? En changeant le point de départ d’une histoire, on peut en changer la cause. Dans cet ouvrage en partie autobiographique, Alex Marzano-Lesnevich s’interroge sur sa propre histoire en remontant celle de Ricky Langley, un pédophile condamné pour meurtre. L’autrice montre notamment qu’il n’y a pas une vérité, une histoire, qu’au contraire tout dépend du côté qu’on éclaire, de qui éclaire, mais aussi de qui regarde. Ce qui conduit à ce que des éléments pourtant contradictoires soient vrais, surtout lorsqu’il s’agit de comprendre un être humain. par exemple , Alex Marzano-Lesnevich montre qu’on peut être viscéralement contre la peine de mort… et pourtant souhaiter, un temps au moins, la mort de quelqu’un. Bien que surprise durant les premières pages par sa plume journalistique, je tiens à saluer la qualité de son récit, construit à travers de minutieuses recherches et sa mémoire.
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L'Empreinte

Thriller, autobiographie, plaidoyer, enquête… Difficile de catégoriser “L’empreinte” d’Alexandria Marzano-Lesnevich, une non-fiction remarquable à la “De Sang-Froid” de Truman Capote.



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Alexandria, une jeune avocate au passé trouble et farouche opposante à la peine de mort. Ricky, un infâme criminel et détraqué mental dans l’attente du jugement fatidique. Une rencontre qui bouleverse les convictions d’Alexandria en faisant ressurgir les démons du passé. Le récit se transforme en une incroyable enquête sur sa propre vie, à la ressemblance troublante avec celle de Ricky. On en viendrait presque à les confondre, tant l’affaire du condamné fait écho aux drames de son enfance.



- - - - -



La défense de Ricky est un véritable défi pour Alexandria : réussira-t-elle à ressentir suffisamment d’empathie pour défendre le même type de bourreau qui a brisé son enfance ? Pourra-t-elle un jour pardonner son propre tyran ?



- - - - -



Un roman très subtil et factuel en dépit de l’implication émotionnelle de l’auteure, qui met en exergue toute la subjectivité de la loi et de la perception des criminels les plus abjects.



En bref, génial et incroyablement courageux !



https://youtu.be/OgcY6qlzdf8
Lien : https://www.instagram.com/el..
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L'Empreinte

L’auteur a suivi la voie de ses parents en devenant avocate. Plongée très jeune dans le milieu du droit, elle se forge rapidement une forte conviction contre la peine de mort. En 2003, elle se rend en Nouvelle Orléans pour effectuer un stage dans un cabinet d’avocats. Une vidéo des aveux de Ricky Langley, accusé du meurtre d’un garçon de 6 ans, est diffusée.

L’auteur tente de reconstituer la vie de cet homme et d’interpréter les faits, sur la base de nombreux documents.

Dans les deux premières parties, le crime et les conséquences, l’auteur alterne le récit de l’affaire, remontant jusqu'à l'enfance, avec celui de son histoire familiale. Elle termine le livre avec un chapitre dédié au procès.

Telle une avocate, l’auteur décrit les événements de façon détaillée à partir de ses recherches documentaires, retranscrivant des extraits de procès-verbaux et d’audition, et complète les éléments factuels par des suppositions. Elle adopte la même démarche pour son histoire personnelle et les secrets de famille. C’est un moyen d’essayer de mieux comprendre l’affaire et de mettre en parallèle le poids des non-dits de son enfance.

Défendre un pédophile dans le cadre d'un job d'été a constitué pour elle une véritable épreuve.

Le procès a ébranlé les certitudes de l'auteur sur la peine capitale, sur le droit de décider de la vie et de la mort d'autrui, sur la notion de culpabilité mais également sur son passé et sa vulnérabilité...

Ce livre conduit à la fois à réfléchir sur le système judiciaire et à prendre conscience des difficultés de se reconstruire en tant que victime.


Lien : https://www.carnetsdeweekend..
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L'Empreinte

J'ai acheté ce livre au vu des bonnes critiques qu'il suscitait et parce que cette chronique a priori devait me plaire.

Mais, dès les premières pages, je n'ai pas accroché.

Ce livre probablement autobiographique et bien écrit ne m'a pas intéressée du tout.

Les personnages n'ont jamais pris vie à mes yeux. Je suis restée extérieure à cette intrigue qui traite d'un sujet sensible mais rebattu.

Je ne suis pas allée au bout de cette lecture laborieuse qui m'assommait.
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L'Empreinte

Ce livre s'entrecroise avec une enquête sur un tueur d'un enfant et sa vie de famille.



Un récit bouleversant et courageux !

Elle décrit ses souffrances, le rejet de ses parents…

Le silence plutôt que d’avouer l’horreur qui s’infiltre dans son enfance.



J'ai été comme elle, prise entre l'envie d'éliminer ce tueur et la pitié...



Bonne lecture !
Lien : https://angelscath.blogspot...
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L'Empreinte

Genre difficile à déterminer : récit, thriller, doc, essai... Déterminisme, pédophilie, culpabilité et lucidité, excellente description des mécanismes juridiques, pour ou contre la peine de mort. Rien n'est simple et l'auteur analyse tout cela avec beaucoup de finesse. Mais, que de longueurs, de redites et aucune empathie pour les personnages, quelqu'ils soient. A mon très humble avis.
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L'Empreinte

Commençons par le commencement et par ce qui n'est pas dit dans la 4e de couv, et qui pourtant me paraît essentiel à savoir avant d'aborder cet ouvrage : ce roman parle de pédophilie. J'avoue que si je l'avais su, je n'aurais pas nécessairement acheté et lu ce livre. Et je pense aux personnes directement concernées et qui aimeraient aussi savoir que ce qu'elles liront pourront provoquer en elles des remous importants.

Au-delà du thème, c'est un roman (en réalité une enquête accompagnée d'une autobiographie avec des éléments romancés) très intéressant à lire, bien écrit, qui porte une réflexion très intéressante sur la famille, sur la justice américaine. L'autrice a très justement su mêler les différents genres pour en sortir un récit prenant.

Ce roman m'a vraiment chamboulé, il est très touchant.

Mais je ne le conseillerai qu'à un public averti.
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L'Empreinte

C'est dense, c'est assez long pour que la complexité des émotions, des souvenirs et traumatismes abordés soit clairement rendue. Si c'est le seul objet du livre, une sorte de documentaire à propos des résonances d'un cas judiciaire avec la vie de la narratrice, alors c'est réussi. Même si c'est long. S'il y a une intention romanesque, voire l'ambition d'en faire un thriller ou même un polar, j'ai trouvé que ça passait à côté. Et comme c'est un peu ce que j'y venais chercher, j'en sors pas complètement emballée.
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L'Empreinte

Un homme qui a tué un enfant.





Une femme, l'auteur, au passé lourd dont les études de droit vont mener son chemin jusqu'au sien.





Elle défend avec conviction le fait d'être contre la peine de mort. Pourquoi ?

Mais surtout, pourquoi ses convictions seront mis à mal quand elle sera confronté au dossier de cet homme?





Alexandria Marzano-Lesnevich nous offre un récit poignant, de la profondeur autour de réflexions intéressantes qui nous poussent à nous demander, entre autre, d'où viennent nos convictions.



Du journalisme d'investigations qui a nécessité sans aucun doute énormément de travail, de recherches mais aussi du don de soi pour aller jusqu au bout.



Car justement, il s'agit également d'une autobiographie dont l'auteur se sert pour nous expliquer le cheminement de ses choix, de ses pensées.



Son esprit va croiser son vécu, à toute cette histoire.

Les deux sont donc indissociable pour mener à bien ce récit, pour être honnête dans son écriture.

Pour souligner la subjectivité de nos points de vues à tous, de nos choix.



La première partie à su me prendre par la main, grâce aux choix des mots qui rendent ce récit atroce, lisible. Beaucoup de pudeur, de délicatesse.

Beaucoup d informations.



Cependant cette lecture est devenue rapidement compliqué.

Je me suis demandé :si je n'avais pas lu autant de critiques positives, si je n'avais pas eu vent de ses prix, serais je allez jusqu'au bout ? Certainement pas.



Des passages répétitifs ont rendu la lecture pénible.

J'ai trouvé que le récit était beaucoup trop long et les répétitions me confortent de penser qu un choix plus court n'aurait pas emputé à cette œuvre sa profondeur et ses détails. Au contraire. Les dernières pages étaient laborieuses. Revivre ce que j'avais déjà lu en me demandant si allez jusqu'au bout allez m'apporter quelque-chose.

En plus, l'auteur utilise un effet régulièrement que j aurais évité du style "ce qu elle ne sait pas c'est que dans X années il se passera...., mais ça, elle ne le sait pas encore" puis retrouver ensuite ce fait dans la continuité du récit plus tard.. Cela a rajouté l effet de longueur car plus j avancais, plus j avais l impression d avoir déjà su ou compris beaucoup de choses. Particulièrement à partir de la moitié du livre. Comme je le disais la première partie remplis d informations et de questions était passionante bien que terrifiante.

Je me suis poussé à le terminer vite, par peur de le traîner beaucoup trop longtemps.



Elle parle aussi des secrets que protègent une famille et l auteur arrive à nous faire ressentir cette pression. On souffre avec elle.



J'ai tout de même eu du mal avec les passages qui tentent d expliquer (et non pas pardonner ou minimiser) comment un homme est devenu comme il est.

L'auteur dit elle meme qu elle a vécu des choses très dur, et que ça ne l a rend pas pour autant bourreau.

Je pense à tous ceux qui ont vécu des horreurs, et qui se sont battus de tout leur être et réussis.



La fin de l'œuvre est tellement personnel que même si certains choix de sa part mon perturbés, je ne les jugent aucunement. Une fin très intime que l'auteur nous livre avec courage.



Bravo



Pour faire bref, ce n'est pas une œuvre qu'on dévore en aillant hâte de le reprendre.



Il s'agit d'une investigation mené avec les tripes, qui nous poussent à nous poser des questions, pas toujours agréables et à nous ouvrir dans nos jugements, quel que soit nos point de vues.

Intéressant mais pour le côté prenant, on repassera en ce qui me concerne.



Cette lecture, quoi qu'il en soit, n'est pas une perte de temps, tant les sujets sont importants et l investigation réussi.



(J apprécie aussi le details des sources chapitres par chapitre à la fin)



Ceci n'est qu un avis strictement personnel qui n'engage que moi
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L'Empreinte

Voici un roman assez inclassable, l'empreinte de Alexandria MARZANO-LESNEVICH

Nous sommes ici à mi-chemin entre autobiographie, policier, introspection.



La construction de ce roman est particulièrement intelligente avec des allers-retours passé/présent non seulement dans l'histoire du meurtrier mais également dans la propre histoire de l'autrice.



Tout s’entremêle pour créer un roman complexe, dense, captivant, bouleversant et très intéressant ou le poids du silence peut être si dramatiquement écrasant.

Le sujet de la peine de mort est bien abordé, sans jugement.



Chacun à son avis sur le sujet et ici le but de l'autrice n'est pas de nous imposer le sien mais juste de parler de son cheminement personnel par rapport à ce sujet.



Je me suis vraiment attachée à Alex, on sent que ce livre lui a permis d'exorciser un certain nombre de démon. .

Je vous conseille de découvrir ces deux histoires regroupées dans le roman qui m'a vraiment touchée.
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L'Empreinte

Je referme à l’instant la dernière page de cette énorme pépite composée de deux parties : le crime et les conséquences.

Le crime : Louisiane, dans la ville de Iowa, le 7 février 1992 disparait Jeremy Guillory, petit blondinet âgé de six ans, fils de Lorilei, une jeune mère célibataire. Nous savons dès le départ que Ricky Langley, lui même âgé de vingt-six ans et hébergé chez des voisins, est le coupable.

New Jersey 1983, Alex Marzano-Lesnevich a cinq ans. Elle revient sur ses souvenirs de l’époque et continuera à nous les confier, un chapitre sur deux. De prime abord, nous nous interrogeons sur la relation qui peut bien exister entre son enfance et l’affaire qui nous occupe … Viendront alors des détails : sur la découverte du corps de l’enfant mais aussi sur les terribles secrets de famille de l’auteur et du criminel …

Les conséquences : les années soixante furent témoins de l’épouvantable drame vécu par Bessie et Alcide, les parents de Ricky Langley. Ainsi que des conditions surréalistes entourant sa naissance et sa jeunesse. Les non-dits de la tragédie précédant sa venue au monde sont primordiaux dans la compréhension de son destin … Il s’agit là d’un point commun entre les deux protagonistes de cet ouvrage qui font face à des traumatismes à peu près identiques (pour l’auteure, ce sera dans les années quatre-vingts …)

Alex Marzano-Lesnevich découvrira (par une coïncidence extraordinaire) lors de ses études de droit, lesdits évènements dramatiques et plus ou moins similaires qui les relient et c’est avec une honnêteté hors du commun, un grand désir de justice et d’impartialité et une réelle empathie qu’elle nous relate les faits.

Un admirable plaidoyer autour du deuil, de la compassion et de la résilience, et - espérons-le - une efficace thérapie en ce qui la concerne !

Impossible d’oublier la puissance et la beauté de ce texte ! Résonne encore en moi la phrase prononcée lors du procès par Lorilei, la mère du petit Jeremy, je cite :

“ Même si j’entends le cri de mon enfant, au moment de sa mort, j’entends également l’appel au secours de Ricky Langley”
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L'Empreinte

L'empreinte d'Alexandria Marzzano-Lesnevich.

En page quatre de couverture «  ce livre est une merveille. » Celeste Ng. C'est vrai ce sous-titre n'est pas usurpé !

Étudiante en droit à Harvard, Alexandria Marzzano-Lesnevich est farouche opposée à la peine de mort, croise un jour, le chemin de Ricky Langley pédophile emprisonné en Louisiane qui a étranglé un enfant de 6 ans, Jeremy Guillory.

Toutes ses convictions sont bouleversées, lorsque à l'étude du dossier de cet homme qui lui a été confiée, revient à sa mémoire, les souvenirs des abus sexuelles qu'elle et sa sœur subit pendant des années par leur grand-père. Lequel n'a jamais été inquiété, malgré quelle est révélée les faits à ses parents avocats, au principe de garder la cohésion familiale.

Tout au long de ce roman, nous suivons cette étudiante en droit, dans son enquête criminelle . Nous parcourons avec elle des milliers de kilomètres, nous relisons avec elle les retranscription des minutes du procès, les centaines de pages d' auditions avec ce regard en parallèle de sa propre blessure qu'elle pensait oublier. Avec minutie les circonstances du drame sont décortiquées, l'enquête refaite, l'histoire personnelle du criminel et de sa famille analysée et toujours sous le prisme d'une douleur physique enracinée dans son propre corps. Lequel a gardé l' empreinte de ses agressions sexuelles par des cicatrices vaginales seront découvertes par sa gynécologue lorsqu'elle sera adulte.

C'est un récit bouleversant a plus d'un titre que vous lirez avec l'empreinte . Celle d'une introspection personnelle et familiale, qui conduira Alexandria Marzzano-Lesnevich à ne pas être avocate mais écrivaine, pour tenter d'ôter de sa vie cette souffrance, en se libérant de l'empreinte physique laissée par son grand-père tout en ne lui pardonnant pas même à l'heure de sa mort . Celle de l'empreinte laissée afin de comprendre comment un individu peut commettre de tels faits. Comment la société a failli alors que Ricky conscient d'être pédophile espérait une écoute attentive et des soins, avant qu'il ne commette l'irréparable mais aussi l'empreinte de la responsabilité en terme d'éducation familiale.

L'analyse des différentes cours saisies lors des différents procès est très intéressante. L'on perçoit bien les dispositions d'organisation prise par la justice, pour orienter la condamnation de l'auteur des faits, ne serait-ce que par le choix de jurés plus favorables ou non à la peine capitale. Faire face a un accusé le regarder et prononcer une sentence de mort même au regard d'un crime aussi horrible doit être difficile à porter pour le restant de ces jours lit-on. La est la question posée de la peine capitale et de sa mise en œuvre.

La dernière empreinte qui me restera de ce livre,est celle laissée lorsque j'ai refermé ce livre . Celle du traumatisme non cicatrisé d’Alexandra Marzano-Lesnevich, celle de Rick dont les appels à l'assistance non pas été entendus, celle des parents lâches, celle du comportement criminel de son grand-père non inquiété, celle de sa quête de vérité qui l'a conduite à cette introspection. Un livre rare, inoubliable.

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L'Empreinte

C'est un livre dur par les thèmes abordés : la pédophilie, le meurtre, la peine de mort, l'inceste subit par l'auteur Alexandria pendant plusieurs années violée par son grand père.

La video de l'interrogatoire de Ricky Langley meurtrier de Jérémy 6 ans en 1992 est un choc pour l'auteur qui remet en cause ses convictions sur la peine de mort et qui l'amène à reconsidérer son engagement d'avocat, elle change de voie et devient journaliste et écrivain.

Elle se plonge dans l'étude du dossier de Langley les interrogatoires et des procès qui ont suivi. Au cours de cette lecture des dossiers ressurgissent les souvenirs douloureux de son enfance. C'est les deux récits qu'elle nous fait en parallèle. La propre histoire de l'auteur et du meurtrier est complexe à suivre, les chapitres se suivent sans chronologie et passant de l'enquête à sa propre réflexion sur son vécu. Cette écriture du roman nous fait prendre un recul bénéfique par rapport au récit qui est éprouvant et émouvant.

Très bon livre bien écrit et très bien documenté. Il ne laisse pas insensible.

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L'Empreinte

Difficile de critiquer ce livre...Livre très bien noté, est-ce la raison pour laquelle je suis restée un peu sur ma faim ?



A travers le procès d'un pédophile criminel, son parcours, son enfance, l'auteure établit une sorte de parallèle avec sa propre enfance, ses propres démons.

Le récit est très bien documenté, bien mené. Pas de scènes violentes, les faits restent suggérés, rien de glauque. Malgré cela, le sentiment de tourner un peu en rond, de ne pas avancer tant que cela, malgré certaines révélations...Une sorte de "catharsis" pour l'auteure avec laquelle je compatis, mais qui a finit par me lasser un peu.
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L'Empreinte

"Affaire Palstraf vs Long Island Railroad Co., un homme saute dans un train qui est en train de partir, et laisse tomber un paquet sur les rails. Le paquet contient des feux d'artifice. Ils explosent. A l'autre bout du quai, une balance tombe sur une femme. C'est un enchaînement d’événements, et en fait, tout dépend de la manière dont on raconte l'histoire. Ce qui est en question, est ma cause."

Tout est dit dans cet extrait. Il est facile d'être en colère et de condamner. Il est plus difficile d'essayer de comprendre. Là n'est pas le pardon, mais le moyen de comprendre comment les choses en sont arrivées là.

Tout au long du récit, l'auteure réalise cette introspection par projection. Ricky Langley a tué le petit Jérémy. L'a-t-il violé ou non? Il le sait, il est pédophile. Quant à l'auteure, elle, a subi les viols répétés de son grand père.

Une société qui ferme les yeux d'un côté et une famille qui tait ce qu'elle sait. Des deux cotés, des appels à l'aide qui ne sont pas entendus.

L'auteure rappelle que la "question [de la justice], c'est de savoir où vous voulez faire commencer la chaîne de causalité. Une fois que vous avez décidé ça, vous avez décidé la signification de toute l'histoire.
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L'Empreinte

Je suis entrée dans ce roman pensant lire un roman policier classique. Il me fallait bien cela pour me changer de ma lecture de « Sang-froid » de Truman Capote et voilà que je me retrouve plongée dans le même genre d’histoire.

Il m’a fallu 200 pages avant de comprendre que le personnage de Ricky était réel et j’ai été glacée d’effroi. J’ai ressenti une grande empathie pour cet ado solitaire qui demandait de l’aide et beaucoup de peine pour Jeremy et leurs familles respectives. L’auteur renouvelle très bien le genre (docu journalistique-fiction), mêlant sa propre souffrance à un plaidoyer contre la peine de mort, et c’est très réussi. De sang-froid, m’avait malmené le cerveau, mais là où Truman vivra sa perte, Alexandria entreprend sa résilience.

C’est un très bon récit, parfaitement maîtrisé, documenté et très bien écrit. Et l’auteur soulève tant de questions sur l’humain, ce que nous sommes réellement et ce qui se passe dans nos têtes.

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L'Empreinte

Alexandria Marzano-Lesnevich ne nous propose pas le récit d’une mais de deux vies, la sienne et celle d’un homme, Ricky Langley avec qui elle n’a à priori aucun point commun.

Il a 27 ans quand il tue un petit garçon de 6 ans, après sans doute avoir eu des relations sexuelles avec lui. Il est pédophile, le sait.

Alexandria au même moment a 14 ans, vit avec ses parents une adolescence difficile, elle souffre de la maladie de Lyme, et de troubles alimentaires. Elle a été dans sa petite enfance et pendant 5 ans la victime d’un grand père pédophile.

Devenue adulte, elle choisit d’étudier le droit, défend l’abolition de la peine de mort, jusqu’au jour où le hasard lui fait découvrir l’histoire de Ricky. C’est alors la fin de ses certitudes et le début d’une lente et nécessaire reconstruction.

Comprendre ce qui a conduit Ricky à agir ainsi, l’oblige à se pencher sur sa propre histoire. Et inversement, revenir sur les traumatismes de son enfance, l’aide à cerner la personnalité de Ricky.

Ce récit-enquête est terriblement efficace, parfaitement construit. J’ai été happée par ce témoignage, impressionnée par la description du cheminement intellectuel et affectif de l’auteure au fur et à mesure de ses recherches qui agissent comme une véritable catharsis. Très bon livre donc même si le sujet est très dérangeant. Traduction Héloïse Esquié
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L'Empreinte

Une lecture qui est partie tout feu tout flamme. Un style auquel j’ai très vite accroché. Dès les premières pages, j’étais complètement immergée. Je la sentais chaleur du sud des Etats-Unis, la moiteur de ces lieux. Et le côté glauque aussi… A la lecture de cette histoire, je me suis d’ailleurs fait une réflexion : certains états du sud de l’Amérique sont souvent le théâtre de tragédies ayant pour victimes des enfants. Dans L’empreinte, donc l’action se déroule (en partie) en Louisiane, nous suivons, d’un côté, le destin de Ricky Langley et de l’autre, la vie d’Alexandria dans le New Jersey. Deux vies, tout sauf lisses. Un thème, très délicat : la pédophilie. Je ne vous mentirai pas : je me suis surprise à grimacer à plusieurs reprises. Je ne pensais pas que cette lecture serait si douloureuse. J’ai également était surprise par sa construction. Je me faisais une toute autre idée suite à la quatrième de couverture. Je m’attendais à un « véritable » face à face entre les deux protagonistes.

Si, comme je le disais, les premières pages ont défilé sans que je m’en aperçoive ( j’ai beaucoup apprécié le rythme donné par l’alternance de chapitres entre la vie de Ricky et celle de la narratrice), j’ai, par la suite, ressenti quelques longueurs d’une lecture que j’ai parfois trouvée assez douloureuse. J’ai eu tant de mal à adhérer à l’état d’esprit de la mère de la victime même si j’ai ressenti une certaine empathie pour Ricky lorsque celui-ci fait tout pour lutter contre ses démons. Cette lecture m’a donc placée dans une position dans laquelle je n’étais pas à l’aise. Du tout.

De plus, l’oscillation entre réalité et fiction m’a aussi quelque peu déstabilisée.

Déstabilisée : voilà mon ressenti. Un livre que je voulais lire depuis un petit moment. Un livre que je ne regrette pas du tout d’avoir lu, je savais que le sujet était plus que sensible. Un livre perturbant que je dois prendre le temps de digérer.
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L'Empreinte

" Il n'existe pas d'histoire simple. Il n'existe pas d'histoire achevée."



Dans ce récit où se mêlent autobiographie et enquête, Alexandria Marzano-Lesnevich nous entraîne dans deux histoires qui s'entrecroisent, la sienne et celle de Ricky Langley, condamné à mort en 1994 pour le meurtre deux ans plus tôt de Jérémy, sept ans. Sa condamnation a été transformée en réclusion à perpétuité à la suite de deux nouveaux procès en 2003 et 2009.



Viscéralement opposée à la peine de mort, " élevée dans le droit comme d'autres enfants sont élevés dans la religion", Alexandria entame des études de droit pour lutter contre la peine de mort. En 2003 elle choisit de faire un stage dans le Sud dans un cabinet spécialisé dans la défense des condamnés à mort. Lorsqu'elle visionne la vidéo des aveux de Ricky dans laquelle il évoque les abus sexuels qu'il a fait subir à de jeunes garçons, Alexandria, saisie d'effroi, ne souhaite qu'une chose : que Ricky meure! Elle abandonne alors ses études de droit... Le cas de Ricky a fait écho avec son histoire personnelle de petite fille violée par son propre grand-père.



Peu après, cette histoire la rattrape quand elle apprend que Lorilei, la mère de Jéremy, s'est exprimé contre la mise à mort de Ricky, à qui, cependant, elle ne pardonne rien. Elle est irrésistiblement attirée par cette histoire, c'est pour elle une façon d'affronter son passé non résolu "Je veux comprendre - j'en ai besoin."



" "Ricky, je vais me battre pour vous". Ces mots. Cette promesse. Ce sont les mots qui me posaient tant problème lorsque j'ai entendu parler de cette affaire pour la première fois. Il a tué son fils. C'est un pédophile. Il a violé des enfants. Mais elle s'est battue pour lui."



Elle va alors se rendre sur les lieux 23 ans après le crime, pour essayer de comprendre Ricky et tenter de comprendre sa propre histoire et celle de son grand-père, rechercher l'homme derrière le pédophile, derrière l'assassin et ne plus voir son grand-père comme uniquement son agresseur mais aussi comme l'homme qui lui a appris des choses qui l'ont fait d'elle ce qu'elle est devenue. Comprendre aussi Ricky qui s'est débattu avec sa pédophilie pendant des années, qui a demandé en vain de l'aide, " On dirait que plus je me donne de mal pour ne pas le faire, plus je le fais." Un homme terriblement lucide sur sa propre nature... Elle va aussi comprendre l'attitude de ses parents quand elle leur a révélé ce dont elle était victime, l'attitude de sa sœur elle aussi victime des mêmes sévices.



Elle va aussi découvrir que son destin ainsi que celui de Ricky étaient inscrits avant leur naissance, par des histoires familiales dramatiques entourées de silence, par des enfances vécues auprès de parents qui n'ont jamais pu se remettre du drame qui les a frappés et qui ont sombré dans la dépression ou l'alcoolisme. Des secrets familiaux trop lourds à porter, des fantômes qui hantent durant toute une vie...



Ce récit est grandiose par les thèmes abordés, par les questions qu'il soulève et par les réponses qu'il y apporte. L'auteure met en évidence la complexité de l'être humain, des relations humaines et des familles. Elle tente de reconstituer la vie de Ricky en s'appuyant sur une énorme documentation dont elle fournit le détail en fin de récit, articles de presse, reportages télévisés, procès-verbaux d'audiences, expertises psychiatriques. Elle interprète les faits, les contradictions sur lesquelles elle tombe, elle montre qu'il n'existe pas une seule vérité aussi bien dans l'histoire de Ricky que dans sa propre histoire familiale, chaque membre de sa famille ayant son propre point de vue sur leur vécu. Chacun a sa propre vérité et la vérité est aussi complexe que l'être humain... Tout au long du récit, les deux histoires, celle de l'auteure et celle de Ricky, se mêlent de façon très fluide et la dernière partie sur le procès de 2003 est particulièrement forte, l'auteure projette le lecteur dans la peau d'un juré de procès où la peine de mort est en jeu. L'auteure parvient à aborder des sujets très graves sans aucun pathos, avec des détails précis mais sans aucune complaisance. Deux histoires sombres mais dans lesquelles s'infiltre une belle lumière, la lumière non du pardon mais de l'empathie. Quelle leçon de vie ! Ce sujet très difficile, très douloureux est traité magistralement dans un récit qui se lit comme un thriller. Un livre poignant qui me laissera son empreinte j'en suis certaine.
Lien : https://leslivresdejoelle.bl..
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