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Citations de Alexandre Kouprine (35)


Alexandre Kouprine
La séparation agit sur l’amour comme le vent sur le feu, éteignant les petites flammes et attisant les plus grandes...

[Oléssia la sorcière - Chapitre X]
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Je t’ai répété nombre de fois que l’homme peut ne pas croire, douter, se moquer même... Mais la femme... la femme doit être croyante sans raisonner. Je sens quelque chose de touchant, de féminin et de beau dans cette confiance simple et tendre avec laquelle elle s’abandonne à la protection « divine ».

Chapitre XI
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La neige avait complètement disparu, sauf quelques restes boueux dans les creux du sol et les coins les plus ombragés de la forêt. La terre apparut nue, humide et, respirant le repos de l’hiver, pleine de sèves fraîches, ayant soif d’enfantements nouveaux. Une brume légère s’élevait sur les vastes champs noirs remplissant l’air de toutes les odeurs qui suivent le dégel, ces fortes senteurs printanières qui pénètrent et enivrent et restent si particulières même dans les villes. Il me semblait qu’avec ces arômes une tristesse était versée dans mon âme, cette tristesse du printemps, douce et tendre, grosse d’attentes inquiètes et de vagues pressentiments, tristesse qui enchante, fait paraître belles toutes les femmes et se nuance d’un sentiment indéfini de regret des printemps passés.

Chapitre IV
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Je m’occupai ensuite de guérir les habitants du bourg. […] Malheureusement, il me fut le plus souvent impossible de formuler un diagnostic : je manquais de connaissances, et les symptômes de leurs maladies étaient toujours les mêmes chez mes clients : « j’ai mal au milieu », « je ne peux ni boire ni manger». […]
— Ne vous inquiétez donc pas, ils guériront eux-mêmes — me dit un jour le commis sous-officier. — Ça durcira… comme sur un chien…

Chapitre I
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Je crains qu’un de ces critiques scientifiques, ignorants mais influents, qui se rendent célèbres en dénigrant systématiquement les idées nouvelles et les entreprises audacieuses, ne dénature mon idée aux yeux du public, ne la lui représente comme une lubie d’inventeur, comme un délire de maniaque. Je crains surtout que quelque envieux et famélique raté ne s’approprie ma théorie, en prétextant, comme on en connaît mille exemples, une coïncidence fortuite de découvertes, je crains qu’il n’avilisse, ne ravale et ne salisse ce que j’ai enfanté dans la douleur et l’enthousiasme.
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Mon Dieu ! quel piteux ramassis de meurt-de-faim, loqueteux, claquedents et galefretiers : un véritable musée des horreurs ! À la vue de ces faces terreuses, de ces regards obliques, jaloux, soupçonneux, de ces mains tremblantes, de ces haillons sordides ; à l’odeur invétérée de pauvreté, d’alcool et de mauvais tabac, mon cœur se serra involontairement de pitié et d’amour-propre humilié. [...] Les unes après les autres ces pâles ombres se glissaient dans le cabinet et en ressortaient bientôt avec l’air de noyés que l’on vient de retirer de l’eau. J’avais honte de m’avouer infiniment plus sain et plus fort que tous ces marmiteux pris ensemble.
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En Petite-Russie, enduire de goudron la porte de la maison qu’habite une jeune fille est un acte considéré comme déshonorant celle-ci à jamais.

Chapitre XII.
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« MM. E. Nidston et Fils, agents d’affaires, Régent Street, 451, recherchent un jeune homme de vingt-deux à trente ans pour un séjour de trois ans à l’Équateur, en vue de recherches scientifiques. Le postulant devra être de nationalité anglaise, de santé irréprochable, discret, courageux, sobre et endurant, célibataire avec le moins possible de relations de famille et autres. Appointements de débuts : 400 livres sterling par an. Connaissance d’une ou mieux deux langues étrangères (français et allemand) indispensable. Instruction universitaire désirable : la place sera plus facilement accordée à un gentleman possédant de bonnes notions théoriques et pratiques en physique et chimie. Se présenter tous les jours de 9 à 10 heures. »
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j’ai compris que l’être humain avait d’autant plus de valeur que l’humanité en avait moins. Aussi me suis-je attaché à vous, tout comme un vieux chien teigneux, affamé, vagabond et aigri lèche la première main qui le caresse sincèrement.
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Ces dix-sept jours me parurent alors cent soixante-dix années, mais quand j’en évoque l’ennui, je me les représente comme une seule et unique journée interminablement monotone.
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Le calme était profond, le silence d’une forêt, un jour d’hiver, sans vent. D’épaisses couches de neige faisaient ployer les branches donnant aux arbres un air enchanteur de fête. Par moment, un rameau tombait et j’entendais nettement, dans sa chute, le petit bruit sec avec lequel il heurtait les autres branches au passage. À l’ombre, la neige prenait des nuances roses et bleutées. Un doux ravissement s’empara de moi devant ce silence glacial et solennel... Je croyais sentir le temps qui s’écoulait lentement et sans bruit devant moi...

Chapitre III
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Ces baisers des paysans me répugnaient profondément. (Il y avait même des moujiks qui se jetaient à mes pieds, luttant presque avec moi pour lécher mes bottes.) Ce n’était pas l’élan d’un cœur reconnaissant, mais une habitude rebutante née de siècles de servitude et d’oppression. Et je demeurais pétrifié en voyant avec quelle gravité imperturbable le commis sous-officier, et l’ouriadnik livraient leurs grosses mains rouges aux lèvres des paysans...

Chapitre I
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Elle ne pouvait détacher de lui ses yeux sombres et énigmatiques qui suivaient tour à tour les mouvements de la tête, des mains, des lèvres et des yeux du jeune homme. Chose étrange ! Elle me rappela ce soir-là ce jouet enfantin : dans une cuvette nage un poisson ou un canard de fer-blanc, un bout de fer fiché dans le bec, et se laisse docilement entraîner par la baguette aimantée qui, de loin, l’attire.
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Il est dur, croyez-moi, de devoir, à 65 ans, réviser sa conception du monde ! J’ai compris ou plutôt senti que l’humanité future ne valait ni nos soucis, ni nos travaux, ni nos sacrifices. Elle dégénère et devient d’année en année plus débile, plus corrompue, plus impitoyable. La société tombe sous la domination du plus cruel des despotes : le capital. Les trusts, spéculant dans leurs repaires publics sur le blé, la viande, le pétrole, le sucre, créent une génération de polichinelles milliardaires, que côtoyeront des millions de loqueteux affamés, de voleurs et d’assassins. Il en sera éternellement ainsi.
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Depuis sa taille fine et harmonieuse prise dans un fourreau de soie blanche jusqu’à ses mains blanches, délicates, aux doigts longs et frêles, tout son extérieur rappelait une fleur exotique, rare, magnifique, et peut-être vénéneuse, poussée sans lumière dans une serre humide et obscure.
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Une fois cependant je dus involontairement avoir recours à un genre d’éloquence fort convaincant : un gros Prussien, plein de morgue et d’aplomb, eut l’audace de m’offrir deux cent mille marks pour lui révéler le secret de notre entreprise. [...] En quelques mots sévères, je fis remarquer à ce gras et insolent animal qu’il avait l’honneur de parler à un gentleman anglais.
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J’avoue que le jour où l’on me proposa d’aller à la campagne, je ne pensais pas m’y ennuyer aussi intolérablement. Je partis même avec joie... « Poliessié... la solitude... l’intimité de la nature... des mœurs simples... des êtres primitifs », me disais-je en wagon, « un peuple qui m’est complètement inconnu, avec des coutumes étranges, une langue originale... et, certainement, une multitude de légendes poétiques, de traditions, de chants. »

Chapitre I
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Alexandre Kouprine
L'homme cultivé qui se lie avec une femme ignorante n'arrive jamais à la mettre à son niveau ; bien au contraire, c'est lui qui se trouve épousseté, vidé jusqu'à descendre moralement à ses vues étroites.
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Certes, Vérotchka. Je dirai même qu'en amour, presque chaque femme est capable de l’héroïsme le plus élevé. Songe donc : elle embrasse, étreint, se donne, et la voilà déjà mère ! Pour une femme amoureuse, l'amour renferme tout le sens de la vie, tout l'univers ! Ce n'est pas sa faute si l'amour humain a pris des formes mesquines et s'est rapetissé jusqu'à devenir une commodité, une distraction. Les coupables sont les hommes, qui à vingt ans sont déjà blasés - corps et âmes de lièvres - incapables de puissants désirs, d'actions héroïques, de tendresse et d'adoration devant l'amour. On prétend que tout cela n'existait auparavant, tout au moins dans les songes des meilleurs esprits et des meilleures âmes de l'humanité, poètes, romanciers, peintres, musiciens. Je lisais dernièrement l'Histoire du Chevalier des Grieux et de Manon Lescaut...eh bien, crois-moi si tu veux, j'ai fondu en larmes. Voyons, ma chérie, dis-moi franchement dans le fond du cœur, toute femme ne rêve pas de semblable amour - un amour unique, discret, prêt à tous les pardons et à tous les dévouements ?
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Peut-être n'est-ce qu'un anormal, qu'un maniaque... mais qui sait ? Peut-être aussi as-tu rencontré sur la route de la vie cet amour dont rêvent les femmes et dont les hommes sont désormais incapables...
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