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Critiques de Alexandre Lenot (73)
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Écorces vives

Me voici bien embêtée. Embêtée mais pas surprise. En effet, j'ai terminé ce roman il y a une petite semaine et je me rends compte qu'il me reste essentiellement une atmosphère : l'évocation de terres gelées, de montagnes enneigées, d'arbres et de ronces, de lumières et de vent. Quelques burons, des éoliennes, au milieu de nulle part, au coeur du Massif Central. Des personnages qui souffrent aussi. En silence. Le tout plongé dans une semi-obscurité. "Écorces vives" est assurément un beau texte, bien écrit, travaillé, très travaillé même. Un texte serré et dense qui relève presque de la poésie et qui exige une lecture lente. La nature, sauvage et belle, semble ici tenir le premier rôle.

Du coup, je crains que le lecteur, amateur de romans noirs, soit un peu déçu et ne s'y retrouve pas vraiment. Car finalement, d'intrigue, il n'y en a guère, de suspense non plus d'ailleurs.

Et j'avoue que, victime moi-même des lois conventionnelles du genre, j'ai attendu assez longtemps que ça démarre, je me suis même ennuyée un peu. C'est dommage parce que la prose est belle. J'ai beaucoup aimé le personnage du capitaine Laurentin qui m'a fait penser à Langlois dans Un roi sans divertissement de Giono : son côté mystérieux, taiseux, en retrait, subissant la vie plutôt que la vivant pleinement. Les autres personnages, notamment Éli et Louise, deux amochés eux aussi, m'ont semblé plus convenus, plus dans l'air du temps. Pas loin du cliché, donc.

Tout commence avec un homme, Éli, qui arrive sur les terres du Cantal et met le feu à la maison (vide) de son amie Siskiyou, là où il avait rêvé de construire sa vie, d'élever ses enfants, d'être heureux. Il sera trouvé sur le côté de la route par une jeune femme, Louise, qui, après avoir subi un viol, a tout quitté et a trouvé refuge chez un couple de retraités américains qui vivent dans une ferme. Elle s'occupe des chevaux et dort dans un four à pain rénové. Elle aide aussi au potager.

Laurentin doit enquêter : y a-t-il un pyromane dans le coin ? Tout le monde a une idée sur la personne qui a commis cet acte, un voisin à dénoncer, un parent à accuser… Les rancoeurs, les jalousies, les haines ancestrales remontent à la surface… Certains semblent prêts à tout pour régler leurs comptes. Tous sont à vif, aucune plaie n'est refermée et le sang risque de couler encore…

Un premier roman très prometteur et un auteur à suivre donc...
Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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Écorces vives

En choisissant de recevoir ce livre édité dans la collection actes noirs, je pensais découvrir un roman policier… L’histoire se situe dans le nord du Cantal, dans une nature sauvage, loin de tout. A travers un récit à plusieurs voix, le lecteur découvre des personnages cabossés [...]

J’ai peiné à lire cette histoire où il se passe pas grand chose, l’ambiance de nature hostile est prenante et étouffante, il y a trop de non dits, de sous entendu… et je me suis ennuyée et lorsque je suis enfin arrivée au bout des 203 pages, la conclusion m’a laissé dans le flou… La rencontre est ratée !
Lien : https://aproposdelivres.word..
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Écorces vives

En plein centre du Massif central, dans une campagne délaissée, oubliée, l’incident d’une masure incendiée, et la rumeur vient réveiller les habitants et ressurgir les haines.

C’est un roman noir, qui met en scène des personnages cabossés, des taiseux, des hommes durs et des femmes qui subissent.

On y trouve l’intolérance, la peur de celui qui arrive dans ce pays et que l’on ne connait pas.

La nature est belle et froide, il y a le vent, la pluie, un pays rude. Les habitants sont à l’image de la nature.

Les personnages principaux, Louise venue vivre chez un couple de retraités, Laurentin, gendarme en fin de carrière accompagné de ses chiens, Eli, traumatisé par la perte de sa femme, et qui a mis le feu à la masure. Louise va le ramener chez le couple de retraités. Les jeunes s’ennuient et sombrent dans la délinquance. Les habitants sont aigris et ne supportent pas « l’étranger » qui arrive…..

Ce livre, c’est une ambiance, une atmosphère angoissante, une belle écriture poétique qui décrit superbement la beauté des paysages. Une certaine lenteur et en même temps un rythme soutenu.

J’ai apprécié ce livre, je ne l’ai pas lâché, lu au coin du feu. Alexandre Lenot a su me captiver par son langage en accord avec le paysage. J’attends son second roman.

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Écorces vives

Alexandre Lenot, pour son premier roman, a choisi de surfer sur la vague du « rural noir », très souvent abordé depuis quelques temps dans la littérature, à l’image de « Les Mauvaises » de Séverine Chevalier, paru à la Manufacture de Livres, pour n’en citer qu’un seul.

Dans son roman, l’auteur nous présente des habitants d’un endroit enfoui dans le Massif Central. Des natifs du villages mais aussi des « étrangers » comme seuls les petits villages de campagne savent en avoir. Si vous n’êtes pas né ici, vous resterez toujours un étranger et ceci sans tenir compte de vos origines.

Noyés au milieu d’un troupeau d’autochtones, il y a Louise, une jeune fille venue vivre chez un couple de retraités américains qui ont racheté une ferme. La ferme avec ses chevaux qu’elle aime tant, est son refuge.

Il y a aussi un gendarme en fin de carrière, Laurentin, qui vit avec ses deux vieux chiens et termine sa carrière dans un coin qui se veut le plus calme possible.

Et puis, il y a Eli. Eli a perdu la femme de sa vie et décide de mettre le feu à la vieille maison qu’ils occupaient tous les deux et s’enfonce ensuite dans les bois. Eli est traumatisé, blessé. Quand Louise va le trouver et le ramener chez le couple d’Américains, toutes les rancœurs des villageois envers tous ces « étrangers » vont être exacerbées. Le moindre petit acte déplacé va mettre le feu aux poudres.



En guise d’écorces vives, c’est bien à des écorchés vifs que l’auteur nous confronte, des oubliés du fond des campagnes où les jeunes s’ennuient et sombre dans la délinquance ou d’où ils se sont enfuis. Ne restent plus que des survivants aigris et sectaires qui voient tout ce qui est extérieur comme une menace.

Au-delà du message délivré par ce texte, l’écriture est belle, parfois poétique avec une nature très présente. C’est un texte posé et précis qui joue davantage sur l’ambiance que sur un scénario. Une mélodie pastorale à écouter avec attention, bien calé dans notre confort.


Lien : http://www.evadez-moi.com/ar..
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Écorces vives

Un village tranquille et reculé dans les montagnes, une maison en ruine brûle et s’effondre… comme s’est effondrée un jour la vie de l’incendiaire. Pourquoi, comment, nous ne le sauront finalement jamais, mais est-ce important ? Dans ce village, tout nouveau venu est une intrigue, un intrus aussi, et seuls ceux du coin ont droit de cité. En encore… tout dépend s’ils sont bien nés, ou s’ils sont du côté des plus forts, des chasseurs, des vilains qui imposent leur loi.



Laurentin est arrivé au village il y a quelques années, avec une patte folle à la suite d’on ne sait quoi. Ce gendarme règle les quelques incartades ou beuveries qui émaillent la vie du village, peu d’évènements graves en fait, et la retraite s’annonce doucement.



Lison vient de perdre son mari. Ce taiseux à la double vie. Céline vient à son enterrement et ne repart pas, aide précieuse et mystérieuse auprès d’une veuve déstabilisée. Mais au village on n’aime pas trop les belles femmes seules….



Louise, arrivée depuis peu, vit à la ferme des américains. Solitaire, elle s’occupe de bêtes et parcours la montagne chaque jour.

Eli est l’homme mystère, le pyromane blessé, cet écorché vif qui fuit vers on ne sait quoi.

Dans ce roman choral, il y a des frères solidaires, des enfants orphelins, un épicier presque aveugle, des chasseurs plus agressifs envers les hommes qu’envers les animaux… Il y a la vie en montagne, dure, froide, désespérée parfois. Il y a la dureté du climat qui se répercute sur la vie des hommes… Une ambiance ambivalente qui nous mène vers on ne sait quoi, mais avec qui tension qui sourd de chaque chapitre, le lecteur attend le cataclysme qui ne peut que survenir.

L’écriture est belle, la montagne froide et dure, l’atmosphère est souvent étouffante malgré l’ampleur des paysages, et en cela j’imagine que l’auteur a réussi son pari.

lire ma chronique complète sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2019/03/28/ecorces-vives-alexandre-lenot/
Lien : https://domiclire.wordpress...
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Écorces vives

Écorces vives est un roman qui signe les premiers pas prometteurs d'un nouvel écrivain sur la scène littéraire française !



Dans la tradition du country noir américain, dans la lignée du rural noir français, Alexandre Lenot s'inscrit dans cette nouvelle vague d'auteurs français qui dépeignent une intrigue au cœur des coins reculés, permettant ainsi aux lecteurs de découvrir des paysages loin des cartes postales, permettant ainsi de donner une voix à ceux que l'on a trop souvent ignoré.



Si vous avez aimé Rural noir de Benoit Minville, Aux animaux la guerre de Nicolas Mathieu ou encore les romans de Franck Bouysse ou ceux de l'Américain David Joy, ce livre est fait pour vous ! Sans renouveler le genre, l'auteur imprègne sa plume et son univers, apporte sa propre marque et s'inscrit dans un genre que j'aime énormément.



Entre le polar et le roman social, ce livre est à la fois très addictif du fait de son atmosphère, de son histoire mais est aussi profondément humain du fait de cette description de chaque personnage, des êtres brisés, des êtres violents, des êtres perdus et des êtres nourris de préjugés, de haine et de désillusions.



J'ai beaucoup aimé le style de l'auteur, j'ai beaucoup aimé cette montée angoissante de l'ambiance. Après si je devais émettre un bémol je dirai que les protagonistes manquaient de nuances, ils étaient trop manichéens voire caricaturaux. Je préfère un style moins parfait, moins travaillé au profit de protagonistes plus complexes et ambigus.



En définitive, un bon premier roman, j'ai hâte de lire le prochain de l'auteur !
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Écorces vives

Une de mes lectures mémorables de l'année. J'ai vraiment apprécié toutes les qualités littéraires que détaillent certaines critiques et la manière très acérée de caractériser les personnages avec une grande finesse jusque dans leurs pensées les plus insoupçonnées. Que des louanges pour un livre qui prend aux tripes et que l'on veut effeuiller le plus lentement possible, tout en étant pressée de connaître la suite des événements et d'assister, pantelante, au récit des travers humains et de ces excès qui font notre quotidien.
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Écorces vives

Des hameaux perdus entre montagnes et forêts. Quelques familles dont chaque membre mâche indéfiniment de vieilles rancoeurs comme tétées en même temps que le lait maternel. Quel écho a le monde en ces lieux où l'imagination semble bloquée par la verticalité des monts et des arbres ? Rivalités ancestrales, bêtise et cruauté sourdent des vieux murs, enserrent les âmes et déploient leurs tentacules visqueuses jusque dans l'épicerie du village, jusque dans les chemins forestiers où l'on aime chasser comme pour entendre le chuintement du sang et de la vie qui s'écoulent, comme pour savourer, l'espace d'un instant, l'idée de toute puissance. La vie, c'est pourtant là qu'Eli avait voulu la poursuivre et que Louise réapprend à l'aimer. C'est là que le capitaine Laurentin efface des souvenirs trop lourds et que Lison défriche un nouveau chemin. C'est là que Jean se dresse contre ceux qui humilient, ceux qui ricanent, ceux qui tirent une fierté mauvaise et illusoire d'être nés ici.

L'histoire de chacun de ces cinq personnages est racontée peu à peu, presque à mots couverts. Comme si l'essentiel était, en définitive, ce lieu qui les accueille au même moment quels que soient les fardeaux qu'ils y apportent. Cinq écorchés vifs qui, de manière différente, se greffent des peaux d'écorces vivantes et vitales. C'est un récit insoumis qui se blottit dans des buissons de ronces jusqu'à s'y fondre et progresse lentement, en prenant le temps d'installer une atmosphère où le noir le dispute à la lumière. Un récit qui ouvre des brèches dans des vies subies et qui pare la rébellion d'une couleur rouge-flamme.

Alexandre Lenot excelle à faire ressentir le désarroi comme la colère, la haine comme la naissance de l'amour, la bienveillance comme la méchanceté. On s'enfonce dans son roman comme dans une forêt qui ne laisserait percer que des bulles de lumière dans lesquelles les personnages principaux trouveraient le courage d'affronter les ténèbres en apprenant à dire non et en s'affranchissant des systèmes asphyxiants.

J'ai été envoûtée par ce roman, par l'âpreté sauvage de l'histoire et par la force évocatrice d'une écriture qui semble fusionner avec ce qu'elle raconte.

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Écorces vives

Je l'ai lu jusqu'au bout, ce n'est pas déplaisant mais ça s'évapore vite dans le souvenir. Des personnages pas assez présents, un mystère qui tient plus aux non-dits qu'à autre chose, une ruralité plutôt étrange à la fois très sauvage et très rude mais pas isolée du tout (usine, route, emplois). Pas vraiment un coup de coeur.
Lien : https://www.lesmotsjustes.org
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Écorces vives

Amateurs de sensations fortes, d'intrigues à rebondissements passez votre chemin. Ce roman n'est qu'atmosphère. Mais n'est-ce pas le plus difficile ? Faire ressentir... Ce qui fait ce livre - un premier roman ! - c'est la force de son écriture d'où jaillissent des images et des sons, les bruits de la nature, la splendeur d'une bête sauvage, la souffrance des douleurs enfouies. Les phrases se savourent. On ne sait s'il en restera grand-chose dans quelque temps mais on profite du voyage, de cette plongée singulière dans les tréfonds de la nature humaine.



Nous sommes au cœur du Massif Central, en pleine nature, loin des villes. Ici, les fermes sont isolées, la parole est rare. Ici, les inconnus ne sont pas les bienvenus. Le lieu est idéal pour enfouir ses chagrins, tenter de soigner ses souffrances. Pourquoi Eli a-t-il incendié une vieille ferme avant de se transformer en ermite dans les bois ? Quelle souffrance Louise a-t-elle perçu chez lui, elle qui a choisi de s'isoler aussi, loin de sa famille et qui se reconstruit doucement et sans bruit ? Louise est la seule à tendre la main à Eli, cible de la vindicte des villageois, faite de rancœurs accumulées et de haine des étrangers. Que fuit le Capitaine Laurencin venu s'enterrer ici après une brillante carrière ? C'est à travers ces trois voix que s'esquissent peu à peu les contours d'une tension de plus en plus palpable tandis que tous les protagonistes convergent vers le drame annoncé...



C'est noir. Sans beaucoup d'espoir. Cette confrontation impossible, interdite entre l'homme et la nature. La nature pourrait-elle être le refuge des êtres cassés par la vie ? Cette même nature que la civilisation détruit, asservit sans pour autant garantir une vie meilleure. Tout ceci affleure sous la prose puissante de l'auteur et on se laisse envahir par les bruits de la forêt, l'odeur de l'humus et le crissement des feuilles sous les pas des chasseurs. Par la sensation d'un monde qui ne tourne pas rond. C'est noir, mais finement mené. Ce qu'il en reste - car finalement il en reste bien quelque chose - c'est une sensation de malaise, par rapport aux enjeux que l'actualité nous rappelle de façon de plus en plus pressante.



"Peut-être qu'il faudrait nager dans les courants, se jeter dans les rapides, fermer les yeux et crier très fort en arrivant aux chutes. Peut-être qu'il faudrait se réinventer un petit dieu, le faire à notre main, lui imaginer des chants païens, comme l'ont fait nos parents. Peut-être qu'il nous faut de nouveaux rites pour en finir avec nos peurs, de nouvelles forêts pour nous abriter du regard du ciel, de nouveaux faisceaux pour éclairer nos nuits, de nouvelles phalanges pour nous garder de nos ennemis. De nouvelles pluies pour nous faire reverdir enfin".



C'est noir mais c'est beau. C'est noir mais c'est fort.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Écorces vives

Polar qui sent le sous-bois, qui fait ressentir le froid et l'humidité du Cantal, qui appelle au retour à la Nature et à son respect. Intéressant.
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Écorces vives

Avec Écorces vives, Alexandre Lenot impose une voix singulière et des personnages totalement originaux dans le roman français.
Lien : http://www.lesoir.be/206688/..
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Écorces vives

Quel coup de maître.

Ne cherchez pas de tueur, ne cherchez pas d'ambiance macabre ni de traître et autres indics.

Là il est question de polar social, d'ambiance, d'atmosphère, de noirceur sourde.

Le tout dépeint avec brio, le Language est limpide, les termes précis, tantôt anthropologue, tantôt guide de montagne et philosophe.



Chapeau l'artiste
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Écorces vives



Premières pages du livre. Voici ce que je lis : "Siskiyou partie, personne ne lui dessinerait plus la carte du ciel-qui-tombe, personne ne lui chanterait plus l'or du matin et la plie du soir, personne ne lui tiendrait plus les mains quand elles tremblent. Personne ne songerait à soigner sa voix brisée. Personne ne lui ferait plus de parade digne d'un soleil ou d'une comète. Personne ne descendrait jamais de lui, et personne ne l'appellerait vieux père au crépuscule de sa vie. Personne ne lui embrasserait les yeux au soir du grand sommeil et personne n'égrènerait ses poussières à sa mort."

Extraordinaire, un texte de toute beauté, ciselé comme je les aime. Ca commence très bien. Je me frotte les mains, je vais me régaler avec cette lecture, savourer chaque mot, chaque expression. Un vrai festin littéraire. Mais bien vite je déchante. Pas à cause d’un changement de style car Alexandre Lénot manie les mots avec subtilité, doigté, une grande poésie. Je déchante car je me perds dans les méandres de son histoire. Qui parle ? Comme plusieurs personnages ont des profils assez proches ou des caractéristiques communes, il me faut du temps pour savoir de qui l’on parle au début de chaque chapitre, Ah oui, c’est lui, qu’a-t-il vécu déjà ? Quel est son état d’esprit ? Je suis désorientée, perdue. Et voilà j’ai décroché. Alors j’ai continué à le lire jusqu’à la fin bien sûr mais sans conviction. Peut être suis-je passée à côté d’un beau livre ? Sûrement car excellemment bien écrit mais je n’ai pas ni courage ni l’envie de le relire. Trop noir, trop dur Et pourtant j’aime la nature dans ce qu’elle a de sauvage.

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Écorces vives

Ecorces vives je l'avais noté lors du dernier masse critique. Ce livre m'intriguait et j'ai eu envie de le lire. Et pourtant je ne suis pas attirée par cette collection chez Actes sud. Là j'aimais bien le dessin de couverture....

Ma lecture a été laborieuse et pourtant le roman ne fait que deux cents pages. Sans doute la lenteur de l'action et l'incompréhension au début. Ce n'est qu'à la page 100 que l'on a l'impression d'être enfin dans un policier, là où l'histoire s'emballe un peu.

Sinon c'est un ode à la nature, c'est aussi une plongée dans une région âpre, dans un monde clos et irrespirable, roman à vif qui avance lentement, ne se dévoilant pas. On ferme le livre un peu surpris. L'auteur ne nous donne pas les clés, il manque quelques explications pour relier les fils.

Après il y cette nature vivante et violente, des gens bruts et brutaux.... Des plaies et des douleurs et quelques beaux personnages.

L'écriture est puissante, très poétique.

J'ai pensé au dernier Goncourt "Leurs enfants après eux" pour la satire sociale, le coté désespéré.... J'y ai retrouvé aussi un peu de "Chien-loup" de Joncour.

Minutieux et terriblement efficace mais pas pour les amateurs de thriller...



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Écorces vives

J’ai été malheureusement très déçue par ce premier roman de Monsieur Lenot, alors que de base j’aime bien les polars noirs.



Seulement 200 pages en petit format sont devenues pour moi les 200 pages les plus longues de ces derniers temps...

Et même si la plume de l’auteur est assez poétique, le nombre des signes consacrés à la nature dépasse mes préférences.



L’histoire ne m’a pas très emballée et pour être honnête je n’ai pas compris la vraie problématique du livre et je m’ennuyais dès le premier chapitre en attendant enfin un déclic qui n’est jamais arrivé. Malgré l’ambiance assez angoissante, pour moi, il ne se passe pas énormément de choses et cette angoisse laisse donc place au pessimisme.

Le rythme de la lecture reste le même, il n’y a pas vraiment de rebondissements.



Même avec la belle syntaxe, je trouve ce roman sans âme. Neutre.

J’espère tout de même que le livre a trouvé son public et je remercie à @Babelio et à @Actessud de me l’avoir offert.
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Écorces vives

Alexandre Lenot propose ici un étrange roman dont le personnage principal pourrait bien être le pays lui-même, zone nord du Cantal où les vents ont tous des noms, où les températures sont aussi rudes que les paysages . Belle région, sans doute, mais manifestement encore repliée sur son mode de vie austère. Cela peut sembler accumulation de clichés (éleveurs taiseux, chasseurs mal dégrossis, voisins prudents, vieilles histoires et vieilles rancunes). Pourtant c'est sans doute une réalité, pas seulement propre au Cantal. Le paysage façonne les cœurs et les âmes.



Les personnages ne sont pas très nombreux et pourtant ils restent comme mal définis, avec des contours flous. Pourtant l'auteur ordonne son récit en donnant leur prénom à chaque chapitre. Il y a Eli, trente-six ans, venu là dans une idée précise : mettre le feu à la ferme qu'il aurait voulu acheter il y a déjà longtemps. Et renoncer à ses rêves.

Puis le capitaine Laurentin, gendarme venu de la ville, à la recherche d'un lieu où oublier le passé.

Et trois femmes par qui on en apprend un peu plus sur l'histoire. Louise, jeune femme qui travaille chez le couple américain installé là, Lison, la veuve chargée de deux petits à élever et Céline, venue de loin et jamais repartie



Mais en fait, c'est quoi, l'histoire ? Un trou perdu, où la vie est dure et qu'on cherche plutôt à quitter, des événements suspects qui se succèdent : après l'incendie, des pierres peintes en rouge disposées selon des règles inconnues, des inscriptions mystérieuses  et subversives. Alors, un nouveau Larzac ? Des écolos extrémistes ? Des rôdeurs animés de mauvaises intentions ? Le capitaine de gendarmerie doit mener l'enquête.

Il n'y a pourtant pas grand chose de commun entre ce récit et un polar.

On se laisse happer par la brume qui entoure les personnages, par l'évocation des lieux, par l'écriture savante et travaillée qui restitue ce monde rural,. Au point d'y perdre le sens des faits. C'est ce qui m'est arrivé , j'ai l'impression d'avoir feuilleté un album de photos anciennes, brumeuses, dont les personnages et les actions n'ont finalement pas la première importance.

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Écorces vives

Dans ce roman choral assez lent Alexandre LENOT met en scène des personnages cassés, usés avant l’âge dans un monde violent où on ne parle pas beaucoup. C’est un drame sur la solitude, la difficulté à vivre dans le monde contemporain, la bêtise humaine, l’intolérance, la peur de l’étranger. La nature est omniprésente , une nature belle, glaciale, il pleut et vente beaucoup. Le pays est rude, les hommes aussi, quand aux femmes elles semblent subir. Les villages sont abandonnés. Pas sûr que j’irai m’y promener seule!

Ce n’est pas un roman policier comme pourrait l’indiquer la série dans laquelle il est édité. C’est un roman rural noir qui me fait beaucoup penser aux romans américains d’aujourd’hui.

Je n’ai pas toujours su où l’auteur veut en venir, des idées sont lancées mais pas toujours abouties et si je n’ai pas bien compris la fin ni adhéré à tout ce qui est sûr c’est qu’un auteur est né avec une écriture, un style bien à lui. A suivre….






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Écorces vives

Un vagabond prénommé Eli met le feu à la maison dans laquelle il a vécu des jours heureux avec une femme aimée, avant d'être recueilli par Louise. Laquelle a quitté les siens pour se consacrer aux chevaux qu'élève un couple d'Américains. Le capitaine de gendarmerie Laurentin, qui lui a fui quelque chose ou quelqu'un, est nommé depuis peu dans la région qu'il sillonne avec ses chiens, tentant sans conviction de mener l'enquête sur cet incendie. Autour d'eux gravitent d'autres personnages, Lison la veuve inconsolable qui peine à s'occuper de ses deux garçons, Céline la vacancière qui la console, Jean et Patrick, les deux frères sauvages et taiseux qui vont tourner la ferme familiale. Ce roman polyphonique dit les âmes cabossées, les écorchés vifs, les mal dégrossis ou les trop sensibles ; il fait la part belle à la nature de cette région du Massif Central et à ceux qui y vivent, comme ils peuvent plutôt que comme ils le voudraient. Certaines pages sont d'une grande poésie, d'autres d'une grande justesse comme cette description du bal (p.94) où la musique est assurée par un homme-orchestre qui "appauvrit tout à tour Tino Rossi et Edith Piaf, leur soustrait toute sève, leur enlève toute portée", et fait danser les vieux couples tandis que les jeunes n'ont que l'envie d'en découdre. A travers les bouches de chacun de ces personnages se dessine une histoire aux multiples méandres, jusqu'à un dénouement un peu onirique et, à mon avis, quelque peu décevant.



Roman lu dans le cadre des "68 premières fois"
Lien : http://usine-a-paroles.fr/le..
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Écorces vives

Un roman noir illuminé de la présence des femmes, d'un verbe exigeant. Si vous cherchez un moment d'inscouciance, passez votre chemin. Alexandre Lenot vous brosse à rebrousse-poils un récit où les femmes sont belles, fortes presque à leur insu, évoquent la rudesse d'un monde reculé avec tendresse pour ces hommes taiseux, brutes de s'être frottés à des hivers rugueux.



La terre, la guerre, l'héritage, les hommes. les femmes solides, douces, maternelles, sauvages pourtant, aident à vivre dans ce monde hostile. Lison, Louise, Céline fragiles et robustes à la fois ; prêtent à se battre s'il le faut.



Le noir du monde se dispute à la poésie du style anachronique dans cet environnement montagnard, rebelle, où les arbres prennent soin de leurs racines, comme les hommes s'y accrochent rudement. Une vibrante ode au territoire. A la magie de la nature, de la rencontre Louise et Eli, écorcés par la vie, mais vibrants encore, vivants doucement.



Les nombreux destins croisés additionnés à l'écriture sophistiquée rendent la lecture absorbante. Pas de distractions possibles, tout est tendu jusqu'au dénouement.



Une plume délicate et rude, qui vous visse résolument au récit mordant de la vie des habitants accrochés à leur territoire déserté, jusqu'à l'épilogue.



Un premier roman de la sélection 68 Premières Fois qui ne laisse ni indifférent, ni indemne. Hâte de découvrir le second opus.



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