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Critiques de Aléxandros Papadiamándis (31)
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Rêverie du quinze-août

Papadiamantis (1851-1911 ) grand nouvelliste grec, nous livre ici à travers sept nouvelles, des fragments de vie d'une île de l'Egée où d'un quartier d'Athènes.

La solitude inéluctable de l'homme,

L'ombre tutélaire de la religion orthodoxe sur la société grecque de l'époque,

Les drames gravés dans les destins humains, dont la mort brutale d'un enfant ou de plusieurs ,qui ne deviendront jamais des adultes et le deuil infini de leurs proches qui s'en suit,

sont les principaux thèmes de ces récits poignants, où l'homme semble accepter son destin, même mort ( référence au dernier récit, »Le mort voyageur »),sans rechigner .....



Première rencontre avec Papadiamantis considéré comme le fondateur des lettres modernes grecques. Fils d'un modeste prêtre orthodoxe, pendant ses années de jeunesse à Skiathos, il accompagne souvent son père dans ses missions de pope. Il en sortira profondément marqué par cette société rurale, empreinte de religion, traditions et superstitions, subissant pauvreté et souffrance, ce qui influera inévitablement sur son écriture. Une influence notamment très présente dans ce recueil noir, mais intéressant.



“Pleurons tous la petite Acrivoula,

Petite-enfant chérie de Loucaina,

D'algues sera sa robe de mariage,

On lui fera sa dot de coquillages ......”

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Gardien au Lazaret ; Les rivages couleur de..

Lire un roman d’Alexandros Papadiamantis, c’est voyager dans le temps et dans l’espace. C’est découvrir un univers poétique enchanteur. Dans tous les cas, moi, j’ai été complètement conquis. La Grèce, les belles iles de la mer d’Égée, qui n’en rêve pas ? Et je ne pense pas à ces destinations touristiques couteuses mais plutôt de ces ilots rocheux frappés par les vagues, sur lesquels des s’élèvent les chaumières de pêcheurs et un monastère. Et peut-être même s’y trouve-t-il une oliveraie où des brebis se promènent. Il y a plus de 150 ans, ce paysage idyllique n’était pas encore ruiné par la modernité.



C’est à cette époque que se situe les deux nouvelles qui composent ce bouquin : Gardien au lazaret ainsi que Les rivages couleur de rose. Mais, si le paysage est idyllique, l'histoire des gens qui s'y trouvent l'est beaucoup moins.



La première nouvelle traite d’une pauvre vieille femme, prête à tout pour apporter son aide à son fils unique, se porte volontaire et devient gardienne au lazaret installé sur une ile près de son village. Le choléra était encore une menace sérieuse à l’époque, et Skévo Gialis était complètement crédible, émouvante.



Dans la deuxième, quatre hommes prennent la mer et discutent de leurs amours difficiles. Cette nouvelle, malgré son ton anecdotique qui m’a un peu moins interpelé, abordait tout de même plusieurs des thèmes de Papadiamantis qui me sont chers, comme l’exil, la mort, mais aussi la vie, le mariage, toute cette société.



Alexandros Papadiamantis ne met jamais en scène des épopées grandioses, ses personnages ne sont pas des héros, du moins, pas dans le sens traditionnel. Ils n’accomplissent pas des hauts faits d’armes, non, ils sont ordinaires (parfois même, des exclus) mais il ne faut pas les croire inintéressants. Ils vivent près de la nature, dont ils observent les signes, et saisissent la fragilité de la vie. Incidemment, ils en profitent pleinement, ne tergiversent pas. Qu’il faille risquer sa vie, fuir, ou même agir par cupidité, ils le feront. C’est la vie en condensé !



C’est cette touche d’humanité qui me plait chez Papadiamantis, ses thèmes et son écriture par-dessus tout. Elle est toute en contradiction, à la fois réaliste et poétique, sincère et évocatrice. Sans oublier précise, j’ai dû consulter le dictionnaire èà quelques reprises mais, pour de si beaux mots, ça valait le coup. Tout est parfait ! (À l’exception peut-être de ses dialogues que je trouvais parfois un peu répétitif mais ils me rappelaient tellement les chœurs des tragédies antiques que je le lui pardonne.) Il est seulement dommage que si peu de ses oeuvres aient été traduites…
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Rêverie du quinze-août

« Au milieu des ruines et des décombres d’anciennes habitations, parmi les figuiers et les mûriers aux fruits rouges, sur un rivage escarpé du nord-ouest de l’île, en un lieu désert d’où devait surgir la nuit toute une foule de fantômes, de simulacres d’âmes lasses, d’ombres qui reviennent, dit-on, de la prairie d’asphodèles pour faire entendre dans la solitude leurs vaines lamentations sur leur éphémère séjour d’autrefois en ce bas monde, se dressait encore la petite église de Notre-Dame de Précla. » (p. 101)



Cet extrait est le début d’une des nouvelles qui composent le recueil « Rêverie du quinze août ». Et elle donne le ton ! C’est toute une introduction à l’univers d’Alexandros Papadiamantis, un auteur grec du 19e siècle (quoique certains diront qu’il était à cheval sur le 20e aussi, étant mort en 1911). Il ne raconte pas les aventures cosmopolites des gens des grandes villes comme Athènes ou Constantinople, non. Il s’attarde plutôt au quotidien du petit peuple des îles. C’est un monde difficile, mais sans misérabilisme. Les paysans, bergers, pêcheurs et religieux sont des gens fiers, presque orgeilleux, mais surtout résilient, de la race des survivants. Ce sont ses héros. Après tout, nous sommes au pays des dieux l’Olympe et des héros anciens, même des grands personnages historiques comme Périclès, Léonidas et Alexandre le Grand !



Ces Grecs de Papadiamantis, ils travaillent durement pour une maigre pitance mais ils s’en contentent. De toutes façons, au milieu du 19e siècle, la surocnsommation, connaît pas. Pas besoin de téléphone intelligent, de tablette, de mille et un bidule. Un toit sur la tête et de la nourriture sur la table (ou dans le verger du voisin…). Le reste n’est que superflu. Pas besoin d’être riche comme Crésus pour faire l’amour à sa femme, ou bien courtiser les paysanes si l’on n’est pas encore marié, et profiter des petits plaisirs de la vie comme le vin, la musique et la danse. C’est qu’ils peuvent être jouissifs à l’occasion. « On dansait le syrtos et le kalamatianos, on chantait le ‘’Foulard noir’’ et le ‘’Moulin de ma tante Condylo’’. » (p. 28) C’est presque une ode à la vie.



Mais il ne faut pas croire que ces Grecs trouvent le plaisir à tous les jours. Ils ont des préoccupations ordinaires : se faire ordonner moine dans un monastère, payer ses dettes, chercher le réconfort après les taquineries des camarades de classe, trouver un sens à la vie après la mort d’un enfant, chercher une épouse… Donc, moine, veuve, adolescent téméraire grimpant aux arbres, jeune homme célibataire, vieillard plié par le poids du temps et des regrets. Ce sont eux, les héros de Papadiamantis. Le vrai monde.



Dans « Rêverie du quinze août », on découvre un univers, oui. Cette Grèce d’il y a cent-cinquante ans. Ce paysage montagneux, rocailleux, couvert d’arbres, au milieu desquels se trouvent des hameaux. « Aussi courait-elle de vigne en verger, de verger en olivaie. Elle s’acquittait seule, sans trêve ni repos, de tous les travaux des champs qui s’imposaient selon les heures ou les saisons, comme ont l’habitude de le faire les femmes de chez nous : le sulfatage, l’épamprage, la vendange et surtout la cueillette des olives qui occupe plusieurs mois d’automne. » (p. 81) C’est très différent de Santorini et des autres îles enchanteresses de la mer d’Égée.



Je ne l’ai pas écrit en toutes lettres mais, à travers ma description du recueil, il est clair que j’ai beaucoup apprécié m’immerser dans cet ouvrage d’Alexandros Papadiamantis. Évidemment, avec les nouvelles, il faut en prendre et en laisser. Je n’essaierai pas de vous faire croire que je les ai toutes adorées mais, dans l’ensemble, c’était très positif. Surtout, j’aime l’atmosphère qui s’en dégageait. Il s’agit d’une découverte pour moi et je compte bien lire autres choses de cet auteur-poète.
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Les petites filles et la mort

Avant-propos - Je suis un fan inconditionnel de Jean Becker, cinéaste : « L’été meurtrier, La tête en friche, Les enfants du marais, Effroyables jardins »… sont les films que je préfère dans l’œuvre de cet homme d’une grande sensibilité.

Néanmoins, il y a aussi « Elisa » et c’est ici ma référence pour vous attendrir, vous émouvoir comme j’ai été intensément troublé lorsque cette mère, accablée par la vie, va étouffer avec son oreiller, son enfant afin de lui éviter la misère.

Cette scène impromptue d’une violence rare m’a, en son temps fortement marqué.



Quelques films et livres plus tard…

Grèce, début du siècle dernier. La vieille Yannou veille sa petite fille et s’interroge : comment échapper à l’indigence, au dénuement à la souffrance ? Et puis des filles toujours des filles.

Elles ne manqueront à personne, elles ne pleureront plus, ne seront plus un fardeau…

On doit la comprendre, c’est pour leur bien, le bien de toutes et de tous, elle fait le bien !

« C’est toi qui nous as fait naître, qui nous as mises au monde.- Elle nous a mises… dans l’autre monde. »

La vieille assume, recommence encore, chez des voisins, chez des bergers. Elle les délivre. C’est irraisonné, ça devient incontrôlé, presque inconscient. Ses mains glissent et serrent.



Souvent les remords vous rattrapent bien avant la police, et les étoiles dans le ciel n’arrivent plus à calmer votre esprit, ni les odeurs du maquis, ni la beauté du bleu de la mer.

Les bleus sont à l’âme, même la fuite ultime ne suffit pas, la tête reste sur les épaules même si les jambes vous emporte dans de vierges territoires.



Moralité… c’est immoral ! C’est bien écrit, très bien écrit, si bien qu’on réfléchit, qu’on rumine, qu’on gamberge…

La compassion pour Yannou, tellement naturelle dans sa démarche m’effleure, mais ma gorge se noue et je sens très vite ses doigts qui me serrent.

« La mort devait être le meilleur des sommeils. » Qui peut dire…



Ferme le livre vite, mais après l’avoir lu.

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Les petites filles et la mort

Pour les jeunes filles, la vie dans les îles grecques du 19e siècle était dure. Ça ressemblait presque à de l’esclavage, s’il faut en croire les mots d’Alexandros Papadiamandis :

« Jeune fille, elle avait été la domestique de ses parents. Une fois mariée, elle était devenue l'esclave de son mari - et pourtant, par l'effet de son propre caractère et de la faiblesse de l'autre, elle était en même temps sa tutrice. Quand ses enfants étaient nés, elle s'était faite leur servante ; et maintenant qu'ils avaient à leur tour des enfants, voici qu'elle se retrouvait asservie à ses petits-enfants. »



Après avoir menée une pareille vie, je peux comprendre la vieille Yannou de souhaiter un sort différent à sa petite-fille et même à d’autres fillettes. Mais passer de la parole à l’action… Surtout que ce n’est pas vraiment son choix. Si au moins elle avait commis l’irréparable dans un moment de folie passagère qu’elle regrettait ensuite. Mais non. C’est l’aïeule de Patrick Bateman !



Et, après l’avoir fait une fois, pourquoi ne pas « libérer » les petites voisines aussi… Brrr… À en donner des frissons. Deux, trois crimes plus tard, des soupçons commencent à peser sur la vieille Yannou, mais ils sont vite écartés. Je trouve assez ironique que ce soit l’enfant qui meurt réellement par accident, sans le concours de la vieille femme, qui apporte sa chute…



Les petites filles et la mort est l’ouvrage de Papadiamantis qui semble le plus apprécié et, étrangement, c’est celui qui m’a le moins plu. Je n’ai pas détesté, au contraire, mais il y manquait un petit quelque chose, selon moi. Oui, l’univers de ses nouvelles est aussi dur (des gens qui s’échinent sur leur terre rocailleuse et peu productrice, qui survivent de presque rien) mais les moments difficiles étaient entrecoupés de moments de plaisir. Que ce soit un jeune homme en quête d’une fiancée, d’une fête improvisée avec danses, musique et chansons, d’un repas partagé, de la naissance d’un enfant, le recueillement dans un monastère, etc. Ici, le lecteur n’a droit qu’à la misère et à une violence vicieuse.



Autre élément peu engageant : la protagoniste est une vieille femme aigrie, une faiseuse d’anges. Malgré cela (et c'est tout le génie de l'auteur), on ne la déteste pas. On comprend sa situation et on sympatise avec elle (jusqu’à un certain point, cela va de soi !). Toute sa vie n’était que noirceur. Mais toute cette noiceur et cette violence gratuite deviennent rébarbatif et m’ont tenu à distance…
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Autour de la lagune et autres nouvelles

Les nouvelles du recueil Autour de la lagune nous présente des lieux et des personnages évoluant dans un monde simple. Pas meilleur ni exempt de difficultés, mais simple. Une époque révolue, en somme. Comme dans beaucoup d'autres de ses oeuvres, Alexandros Papadiamandis s'attarde aux petites gens dans les iles pauvres de la mer d'Égée. Exit les gestes héroïques de la guerre d'indépendance ou de la Grande guerre. Candakis, Dimitris, Baboucos et les autres sont pêcheurs de père en fils. Des vieux loups de mer, quoi ! Ils prennent la mer sur leurs petites embarcations et espèrent ramener quelque chose à mettre sur la table et, avec davantage de chance, à vendre au marché. Les plus aventureux s'engagent comme marin sur de grands bateaux ou dans la marine royale. Ah… l'appel de la mer ! Quelques uns sont artisans, moines ou tiennent un café mais ils sont l'exception.



Tous ces personnages, et d'autres, il ne vivent pas richement mais ils semblent s'en contenter… pour la plupart d'entre eux. Après tout, c'est tout ce qu'ils ont connu, comme leurs pères avant. Pour les autres, il y a toujours les grandes villes, puis plus loin encore, l'Amérique. Quelques uns sont tentés par l'expérience et on reçoit de leurs nouvelles à l'occasion. Mais cette vie pêcheurs – et celle d'épouses à tenir le foyer et s'occuper de la marmaille – est parfois difficile, remplie d'épreuves. Et certains ne reviennent pas, noyés.



Mais tout n'est pas que résignation, sacrifice et dur labeur. L'année est ponctuée d'événements rassembleurs et jouissifs, comme des naissances et des mariages, où l'on chante et joue de la musique. Alors, c'est la fête. Et il y a aussi les petits plaisirs du quotidien. Un rêve, l'espoir de se marier avec l'élu de son coeur. En ce sens, je trouve que les nouvelles sont empreintes d'une certaine poésie. Comme si on célébrait la vie. Après tout, ne faut-il pas profiter de chaque occasion quand tout peut être chamboulé d'un moment à l'autre ?



D'une nouvelle à l'autre, quelques noms reviennent, comme s'ils étaient les mêmes perosnnages. Sans doute l'étaient-ils, puisque les désignations d'îles et de hameaux se répétaient également. Quand on y pense, Autour de la lagune ressemble à une chronique de village. Peut-être plusieurs des personnages ont-ils été inspirés de personnes réelles car Papadiamandis a grandi dans une ile semblable à celle qu'il décrit. Penser qu'il peut s'agir de souvenir de jeunesse, ne serait-ce que vaguement, rend la lecture de ce recueil encore plus touchante.
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La fille de Bohême

Ces dernières années, j’ai lu quelques uns des recueils de nouvelles d’Alexandros Papadiamandis et je les ai tous adorés. Ces histoires d’une autre époque, racontant le quotidien de ces Grecs, proches de la mer et de la terre, travaillant sans relâche, durement, misérablement parfois, mais duquel se dégageait toujours une poésie certaine.



Il en va tout autrement de La fille de Bohême, un des rares romans de l’auteur, le seul (à ma connaissance) traduit en français. Toute la richesse et la concision habituelles de l’écriture de Papadiamandis, ici, je les ai trouvées diluées dans une intrigue qui s’éternisait. Le récit était porté essentiellement par l’action, plutôt par une suite sans fin de péripéties, certaines incroyables, d’autres relevant plus du pittoresque. Ces épisodes étaient entrecoupés de digressions et de séquences descriptives de longueurs variées, bien souvent trop pour moi.



Dans La fille de Bohême, quelques personnages évoluant à différentes époques sont présentés mais la plus importante est Aïma, cette fille du titre, issue d’une famille de forgerons tziganes. Elle est victime des aléas de son temps et de sa condition. Mais les difficultés qu’elle rencontre sont surtout l’occasion pour l’auteur d’essayer de faire comprendre ce que signifie être grec. Incidemment, il se permet même de présenter un épisode de la chute de Constantinople, un événement marquant (et traumatisant) dans l’histoire de la Grèce. Certains de ses thèmes qu’il aborde auraient gagné à être résumés ou développés plus succinctement. Je m’y suis senti perdu.



Au moins, Papadiamandis nous présente encore ces Grecs qu’il adore, un forgeron, des berger, une fillette bientôt en âge de se marier, des religieuses, etc. Et, à travers les pérégrinations de ses personnages, la Grèce. Pas celle des grandes villes, toujours les petits villages, les hameaux, les paysages de nature. Sa plume les restitue très bien et permet au lecteur de les visualiser. C’est la raison qui m’a poussé à lui accorder 3 étoiles sur 5.
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Les petites filles et la mort

Ce roman , les Petites Filles et la Mort a été écrit en 1903 et a comme titre original La Meurtrière .



Dans la Grèce du début du vingtième siècle, rien n'a vraiment changé dans les mœurs , la pauvreté règne dans les campagnes et le sort des femmes y est peu enviable .



Yannou, une femme âgée , veille le dernier né de sa fille ainée, une petite fille de quelques jours qui est déjà entre la vie et la mort .

Ces heures passées dans l'obscurité d'une petite pièce entrainent chez Yannou des réflexions sur sa vie de servitude entre ses parents puis son mari et maintenant ses enfants et le peu d'espoir d'une vie heureuse quand on nait fille, sans compter la dot que devront fournir les parents et elle aboutit dans la demi conscience de ses nuits sans sommeil à l'opportunité d'abréger cette vie sans avenir de petite fille et la galère de la mère de mettre au monde des filles . Le geste suit rapidement la pensée et elle étouffe le bébé.

Yannou qui connait bien les plantes sauvages , elle est guérisseuse et faiseuse d'anges, parcourt la montagne avec son panier , elle croise donc souvent des petites filles jouant devant les bergeries , l'occasion est facile alors de les faire tomber dans les puits et de poursuivre ainsi ce qu'elle pense être sa tâche, un devoir qui lui est imposé même si l'effroi de son geste l'obsède et si ses nuits sont hantées par les fillettes qui l'appellent .



Terrible constat d'impuissance devant le sort si ce n'est de donner la mort pour abréger des vies innocentes , la meurtrière devient une femme aux abois et le lecteur est tiraillé entre l'horreur de ses actions et l'empathie vers cette femme profondément malheureuse et qui croit faire son devoir .



Une magnifique description de la condition féminine dans cette Grèce au bord du changement .
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Rêverie du quinze-août

J’ai lu, il y a plusieurs années, « Les petites filles et la mort » du même auteur. Impression durable d’un texte à la fois tragique, poétique et, paradoxalement, plein d’humanité, alors que des petites filles étaient mises à mort. Un très beau livre.

Avec l’envie d’en découvrir davantage de cet auteur, un classique en Grèce, me voilà avec « Rêverie du quinze août », titre de l’une des sept nouvelles de ce volume.

Instantanés de la vie populaire grecque, avec ses traditions, ses mœurs et coutumes, ses petits évènements dont certains pourraient être observés partout, mais dont la plupart sont très marqués par la religion orthodoxe et ses obligations, par le climat du pays, par son folklore, et par son contexte social de la fin du 19ème siècle.

Toute une nouvelle est consacrée au moine Samuel, sacristain dans une église d’Athènes, qui occupe cette place « tout en se proposant de retourner le plus vite possible au monastère de sa pénitence, mais sans jamais s’y résoudre ». Coïncidence : je retrouve le Mont Athos où le moine Samuel a été formé, alors que je viens de refermer le livre de Christophe Ono-dit-Biot qui m’en a parlé pour la première fois…

Comme dans « Les petites filles… » la mort est très présente dans ces nouvelles. Symptomatique d'une époque où la médecine archaïque et les accidents dans une nature sauvage diminuaient sensiblement les chances d’arriver à un âge convenable pour trépasser.

La langue est belle, pleine de couleurs et d’images. Dépaysante.

Mais, est-ce dû au format des nouvelles, je n’ai pas été séduite autant que par « Les petites filles… » qui installait une prégnance profonde, de plus longue durée.

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Les petites filles et la mort

La Grèce c'est les îles.

Elles ont l'air simples et accessibles mais elles recèlent mille et un vallons, grottes, éboulis, collines, minuscules monastères, torrents, plages cachées, un milieu idéal pour les bergers et les rebelles,.

Si en plus on remonte dans le temps jusqu'au 19e siècle, alors nous sommes réellement transportés dans un autre monde.

C'est cette sensation de familiarité et d'étrangeté que l'on éprouve à la lecture de roman du grand écrivain grec Alexandre Papadiamantis.

Il est difficile d'imaginer les conditions de vie dans ces villages retirés. La misère, la lutte pour la survie et la rapacité qui en découle, et les traditions qui finissent de rendre la vie impossible. Il y a de quoi sombrer dans la folie. Et c'est ce qui arrive à la vieille Khadoula, appelée Francoyannou, à la fin d'une vie de privations et d'acharnement. Les conséquences en seront tragiques. Mais entretemps nous faisons connaissance avec divers personnages dont les histoires tracent un portrait de la communauté. Un roman prenant, qui explore l'âme humaine confrontée à l'extrême dureté.
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Les petites filles et la mort

Je ne sais pourquoi, mais ce livre m'a fait penser d'un bout à l'autre à Accabadora de Michela Burgia. La même atmosphère d'un village perdu dans les campagnes méditerranéennes où la trop forte natalité, surtout lorsqu'il s'agit d'enfanter des filles, est un problème récurrent. Le même personnage de sorcière faiseuse d'anges. Sauf que ce livre-ci a été écrit bien avant et nous relate la difficulté d'être femme et mère dans des pays où les hommes sont ou absents parce que partis tenter leur chance et leur avenir ailleurs au loin, ou présents, mais clairement, on s'en passerait. Quel vide que ces vies !



Un écrivain grec reconnu dans son pays comme un tout grand. A découvrir certainement.
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Les petites filles et la mort

Au club lecture de la médiathèque j’ai la chance d’avoir fait connaissance avec une lectrice férue de littérature grecque, traductrice en plus. C’est elle qui m’a soufflé le titre de ce roman.

Ce n’est pas du tout un livre récent, écrit en 1903 il n’a pas pris une ride.



Dans ce dix-neuvième siècle finissant en Grèce, naître fille était un grand malheur, une vie promise au travail incessant et parfois aux coups du père, du mari. Un drame pour la famille qui se devait de réunir une dot et par là sacrifier un champs, une oliveraie.

Trouver un époux avait un prix et plus la fille était laide plus le prix atteignait des sommets.

Voilà la famille de Yannou, sa fille s’est mariée à un homme dont il y aurait beaucoup à dire et elle va accoucher, deux de ses fils ont quitté le nid pour un avenir en Amérique. « A mesure que la famille s’était accrue, les amertumes s’étaient multipliées » l

Denier problème en date, la naissance d’une petite fille dont la santé est chancelante, Yannou la veille, les heures passent et Yannou se revoit jeune femme, elle prend conscience de n’avoir jamais vécu autre chose que la servitude « domestique de ses parents. Une fois mariée, elle est devenue l’esclave de son mari ».

Elle ne peut se résoudre à laisser cette enfant vivre la même chose, elle veut faire une bonne action, lui éviter de souffrir.

Elle qui sait soigner, qui connait les herbes qui font du bien, elle divague « Mon Dieu, pourquoi faut-il que celle-là soit venue au monde ? » elle s’interroge « Mon Dieu, pourquoi faut-il que celle-là soit venue au monde ? »

De machine à faire les enfants elle devient la force du destin.

La mort de petite fille passe pour un accident mais Yannou se laisse emporter par la violence, la frustration, et les actes de mort se multiplient finissant par alerter les autorités.

Une longue traque va commencer sur cette terre aride, la culpabilité ronge Yannou mais ne l’empêche pas d’être certaine que « Le plus grand cadeau serait d’avoir à leur donner, pardon mon Dieu ! L’herbe à rendre stérile »

Elle apparait monstrueuse elle qui est sûre d’avoir agit par charité et qui se réjouit car la dot n’aura coûté qu’un linceul !! Elle est le bras armé de Dieu.

Un roman à la fois moderne par l’oeil qu’il porte sur la condition féminine mais un drame antique pas sa violence et son côté inéluctable. Faire le mal par devoir est ce encore faire le mal ? Le roman flirte avec le questionnement de Dostoïevski dans les Frères Karamzov.

Court, dense, très réussi, c’est l’occasion de découvrir cet écrivain parfaitement ignoré en France.
Lien : http://asautsetagambades.hau..
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Les petites filles et la mort

Franco Yannou est au chevet de sa petite fille nouvelle-née souffreteuse. C'est une femme qui connaît les herbes qui guérissent. Pendant ses nuits de veille, elle se remémore sa vie, toujours au service des autres, ses parents, puis son mari, ses enfants maintenant ses petits-enfants. C'est le sort des femmes, aussi Franco Yannou s'interroge sur la valeur de la vie des femmes mais aussi sur la charge qu'elles représentent pour leur familles avec la dot qu'il faut rassembler pour leur mariage. Or selon elle, les familles pauvres font plus de filles que de garçons. La vieille femme pense donc qu'elle doit agir...



Bien mais sans plus.



Challenge ABC 2019-2020



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Les petites filles et la mort

En 1903, A. Papadiamantis écrit un court roman, Les Petites Filles et la mort , dont la figure centrale est une vieille femme,Yannou, aussi fascinante que terrifiante.

Alors qu’elle veille sa petite-fille malade, Yannou –– réfléchit sur sa vie de misère : mariée de force , et acablée de grossesses non voulues, elle découvre ce soir-là qu’elle "n’avait jamais fait que vivre dans la servitude".

De réaliser à quel point, elle a vécu à la fois dans la misère et la soumission,; cela l'amène à réfléchir à sa condition de femme mais aussi à celle des futurs bébés-filles qu'elle imagine à leur tour souffrir, faisant le malheur de leurs parents, obligés de s'endetter pour constituer leurs dots..., puis de devenir l'esclave de leur futur mari



C’est ainsi que Yannou, afin d’épargner cette vie de misère et d'asservissement à l’enfant qu’elle en train de veiller, commet l’irréparable et bascule dans le meurtre . Yannou tue par charité, pour délivrer l’enfant et la préserver d’une souffrance inutile.



Tragique dilemme du bien et du mal ... dans un contexte intolérable pour les femmes... mais la réflexion du Mal est omniprésente: en dépit de tout cela, est-ce que Yannou, dont nous comprenons les souffrances subies et les sombres réflexions pour l'avenir de ces petites filles-nourrissons a le droit de les empêcher de vivre ?



Texte bouleversant et dérangeant que j'ai découvert grâce à l'une des 1ères éditions en français, réalisée par le célèbre éditeur François Maspéro, réédité depuis, avec bonheur, en 1995, par Actes Sud
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l'amour dans la neige

Alexandre Papadiamantis (1851-1911) est considéré comme l'un des grands auteurs classiques de la littérature grecque.



Ce recueil de douze nouvelles, paru en français en 1992, rassemble les plus connues d"entre elles dans une excellente traduction de René Bouchet, professeur honoraire de grec moderne à l'université Côte d'Azur.



Écrites entre 1891 et 1910, elles se déroulent quasiment toutes à Skiathos d'où est originaire

l'auteur. Elles nous plongent  dans la vie des villages et des villageois de cette île grecque et nous font découvrir ses paysages grandioses entre mer et montagnes.



Elles nous racontent la douleur de l'exil de celles et ceux qui ont quitté leur terre natale et la vanité de l'existence face à la mort inéluctable. L'égoïsme voire la cruauté des proches y sont dépeints avec une distance ironique qui touche le lecteur et lui fait saisir la fragilité de tout moment de bonheur au travers des destins de femmes et d'hommes à un tournant de leur vie.



Une belle découverte.

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Les petites filles et la mort

Alexandros Papadiamantis est un écrivain grec majeur du 19ème siècle très croyant, de religion orthodoxe, caractère que l'on retrouve dans "Les petites filles et la mort".



Ce roman raconte une histoire assez sordide, celle de Khadoula veuve de Yannis Francos, une sexagénaire grecque qui se sent investit d'une mission divine. Elle est poussée à supprimer les petites filles pour leur éviter de souffrir plus tard en raison de leur condition féminine.

Celle que l'on nomme Francoyannou a eu sept enfants, trois filles et quatre garçons, et elle voit la différence y compris par sa propre expérience. Elle s'indigne face à l'obligation de donner une dot au mariage d’une fille surtout dans les familles pauvres trop nombreuses.



Une nuit, elle étrangle sa propre petite fille, bébé qu'elle veillait pourtant consciencieusement. Puis elle supprime les deux petites de trois et cinq ans de Jean Périvolas dont la femme est malade.

La spirale est enclenchée malgré les dévotions de Francoyannou.

Recherchée par les gendarmes, elle fuit dans la montagne, sur le haut plateau des Kambia puis au Malvallon où se trouve la Grotte Noire.

Mais la vie de recluse est difficile et le chemin laborieux pour faire pénitence à l'ermitage de Saint-Sauveur.



C'est un texte un peu trop basé sur la religion à mon goût mais audacieux pour l'époque (il date de 1903) car il aborde la condition des femmes grecques à la campagne de façon tragique malheureusement.





Challenge Riquiqui 2023

Challenge XXème siècle 2023

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Les petites filles et la mort

"Classique de la littérature néo-hellénique" nous annonce l'éditeur en quatrième de couverture, et pour cause, en 2018 ce roman résonne de manière extrêmement moderne. J'aurais pu le lire comme un bon roman noir si la finesse et la justesse des problématiques abordées n'en faisait pas un excellent roman sociologique. Une vieille femme au chevet de sa petit-fille nouvelle-née et malade se remémore sa vie de femme pauvre et considère le poids social de la naissance d'une fille dans une Grèce du XIXème siècle où la pratique de la dot est largement répandue. Il est difficile d'en dire plus sans trahir le livre. Les ambiances de huis-clos rendent le lecteur captif de situations angoissantes et économiquement inextricables, où l'amour ne semble plus avoir sa place, où la frontière entre bien et mal n'a plus rien de raisonnable, où folie meurtrière et extrême lucidité flirtent dangereusement.
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Les petites filles et la mort

C'est une Grèce presque idéale. Sur une île de la mer Egée - on voit au loin les monts de Thessalie et de Macédoine -, les oiseaux pépient et la nature semble immortelle. Renaissant tous les jours, elle distille ses merveilles et offre, au lecteur comme aux personnages du roman, une harmonie fragile et sublime à la fois. Et pourtant : près d'un foyer, dans une modeste maison, une grand-mère veille sur sa petite-fille, nouvellement née. La petite tousse sans cesse, et cette toux lui arrache des pleurs, et la mort rôde dans la maison. La mère se remet longuement de son accouchement, le père s'en va travailler de bon matin. Khadoula, dite aussi Francoyannou, la grand-mère, passe donc ses nuits sans sommeil à surveiller le petit corps. Durant ces longues nuits, elle se remémore sa vie de femme. Mariée à un homme avec qui elle engendra sept enfants, elle n'eut qu'une misérable dot de la part de ses parents. Bientôt spécialistes des herbes et de leurs vertus médicinales, elle se mit à soigner les habitants de son île de breuvages dont elle a le secret.



Traînant comme un boulet sa dot et l'absence de considération que celle-ci signifiait, Khadoula voit dans la progéniture féminine un malheur tant pour la famille que pour les femmes elles-mêmes. Face à des hommes inconséquents et pourtant tout-puissants (ainsi son mari, ou son gendre Constandis ou, pire encore, son fils Mitros), dont il faut s'occuper aussi bien que respecter la parole et craindre les coups, la femme est soumise à rude vie. Le mariage est le summum de cette vie difficile : car pour être mariée, une femme doit apporter une dot ainsi qu'un trousseau. Les femmes de cette époque, en Grèce, ne disaient-elles pas, quand l'une de leurs congénères perdait sa fille nouvellement née, que c'était là un moindre mal, comparé à ce qu'il aurait fallu faire pour assurer à la petite un avenir à peine digne ?

Francoyannou va tuer ces petites innocentes qu'elle rencontre, à commencer par sa petite-fille. Est-ce folie ou force de conviction ? Est-ce bonté d'âme ou psychopathie terrifiante ? La simplicité des crimes glace et effraie. Dans ce monde de la petite enfance, monde féminin exclusivement, Francoyannou est doublement respectable : par son âge et par son statut de guérisseuse. La vieille femme tue pour délivrer : l'enfant d'une vie qui commence mal, ou qui ira mal tôt ou tard, et la famille qui est déchargée ainsi d'un poids terrible.



Pour ces petites qu'elle tue, Francoyannou est tout à la fois une mère et une divinité en charge de leur destin. Comme dans la tragédie grecque, les petites filles sont confrontées au destin tout-puissant qui les manipule pour les éprouver. Les petites filles ne peuvent rien, physiquement, contre la volonté meurtrière de Francoyannou. Cela dit, dans le paradigme chrétien, la mort n'est que le commencement d'une seconde vie : éternelle et douce à ceux qui auront plu à Dieu. Ainsi, les prenant encore innocentes, Francoyannou leur offre la vie éternelle : en cela elle est une mère pour elles, les faisant naître dans l'autre monde, ce que rappellent les rêves étranges de la vieille femme.



On aurait cru à une Grèce idéale : ses monastères isolés, ses grottes où la mer rentre à peine, ses bergers de montagne. Ce serait oublier l'homme, sa folie et ses misères. A l'aune de la condition féminine, exemple particulièrement pertinent et frappant, Alexandre Papadiamantis engage une réflexion sur le renoncement le plus total, sur le poids de la vie et sur la fatalité.
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Les petites filles et la mort



Comme il était difficile d’être une femme dans les îles grecques au 19ème siècle !

Yannou, berçant sa petite fille malade, « découvrait qu’elle n’avait jamais fait que vivre dans la servitude. Jeune fille, elle avait été la domestique de ses parents. Une fois mariée, elle était devenue l’esclave de son mari – et pourtant, par l’effet de son propre caractère et de la faiblesse de l’autre, elle en était en même temps la tutrice. »

Loin de présenter les femmes comme le sexe faible l’auteur met en scène des fortes personnalités. Yannou a élevé de nombreux enfants, c’est elle qui a construit de ses mains sa maison, elle connaît aussi les herbes de la montagne. On fait appel à elle pour soigner. Pour sortir son fils meurtrier de prison, elle a quitté son île, convaincu la mère de la victime de l’accompagner …. Parce que Yannou, perpétue aussi la malédiction de naître femme, elle pardonne tout à son vaurien de fils qui l’a traînée dans la rue, qui a même poignardé sa sœur. Que n’a-t-elle trouvé l’herbe à faire les garçons ?

Mettre au monde des filles est une malédiction pour la famille en raison de la dot : pour marier une fille, il faut lui donner une maison, un champ, une olivaie… Comment marier plusieurs filles quand on est pauvre sur une île aride ?

« Mon Dieu, pourquoi faut-il que celle-là soit venue au monde ? » formule-t-elle en secret.

« Que peut-on faire d’utile pour les pauvres ? Le plus grand cadeau serait d’avoir à leur donne, pardon mon Dieu ! L’herbe à rendre stérile… »

Yannou se réjouissait même de la mort des petites filles pour qui la dot n’aura coûté qu’une paire de drap pour faire le linceul. Mais de là les faire mourir….



La deuxième partie du livre est une poursuite haletante entre les gendarmes qui ont des soupçons à la suite d’une noyade suspecte et Yannou qui connait la montagne et les bergers. Eprouve-t-elle des remords ? Certes, oui, au début, mais elle poursuit sa funèbre mission persuadée également de la justesse de ses actes. Sa course s’arrêtera « au milieu du chemin entre la justice des hommes et la justice de Dieu »


Lien : http://miriampanigel.blog.le..
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L'ile d'Ouranitsa

Neuf nouvelles d'amour et de tendre rudesse des îles grecques du XIXème siècle.



Rassemblées en 2013 par l'inspiré éditeur Cambourakis dans une traduction de René Bouchet, découvertes en passant à la nantaise librairie des Machines grâce à l'infatigable Charlotte Desmousseaux, ces neuf nouvelles du grand écrivain grec "classique" Alexandre Papadiamantis (1851-1911), écrites entre 1891 et 1902, sont comme autant de jolies perles permettant de découvrir ou redécouvrir un auteur un peu injustement oublié, semble-t-il.



Dans ces îles grecques belles mais rudes, où la mer nourricière est omniprésente et bien souvent redoutée à juste titre, neuf histoires d'amour, de malheur, de bonheur, de fidélité déraisonnable, d'exil forcé, de retour improbable, de sagesse au coin de la ravine ou de félicité autour d'une bouée... On sera heureusement surpris de découvrir parfois dans telle ou telle anecdote, irriguant un texte qui prend vite des allures de conte, comme un écho anticipé des histoires dont Henry Miller sut se nourrir, sur place lui aussi, pour bâtir son formidable "Colosse de Maroussi". Et on donnera ainsi raison à René Bouchet qui dans sa vive préface témoignait, en substance, que Papadiamantis s'inscrit nettement parmi ces écrivains d'apparence foncièrement réactionnaire qui valent pourtant infiniment mieux que leur positionnement socio-politique putatif...
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