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Critiques de Alphonse Daudet (583)
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Contes du lundi

Une plume finement ciselée dont le crissement sur la feuille ressemble à un cri de révolte, à un cri de douleur mise au service des émotions.

Cela faisait plus de 20 ans que je n'avais pas lu un Daudet et je me réjouis de l'avoir fait aujourd'hui.
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Lettres de mon moulin

Je voudrais rendre hommage a deux personnes de Babelio qui pour moi résume bien mon souvenir des Lettres de Mon Moulin :



A savoir Chrisdu26 qui écrit :



« Les lettres de mon moulin me remémorent mon enfance. A chaque histoire une petite morale à retenir. On y découvre la soif de liberté de « La Chèvre de Monsieur Seguin », un des sept péchés capitaux est à l'honneur dans « Les trois messes basses », et confirme que la gourmandise vient quand on a plus faim. Et ce lien humain qui pousse les gens à s'entraider dans « le Secret de Maître Cornille », Que c'est beau ! Tous les sentiments d'amour et de haine sont présents dans ce recueil et nous rappelle combien l'homme peut être fort et si vulnérable.

Je les connais pour les avoir aimées et étudiées à l'école mais également pour avoir habité durant des années non loin de ce Moulin à Fontvieille. J'y suis allée maintes fois me ressourcer au pied de ce bâtiment aux quatre ailes de géant. J'ai flâné sur les traces de Daudet là où son inspiration fut si féconde. Comme je comprends, il fait tellement bon se reposer à Fontvieille. Quand le Mistral fait des siennes, son souffle nous ramène les vestiges du passé, alors on peut entendre le joueur de fifre et la voix de monsieur Seguin « reviiiiiiens Blanquette reviiiiiiens » et cet accent du midi si chantant à mes oreilles et si doux à mon coeur. Ces jolis contes sont immortalisés dans de très beaux films de Marcel Pagnol avec Fernandel et bien d'autres enfants du pays. Comme je regrette la Provence, le chant des cigales, l'écho des Alpilles, les oliviers et ses magnifiques sentiers caillouteux qui sentent bon la garrigue, le thym et la lavande.

Merci Hélène, ce livre va revivre quelque peu à travers lui. Je vous imagine feuilleter de vos doigts délicats ces pages et sachez que désormais ses traces se mêleront aux vôtres pour mon plus grand plaisir et le sien. J'ai joint un peu de moi dans ce recueil, un petit moment d'égarement de ma vie, pour faire un peu partie de la votre. Où que vous soyez Hélène, ici bas ou ailleurs, soyez sereine, votre recueil est à présent sous le regard bienveillant et les mains affectueuses de cette belle personne.

Je voulais vous rendre ce petit hommage et peut être qu'un jour, qui sait, aurons-nous l'occasion de nous reconnaître au pied de ce moulin. Vous me raconterez ce que fut votre vie et moi je resterai là à boire vos paroles et peut être, nous tiendrons nous la main. »



Et quelqu'un qui n'a pas totalement aimé Val07 également sur Babelio



« Très vieux tout ça, problème de génération je pense. Pour être parti en Provence quelques jours seulement après la lecture des « Lettres de mon moulin », je peux vous garantir que je n'ai pas vu les « immenses pâturages verdoyants » ici décrits à tort et à travers… Ils sont probablement tous été transformés en centres commerciaux, malheureusement. L'humanité suit son cours, et c'est parfois triste à voir. A méditer pour l'avenir… »



Et « JE »



Dans ces deux cas nous voyons apparaitre la Provence et c'est là tout le charme. Je suis un enfant d'Auvergne, fils de paysan et je n'ai pas eu l'occasion avant 14 ans de sortir de ma région. Les lettres de mon moulin fut une de mes premières lectures qui me transportèrent dans un autre pays, un autre paysage, presque une autre culture.

Et come Val07, quand je visitais la région longtemps après je ne la trouvais pas telle que je l'avais rêvé grâce à Alphonse Daudet. Donc ce fut un voyage dans le temps aussi.



Sinon dans mes propres souvenirs (en 2019, 48 ans en arrière – j'avais 8-9 ans et j'étais en pension)

C'est en lisant les 3 messes basses que j'ai compris le péché capital de gourmandise qui aurait du plutôt s'appeler le péché de Goinfrerie, celui qu'on retrouve dans

Le Voyage de Chihiro de Miyasaki quand les parents à force de goinfrerie se transforment en cochon. Ce péché est le tenant de l'avarice, ne rien donner, dans ce cas c'est tout prendre, tout dévorer ne rien laisser aux autres.



Et pour finir, je trouve formidable Babelio qui nous permet d'aller au-delà de la critique de ce que nous lisons pour y découvrir de la vie, ce qu'il y a de meilleur en nous.
Lien : https://tsuvadra.blog/2019/0..
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Lettres de mon moulin

Lu et relu, notamment aux enfants, écouté dans les éditions (avé l'assent) crachouillant sur la platine 33t. Ces contes relèvent pour moi, comme avec Pagnol, de souvenirs ensoleillés, de montagnes aux couleurs changeantes, de villages méditerranéens, et de personnages hauts en couleur (le curé de Cucugnan) ou de métaphores qui me semblaient déjà claires, étant enfant (la chèvre de monsieur Seguin), ou encore d'humour, distillé un peu dans toutes. l'écriture de Daudet est également un plaisir de simplicité.
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Lettres de mon moulin

Des lettres ou plutôt de courtes nouvelles qui fleurent bon la Provence, celle de tous les grands auteurs, Giono, Pagnol et les autres. On arrive par la diligence de Beaucaire dans la poussière blanche et on enchaîne avec Maître Cornille ou le curé de Cucugnan, le tout étant un régal de Provence et de naturel.
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Le Petit Chose

Il y a des enfances dorées, qui laissent à l'âge adulte un goût de brioche et de caramel. Il y aussi les enfances gâchées, entre indifférence, abandon et maltraitance. Heureusement la plupart des enfances sont entre les deux, un mélange de tendresse et de cruauté qui conduit le petit d'homme vers l'âge adulte.

Celle que nous narre Daniel Eyssette, largement inspirée de celle de l'auteur, ne fait pas exception à la règle : la vie de la province au XIXe siècle qui met les enfants à rude épreuve, les revers financiers qui peuvent vite amener à la perte d'un certain confort... Mais il reste toujours l'attention et la tendresse des proches, même bourrues, et le souvenir d'un « foyer » protecteur qui peut être la motivation de toute une vie.

Paru en 1868, ce premier roman d'Alphonse Daudet a gardé une certaine fraîcheur et une certaine modernité. Ce parcours d'un enfant pour atteindre l'âge de raison n'a pas vieilli et l'on retrouve aisément l'écho de sa propre histoire : les coups du sort qui déstabilisent, le difficile apprentissage de la vie adulte, les responsabilités, les choix qu'il faut faire, les erreurs qui enseignent plus que les réussites... Et bien sûr, les illusions et les rêves qu'il faut abandonner, comme autant de langes que l'on quitte en grandissant.

C'est peut-être ce qui ressort le plus de ce roman et qui le rend intemporel. Ce constat amer, qui veut qu'un jour ou l'autre, les réalités bassement matérielles prennent le pas sur les rêveries et l'insouciance.

Un classique à lire, pour la beauté de la langue et parce que, malgré la gravité du sujet, il reste très drôle et léger.
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Sept nouvelles de la Terre

Juste sur notre sol, en 2023, sécheresse, incendies, tempête déracinant, étêtant ou amputant les arbres de leurs plus belles branches, inondations… Quelles sont les nouvelles de la Terre ?

Ce petit recueil a été publié après le rapport du GIEC de 2021 car les interrogations et réflexions sur notre monde ne datent pas d’hier mais les préoccupations sur le climat sont de plus en plus présentes, enfin pour certains. Destinées aux élèves de troisième et seconde, ces sept nouvelles peuvent, doivent se lire à tout âge.



Du XIXe siècle à nos jours, ces auteurs de science-fiction ou amoureux de leur terroir, interrogeant l’avidité humaine ou anticipant le monde à venir dans des dystopies terrifiantes, nous livrent sept textes pertinents révélant l’impact de l’homme sur son environnement.

Le choix de ces nouvelles est très judicieux car, si l’homme est toujours responsable, il n’est pas toujours gagnant face à l’environnement qu’il désire assujettir à ses désirs.

- Des désirs qui peuvent se retourner contre lui, comme la simple envie de bénéficier d’une belle route asphaltée.

- Là-bas, au bord de la Rivière-Rouge, la végétation, selon Alphonse Daudet, pourrait se faire entendre.

- La nouvelle bien connue de Jean Giono avec ce « caractère inoubliable » d’Elzéard reste la plus optimiste, celle où l’homme mériterait encore d’habiter cette planète. Écrite en 1953, elle correspond étrangement à la politique d’aujourd’hui qui se veut planteuse d’arbres…

- Le texte de Pierre Bordage parle de la peur des réfugiés climatiques que l’on préfère considérer comme des « volters », voleurs de terre. Y aura-t-il encore une once de compassion lorsque notre espace vital sera menacé ?

- Les guerres, indissociables de l’être humain, seront nucléaires, comme l’anticipe Philip K. Dick mais la vie, baignant dans la radioactivité, sera toujours là, sauf pour celui qui ne pourra plus prendre une bouffée d’air sans risquer d’être irradié.

- 2430 est imaginée par un autre auteur où quinze trillions d’humains atteindront enfin la perfection alors que, dans une autre nouvelle éclair, un intervenant explique à une classe l’inaction qui a conduit aux contraintes du port de masques et combinaisons. Dans cette classe, un élève nous révèle son amour pour Chloé « Derrière la vitre de ton masque, je vois briller deux petites billes foncées. » Si bref, si glaçant.



Les dates d’écriture de ces nouvelles font beaucoup réfléchir. Qui, comme le berger Elzéard, œuvre pour la planète aujourd’hui ? Ces écrivains nous donnent à lire leurs visions du monde à venir, colleront-elles à la Terre future ?

S’ajoute à ces sept nouvelles un groupement de textes et images impactant un peu plus le lecteur sur les conséquences de nos actes. Intitulé « La Terre se venge », ces extraits, en concordance avec les déchaînements climatiques actuels, auraient tendance a bien porter leur titre commun !



Juste dans ma localité, la leçon tirée de l’urgence climatique est que l’on bétonne furieusement, accélérant la transformation des terres agricoles en lotissements de plus en plus denses. Ne nous leurrons pas, tout ceci ne répond pas au cruel besoin de logements pour les personnes travaillant là, car seul le taux affolant de résidences secondaires gonfle, appauvrissant encore davantage l’offre pour les locaux. Mais rassurons-nous, en parallèle de ce bétonnage, charriant un ballet d’engins de chantier pour les années à venir, on nous demande de prendre notre vélo pour diminuer notre emprunte carbone. Rien ne semble antinomique, incohérent, dans les décisions communales servant une ambition personnelle démesurée. Ceci n’est qu’un, parmi tant d’autres, petit cri personnel, mais il demandait à sortir après cette lecture !

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Le Petit Chose

J’ai dû lire des extraits de cet ouvrage à l’école comme tous les collégiens.

Ce livre fait partit d’un panel de mon héritage, le voyant installer dans ma bibliothèque, j’ai eu envie de le lire.

Par curiosité, au premier abord, puis au fil des pages, je me suis attaché à Daniel et à la mère Jacques… et puis à cette famille vivant tant de malheurs.

Ce jeune homme restant un enfant, c’est pour cela qu’on le nomme Le Petit Chose est un tantinet simplet et se laisse manipuler facilement, trop facilement tout de même… J’ai eu pitié de lui et de ses faiblesses…

J’ai passé un agréable moment de lecture, comme quoi mon patrimoine à du bon, je vais me laisser tenter et lire mes autres échantillons d’anciens auteurs, il est toujours bon de faire un retour aux sources.



Bonne lecture !
Lien : https://angelscath.blogspot...
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La Chèvre de monsieur Seguin

Bien sûr je connaissais l'histoire mais je ne l'avais jamais lue ! Je ne savais pas, notamment, que le texte était contextualisé, que Daudet voulait donner un exemple à un ami (Gringoire en l'occurrence). En même temps, c'est cohérent puisque nous sommes dans des lettres : "Les lettres de mon moulin".



Je fus très mal-à-l'aise à chaque instant. A chaque page, je me disais : est-ce là qu'il va se passer ceci, cela, la route vers le drame ?



Évidemment, ce texte soulève la fameuse question philosophique : vaut-il mieux être libre et heureux quelques heures (et qu'est-ce qu'elle fut heureuse notre petite Blanquette) ? Ou vivre tout une vie attachée ? C'est enfin une histoire de courage et de persévérance. Quelle héroïne notre petite chèvre !



Ma fille de 8 ans, sûrement plus philosophe que moi au passage, a beaucoup aimé car elle a apprécié les moments où Blanquette profitait de la nature. Mais pour moi, ce fut trop éprouvant et tragique !!! Je ne le relirai pas :(



~ Challenge multidéfis 20 : auteur ayant intégré La Pléiade

~ Challenge ABC 2020-2021 : D
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Port-Tarascon : Dernières aventures de l'illu..

Je referme cette trilogie avec l'impression d'avoir perdu un compagnon de route. Tartarin nous en aura fait faire des voyages... Mais on ne peut pas dire que ce dernier aura été une réussite, abusé comme Tartarin l'a été par le soi-disant Duc de Mons. La satire est plus féroce que dans les deux précédents romans et Tartarin, au final, après s'être beaucoup illusionné dans sa vie, y verra clair.
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Lettres de mon moulin

Les lettres de mon moulin. Comme un parfum d’enfance heureuse .

A ne pas relire .Le charme risquerait de disparaître
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Wood'stown

Un conte qui fait réfléchir au sujet de l’écologie, en particulier le réchauffement climatique, avec l'histoire d'une ville qui a détruit puis a été détruite par la foret. Il nous montre que nos actions entraînent, directement ou pas, des conséquences.
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Lettres de mon moulin

J'ai vraiment passé un très bon moment avec ces récits, qui sont merveilleusement bien écrits et qui m'ont transporté dans les voyages de l'auteur, et notamment dans son moulin. Ces petites histoires se savourent, elles sont tantôt drôle, tantôt touchantes, et délivrent parfois une morale toujours d'actualité!
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Lettres de mon moulin

Je viens enfin de relire entièrement les Lettres de mon moulin et ce grâce au challenge solidaire.

Je dois avouer que, mis à part La chèvre de monsieur Seguin, j'avais oublié la quasi totalité des nouvelles et à quel point elles sont agréables à lire.



Toutes ne m'ont pas enchantée mais elles ont un charme fou.

Parfois drôles, tendres ou sombres on retrouve toujours le soleil de Méditerranée et on entend l'accent chantant tout au long de sa lecture.



Les plus connues sont celles qui ont pu être utilisées il y a une bonne trentaine d'années pour l'éducation morale et civique : La chèvre de monsieur Seguin évidemment mais aussi La mule du Pape ou Le curé de Cucugnan.

Si j'ai plutôt apprécié ma relecture de La mule du Pape (bien fait pour lui ! :) ) j'ai trouvé celle du Curé de Cucugnan bien trop courte, un poil bâclée alors qu'il y avait une belle matière de départ.



J'ai beaucoup aimé Le secret de maître Cornille. La plume, sur cette nouvelle, est superbe. On ressent une telle empathie pour ce meunier...



Ma préférence va aux Petits vieux. On pense forcément à ses grand-parents, leur tendresse, leur générosité... Cette nouvelle en particulier a été un bonbon de miel durant ma lecture. Elle m'a emplie d'une douce nostalgie.



Les autres nouvelles ne m'ont pas autant marquée.

Je vois, en parcourant en diagonale quelques critiques, que Daudet n'aurait pas été le seul auteur de ces nouvelles, ce qui expliquerait le style assez inégal et le ton changeant.



Les Lettres de mon moulin reste une très agréable lecture et je remercie Gwen21 de nous replonger dans ces beaux textes pour une si belle cause.
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Lettres de mon moulin

Voici un recueil de textes, que j'ai eu envie de sous-titrer : "Cartes postales et contes de Provence"



Alphonse Daudet étant l'un des 30 auteurs du "Challenge Solidaire 2019" Je me suis dit que ce serait une bonne occasion de le lire.



J'ai vraiment pris mon temps...pourtant, ce sont de très courts textes. Mais certains contes sont tellement tristes, que finalement, je les ai lu à petite dose.



D'ailleurs à la lecture, j'ai retrouvé deux "contes" que je connaissais déjà, mais j'avais tout simplement oublié qu'ils étaient d'Alphonse Daudet. La chèvre de Monsieur Seguin et L'homme à la cervelle d'or.



L'écriture est agréable, et on est vraiment dans l'ambiance du sud et de la Camargue. Les toutes premières "lettres", j'étais assise avec Alphonse à la porte de son moulin, et je sentais ce délicieux parfums de garrigue :) et pareille pour la dernière partie en Camargue.



L'édition que j'ai trouvé dans ma bibliothèque est accompagnée par quelques illustrations de Corinne Simon, qui apportent une petite touche agréable à l'oeil.



Pour voyager sans bouger de votre canapé, choisissez Alphonse Daudet :)
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Les trois messes basses

En cette période de Noël, je me suis offert un petit plaisir teinté de nostalgie en relisant Les trois messes basses de Daudet.



Ce petit conte sur la gourmandise et sur ce brave curé qui paye cher son vilain défaut me plaît décidément beaucoup. Plus que la morale de l'histoire, ce qui m'enchante c'est le parfum de la Provence, le fumet des plats, le tintement de la cloche de Garrigou et la dernière messe qui vire au loufoque.



Le style de Daudet met l'eau à la bouche et donne envie de se resservir ! Tant pis si la gourmandise est un péché ;-)
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Lettres de mon moulin

Je ne sais pas pourquoi lui je l'aime d'un amour tendre et sincère, et certaine histoire par cœur.. ne jamais me lancer sur Daudet...

Peut-être parce qu'un jour... j'étais petite j'ai entendu chez mes grands-parents un monsieur qui racontais des histoires... et ces histoires même si bien souvent je n'y comprenais goutte... j'étais petite je vous dit ... et bien ces histoires je les adorais....

J'ai appris plus tard que ce monsieur c'était Fernandel, et que ces histoires c'était un certain Daudet qui les avait écrites... Les lettres de mon moulin...

et je me suis trouvée le livre, parce que pour mes parents mettre du Fernandel sur la platine ça... ça passait pas...

C'est si vivant... ce talent à rendre vivant la plus infime des choses, le moindre brin d'herbe, le petit rayon lumière, la chouette perdue dans la coiffe d'une dame. le drelin drelin de la petite clochettes... Les cheveux au fond du portefeuille de cette raclure de Bixiou... la peur pour une chèvre et la violence du loup... les clochettes d'argent qu'un gros sous-préfet mâchonne... tout est là devant nos yeux, comme ça... apparition de la Provence, des odeurs, de la chaleur de la pierre... c'est juste magique...

des contes remplis de fantômes, de larrons, de pauvres curés... et j'ai un sourire jubilatoire au lèvres...

Et si vous voulez tout savoir... maintenant que je suis grande de temps en temps sur ma platine, y a une drôle de voix avec un drôle d'accent qui enfle.. et qui me dit: " Ce sont les lapins qui ont été étonnés, depuis si longtemps qu'ils voyaient la porte fermée, la cours envahie par les herbes, ils avaient fini par croire que la race des meuniers était éteinte...."
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Lettres de mon moulin

Un petit recueil qui a traversé les âges et les époques, témoin d'un certain art de vivre à la provençale.

Bien connus pour avoir été étudiés à l'école par bon nombre d'entre nous, ces contes immortels sont un classique incontournable à redécouvrir sans hésiter.



Un recueil gai et authentique qui fleure bon la garrigue, la lavande et le chant des cigales. Je me suis délectée à la lecture de ce qui constitue mes souvenirs d'enfance.



Chaque conte a pour fil conducteur la Provence. Ils nous relatent les joies et les malheurs d'une vie avec toujours une morale à la clé.

Avec une prose colorée et explosive de senteurs et de sons, se révèle le talent admirable et épatant d'un Daudet. Une véritable évasion.



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Lettres de mon moulin

C’est dans la peinture de la Provence, lointain Midi encore coloré d’une saveur d’exotisme, qu’Alphonse Daudet puise d’abord son inspiration pour écrire ces nouvelles adressées à un public parisien qui n’a guère encore l’habitude de voyager.

A cette chronique provençale appartiennent donc la majeure partie des Lettres : Le Secret de Maître Cornille, La Chèvre de M. Seguin, Les Etoiles, L’Arlésienne, Les Vieux, Le Sous-Préfet aux champs, Le Poète Mistral, Les Deux Auberges, et les cinq textes réunis sous le titre En Camargue.



A cette description de la Provence s’ajoute l’évocation de certains aspects du passé d’Alphonse Daudet, où c’est la vie religieuse, avec son pittoresque et sa part de merveilleux, qui occupera la première place : La Mule du Pape, Les Trois Messes Basses, le Curé de Cucugnan et L’Elixir du Révérend Père Gaucher. Trois textes ( Le Phare des Sanguinaires, L’Agonie de la Sémillante et les Douaniers) rappellent le séjour en Corse, tandis que les trois autres ( Les Oranges, A Milianah, Les Sauterelles) sont consacrés à l’Algérie : la chronique provençale s’élargit au monde méditerranéen.



Déjà, dans son œuvre, Alphonse Daudet s’est donné pour but d’éterniser une Provence ancestrale et fragile, menacée par une évolution inéluctable…

Bref, des nouvelles à lire et à relire pleines de poésie.

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Contes du lundi

Alphonse Daudet a publié plusieurs recueils de contes, parmi lesquels les deux premiers ont établi sa célébrité, au point d'éclipser quelque peu le reste de l'œuvre. "Les lettres de mon moulin" datent de 1869; "Les contes du lundi" de 1873. Entre les deux, deux évènements terribles, qui bouleversent le déroulement de l'Histoire, et entraînent inéluctablement un profond changement de mentalités : la Guerre de 1870 contre les Prussiens, et la Commune de Paris.

Ce changement imprime de façon très nette sa marque entre les deux recueils : "Les Lettres de mon moulin" est une chronique du Sud (Provence, beaucoup, et Algérie, un peu), marquée par le soleil, la chaleur (physique et humaine), une certaine joie de vivre..."Les Contes du lundi" au contraire sont plus sombres, et pour cause, ce sont des anecdotes de guerre, d'occupation, de mort, ou alors de souvenirs, qui par contrepoint les rendent encore plus aigus, avec de façon insolite, pour garder peut-être le lieu avec le premier recueil, quelques contes provençaux.

Toute la première partie ("La fantaisie et l'histoire") est consacrée à la guerre. Le terme "fantaisie" ne doit pas prêter à confusion, il n'est pas question de présenter ici la guerre comme une gaudriole, un prétexte à facéties. Le ton reste réaliste d'un bout à l'autre, mais Alphonse Daudet (c'est sa nature) tient à montrer un côté populaire, affable, humain pour tout dire, et c'est de ce contraste entre la dureté, parfois cruauté des situations, et la façon dont elles sont rendues que naît l'émotion. Car Daudet, on le sait, on en a eu maintes fois la preuve, est un écrivain qui sait faire naître lés émotions, que ce soit le rire ou les pleurs, la joie partagée ou la compassion. De ce point de vue, le premier conte "La dernière classe", est un chef-d'œuvre.

A côté de cette première partie saisissante, les deux autres ("Tableaux parisiens" et "Caprices et souvenirs", paraissent, il est vrai, un peu fades. Le propos est sans doute d'offrir un contrepoint aux situations dramatiques qui font l'objet de la première partie. De valeur inégale, ces petites historiettes restent dans le domaine du superficiel, de l'anecdotique. J'ai un souvenir personnel avec "Le pape est mort". Ce conte m'avait frappé par sa naïveté et l'exquis talent de l'auteur pour la restituer. J'avais rendu un devoir de français bâti sur le même style, mais le prof, ne saisissant pas qu'il s'agissait là d'un "devoir de composition" (comme on dit un "rôle de composition") m'avait sèchement aligné...

Daudet, lui n'imitait personne, et c'est lui qui, au contraire, est inimitable. Je ne connais pas beaucoup d'auteurs, dans notre littérature (à part Pagnol, peut-être) qui allient dans leur œuvre une si grande connaissance de l'âme humaine, une si grande compassion, une si grande tendresse pour "les gens", bref une si grande humanité, liée avec une écriture aussi fluide, aussi proche du lecteur.

"Les Contes du lundi" paraissent très différents, en apparence, des "Lettres de mon moulin", mais en fait, les deux recueils se complètent, et finalement reflètent assez parfaitement le profil de l'auteur : un homme particulièrement sensible et humain, et un grand écrivain.



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Le Petit Chose

Mettre des étiquettes est certes une chose utile, qui permet de cataloguer tout de suite une œuvre ou un auteur dans un genre précis, ou parfois, de façon plus contestable, de le placer sur un plan plus subjectif, à un niveau plus ou moins sujet à controverse.

Prenez Alphonse Daudet.

Alphonse Daudet, c’est un « gentil ». La chaleur, la bonhomie, la familiarité de ses écrits provençaux, l’empathie qu’il a créée avec ses personnages hauts en couleur et attachants, ont fait d’Alphonse Daudet un ami incontournable de notre enfance, et même après ; d’autant que dans ses autres œuvres, il s’est souvent penché vers les pauvres, les déshérités, les maltraités, ce qui lui vaut, s’il en est besoin, un regain de sympathie. Mais si vous étudiez un peu sa biographie, vous verrez que c’était un personnage beaucoup plus ambigu : antisémite militant (il a prêté ses fonds et son assistance à la France anti-juive de Drumont) il était clairement anti-dreyfusard (on se demande même comment il pouvait être un ami d’Emile Zola), et sympathisant de l’extrême-droite de l’époque…

Son œuvre, heureusement, ne reflète pas cet aspect de sa personnalité, en tous cas dans ses œuvres les plus connues. C’est tant mieux, car ainsi, Alphonse Daudet reste pour nous un « gentil ».

« Le Petit chose » dans cette œuvre multiforme, est un roman un peu à part. Si le ton familier, à la première personne, évoque la confidence personnelle, et reste plutôt agréable et sympathique, on s’aperçoit assez vite que l’histoire de Daniel Eyssette est celle d’un perdant (un « loser » pour ceux qui ne comprennent pas le français) : rien ne va comme il faut pour ce pauvre Daniel : la ruine de sa famille l’oblige à travailler comme pion, mais il ne sait pas résister aux attaques et aux mesquineries de ses collègues ; tentant sa chance comme poète, il ira là aussi de désillusion en désillusion ; quant à la vie parisienne, il y laissera avec ses plumes, une partie de son amour-propre, et finira par se caser avec la fille de son ami Pierrotte, en se persuadant qu’elle lui était destinée. Daniel a toujours un temps de retard, c’est pour cela qu’il reste « le petit Chose », obscur et invisible, et incapable de faire entendre sa voix. D’où, derrière la bonhomie et la familiarité du ton, une nuance d’amertume qui persiste, amertume d’autant plus sensible que faute de volonté, elle ne peut pas se transformer en révolte.

« Le Petit Chose » du fait de ces deux tons simultanés et contradictoires : amertume et bonhomie, laisse une impression étrange. Le héros reste sympathique, attire même la compassion, mais on reste sur sa faim, on a l’impression qu’il subit sa vie au lieu de la vivre pleinement.

Reste le style de Daudet, familier et généreux, qui nous rend solidaire de ce héros (ou anti-héros) et fait du « Petit Chose » un roman initiatique prenant et attachant, avec des portraits sensibles (la « mère » Jacques, le doux Pierrotte, « les yeux noirs » …), un des chefs-d’œuvre de l’auteur.

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