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EAN : 9782081660335
22 pages
Pere Castor (02/01/2004)
3.74/5   1541 notes
Résumé :
M. Seguin avait choisi, cette fois, une chèvre toute jeune croyant ainsi la retenir. Mais Blanquette, comme toutes les autres, préféra la bruyère des montagnes au pré vert de son clos; la liberté et ses risques plutôt que la sécurité et l'ennui. Elle comprit bientôt qu'il ne suffisait pas d'être brave et courageuse pour se défendre contre le loup qui, lui aussi, goûte la griserie des grands espaces.
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Critiques, Analyses et Avis (59) Voir plus Ajouter une critique
3,74

sur 1541 notes
La chèvre de Monsieur Seguin est sans conteste la nouvelle la plus connue du recueil Les Lettres de Mon Moulin, à telle enseigne qu'elle a presque pris, de nos jours, valeur de conte traditionnel, ce qui est une belle marque de reconnaissance.
On ne compte plus les dizaines de versions et d'adaptations, toutes plus ou moins fidèles, plus ou moins illustrées, plus ou moins colorées, plus ou moins réussies. Certaines sont tronquées de la partie introductive originelle qui est une lettre du narrateur à son ami poète Pierre Gringoire qui est en train de refuser une place de chroniqueur dans un bon journal parisien au nom du respect de sa liberté littéraire. C'est dommage car cette introduction est l'occasion pour Alphonse Daudet d'y exprimer la morale de l'histoire, mais il est vrai que dans une optique de littérature jeunesse, cette introduction est un peu éloignée du monde des enfants.
Il est vrai également que, dépouillée de son prologue et de son épilogue, cette nouvelle a vraiment tout du conte traditionnel, tel que n'aurait pas rechigné d'en écrire un Perrault des grands soirs.
Le brave monsieur Seguin, habitant auprès des pré-Alpes provençales, a déjà perdu nombre de chèvres qui, ayant jugé bon d'aller brouter l'herbe sauvage des versants plutôt que les pousses chétives et rébarbatives du clos, ont fini par s'échapper et terminer entre les crocs dévastateurs du loup qui hante ces montagnes.
Monsieur Seguin, résolu à essayer, une nouvelle et dernière fois, d'élever une chèvre se décide à la prendre jeune et malléable afin qu'elle s'habitua mieux à la captivité et aux contraintes de la vie simple et monotone que peut lui offrir le bonhomme.
La petite Blanquette a pourtant tout pour plaire, un bon caractère, une belle allure, mais résistera-t-elle aux attraits de la montagne et de la liberté, si alléchante, vue d'en bas ?
Une belle fable à méditer, qui peut avantageusement être lue en relation avec la fable de la Fontaine « le loup et le chien », sur les avantages et les inconvénients de la domesticité et de la liberté sauvage.
Bref, un amour de conte (ou de nouvelle) à lire absolument car faisant désormais pleinement partie du patrimoine traditionnel commun à léguer à nos enfants, mais bien sûr, ce n'est là que mon avis, c'est-à-dire, pas grand-chose.
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"La chèvre de monsieur Seguin" est un conte qui fait parti Des Lettres de mon moulin d' Alphonse Daudet. Sans conteste, il s'agit d'un classique de la littérature pour l' enfance et la jeunesse.
Je me rappelle bien que durant mon enfance, nous les écoliers on a beaucoup apprécié ce récit et on a partagé la tristesse de monsieur Seguin.
Ce récit est celui de ce dernier qui a eu à élever plusieurs chèvres mais malheureusement aucune ne lui est restée car chacune tentée par le grand espace et la nature; quitte l'enclos et s'évade. le loup est là et attend sa proie !
Monsieur Seguin décide alors d'acquérir une toute jeune chèvre qu 'il surnomme Blanquette. Il la bichonne : il la place dans un enclos bien protégé. Il lui fournit de l'herbe grasse et l'eau. Il veut la domestiquer et la rendre malléable afin de bien la maîtriser.
le temps passant, Blanquette se sentit à l'étroit et voulut découvrir ce qu'il y a au-delà de l'enclos et gambader dans les grands espaces et humer le grand air de la nature.
Alors, un jour elle quitta son enclos douillet pour aller voir ce qu 'il y a au-delà de son espace habituel .
A sa sortie , elle rencontra la méchante bête qui attendait cette bonne occasion.
Monsieur Seguin constatant la fuite et le non retour de Blanquette a réalisé ce qui s'est passé et fut désolé et triste.
Un des beaux contes de l'auteur et la morale du récit est qu 'on ne doit pas se lancer la tête la première dans un milieu inconnu !
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La chèvre de Monsieur Seguin est l'un des contes les plus connus des Lettres de mon Moulin de Daudet, il a bercé mon enfance par les lectures que j'en ai faites, les récits qu'on m'en a fait et les pièces de théâtre vues.
Après avoir perdu toutes ses chèvres, Monsieur Seguin décide d'acheter la plus jolie des petites chèvres qu'il nomme Blanquette mais malgré toutes les précautions qu'il prend pour la retenir dans son enclos, elle s'éprend de liberté et prend la fuite comme toutes les autres avant elle pour découvrir le vaste monde, celui-ci est tellement beau, elle est tentée... La nature est tellement belle et bien décrite dans le conte.
Oh! âmes bien nées ne fuyez pas...Voyez ce qui arrive...
Ce conte sonne comme un avertissement sur les dangers et la cruauté du monde, ses pièges pour le naïf qui se jette la tête la première dans la gueule du loup en se défiant de l'autorité.
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Que reste-t-il dans nos mémoires d'adulte, de ce conte écouté de multiples fois avant de s'endormir...

L'appel irrésistible vers l'inconnu, sur les chemins de la liberté, voir si l'herbe est plus verte ailleurs... tester son courage et sa prise de risques, gravir et découvrir la montagne dans toute sa symbolique.
Découvrir l'indépendance, tester sa force de conviction, ses prises de décision... Savoir partir, quitter tout confort, se mesurer à sa propre solitude et affronter la peur jusqu'à l'extrême...
Pour se sentir vivant et adulte en devenir !
Avis aux mères, aux pères : le pouvoir initiatique des contes est toujours bien d'actualité ! continuons à tourner les pages... car ce petit bruit rend la lecture active, un rituel pour la vie.
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La Chèvre de Monsieur Seguin appartient à M. Seguin. Ne l'a-t-il pas achetée pour qu'elle porte son nom non seulement en tant que complément du nom mais pour qu'elle reste “sa” chèvre ? En même temps, le nom qu'elle porte, Blanquette, la prédestine à disparaître, à être mangée bien qu'elle ne soit plus un chevreau. Avez-vous déjà mangé de la blanquette de chevreau ? Moi, non, mais je me demande quel goût ça a, même si je ne suis pas un loup, mais pardon, j'ai tendance à m'égarer après la pause déjeuner. Revenons donc à l'histoire de la chèvre de M. Seguin. Qui porte les cornes dans cette histoire ? Blanquette qui se battra avec les siennes ou M. Séguin qui en a un peu marre que toutes ses chèvres l'abandonnent ? “C'était, paraît-il, des chèvres indépendantes, voulant à tout prix le grand air et la liberté.” Ici l'animal domestique revendique sa liberté comme une femme s'ennuyant ferme chez elle et s'ennuyant de son mariage, se demandant si l'herbe n'est pas plus verte ailleurs. M. Séguin a déjà perdu six femmes un peu chèvres aussi choisit-il comme septième une plus jeune pour mieux la dresser. Ah quel coquin ce bon M. Seguin ! Ce qui la caractérise la Blanquette, c'est sa joliesse. Et puis, celle-ci, elle est docile et caressante, “se laissant traire sans bouger”. Bref, “un amour de petite chèvre ... “ Une belle histoire d'amour en perspective. Sauf que voilà, elle est comme toutes les autres la Blanquette. “M. Séguin se trompait” lorsqu'il y espérait qu'elle serait différente “la nouvelle petite pensionnaire”. Elle est certes heureuse au départ dans son clos entouré d'aubépines (symbole de pureté virginale) mais elle finit par s'ennuyer à force d'être attachée au pieu (clouée au lit si vous préférez).
Aussi s'ensuit-il ce dialogue déchirant entre M. Séguin et sa chèvre :

“- Écoutez, monsieur Seguin, je me languis chez vous, laissez-moi aller dans la montagne.

[...]

- Comment, Blanquette, tu veux me quitter !

Et Blanquette répondit :

- Oui, monsieur Séguin.”

Il lui propose d'allonger sa corde, de faire quelques concession à leur mariage, de lui donner plus de libertés, mais elle veut la liberté absolue aussi l'enferme-t-il la “coquine” à double tour dans l'étable. Mais la prisonnière s'échappe bien vite par la fenêtre. “Malheureusement, il avait oublié la fenêtre et à peine eut tourné, que la petite s'en alla ... Tu ris, Gringoire ? Parbleu ! je crois bien ; tu es du parti des chèvres, toi, contre ce bon M. Séguin …” Elle est vraiment chèvre la femme de M.Séguin, ajouterait bien volontiers M.Daudet.

Dans la montagne, la Blanquette, “on la reçut comme une petite reine. “ Elle laisse libre cours aux sens, elle découvre la nature à l'état sauvage, les arbres la caressent, les parfums capiteux des fleurs l'enivrent. La symbolique des fleurs est parlante : “ Et les fleurs donc !... de grandes campanules bleues, des digitales de pourpre à longs calices, toute une forêt de fleurs sauvages débordant de sucs capiteux ! ..." Mais c'est une fleur dangereuse que la digitale pourpre ! Quant aux campanules ou les miroirs de Vénus, c'est cette beauté négligée, ce charme et cette grâce. Elle cueille entre ses dents la cytise associée à la beauté et au rite du mariage comme pour s'en détacher telle une fleur arrachée. Et c'est alors qu'elle tombe sur une troupe de chamois qui dégustent quelques lambrusques ( la vigne sauvage) alors là, c'est l'ivresse ! “Notre petite coureuse en robe blanche fit sensation [comme dans un salon]. On lui donna la meilleure place à la lambrusque, et tous ces messieurs furent très galants …” Elle s'enfuit avec un jeune chamois noir et “les deux amoureux” s'en donnent à cœur joie bien que M. Daudet ne nous donne aucun détail. Et puis, après s'être bien fait du bien et le mal étant fait, le ciel se couvre et la nuit tombe. Elle prend peur, pense à M. Seguin avec nostalgie après s'être moqué de lui dans la journée en le regardant du haut de la montagne mêêh elle se dit qu'il est trop tard pour elle maintenant qu'elle a pris le goût de la liberté. Et c'est alors qu'on entend le “Hou hou” du loup et la trompe de M.Seguin trompé. Trop tard, la robe virginale de la chèvre de M.Seguin sera tachée de sang.

PS : Merci à oiseaulire pour nos échanges et à Nastasia-B pour sa critique qui m'a orientée vers une relecture. En effet, je n'avais jamais lu la partie consacrée à Gringoire n'ayant lu petite qu'une version pour enfants. La fin du conte est surprenante et charmante à la manière de la Provence :

“Adieu, Gringoire !
L'histoire que tu as entendue n'est pas un conte de mon invention. Si jamais tu viens en Provence, nos ménagers te parleront souvent de la cabro de moussu Séguin, que se battégue tonto la neui erré lou loup, e piei lou matin lou loup la mangé.”
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Citations et extraits (25) Voir plus Ajouter une citation

M. Séguin s'apercevait bien que sa chèvre avait quelque chose, mais il ne savait pas ce que c'était... Un matin, comme il achevait de la traire, la chèvre se retourna et lui dit dans son patois :

- Écoutez, monsieur Séguin, je me languis chez vous, laissez-moi aller dans la montagne.

- Ah ! mon Dieu !... Elle aussi ! cria M. Séguin stupéfait, et du coup il laissa tomber son écuelle ; puis, s'asseyant dans l'herbe à côté de sa chèvre :

- Comment, Blanquette, tu veux me quitter !

Et Blanquette répondit :

- Oui, monsieur Séguin.

- Est-ce que l'herbe te manque ici ?

- Oh ! non ! monsieur Séguin.

- Tu es peut-être attachée de trop court, veux-tu que j'allonge la corde ?

- Ce n'est pas la peine, monsieur Séguin.

- Alors, qu'est-ce qu'il te faut ? qu'est-ce que tu veux ?

- Je veux aller dans la montagne, monsieur Séguin.

- Mais, malheureuse, tu ne sais pas qu'il y a le loup dans la montagne... Que feras-tu quand il viendra ?...

- Je lui donnerai des coups de cornes, monsieur Séguin.

- Le loup se moque bien de tes cornes. Il m'a mangé des biques autrement encornées que toi... Tu sais bien, la pauvre vieille Renaude qui était ici l'an dernier ? une maîtresse chèvre, forte et méchante comme un bouc. Elle s'est battue avec le loup toute la nuit... puis, le matin, le loup l'a mangée.

- Pécaïre ! Pauvre Renaude !... Ça ne fait rien, monsieur Séguin, laissez-moi aller dans la montagne.

- Bonté divine !... dit M. Séguin ; mais qu'est-ce qu'on leur fait donc à mes chèvres ? Encore une que le loup va me manger... Eh bien, non... je te sauverai malgré toi, coquine ! et de peur que tu ne rompes ta corde, je vais t'enfermer dans l'étable et tu y resteras toujours.
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En somme, ce fut une bonne journée pour la chèvre de M. Seguin ! Vers le milieu du jour, en courant de droite et de gauche, elle tomba dans une troupe de chamois en train de croquer une lambrusque à belles dents. Notre petite coureuse en robe blanche fit sensation. On lui donna la meilleure place à la lambrusque.

Tout à coup, le vent fraîchit. La montagne devint violette ; c'était le soir... "Déjà !" dit la petite chèvre ; et elle s'arrêta fort étonnée.

En bas, les champs étaient noyés de brume. Le clos de M. Seguin disparaissait dans le brouillard, et de la maisonnette on ne voyait plus que le toit avec un peu de fumée ; elle écouta les clochettes d'un troupeau qu'on ramenait, et se sentit l'âme toute triste... Un gerfaut qui rentrait la frôla de ses ailes en passant. Elle tressaillit... Puis ce fut un long hurlement dans la montagne : "Hou ! hou !"

Elle pensa au loup ; de tout le jour la folle n'y avait pas pensé... Au même moment, une trompe sonna bien loin dans la vallée. C'était ce bon M. Seguin qui tentait un dernier effort.

"Hou ! hou", faisait le loup.

"Reviens ! reviens !..." criait la trompe.

Blanquette eut envie de rentrer ; mais, se rappelant le pieu, la corde, la haie du clos, elle pensa que maintenant elle ne pourrait plus se faire à cette vie, et qu'il valait mieux rester...

La trompe ne sonnait plus...

La chèvre entendit derrière elle un bruit de feuilles. Elle se retourna et vit dans l'ombre deux oreilles courtes toutes droites, avec des yeux qui reluisaient... C'était le loup.

Enorme, immobile, assis sur son train de derrière, il était là, regardant la petite chèvre blanche et la dégustant par avance. Comme il savait bien qu'il la mangerait, le loup ne se pressait pas ; seulement, quand elle se retourna, il se mit à rire méchamment :

- Ha ! ha ! petite chèvre de M. Seguin ! et il passa sa grosse langue rouge sur ses babines d'amadou.

Blanquette se sentit perdue... Un moment, en se rappelant l'histoire de la vieille Renaude, qui s'était battue toute la nuit pour être mangée le matin, elle se dit qu'il vaudrait peut-être mieux se laisser manger tout de suite ; puis, s'étant ravisée, elle tomba en garde, la tête basse et la corne en avant, comme une brave chèvre de M. Seguin qu'elle était... non pas qu'elle eût l'espoir de tuer le loup - les chèvres ne tuent pas le loup -, mais seulement pour voir si elle pourrait tenir aussi longtemps que la Renaude...

Alors le monstre s'avança, et les petites cornes entrèrent en danse.
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C'était, paraît-il, des chèvres indépendantes, voulant à tout prix le grand air et la liberté.
Le brave M. Seguin, qui ne comprenait rien au caractère de ses bêtes, était consterné.
Il disait : «C'est fini ; les chèvres s'ennuient chez moi, je n'en garderai pas une.»
Cependant, il ne se découragea pas, et, après avoir perdu six chèvres de la même manière, il en acheta une septième; seulement, cette fois, il eut soin de la prendre toute jeune, pour qu'elle s'habituât mieux a demeurer chez lui.
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Elle aperçut en bas, tout en bas dans la plaine, la maison de M. Seguin avec le clos derrière. Cela la fit rire aux larmes.
" Que c'est petit ! dit-elle ; comment ai-je pu tenir là-dedans ? "
Pauvrette ! de se voir si haut perchée, elle se croyait au moins aussi grande que le monde...
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Ah ! qu'elle était jolie la petite chèvre de monsieur Seguin ! Qu 'elle était jolie avec yeux doux, sa barbiche de sous-officier, ses sabots noirs et luisants, ses cornes zébrées et ses longs poils blancs .
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