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Citations de Amélie Cordonnier (191)


Dans le salon, elle lit désormais toujours dans le fauteuil, plus jamais dans le canapé, histoire d'être sûre qu'il ne puisse pas s'installer à côté d'elle .
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Quand son corps plie, ses pensées se déplient, se déploient. Son cerveau se met en mode avion. Il plane, cesse de tourner en boucle, de chercher des explications. (...) Courir lui donne de l’élan et du recul. Son cours de latin lui revient: exit le cogito! Curro ergo sum. Tout se dénoue. Ses foulées lui apportent des réponses aux questions difficiles. Mouvement, vitesse, précipite des pensées.
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Si on lui offrait la possibilité de se réincarner, là, tout de suite, maintenant, il choisirait en écran. Oui sans hésiter. En écran tactile. Au moins, elle le toucherait. Du bout des doigts. Peut-être même seulement de l'index, mais ce serait déjà ça. Ça lui suffirait. Il s'en contenterait tout à fait.
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Toutes ces femmes qui prennent la parole, l'ouvrent enfin pour se confier, d'écrire le mal qu'on leur a fait, et lui qui pendant ce temps continue de la fermer...
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Un homme immobile. Que l'on croit endormi mais qui ne dort pas. Qui tue le temps. Qui ne se reconnaît plus. Un homme seul, cahin-caha dans le silence d'une nuit qui n'en finit plus. Qui attend. Un homme amoureux puisqu'il attend .Qui aimerait jouer à celui qui n'attend pas. Mais qui attend, attend jusqu'à ce qu'il n'y ait plus rien à attendre.
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Faudrait leur dire, aux filles, de faire gaffe, de vraiment se méfier, que l'amour finit par se pépériser et qu'on n'y peut rien, pauvres prisonniers de draps communs.
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Elle dit Non, non, pas ce soir. Comme si c’était possible demain. Et c’est bien ça qui fait le plus mal. 
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INCIPIT
La salle d’attente est noire de monde. Quatre mères patientent déjà avec leur marmot. Plus un père qui sauve tous ses congénères partis sans trop se poser de questions au boulot. Des magazines déchirés s’entassent sur la table basse. Tout le monde tente de s’y intéresser avant de reprendre son portable. Les parents peinent à tromper l’ennui. Pas les petits. Ça chouine, renifle, tousse et se mouche pendant que ça farfouille dans la malle où se mélangent jouets cassés et puzzles incomplets. Alban gazouille sur ses genoux. Il bave tant qu’il peut, le pauvre, mais contrairement aux autres n’a pas l’air malade. Eux sont juste là pour la visite des cinq mois. Elle a emporté le livre avec les animaux de la ferme, dont il raffole depuis que sa sœur s’est mis en tête de lui faire apprendre tous les cris, imitations à l’appui, dans une formidable cacophonie d’aboiements, miaulements, hennissements, cancans, grognements, bêlements, beuglements et autres braiments. Elle a aussi pris le petit miroir pour l’occuper. Il se sourit à lui-même et évidemment ça la fait craquer. Huit ans après Esther, elle avait oublié à quel point c’était attendrissant. Alban dévore les clés en plastique. Gencives à vif. Elle a bien compris que ses dents n’allaient pas tarder à percer. L’anneau qu’elle met au réfrigérateur ne suffit pas à anesthésier la douleur. Il faut qu’elle pense à demander au pédiatre ce qu’elle pourrait lui donner d’autre pour le soulager. Est-ce que le collier d’ambre s’avère vraiment efficace ? C’est leur tour. Saska lui demande de déshabiller Alban et l’ausculte tout en prenant des nouvelles d’Esther, à l’école ça se passe toujours aussi bien ? Puis il pose quelques questions sur l’éveil du gamin, teste sa position assise la tête droite et l’allonge ensuite sur la table d’examen. Le bébé en profite pour se retourner du dos sur le ventre. Bravo, quelle tonicité ! Soixante-cinq centimètres, six kilos cinq cent vingt et périmètre crânien parfait : tout va bien, elle peut le rhabiller. Le médecin vérifie les vaccins puis prescrit de l’homéopathie pour apaiser ses maux de dents. Chamomilla Vulgaris 9 CH, cinq granules à prendre trois fois par jour, dilués dans un peu d’eau. Le collier d’ambre ? Certains modèles ont été retirés du marché pour risque de strangulation. En cas de crise, le doliprane reste la meilleure solution. Saska précise qu’elle peut remplir la seringue jusqu’à sept kilos. Les gigotements d’Alban l’empêchent de boutonner le polo rapidement. Elle rajuste le col et c’est alors qu’elle la remarque. Une tache. Noire. Toute ronde. De la taille d’un petit pois. Extrafin, le petit pois. C’est la première fois qu’elle la voit. Regardez, là, dans les plis du cou, c’est quoi ? Un grain de beauté, déjà ? Oh, non, pas à cet âge-là, voyons. C’est rien du tout, juste une légère pigmentation, aucune raison de s’inquiéter. Je connais votre mari de toute façon, il n’y a pas de métis dans votre famille ?
Il est déjà 16 h 10 quand elle sort. Juste le temps d’acheter un croissant et de reprendre le bus pour ne pas être en retard à l’heure des mamans. Quasiment pas de parents à la sortie de l’école. Deux trois grands-mères, mais des nounous surtout. Il faudra y repenser quand elle reprendra ses cours au lycée, à la fin de son congé parental, ça lui évitera de culpabiliser. Ça sonne ! Les CP traversent toujours la cour de récré les premiers. La maîtresse des CE1 arrive enfin. Un grand sourire éclaire le visage d’Esther lorsqu’elle les repère. La voilà qui court, se précipite pour embrasser son frère puis se débarrasse de son gros cartable trop lourd. Valentine et Daphné lui ont emboîté le pas. Cinq mois qu’elles n’en reviennent pas. Il est vraiment trop chou, la chance qu’elle a ! Alban est à la fête, agite la tête, bat des pieds dans la poussette. Est-ce qu’elles peuvent le prendre juste deux minutes dans les bras ? D’accord, mais il faut s’asseoir sur le banc alors.
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Plus de place pour elle dans ce monde de mères qui chérissent, s'attendrissent, moulinent avec ou sans Moulinex, mitraillent pour Internet, consolent, torchent avec tact et tweetent le moindre de leurs actes. Elle n'est plus de celles qui essuient morves, merdes et chagrins. Elle, elle laisse désormais tout couler. Pisse et pleurs. Elle en ressent de la colère. Mais pas seulement. Une grande honte aussi. Inavouable, inexplicable. Inexpiable. Une putain de honte qui pue, empeste à dix mètres, rougit ses joues, empoisse ses doigts au point qu'elle n'arrive plus à en lever aucun, même pas le petit. Quand Alban se met à chialer, maintenant c'est cul collé au canapé. Allez vas-y, bouge-toi, tu l'entends pas gueuler ton gosse, s'époumoner à s'en péter les tympans ? Une looseuse de la maternité, c'est tout ce qu'elle est. Une ratée du coeur.
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L'instinct maternel, on ne lui a pas proposé à la conception. Ni même après. D'ailleurs, c'est quoi.
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Peut-on se changer les idées quand on n'en a plus et que le cœur est un champ de ruines ?
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Tu as toujours fait des listes. Petite tu notais le nom de tes poupées, des copains à inviter, des poneys que tu voulais monter [...]. Des listes d'insultes, en revanche, ça jamais tu n'en avais fait.
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Tu n'avais pas le courage de vivre ton malheur dans un cadre idyllique.
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Il canalisait enfin ses colères. Alors tu as cru que vous vous étiez définitivement débarrassés de la violence, que vous l'aviez bannie pour toujours de votre existence. tu ignorais que l'on ne réussit jamais vraiment à s'en dépêtrer. Tu ne savais pas qu'elle peut se mettre en veilleuse, en sourdine, se planquer dans un coin de la maison, rester tapie dans l'ombre ou sous le paillasson pour mieux resurgir le moment venu, et nous sauter dessus lorsqu'on s'y attend le moins.
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dépression
Tu lui a su gré de ne pas parler de "burn-out", de ne pas céder à cette manie de cacher les choses qui secouent derrière des mots en anglais pour en atténuer la portée.
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Changer ses idées comme on change de tenue, ou de disque. Vous aviez changé d'air, mais n'aviez rien changé, ni les idées ni le reste.
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Ce garçon que tu as aimé si fort, et que tu voudrais aimer encore, ce garçon que tu rêves de sauver alors qu'il te détruit fait naître en toi une tendresse désolante.
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Tu sais qu’on peut tromper l’attente. Et même tromper la mort. Mais pas l’amour. On peut mourir d’amour, mais pas le tromper.
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Tu vois bien que l’homme avec lequel tu vis ressemble depuis des mois à celui que tu as déjà voulu quitter et que tous les mots dont il t’agonit t’écrasent et te ravagent. Tu as bien consciente de tout ça, et cela te glace le sang.
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Mme Trajic a libéré en moi une horde déchaînée de peurs, difficiles à tenir en laisse et impossibles à faire taire, qui aboient à la mort non stop, me tétanisent le jour, m’empêchent de fermer l’œil la nuit.
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Brest, ville littéraire

« Cette mer que je devais rencontrer sur tant de rivages baignait à Brest l’extrémité de la péninsule armoricaine : après ce cap avancé, il n’y avait plus rien qu’un océan sans bornes et des mondes inconnus ; mon imagination se jouait dans ces espaces. Souvent, assis sur quelque mât qui gisait le long du quai de Recouvrance, je regardais les mouvements de la foule : constructeurs, matelots, militaires, douaniers, forçats, passaient et repassaient devant moi. Des voyageurs débarquaient et s’embarquaient, des pilotes commandaient la manœuvre, des charpentiers équarrissaient des pièces de bois, des cordiers filaient des câbles, des mousses allumaient des feux sous des chaudières d’où sortaient une épaisse fumée et la saine odeur du goudron. » Qui a écrit ces quelques lignes ?

Chateaubriand
Balzac
Flaubert
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