Citations de André Breton (593)
La beauté sera CONVULSIVE ou ne sera pas.
Nadja a inventé pour moi une fleur merveilleuse : "la Fleur des amants".
Enfin voici que la tour du Manoir d'Ango saute, et que toute une neige de plumes, qui tombe de ses colombes, fond en touchant le sol de la grande cour naguère empierrée de débris de tuiles et maintenant couverte de sang !
Le merveilleux est toujours beau, n'importe quel merveilleux est beau, il n'y a même que le merveilleux qui soit beau.
Je veux qu'on se taise quand on cesse de ressentir.
un philosophe que je ne comprends pas est un salaud.
La première phrase viendra toute seule, tant il est vrai qu'à chaque seconde il est une phrase étrangère à notre pensée consciente qui ne demande qu'à s'extérioriser.
"Je veux qu'on se taise, quand on cesse de ressentir."
Au-delà de ce qui arrive ou n'arrive, l'attente est magnifique.
C'est assez, pour l'instant, qu'une si jolie ombre danse au bord de la fenêtre, par laquelle je vais recommencer chaque jour à me jeter.
(La Confession dédaigneuse)
Ses yeux (je n'ai jamais su dire la couleur des yeux : ceux-ci pour moi sont seulement restés des yeux clairs), comment me faire comprendre, étaient de ceux qu'on ne revoit jamais.
[...] mon refus d'en passer par où presque tous les autres passent, qu'ils soient dans un camp ou dans l'autre...
J'accepterais d'acquitter le droit que je m'étais donné une fois pour toutes de n'exprimer d'autres idées que les miennes.
Il y a un message au lieu d'un lézard sous chaque pierre.
(Paulhan - 31 janvier 1959)
Cher André
Oui, notre amitié aura toujours été assez distante de nous.
(Breton - Paris, le 30 janvier 1959)
Je mourrai sans avoir compris pourquoi vous et moi nous ne serons vus, pourtant parfois de si près, que par intermittences mais seul le sentiment de chance demeurera.
(Breton - Paris, le 24 janvier 1959)
Ce n'est jamais sans émotion que je retrouve votre écriture sur une enveloppe à mon nom : ces signes, qui n'ont incroyablement pas bougé, me reportent toujours il y a quarante ans.
(Paulhan - Mercredi 4 octobre 1950)
Ne pourrions-nous parfois déjeuner ensemble ? Je ne sais quel embarras pèse sur nos rencontres ? J'ai parfois le sentiment que vous me jugez ennuyeux ?
(C'est un sentiment, peut-être très fondé.)
(Breton - Jeudi 8 août 1940)
J'ai grand besoin, avant tout, de me refaire une carte sensible et d'y fixer quelques noms dans ce désarroi.