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Citations de André Dhôtel (618)


André Dhôtel
Les trois garçons, après avoir culbuté sur les pierres et s'être embarrassés au milieu des ronces, parvinrent à une trouée qu'ils franchirent. Leur seule idée, c'était d'échapper à la prison de la forêt.
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André Dhôtel
La vertu consiste d'abord à prendre son temps.
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André Dhôtel
Une science subtile de l'égarement illuminera les plus humbles choses.
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L'élan de certaines joies ‒ l'oubliera-t-on à jamais ? ‒ est limité le plus souvent par une sorte d'horizon, à la fois sombre et net : azur à contre-jour tranché comme une fin inéluctable, et mêlé de mort et de clarté.

[André DHÔTEL, "Le Village pathétique", éd. Gallimard, 1943 ‒ page 109]
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Égarements

CHANT


Le pêcher rose sur la vallée
garde le secret de ma vie.
Dans l'air transparent mon amie
ouvrait les volets du matin
rien que pour voir les fleurs mêlées
à l'aurore sur la vallée.

N'oublions jamais la maison
où pénétra l'amour patient
avec la brise lumineuse
de l'infini et du printemps.

p.30
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ÉVÈNEMENT


La fleur très familière
inégalable certes du knautia
fut cueillie un jour d'été
pour qui ne la reçut jamais.

Le geste qui la détacha
d'entre les herbes ensoleillées
put-il traverser les mers
et s'inscrire sur le grand livre
de l'espérance céleste ?

Mais le pardon des cœurs
dans les villages désolés
et resplendissants
le vent pur
sur les cornes des vaches
ne sont-ils pas déjà notés
sur des pages d'histoire
inaccessibles aux maîtres du monde ?

Et puis plus d'un peut témoigner
de l'hirondelle lancée
comme une flèche annonciatrice
jusqu'au plus bas du vallon
où l'enfant attendit
la foudre et le silence
de grands vols invisibles,
anges ou séraphins.

p.60-61
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Il n'y a pas un seul endroit où l'on sache vraiment où l'on est, à quel niveau l'on se trouve. Les Ardennes sont faites de non-lieux.

[André DHÔTEL, "L'école buissonnière", Entretiens avec Jérôme Garcin, Pierre Horay éditeur (Paris), 1984, page 13]
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Des personnes bien informées ne manquèrent pas de reconstituer l'histoire avec une exactitude qui dépassait la réalité.

[André DHÔTEL, "Idylles", Gallimard, 1961 - rééd. collection "folio", Gallimard, 2003, nouvelle "La nuit d'été", page 166]
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ABSENCE


C'était la ruelle jaune
au long d'un mur splendide.
Une façon de marcher et la ville
n'existait plus.

Qu'est-ce qu'il y avait
au-delà des rochers, des tilleuls
dans la profondeur nulle
de l'azur du soir ?

Peut-être bientôt la soie
des lendemains avec le dessin
angélique d'un corps
et d'un visage inconcevables.

Intouchable amour
mais déjà rôdant
de l'autre côté du mur
tandis que le sifflet du train
annonçait l'arrivée
de la lumière évidente
que nous ne connaissions pas encore.

p.17
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LE SALUT


D'amour l'étoile la plus lointaine
peut inonder les âmes en peine
tandis qu'une sauterelle solitaire
leur conte la splendeur
d'un été africain.

Que les minimes micas
de cette pierre jetée
dans l'immensité de la plaine
se portent enfin garants
de nos plus nobles sentiments.

Que n'avons-nous goûté
aux livres de sagesse
plutôt que d'en appeler
pour un ultime salut
aux étincelles des profondeurs ?

p.85
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À JAMAIS

Loin de la fille aux cheveux d'or
le pâle soleil inondait
ce fier silybe de Marie. *
Pas à pas sur le chemin
c'était l'heureux ennui
des cailloux présents
et des fleurs mortelles.

Que la minute de jeunesse
demeure intacte au cœur
d'une vie infinie
et scintillante d'ignorance.

Car la fanfare municipale
célèbre en toute pureté
la ritournelle des crépuscules
pour la petite ville profonde.

p.19

* Le Chardon-Marie (Silybum marianum) est une plante bisannuelle de la famille des Astéracées, aux grandes feuilles vert pâle brillantes.
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ABÎME


Il faudrait te cacher
pour mieux voir la fleur odorante
surgie comme un jet d'eau
qui ne retombe jamais.

Qu'elle et toi soyez seuls au monde
pour un instant dans l'incendie
éperdu de notre abîme.

p.16
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L'inconnu


Avez-vous jamais
fait mine de boiter
dans un marais désert
où personne n'a pu
ni vous prendre en pitié
ni vous mépriser même ?

Car enfin l'horizon
s'en va tout de travers
et vos songes aussi
remontent ou descendent

si bien que vos cheveux
auraient touché parfois
l'azur étincelant
et votre cœur frémi
aux sources souterraines.

Mais le miracle c'est
une fleur qu'on répute
introuvable ou bien fausse
qui soudain vous rencontre
et vous fait un salut
immobile et brûlant.

p.92-93

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On avait oublié le rêve sans savoir qu'on aurait pu s'en saisir.
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LIEU DIT


Le bois d'Enfer fleurit d'aubépines
l'étrange ruisseau immobile
avant le moulin déserté
où chanta l'invisible roue.

Le fond du ciel étincelle
pour protéger les beaux voyages
qu'on fait dans les contemplations
où veille l'espérance.

On se demande où sont les routes
dans le soleil de la plaine.
Quand irons-nous à la rencontre
des jeunes files à bicyclette ?

p.91
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RÊVE D'UN RÊVE


Elle apparut un jour
souvenir elliptique
d'une voix fleurie
et d'un corps étoilé.

Des pieds nus si légers
qu'ils ne laissaient pas d'empreintes
sur le sable infini
des vacances en mal d'azur.

Rupture de l'horizon
où surgissait l'éclat
d'une terre étrangère
en dehors de tout secours
sinon la chance unique
d'une paix céleste
par le rêve d'un rêve
jamais oublié.

p.147
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Il n'y a évolution qu'en apparence : entre la vie de l'enfant et celle qui la prolonge c'est une rupture. Autrefois les sentiments étaient entiers. Joie et désirs n'avaient pas de limites. La règle du temps ne mesurait pas l'action. Tout était inépuisable.

[André DHÔTEL, "L'oeuvre logique de Rimbaud", 1933, Editions de la société des écrivains ardennais, Mézières, page 11]
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ESPACES


Le canal fut dans l'air immense
plus haut que la plus haute écluse,
mais les étoiles reflétées
le faisaient bientôt redescendre
sous l'horizon des blés.

Nos regards dévoyés
en ces étages de l'univers
supplient les possibles anges
de reprendre la trame
des espaces brisés.

Car tant d'enfants veulent partir
au-delà des péniches folles
pour un azur enfin parfait
où retrouver l'égalité
des pas paisibles du bonheur.

p.56
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NUIT


Misérable poète
tu es facile à situer.
Heine, Oneguine
et maint voleur de feu
ont donné la mesure.

Mais rien n'est vrai que la demeure
s'ils l'ont trouvée par en haut
nous restera-t-il par en bas
de connaître les profondeurs ?

Cela est bien douteux, mon cher
car en bas on n'y voit goutte.
Reste à imaginer des lumières
des frissons de feuilles au levant
et la visite inattendue
de la princesse au corps charmant.

Sans preuves mais personne
n'a encore prouvé la nuit
qui nous enserre en ses étoiles
dont certaines n'existent plus
et d'autres pas encore
pour astronomes ébahis.

p.111-112
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Ce que vous ignorez, c'est que cela n'a pas de sens pour nous vraiment d'avoir peur de l'orage et d'échapper à l'orage. A quoi bon ?
Quelle sorte de vie la foudre briserait ?
Mais nous pensons à quelque chose qu'il y a plus loin toujours plus loin, sans rien comprendre, et nous vivons comme cela de jour en jour.

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