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Critiques de André Hardellet (29)
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Lourdes, lentes

L'histoire est d'une sensualité et d'une poesie sans faille, car bien écrit. On s'imagine tour a tour être dans les bras de Steve, tout comme Germaine, Vanessa ou Joyce.

Lourdes, lentes était Germaine...
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Lourdes, lentes

Lourdes, lentes… est un livre fascinant. Les premiers chapitres passés, quand vinrent les premiers émois érotiques avec Germaine, la bonne du narrateur, j’étais assez désopilé, pas dégoûté mais presque déçu par l’idée que je m’étais faite d’André Hardellet, écrivain méconnu que j’avais envie depuis longtemps de lire, et dont le livre acheté dans une librairie parisienne à côté de la Sorbonne traînait, posé sur une étagère dans ma chambre, depuis un an au moins. Car le style d’Hardellet m’est apparu initialement, à la lecture du roman, comme ordurier, des « mots sales », comme il le dit lui-même, et je hochais la tête en soupirant, me disant que je ne pouvais m’en prendre qu’à moi-même, Hardellet avertissait son lecteur dès le quatrième de couverture ! L’érotisme, qui est le sujet principal du livre, me faisait grincer des dents, trop cru, pas assez subtil ; certes, il faut bien parler du con, de sa texture, de son odeur, tout comme il faut bien parler du phallus, car il y a dans l’acte sexuel une dimension sauvage qui oblige à cette crudité – sinon l’érotisme tombe à plat, voire ne pointe jamais le bout de son nez. Mais l’érotisme, fondamentalement, pour être réussi, je crois, doit avoir son lot de poésie ; la crudité de l’acte, la sauvagerie des corps en sueur et des esprits dynamités par le désir, tout cela doit être contre-balancé par la beauté, qui ne peut venir que par la poétisation du rapport sexuel. Hardellet ne tombe pas dans la pornographie dont on l’accusa en 1973, ce qui lui valut un procès et une condamnation qui ne sont sans doute pas étrangers à sa mort subite l’année suivante ; s’il est cru, il ne s’attache pas à des scènes érotiques hyper descriptives et détaillées. Surtout, Hardellet réussit à créer un érotisme digne de ce nom : après la crudité dont je craignais qu’il s’en contente, vint la poésie, et toutes les images qu’Hardellet trouve, qui se cache dans le moindre petit adjectif parfois – un mot, un seul, insignifiant en lui-même, mais qui change tout –, sont stupéfiantes. Il y a là l’âme d’un écrivain qui était surtout poète, très sensible au monde, aux choses du monde, donc aux corps – des femmes, surtout. On dit qu’Hardellet était un grand enfant, qu’il aimait à se promener, à flâner, et qu’il pouvait, impressionné comme le petit garçon qu’il était, rester planter devant un arbre afin de le contempler, peut-être afin de comprendre l’arbre au-delà de l’arbre lui-même – le projet de tout poète, de toute philosophie idéaliste : dépasser les choses en soi, les choses comme elle nous apparaisse, pour toucher un rien d’essence, quelque chose de plus profond et donc de plus vrai. Le style a quelque chose d’un peu déconcertant, mais qui se révèle assez stimulant ; un mélange de langage grossier, quasi ordurier, une esthétique sale, qui s’oppose à la poésie avec laquelle elle copine constamment. Le traitement des femmes dans le roman fait grincer des dents ; à ce niveau, ce livre paru en 1969 a peut-être davantage vieilli, mais les femmes du roman – que ce soit Germaine, Lia, Vanessa ou Joyce – ne sont pas réduites pour autant à leur con et seulement à cela, et de toute façon Stève Masson est nymphomane même s’il ne le dit pas ouvertement. Le monde de Lourdes, lentes… est un monde nymphomane, où femmes et hommes ne pensent qu’à faire l’amour, qu’à coucher les uns avec les autres – le narrateur le premier – ; en comprenant cela, on comprend alors tout et plus rien ne nous gène. J’ai beaucoup aimé la relation continue que Stève entretient avec Germaine, avec laquelle il couche quand il n’a que douze ans, qui meurt l’année qui suit, mais le hantera affectueusement pour le restant de ses jours, la seule femme qu’il ait vraiment aimée, laquelle il souhaite retrouver dans chaque femme avec qui il couche. Germaine est dans Vanessa, dans Joyce, dans Ingrid, elle est partout et elle est la Femme. Si Lourdes, lentes… est un livre fascinant, il reste qu’il manque parfois de subtilité, et l’érotisme un peu grossier, le style parfois gauche dans ses phrases, y jouent beaucoup. J’ai hâte de rouvrir un livre d’Hardellet, de le découvrir hors de cet érotisme extravagant, dans Le Seuil du Jardin ou dans ses poèmes en deux volumes Les Chasseurs.
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Lourdes, lentes

Roman qualifié quelquefois d'érotique car quelques mots crus sont employés par l'auteur pour citer quelques pièces de l'anatomie féminine fascinantes à l'adolescence, parcourues dans toutes leurs diagonales à l'âge adulte et qui restent toujours présentes dans les arcanes d'un cerveau masculin. Sensualité poétique dans ce livre sûrement pas pornographique, il appelle simplement les beautés par leurs noms et attrape les truites avec adresse et délicatesse.
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Lourdes, lentes

Un roman érotique qui a valu un sordide procès en pornographie à son auteur. Un hymne proustien et mélancolique à l'amour, à la femme, à la poésie que devraient lire tous les adolescents.Un de ces livres qui peuvent changer la vie.
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Donnez-moi le temps - La promenade imaginaire

Pourquoi Hardellet reste-t-il si méconnu (à part peut-être le poignant "Lourdes, lentes" qui est à l'évidence un des rares livres dits "érotiques" qui vaille) ? Voilà un ouvrage délicieux, terriblement nostalgique et sensuel pour les amoureux des "chemins de traverse" où nous entraîne le charme (dans tous les sens du mot) d'Hardellet. A déguster par petite dose au coin du feu ou sur la terrasse un soir d'été ...
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Le seuil du jardin

Je n'ai malheureusement pas eu d'enthousiasme pour ce roman, le premier que je lis d'André Hardelet.

L'écriture est belle, les personnages sont bien ficelés, l'ambiance est bien dépeinte, l'intrigue est intéressante. Que m'a-t'il manqué ? Un peu de folie peut-être.

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Oeuvre II

J'ai coché le volume II parce qu'il contient le roman Le Parc des Archers et les deux recueils des Chasseurs I et II, mais je recommande la lecture des trois tomes qui rassemblent, dans cette belle collection de L'Arpenteur, la totalité de l'oeuvre.



Trop méconnu, André Hardellet est l'un des grands poètes français de la seconde moitié du XXe siècle. De grands écrivains, parmi lesquels André Breton et Julien Gracq, ont salué son talent.



La quintessence de son oeuvre est à chercher dans les deux plaquettes des Chasseurs. Attentif à cela qui bientôt s'enfuit "par une entaille de la journée", "surveillant des glaces" ou "voyageur immobile sur le quai de Javel", le poète est lui-même ce chasseur, en quête du réel caché derrière la banalité quotidienne.
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Le seuil du jardin

Oeuvre découverte en Licence de lettres qui m'a totalement bouleversée. Un auteur à découvrir absolument qui ne mérite pas le peu de notoriété qu'on lui donne.
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Le seuil du jardin

Une espèce d'ovni littéraire, mêlant le récit onirique de Aurélia de Nerval, la science fiction (Maurice Renard) et la réflexion sur le totalitarisme.
Lien : https://www.actualitte.com/a..
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