André Marchand

A moins de procéder prudemment avec votre médecin, il y a un danger de devenir psychologiquement et physiquement dépendant d'un médicament qui est destiné uniquement à un traitement à court terme de l'anxiété.

... pour des raisons encore obscures, il y a un faible pourcentage d'individus (10 à 15%) qui répondent peu ou pas de manière satisfaisante à ce type d'intervention. Heureusement, il existe d'autres formes de thérapies efficaces, d'autres stratégies d'intervention pour pallier le problème.

Il y a d'autres raisons qui peuvent restreindre le progrès. C'est le cas des gens qui vivent une autre difficulté majeure qui vient s'ajouter au problème d'agoraphobie Habituellement, ces gens sont très perturbés par le problème.
Il peut s'agir, par exemple, de quelqu'un qui vit une dépression profonde en même temps que le TPA [Trouble Panique avec Agoraphobie]. Cette personne se sentira incapable de mettre en pratique les stratégies proposées, étant convaincue que ça ne marchera pas à cause de son sentiment dépressif.

Pratique des exercices d'exposition aux sensations de la panique
[...]
Il est important que vous essayiez de provoquer les sensations aussi fortement que possible. N'évitez pas les sensations en exécutant les exercices trop doucement. Ne soyez pas trop prudent? Il essentiel de ressentir les sensations intensément, fortement.

La rééducation respiratoire ne constitue pas une technique visant à éviter une catastrophe mais bien à modifier la composante physique des états émotionnels d'anxiété et de panique.

L'hyperventilation constitue une modification de la respiration ne correspondant pas aux besoins réels du corps, ce qui induit de nombreuses sensations désagréables.

Les stratégies de contrôle cognitif diffèrent nettement de la pensée positive telle que présentée dans certains ouvrages. La pensée positive comporte souvent une certaine négation de la réalité alors que notre but consiste plutôt à devenir de plus en plus réalistes.

... si on veut vraiment se défaire de la peur, il faut s'attaquer directement aux pensées qui la maintiennent afin de la détruire à la source.
La remise en question de nos façons de penser visant à acquérir un mode de pensée plus réaliste et constructif s'appelle la restructuration cognitive.

Esprit à adopter
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La première règle consiste à vous imposer une discipline quotidienne. La clé de votre réussite réside dans votre persévérance. Au fil des ans ou des mois, vous avez accumulé de nombreuses expériences négatives où l'anxiété vous a amené à fuir une situation. Il faut maintenant accumuler des expériences positives pour consolider votre capacité à demeurer dans les situations qui vous effraient et constater qu'aucune catastrophe ne survient.

Attendre que la peur disparaisse

La panique résulte d'une hausse soudaine d'adrénaline. Si vous n'aggravez pas la peur en tentant de contrôler les sensations physiques ou en entretenant des pensées catastrophiques, l'adrénaline sera métabolisée, réabsorbée par votre organisme en l'espace de trois à cinq minutes. En tentant de contrôler vos réactions plutôt que de les accepter, elles augmentent. Rappelez-vous, les attaques de panique ont une durée limitée. Attendez donc que la peur disparaisse d'elle-même.

Rappelez-vous […] qu’une stratégie, la plus efficace soit-elle, demande toujours de l’effort quand vient le temps de l’appliquer. Votre persistance constitue indéniablement une clé maîtresse pour vaincre votre phobie. Assurez-vous donc d’avoir en tête tous les bienfaits qui viendront après les premiers efforts de traitement. Ils vous serviront de point d’appui jusqu’à ce que vous commenciez à récolter les fruits de votre travail. L’effort à mettre n’aura d’égal que votre fierté d’avoir surmonté la peur ainsi que la liberté de mouvement retrouvée.

En évitant, la personne n'apprend pas à transiger avec l'anxiété et entretient ses peurs irréalistes en ne les confrontant jamais ave la réalité. En s'échappant d'une situation, elle entretient la conviction qu'un malheur serait arrivé si elle était restée. Elle se prive ainsi de constater que l'anxiété aurait baissé et qu'aucun malheur ne serait survenu si elle était restée dans la situation.

Certains auteurs vont même jusqu'à dire que l'agoraphobe craint surtout et avant tout de paniquer, d'où l'expression peur d'avoir peur.

S'autoévaluer, c'est un peu comme se regarder dans un miroir. Cela consiste à prendre une distance par rapport à soi-même de manière à avoir un reflet plus exact de sa façon de réagir et de fonctionner dans différentes situations quotidiennes. Cela vous apprend donc à utiliser un outil fort utile pour consolider votre confiance personnelle.

Il est absolument nécessaire de consulter un médecin avant d'entreprendre le traitement de votre phobie. Si la cause de votre problème est d'origine physique, le médecin vous traitera alors de manière adéquate et les malaises disparaîtront ou seront contrôlés.

... il est beaucoup plus facile de cesser de prendre des antidépresseurs tricycliques que d'arrêter les tranquillisants, qu'ils soient à haute puissance ou non. Ainsi, les taux de rechute sont beaucoup plus faibles pour les antidépresseurs tricycliques, environ de 30%. De plus en plus de résultats de recherche suggèrent que les antidépresseurs sont plus efficaces lorsqu'ils sont combinés avec un programme de traitement psychologique.

La peur de certaines sensations physiques constitue l'élément central qui déclenche la panique. Il est donc possible de traiter cette panique à l'aide de procédés qui amènent l'agoraphobe à dissocier les sensations corporelles liées à la panique des événements catastrophiques qu'il redoute, et à les réassocier avec des explications moins effrayantes.
Une façon d'accomplir cette dissociation consiste à exposer l'individu aux symptômes de la panique jusqu'à la diminution des symptômes, à l'aide d'une exposition répétée et contrôlée aux symptômes physiologiques de l'anxiété et de la panique.

Comme agoraphobe, votre système nerveux se trouve déréglé de la même façon. Il sonne l'alarme dans des situations tout à fait sécuritaires pour vous. Il faut donc abaisser le niveau de sensibilité de votre système nerveux afin qu'il cesse de réagir dans des situations inappropriées. On ne peut cependant simplement ajuster un circuit ou presser un bouton pour obtenir ce résultat. Le moyen privilégié réside dans l'exposition graduée et prolongée aux situations faussement interprétées comme menaçantes.

... les attaques de panique imprévisibles sont peu fréquentes. La plupart du temps, la personne a déjà eu une attaque de panique à cet endroit ou l'a anticipée. A force de les observer, vous contaterez que les attaques de panique vraiment soudaines sont des événements rares.

En conclusion, le traitement pharmacologique semble offrir des résultats intéressants à court terme, mais le nombre de rechutes observées lors du retrait de la médication en réduit considérablement son efficacité à plus long terme.