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Citations de Andrea Dworkin (158)


La première raison du silence fait sur elle est sans doute que Dworkin est radicale. Elle écrit sur un sujet qui, alors qu’on prétend en parler, est en réalité toujours aussi tabou : la sexualité, et plus précisément l’hétérosexualité, et plus précisément encore, sa pratique et sa signification, dans un contexte précis : la société patriarcale. Elle parle de sexualité dans un régime de domination, et de sexualité entre dominants et dominées
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La révolution n'est pas un événement qui prends 2 ou 3 jours au cours duquel sont tirés des coups de feu et des corps sont pendus. C'est un processus long et continu au cours duquel sont créées de nouvelles personnes, capable de rénover la société de façon que la révolution ne remplace pas une élite par une autre, mais de façon que la révolution créée une nouvelle structure anti-autoritaire avec des personnes anti-autoritaires qui, à leur tour, réorganisent la société de façon qu'elle devienne une société humaine non aliénée, délivrée de la guerre, de la faim, et de l'exploitation.
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Dans le modèle sexuel de la supériorité féminine, le pouvoir est présenté comme intrinsèquement féminin parce qu'il est redéfini par delà toute raison ou cohérence: comme si le pouvoir appartenait au cadavre qui attire les vautours. Cette conception pornographique du pouvoir féminin est fondamentale pour l'antiféminisme des mouvements de libération sexuelle où l'utilisation sexuelle illimitée des femmes par les hommes est définie comme la liberté pour les deux: la femme en veut, l'homme réagit, et voilà la révolution... Ele est également fondamentale pour l'antiféminisme de l'apparel judiciaire face aux crimes sexuels comme le viol, la violence conjugale et l'agression sexuelle des enfants, notamment celle des filles. La femme ou la fillette est encore vue comme le facteur provoquant ce qui pourrait bien étre un acte sexuel légitime - tout dépend d'elle, d'à quel point elle était provocante. Sa volonté est tenue pour implicite dans l'utilisation que l'homme a faite d'elle. Elle est perçue comme ayant le pouvoir sur l'homme - et la responsabilité de ce qu'il lui a fait - tellement il la désirait: quel que soit le désir qui l'a poussé à commettre cet acte, c'est elle qui l'a provoqué.
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Quant à l'antiféminisme de la supériorité féminine, il figure dans deux domaines apparemment opposés: le spirituel et le sexuel. Dans le domaine spirituel, la femme est supérieure à l'homme par définition; il la vénère parce qu'elle incarne le bien; son sexe la rend morale ou la rend responsable d'une moralité spécifique à son sexe. Etant femme, elle est plus élevée, plus proche par nature d'une certaine conception abstraite du bien. On lui attribue une sensibilité morale que les hommes peuvent difficilement atteindre (mais personne ne s'attend à ce qu'ils essaient): elle est éthérée, elle flotte, sa nature morale la transporte, elle gravite vers ce qui est pur, chaste et de bon goût. Elle possède une connaissance instinctive, liée à son sexe, de ce qui est bon et juste. Sa sensibilité morale l'oriente infailliblerment vers la bienveillance et le bien. Les responsabilités de son sexe comprennent celle d'être vertueuse - étrange assignation de sexe puisque virtu, la racine latine de ce terme, signifie «force» ou «virilité», ce qui démontre peut-être à quel point ce projet est futile dans son cas. La bonté prêtée à son sexe est essentiellemernt fondée sur une chasteté présumée, une chasteté nécessaire, non seulement en ce qui concerne son comportement mais aussi ses appétits. Elle n'est pas censée, en tant que femme, connaître le désir sexuel. Les hommes convoitent. Elle, qui par nature ne connaît pas la convoitise, est à l'opposé de I'homme : il est charnel, elle est bonne. Il n'existe aucun concept de moralité féminine ou de bonté féminine dans le monde qui ne soit généralement fondé sur la chasteté comme valeur morale. Les grandes tragédies féminines sont des récits de chute sexuelle. La faille tragique d'une héroine - la Tess de Hardy ou l'Anna Karénine de Tolstoï - est le désir sexuel. Tout drame au sujet de la vie d'une femme, que l'œuvre soit grandiose ou banale, reproduit foncièrement la faute originelle de la bible.
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Parce que je suis devenue une femme qui savait qu'elle était une femme, c'est-à-dire, parce que je suis devenu féministe, j'ai commencé à parler avec des femmes pour la première fois de mon existence, et une des femmes avec qui j'ai commencé à parler fut ma mère. 
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Nous répudierons le système patriarcal tout entier, avec ses institutions sadomasochistes, avec ses scénarios de domination et de soumission sociales tous fondés sur le modèle hommes-dominants/femmes-dominées, quand nous refuserons consciencieusement, rigoureusement et absolument d’être le terreau sur lequel l’agressivité, la fierté et l’arrogance masculines peuvent croître telles de mauvaises herbes.
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Ce livre parle de domination masculine, de sadisme et de déshumanisation des femmes à travers le médium de la pornographie
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Pour les femmes à qui la pornographie porte préjudice, cette loi décrit simplement la réalité ; c’est la carte d’un monde qui existe réellement. Comme la loi leur permet d’intenter des poursuites contre ceux qui leur ont imposé cette réalité – en particulier les producteurs, vendeurs, diffuseurs et distributeurs de la pornographie –, elles détiennent un moyen de redessiner la carte
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Ceux-là, les masculinistes, nous ont raconté qu’ils écrivent sur la condition humaine, que leurs thèmes sont les grands thèmes – l’amour, la mort, l’héroïsme, la souffrance, l’Histoire même. Ils nous ont raconté que nos thèmes – l’amour, la mort, l’héroïsme, la souffrance, l’Histoire même – sont insignifiants parce que, par nature, nous sommes insignifiantes. Je renie l’art masculiniste. Ce n’est pas un art qui éclaire la condition humaine – il éclaire seulement, et pour toujours à la honte éternelle des hommes, le monde masculiniste – et à bien regarder autour de nous, ce n’est pas un monde dont on peut être fier.
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Ce livre est un acte, un acte politique dont la révolution est l’objectif. Il n’a pas d’autre fonction. Ce n’est pas une quelconque sagesse cérébrale ou une foutaise universitaire, ou des idées gravées dans le granit ou destinées à l’immortalité. Il fait partie d’un processus et son contexte est le changement. Il fait partie d’un mouvement planétaire visant à refondre les us communautaires et la conscience humaine pour que les gens acquièrent le pouvoir sur leurs vies, participent entièrement à la communauté et vivent dans la dignité et la liberté
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les femmes vivent avec ceux qui les oppriment, couchent avec eux, ont leurs enfants : nous sommes empêtrées, désespérément, semble-t-il, dans les rouages du système et du mode de vie qui nous ruinent
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Notre analyse du sexisme définit clairement ce qu’est l’oppression des femmes, comment elle fonctionne, comment elle est ancrée dans la psyché et la culture. Or, cette analyse est sans valeur si elle n’est pas liée à une conscience et à un engagement politique qui redéfiniront totalement la communauté
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Plus précisément, La haine des femmes a trait aux femmes et aux hommes, les rôles qu’ils jouent et la violence exercée entre elleux. Nous commençons par les contes de fées, les premiers scénarios de femmes et d’hommes qui façonnent notre psychisme, et qui nous sont enseignés avant que nous puissions apprendre autre chose. Nous passons ensuite à la pornographie, où nous trouvons les mêmes scénarios, explicitement sexuels et maintenant plus reconnaissables puisqu’ils nous décrivent – femmes charnelles et hommes héroïques. Nous passons à l’hystoire des femmes – pieds bandés en Chine, sorcières brûlées en Europe et en Amérike. On y voit le fonctionnement dans la réalité des contes de fées et des définitions pornographiques des femmes : l’anéantissement réel de vraies femmes – la réduction à néant de leur liberté, de leur volonté, de leurs les vies – la façon dont elles ont été contraintes de vivre et forcées de mourir. Nous voyons les dimensions du crime, les dimensions de l’oppression, de l’angoisse et de la misère – conséquence directe des définitions antagonistes des rôles qui situent les femmes comme charnelles, maléfiques et autres. Nous reconnaissons que c’est la structure sociale qui engendre la mort, les viols, la violence, et nous cherchons des alternatives, des moyens de détruire la société telle que nous la connaissons, de la reconstruire comme nous pouvons l’imaginer
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Il y a la femme bien. Elle est une victime. Il y a la femme toxique. Elle doit être détruite. La femme bien doit être possédée. La femme toxique doit être tuée, ou punie. Les deux doivent être annulées
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Nous sommes plus âgé·es que nous n’avions jamais pensé le devenir
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Des millions de femmes ont été, sur une période de mille ans, brutalement handicapées, mutilées, au nom de l’érotisme. / Des millions d’humaines ont été, sur une période de mill ans, brutalement estropiées, mutilées au nom de la beauté. / Des millions d’hommes se sont vautrés, sur une période de mille ans, dans des rapports sexuels dédiés au culte du pied bandé. / Des millions d’hommes ont, sur une période de mille ans, vénéré et adoré le pied bandé. / Des millions de mères ont, sur une période de mille ans, brutalement estropié et mutilé leurs filles au nom d’un bon mariage. / Des millions de mères ont, sur une période de mille ans, brutalement estropié et mutilé leurs filles au nom de la beauté.
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Le corps doit être affranchi, libéré, au sens propre du terme : du maquillage, des gaines et de toutes sortes d’âneries. Les femmes doivent cesser de mutiler leur corps et commencer à l’habiter
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l’Église s’est livrée à une sorte de jeu de roulette, envoyant certains de ces dieux au ciel (en les canonisant) et d’autres en enfer (en les damnant)
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Notre étude de la pornographie, notre vécu réel, nous apprend que le mythe de la perversité féminine, incarné si résolument par les chrétiens du haut Moyen-Âge, demeure bien en vie ici et maintenant. Notre étude de la pornographie, notre vécu réel, nous apprend que bien que les sorcières soient mortes, brûlées vives au bûcher, la croyance en la perversité féminine demeure vivante, tout comme la haine du caractère charnel des femmes. L’Église n’a pas modifié ses prémisses ; la culture n’a pas réfuté ces prémisses. Il nous est laissé, à nous, comme héritières de ce mythe, de le détruire ainsi que les institutions basées sur lui
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Il est difficile de demeurer ignorer à son sujet durant toute une vie d’expériences inévitables ; cela exige que l’on refuse de savoir quoi que ce soit à propos du monde autour de soi, particulièrement qui y meurt et pourquoi et quand et comment. Les Blancs surtout ne veulent pas le savoir et n’ont pas à le savoir pour survivre ; mais s’ils veulent savoir, ils doivent le découvrir ; et pour lr découvrir, ils doivent être prêts à payer le prix du savoir, soit la douleur et la responsabilité de la connaissance de soi. Les Noirs ne peuvent pas refuser de savoir, car leur survie exige de capter tout indice des intentions des Blancs et du pourvoir des Blancs. Mais savoir sans le pouvoir de mettre son savoir à profit dans le monde avec un tant soit peu de dignité et d’honneur est une malédiction plutôt qu’un cadeau – le fardeau d’une conscience dénuée de moyens d’action pour nous aider à la supporter. (p. 67-68)
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