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Critiques de Anna Funder (62)
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Tout ce que je suis



Ce roman est inspiré par la vie d'Ernst Toller et d'autres intellectuels allemands qui dès l'avènement du Troisième Reich ont voulu vainement alerter l'opinion publique sur les menaces représentées par Hitler et le régime nazi. Persécutés, emprisonnés , torturés, assassinés. Certains purent s'exiler et témoigner, sur ce qui se passait en Allemagne et qui ne manquerait pas de se répercuter au delà des frontières.



Hans, va trahir les siens, Dora sera empoisonnée, Ruth emprisonnée en Allemagne jusqu'en 1939 puis part à l'étranger pour finalement s'installer aux États Unis.



Lecture un peu fastidieuse par les analepses et prolepses qui se multiplient.

Dommage que l’œuvre de Toller ne soit pas plus mise en exergue.



Le caractère des personnages n'est pas assez approfondi, les descriptions de la vie quotidienne à Berlin restent superficielles, le climat délétère et la peur des opposants n'est pas assez perceptible, « l'Histoire » pas assez mise en exergue à mon goût, il faut aller consulter d'autres sources pour mieux s'immerger dans l'époque .



Ruth est maintenant bien vieille quand elle reçoit le « testament » d'Ernst, les descriptions de sa décrépitude viennent, à mon avis percuter inutilement le récit, le rallongeant inutilement.



Une lecture intéressante si l'on prend la peine de l'enrichir par des recherches périphériques, mais peut être est-ce là aussi le but d'un livre celui de permettre au lecteur d'apporter sa contribution personnelle pour mieux se l'approprier ?

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Tout ce que je suis

Une évocation de la montée du nazisme et de la lutte courageuse menée par certains allemands contre ce parti. Un superbe roman émouvant. Mais il faut passer les premières pages pour commencer a comprendre la trame de l'histoire. Par contre, ce livre repose sur de bonnes bases historiques.

Et il nous rappelle au passage qu'il existait de opposants à la montée du nazisme et qu'ils ont été les premiers occupants des camps de concentration.
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Stasiland

Effarant... C'est le mot qui vient à l'esprit quand on lit ces témoignages d'anciennes victimes ou d'anciens bourreaux de la RDA...

J'ai acheté ce livre pour le titre, parce que l'histoire de l'Allemagne me passionne, avant de lire le résumé m'apprenant...qu'il ne s'agissait pas d'un roman !

Si certains passages sont trop axés sur les sentiments de l'auteur (ses soirées alcoolisées pour se remettre d'une dure journée par exemple), les histoires personnelles des allemands à l'époque du mur sont passionnantes, édifiantes, effarantes..

Vraiment, on apprend beaucoup de choses en lisant "Stasiland"..
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Stasiland

L'auteur, d'origine australienne, a effectué des voyages en RDA et a séjourné dans cette ex-RDA après la chute du mur de Berlin. Elle raconte les existences des victimes du régime est-allemend et celles des anciens collaborateurs de la Stasi. On découvre un système pernicieux et cruel, des vies bouleversées. On apprend comment les victimes survivent à certains troumatismes et comment ceux qui ont été les rouages du système se reconvertissent.

Un livre qui fait parfois froid dans le dos, qui émeut et qui ouvre les yeux sur une époque.
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Tout ce que je suis

On oublie trop souvent que les premiers à souffrir du nazisme furent les Allemands. (Lire à ce sujet La septième croix d'Anne Seghers qui dépeint bien le climat de paranoïa dans lequel vivaient nos voisins avant la guerre)

En l'occurrence, ce roman, basé sur des faits et des personnages réels, s'attache à suivre le destin de quelques jeunes intellectuels de gauche juifs allemands, des débuts de leur engagement politique, pleins d'espoirs et décidés à bâtir un monde meilleur sur les ruines de l'empire déchu, aux premières actions de résistance face au pouvoir hitlérien, puis en exil à Londres, tentant de dessiler les yeux (bien trop complaisants) de leur pays d'accueil face au péril nazi.

Le personnage de Dora est d'une grande force, solaire, et, comme son amant Toller et sa cousine Ruth , les deux narrateurs, on ne peut qu'être attiré dans son champ gravitationnel, entraîné à sa suite.

"Que" 3 étoiles et demie car ( lu en anglais donc je n'ai possiblement pas perçu toutes les subtilités) j'ai trouvé le début un peu longuet, Toller ne m'a pas semblé très sympathique, assez poseur et, finalement assez lâche. Ce qui le sauve c'est son amour pour cette étoile filante de Dora. Autre gros bémol : le personnage du traître est assez évident, trop facilement amené.

J'ai bien aimé Ruth, la vieille Ruth surtout.

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Tout ce que je suis

Comme un roman d'espionnage, un thriller politique, une tragédie (histoire d'amour qui finit mal), une histoire, vraie, seuls les liants sont créés par l'auteur. Les personnages ont réellement existé, le nazisme a existé, les opposants réfugiés à Londres aussi et les espions nazis infiltrés à Londres pour les empêcher "de nuire" aussi. Donc tous les éléments sont authentiques, la romancière a génialement créé le liant.

Invention romanesque et authenticité historique dans un véritable roman d'espionnage. Je retiens la vérité historique : une réalité atroce, mauvaise, tueuse, inexcusable.

Une lecture forte, dure, l'écriture ne fait pas de cadeau à l'horrible vérité.
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Tout ce que je suis

En Allemagne dans les années 30, tous ne partagent pas l'engouement pour le national socialisme qui ne va pas tarder à porter Hitler au pouvoir. Un groupe de courageux jeunes gens tente de s'opposer à la dictature montante et s'efforce d'alerter le monde entier sur la situation de l'Allemagne.

Parmi ces rebelles, il y a Ruth la grande bourgeoise, épouse du journaliste Hans, sa cousine la dynamique Dora secrétaire du charismatique homme de lettres Ernest Toller. Dénonçant les exactions , ils se mettent en danger et c'est la prison pour Toller, l'exil et leur refuge londonien ne les protège pas des poursuites nazies.

Le roman se présente sous la forme d'une double narration. Ruth à présent très âgée, vit en Australie à l'époque contemporaine et se remémore son passé alors qu'elle vient de recevoir un manuscrit perdu écrit par Toller en 1939. Ce même Toller réfugié aux Etats Unis alors que la seconde guerre mondiale est sur le point d'éclater , tente de rédiger une autobiographie dans laquelle il veut donner la première place à la courageuse Dora qu'il a éperdument aimée.

Tous ces personnages ont vraiment existé et l'auteur est partie des récits de son amie Ruth pour faire revivre ces personnages remarquables à la faveur d'une histoire , certes romancée, mais collant néanmoins de près à la réalité historique.

J'ai découvert avec stupeur que 55.000 allemands s'opposant à la montée du nazisme, avaient quitté leur pays dans les années 30 et même que de hauts fonctionnaires n'ont pas hésité à s'opposer au régime en place au péril de leur vie, pour sauver leurs proches. J'ai aussi appris que les réfugiés n'étaient pas forcément en sécurité à l'étranger car il leur était interdit d'exprimer des opinions politiques et de s'opposer au régime nazi par crainte des incidents diplomatiques . Alerter l'opinion publique des dangers à venir risquait de provoquer leur expulsion et de retour dans leur pays, c'était bien sûr la mort qui les attendait !

Le roman est un hymne au courage des indomptables qui ont refusé l'asservissement mais il n'occulte pas non plus les faiblesses de ceux qui étaient prêts à trahir pour survivre. Ce récit fort, dur, très sombre donne un éclairage différent sur l'histoire allemande et rappelle combien les démocraties sont fragiles en temps de crise économique et qu'il est plus que jamais nécessaire de mettre en avant ceux qui ont eu l'audace de se dresser contre la dictature , apportant la preuve éclatante que même en Allemagne à cette époque, il y avait des hommes et des femmes qui avaient le courage de dire non.
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Stasiland

J'ai acheté ce livre dans la boutique souvenir de la prison de la Stasi, Hohenschönhausen. Cette indication accessoire colle parfaitement à la dimension paradoxale du rapport des Allemands à la RDA, qui donne à ce livre son titre de Stasiland (évidemment une référence à Disneyland, au marché en toc du souvenir et de la nostalgie autour de la chute du Mur ).



Le livre commence un peu à dater, et le phénomène de l'Ostalgie est, sinon populaire, néanmoins connu. On a toutefois peu d'occasions de se plonger réellement dans la vie de la RDA par des intimités racontées d'une part par des citoyens (compilées par une Australienne, en-dehors du spectre de la nostalgie) et par des anciens agents de ma Stasi de l'autre. Si Berlin et les sujets liés à la RDA vous intéressent, vous pouvez vous ruer dessus : le récit mêle habilement l'histoire à l'Histoire, avec des témoignages parfois poignants, écœurants ou importants (on trouve des témoignages de Karl Eduard Von Schnitzler, figure de la télévision de RDA qui décryptait les programmes de l'Ouest pour en dénoncer la propagande, encore totalement illuminé et enthousiaste, ou le témoignage ambivalent mais intéressant de Hagen Koch, cartographe du mur).



Le livre est d'autant plus intéressant qu'Anna Funder nous fait part de ses réflexions personnelles, sur un sujet qui n'intéressait pas ou peu les allemands de l'Ouest : qui s'intéresserait à la vie d'anciens habitants d'un pays fantomatique et éteint, que l'on a cherché à effacer de la carte ? Les musées sur le sujet sont soit dans leur jus, soit lissés, commerciaux, détachés d'un sujet pourtant viscéral.



Un livre réellement fascinant, admirablement mené, qui laisse mesurer l'ampleur immense de l'absurdité d'une société de contrôle absolue, désormais derrière nous, fort heureusement !
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Stasiland

Avec Stasiland, on explore un territoire hautement symbolique des dictatures communistes, la RDA. Et bien que ce soit de l'histoire récente, c'est un peu un sujet tabou : il y a moins de trente ans, l'Allemagne était divisée en deux et sa capitale traversée par un mur. Et à l'est de ce rideau de fer sévissait un régime doté d'un ministère de la Sécurité d'Etat, la Stasi, chargée d'espionner la population et de neutraliser toute forme d'opposition au régime. Du recrutement des collaborateurs parfois très jeunes aux emprisonnements arbitraires, Stasiland est un documentaire remarquable sur la pression psychologique imposée à une société qui en porte encore aujourd'hui les stigmates.



Pour autant, je regrette qu'Anna Funder se limite à l'exposé de trajectoires personnelles : il manque à ce livre une force romanesque et les tentatives de l'auteur de ce point de vue-là manque de réussite : les paragraphes descriptifs n'apportent rien au récit. Un autre point faible tient à la traduction : il aurait souvent été judicieux de garder certaines expressions en allemand, quitte à les traduire en bas de page. Ca m'a particulièrement marquée page 201: "Allons-y", me dit-il et je remarque qu'il zézaye. je cherche encore la phrase qui permet de noter ce défaut de prononciation!
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Stasiland

Anna Funder est Australienne. En 1996 elle a vécu à Berlin où elle travaillait pour une radio. C'est alors qu'elle a commencé à s'intéresser à ce qu'avait été la vie dans l'ex-RDA, sous le regard de la stasi. Elle rencontre et interroge des victimes de cet Etat policier mais aussi des acteurs de la surveillance et de l'intimidation, à plusieurs niveaux de responsabilité.



J'ai beaucoup apprécié cette lecture que j'ai trouvé très intéressante. Certaines des histoires racontées m'ont fait froid dans le dos, notamment celle de Julia, la logeuse d'Anna Funder. Lycéenne brillante, particulièrement en langues, Julia voit les portes se fermer devant elle : elle n'est pas acceptée à la faculté de traduction et d'interprétariat et ne trouve aucun travail. Tout cela parce qu'elle a un petit ami italien et petit ami étranger = envie de quitter le pays. Convoquée pour un entretien elle découvre que presque toute sa vie est connue, toutes ses lettres ont été lues. Ce qui est bien montré c'est la torture qu'entraîne ce genre de procédé : si je ne suis pas admise, est-ce politique ou parce que je ne suis pas assez douée ?



Anna Funder s'investit personnellement dans son travail. Elle raconte ce qu'elle ressent et aussi des épisodes de sa vie personnelle qui interfèrent avec ses recherches. Au début j'ai trouvé que c'était de trop et qu'on n'en avait rien à faire mais finalement ça contribue à rendre l'ouvrage vivant et sympathique.
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Tout ce que je suis

Tout ce que je suis d’Anna Funder.

Une vieille dame habitant l’Australie reçoit les mémoires d’un ancien ami et écrivain allemand, Ernst Toller. Les souvenirs reviennent et le lecteur découvre ainsi ce qui c’est passé durant cette période d’avant guerre durant les années 1933 à 1939. La montée du nazisme avec l’arrivée au pouvoir d’Hitler. La traque et la fuite à l’étranger de ces militants antinazis, tous juifs pour la plupart et qui vont essayer avec les ressources limitées dont ils disposaient d’alerter les gouvernements, les opinions publiques sur les agissements de l’homme au pouvoir en Allemagne : Hitler.

Dans ce livre qui touche et émeu Anna Funder nous fait découvrir, les amours, les amitiés, les trahisons, les traques, les meurtres qui ont eu lieu durant l’entre deux guerres et comment petit à petit Hitler s’est préparer à la guerre de 39-45.

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Stasiland

Est-ce vraiment un roman? Il est vrai que cet étrange et "romanesque" pays que fut Stasiland exista bel et bien... bel et mal?
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Tout ce que je suis

Ce roman a pour lui son sujet original: les allemands qui ont senti venir le danger et n'ont pas voulu rester les bras ballants, quitte à fuir leur pays. Mais pour moi, c'est presque tout ce qui le rend attirant car il a un défaut majeur, il lui manque une âme et des personnages attachants. Je n'ai pas réussi à compatir aux malheurs de ces quatre allemands, sauf peut-être à Ruth lorsqu'elle arrive à un moment crucial de sa vie qui est un peu la chute de ce roman. Je n'ai pas été convaincue par l'écriture, sans originalité même si deux ou trois phrases m'ont plu:



Elles n'y sont pour rien, les épouses qui arrivent après, si nous ne les aimons pas comme celles que nous avons aimées avant.



Le problème avec la vie, c'est qu'on ne peut la mener qu'aveuglément, dans une seule direction. La mémoire, elle, suit son propre cours: elle pioche des bribes ça et là et essaie de les assembler.



Historiquement, j'ai été aussi un peu déçue. J'ai aimé que l'auteure rappelle qu'en juillet 1934, deux cent nazis avaient été abattus parce qu'ils refusaient ce qu'Hitler avait en tête pour les années à venir mais j'aurais aimé des développements.
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Tout ce que je suis

Sydney, années 2000. Ruth, ex-professeure, se remémore sa jeunesse et son combat contre les nazis. En parallèle, l’écrivain Ernst Töller décide de raconter en 1939, alors qu’il s’est exilé à New York, l’histoire de son grand amour, Dora Fabian.



Second roman de l’écrivaine australienne Anna Funder publié en France, Tout ce que je suis alterne les récits de deux narrateurs qui permettent de dresser le portrait d’un troisième personnage. C’est donc la figure de Dora, femme engagée qui sacrifia tout à sa lutte contre Hitler et pour la liberté, qui est au centre de ce roman bien maîtrisé. Anna Funder nous propose un très bel hommage à cette résistante qui a réellement existé et dont elle recrée la vie dans cette fiction passionnante qui lui a été inspirée par son amie Ruth Blatt, rebaptisée Ruth Becker dans le livre. On lui pardonne donc volontiers les quelques longueurs de son intrigue, d’autant que son style fait souvent mouche.



Un roman historique réussi sur l’histoire peu connue de résistants allemands aux nazis dès la première heure.

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Tout ce que je suis

J'avais entendu parler de ce roman dans l'émission de France Info, "à livre ouvert".



C'est un roman intéressant sur le fonds. Il relate le mouvement de Résistance né en Allemagne dès l'avènement d'Hitler. Ils ont tenté, en vain, d'alerter les pays occidentaux. Mais ces derniers ont préféré rester sourds et aveugles.



Pour la forme, le roman raconte en alternance les souvenirs de Ruth, vieille femme vivant en Australie, et ceux d'Ernst. Même si l'auteur a pris de libertés et a romancé l'histoire, le fait que tout ait existé rend le propos plus fort. C'est vrai que l'on oublie souvent que la Résistance existait aussi en Allemagne, bien avant qu'elle ne naisse dans les pays envahis par le régime nazi.



Ce roman est à rapprocher du document que j'avais lu dans le cadre du Grand Prix des lectrices Elle, "Dans le jardin de la Bête", d'Erik Larson, et qui m'avait également plu. Ils sont assez complémentaires, car ils traitent tous deux des années 1933 - 1935 en Allemagne, et de l'aveuglement des puissances occidentales malgré les alertes données par des observateurs étrangers ou des victimes du régime.
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Tout ce que je suis

Tout ce que je suis est un roman historique mais son auteure Anna Funder s’est inspirée d’une histoire vraie : celle d’un petit groupe de militants socialistes allemands, qui ont risqué leurs vies en organisant une résistance acharnée à Hitler et à ses S.S pendant l’entre-deux-guerres. C’est en Australie, d’où est originaire l’auteure, qu’Anna Funder rencontre Ruth Blatt, une Allemande, qui va devenir l’un des principaux personnages de son roman. Comme vous le savez sans doute je ne suis pas une passionnée de la seconde guerre mondiale même si je lis finalement souvent des romans qui ont pour décor cette époque, ici ce qui m’intéressait, c’était d’en apprendre plus sur la résistance allemande au Fürher, sur les allemands qui ont dit non au nazisme et qui l’ont souvent payé de leur vie. En effet, si l’on met souvent la lumière sur l’holocauste, à juste titre car il ne faut jamais oublier les horreurs commises par le régime hitlérien envers les juifs, ce même régime s’est d’abord fait la main, si j’ose dire, sur ses opposants politiques (communistes et socialistes), les intellectuels, les homosexuels et les malades mentaux, qui ont connu les premiers les camps de concentration.

Le récit démarre à la fin de la première guerre mondiale, lors de la révolution allemande : l’empereur Guillaume II est en exil et les mouvements de gauche font leur percée : ils sont pacifistes dans l’âme et ne voudront pas faire couler le sang des allemands pour imposer leurs idées. La révolution ne durera pas mais fera émerger une élite de beaux esprits : philosophes, poètes et journalistes, ceux-là même qui seront de farouches adversaires d’Hitler. Ce roman nous raconte la résistance allemande face au nazisme à travers quatre personnages, qui ont tous existé : Ernst Toller, Dora Fabian, Ruth et Hans Wesemann. Il met aussi en lumière la montée inexorable du régime nazi, le climat délétère pour les intellectuels et les militants de gauche persécutés jusqu’aux bords de la Tamise et l’aveuglement des puissances européennes et américaines face au nazisme et à ses exactions sur son sol mais également dans les pays étrangers.

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Tout ce que je suis

C’est sur la foi de la quatrième de couverture et après la lecture du court prologue, qui nous emmène directement à Berlin en 1933, au moment où Hitler accède au pouvoir, que j’ai eu envie de me plonger dans ce roman.

Mais ce qui a suivi le prologue m’a déconcertée : je m’attendais à voir le récit se dérouler de manière chronologique, après les événements berlinois qui venaient d’être présentés, or cela n’a pas été le cas. On se retrouve en effet de nos jours auprès de Ruth, une très vieille dame vivant en Australie, qui se remémore son exil en Angleterre en 1934. Elle reçoit des documents de l’écrivain Ernst Toller et celui-ci, évoqué au moment où il avait émigré aux Etats-Unis en 1939, devient le second narrateur de l’histoire. Une fois compris ces aller-retour entre le présent de Ruth, malade et souffrant de troubles de la mémoire, Toller dans une chambre d’hôtel américaine en 1939 et eux-mêmes, avec d’autres, exilés à Londres en 1934, sans compter les retours en arrière avant cet exil, ça allait mieux.

Sauf que, entre-temps, m’avait pris l’idée saugrenue, puisque le récit est basé sur des faits réels, de me renseigner sur l’écrivain Ernst Toller, dont je n’avais jamais entendu parler. Un petit tour sur internet me permet de découvrir une courte biographie le concernant… et hop, je venais de m’auto-spoiler (je n’en dirai pas plus…). L’affaire aurait dû s’arrêter là, mais non, je demeurais soucieuse de démêler la réalité de la fiction (en gros, je voulais reconnaître les personnages ayant existé parmi les autres). Et rehop, je déniche une interview de l’auteur (qui parle couramment français) en podcast, (« Chemin rêvant », sur France Musique). Elle explique qu’elle a connu personnellement Ruth en Australie et, dans la foulée, j’en apprends à nouveau un peu trop sur certains protagonistes ! J’ai arrêté les frais, repris ma lecture, mais inutile de vous dire que j’ai eu du mal à ressentir une quelconque tension narrative étant donné qu’une bonne partie des faits à venir m’était connue (précision faite parce que, toujours sur la quatrième de couverture, on cite le commentaire du Sunday Telegraph : « Un captivant récit qui évoque les meilleurs romans d’espionnage »).



Ceci dit, « Tout ce que je suis » est un roman particulièrement éclairant sur les circonstances dans lesquelles Hitler est parvenu au pouvoir, plus précisément sur les moyens dont il a usé (assassinats, extraditions, envois en camps de concentration) pour museler ceux qui tentaient de lui barrer la route, le tout en conservant l’apparence de la légalité, après le providentiel incendie du Reichstag qui lui permet de se doter des pleins pouvoirs. La résistance à laquelle il a dû faire face a longtemps été passée sous silence, occultée par les terribles crimes commis par et au nom de l’Allemagne. Pourtant cette résistance a été réelle et c’est elle qui intéresse Anna Funder (et motive ses travaux : contrairement à ce que son nom ainsi que son précédent roman, Stasiland, pourraient laisser supposer, elle n’est pas d’ascendance allemande).

A travers le destin d’un petit groupe de personnes (je n’ose écrire de personnages, puisqu’une partie d’entre eux ont réellement existé), l’auteur illustre cette opposition, nous rappelant d’ailleurs au passage la révolution qu’a connue l’Allemagne en 1918-1919. Toller y avait acquis la renommée qu’il devait par la suite mettre au service de la lutte contre le national-socialisme, aux côtés du parti socialiste ouvrier. Anna Funder met aussi en lumière l’extrême difficulté dans laquelle se trouvaient les exilés en Angleterre pour mener leur combat : il leur était en effet interdit, sous peine de se voir retirer leur visa, de manifester une quelconque opinion politique ! Toute leur action militante ne pouvait donc s’effectuer que de manière clandestine et ce dans un pays dont beaucoup ne maîtrisaient pas la langue.

L’auteur brosse un tableau précis et réaliste des conditions de vie des exilés allemands en Angleterre, nous invitant à entrer dans l’appartement de certains d’entre eux pour partager leur quotidien difficile aussi bien que leurs menées engagées. En même temps, nous les découvrons tels qu’ils sont comme individus, des êtres de chair et de sang qui aiment, doutent et se trompent et tels qu’ils seront, à jamais, marqués par ce qu’ils auront vécu.



Un roman bien écrit, intéressant à plus d’un titre, ponctué d’incidents ou d’événements dramatiques, mais auquel je suis malgré tout restée un peu extérieure, j’ai du mal à m’expliquer pourquoi (perturbée par le mélange réalité


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Stasiland

"Stasi" de Anna Funder.. En 1989 le mur de Berlin tombe. Peu après c 'est la réunification des 2 Allemagnes.. A travers plusieurs témoignages, nous sommes entraînés au coeur d'un régime carcéral, figé par la peur.. 20 ans après, c'est à plusieurs "vies des autres" que l'auteur Anna Funder nous convie.
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Stasiland

Anna Funder est une autrice australienne qui a étudié (entre autres) la littérature anglaise et pour laquelle les séjours à Berlin, la connaissance de la langue allemande et l’intérêt pour les droits humains étaient sans doute des blocs de construction nécessaires à la rédaction de son ouvrage passionnant, Stasiland.



Afin d’écrire son livre, qu’on pourrait également qualifier de reportage ou témoignage, Anna Funder a donné la parole à des personnes de camps opposés pour ensuite reconstituer un tableau représentant la (ex-)RDA : les victimes du régime totalitaire d’un côté et les membres de la Stasi de l’autre. Venant d’un autre continent et grâce à de nombreuses recherches, Anna Funder a su poser un regard nouveau sur la vie et le fonctionnement de cette machine incroyable que fut la RDA, le « rêve socialiste » basé sur l’espionnage et mensonge.



Les destins de Miriam, Frau Paul ou Julia sont poignants et servent de douche froide à ceux dont les connaissances de l’Allemagne de l’Est se résument à des photos d’une trabi, au film Good Bye, Lenin ! ou aux bisous passionnés devant le Mur de Berlin entre Brejnev et Honecker. Ces histoires de vies brisées alternent avec des rencontres entre Anna Funder et les anciens officiers de la Stasi ou leurs collaborateurs. Ceux-ci ne font pas part de remords, loin de là, mais témoignent du travail « bien fait », de devoir envers le système et frappent par leur capacité à s’adapter aux temps nouveaux grâce à de nombreux entraînements ou formations (notamment l’art de manipuler), tout en contraste avec leur victimes, incapables de se reconstruire.



Certaines informations font tristement écho à des articles de presse contemporains – l’emprisonnement des opposants avant des événements importants (pour que ces derniers ne nuisent pas à la bonne image du régime), la désinformation dans les médias (exercées par le régime totalitaire à l’Ouest par l’intermédiaire des agents), la valeur nulle de la vie humaine, la retranscription des manuels scolaires, des pseudo avocats ou juges…



Outre des faits connus, j’ai appris l’existence des femmes-puzzles de Nuremberg qui essaient de recoller des milliers de bouts de papiers que les membres de la Stasi ont déchirés à la fin de 1989 avant que leur bateau ne coule définitivement. Le nombre de sacs s’élève à 16.000 (!), chiffre qui illustre parfaitement l’étendu de l’espionnage des citoyens. Il faudrait encore 400 ans pour recoller tous les documents, mais les nouvelles technologies offrent de l’espoir aux victimes qui souhaitent enfin comprendre certains éléments de leurs vies.



Anna Funder touche à toutes les facettes du système d’autrefois : les fuites vers l’Ouest, le chantage, les tortures, les « suicides » (le régime ne se préoccupaient même pas de fabriquer un camouflage à peu près crédible), ainsi que les différentes perceptions des citoyens (des dissidents, ceux qui s’adaptent, ceux qui vivent dans l’ostalgie des bons vieux temps alias « on n’a pas besoin de bananes« ) mais elle laisse le lecteur respirer à quelques moments en décrivant par exemple l’architecture de Berlin ou en donnant l’envie de visionner la danse nommée Lipsi.



Au final, Anna Funder a su brosser un tableau passionnant et riche d’informations d’une période pas si lointaine qui met en garde contre les régimes totalitaires et qui devrait faire partie des lectures imposées à l’école. A lire et à offrir !
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Stasiland

Avec ce documentaire aussi intéressant qu’émouvant qui se lit comme un roman, on ressent la peur qu’inspirait la Stasi au quotidien. Si la Stasi a aujourd’hui disparu, elle existe encore dans les esprits de ceux qui l’on connu que ce soit du côté des victimes que celui des bourreaux.
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