Citations de Anne Bishop (235)
— Je t’aime.
Et elle s’endormit.
Bien qu’épuisé physiquement et affectivement, Daimon veilla un long moment, se demandant pourquoi ce « je t’aime » lui évoquait tant un « au revoir ».
— Vous allez payer pour ces années, connard, dit doucement Daimon. Vous allez payer cher.
Le cœur de Lucivar battait à tout rompre. Daimon se dirigea vers la hutte où étaient retenus Marianne et Daimonar.
— Bâtard ? Bâtard, attendez ! C’est moi qui ai une dette envers vous ! Vous ne pouvez pas… Daimon ! Daimon !
Daimon entra dans la hutte. Quelques instants plus tard, le garde en sortit précipitamment.
— DAIMON !
Bientôt, Lucivar entendit son fils hurler.
Source : difunkychronicles.com
— Ecoutez, connard ! lança Daimon, bien décidé à raisonner Lucivar pour calmer son emportement. Je dois…
— Vous allez signer un contrat avec le prince de guerre d’Ebènerih.
Daimon poussa un soupir exaspéré.
— Vous ne croyez pas que vous devriez d’abord en discuter avec lui ?
Lucivar le foudroya du regard.
— Je n’ai pas pour habitude de discuter avec moi même, bâtard. Alors tenez-vous tranquille.
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Le visage enfoncé dans son oreiller pour étouffer ses sanglots, les yeux fermés pour éloigner les images que son esprit lui renvoyait, il vit Daimon. Cette nuit-là, en Pruul, exténué mais déterminé. Dans les ruines du Manoir SaDiablo en Tereille, éreinté par le cauchemar de sa folie et prêt à mourir. Il entendit les dénégations effrayés et enragées de Daimon. Il perçut le cri plein de souffrance qui s’était élevé des débris de pierres.
Cette nuit-là, s’il n’avait pas été si aveuglé par l’amertume, s’il était parti avec Daimon, ils auraient découvert un moyen de traverser les Portes. Ensemble, ils auraient réussi. Ils auraient retrouvé Jaenelle et passé toutes ces années avec elle. Ils l’auraient regardée grandir, auraient participé aux expériences qui avaient transformé cette enfant en femme, en Reine.
Lucivar serait encore là pour cela. Il pourrait vivre avec elle ses dernières années de transformation, et il aurait la joie de la servir.
Daimon, en revanche…
Lucivar mordit son oreiller pour étouffer son propre cri de douleur.
Daimon, en revanche…
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Mes pensionnaires parlaient de villas, de soirées et d'événements qu'ils n'avaient jamais connus comme s'il s'était écoulé plusieurs générations entre cette époque-là et aujourd'hui, alors qu'en réalité il s'était passé à peine un an depuis la guerre qui avait montré aux humains combien ils étaient insignifiants dans l'ordre naturel du monde.
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- Je suis incapable de dire si tu te mens à toi-même, mais ce dont je suis sûr c’est que, si tu ne me mens pas maintenant, alors c’est que toutes tes manies étaient une invention.
— Je ne t’ai jamais menti.
En tout cas, il ne pouvait pas le prouver.
— Très bien. Disons que tu manques d’honnêteté, alors. Est-ce que ça sonne mieux ? Le truc, c’est que je ne suis pas certain d’avoir envie de vivre avec quelqu’un qui n’est pas honnête avec moi.
Pourquoi les enfants, toutes espèces confondues, apprenaient-ils systématiquement le mot « biscuit » avant « stop » ou « non », par exemple ?
Virgil lui montra un petit collier rouge. Elle s’en saisit et observa la médaille qui y était attachée.
— Peluche, lut-elle d’un ton triste. C’était une gentille chatte.
— On ne l’a pas mangée, affirma Virgil, devinant la question qu’elle n’osait pas poser. Bien trop de poils, et pas assez de viande.
— La pauvre Peluche aurait mérité mieux comme épitaphe.
Peut-être, mais ça n’avait aucune importance. Ce qui comptait, c’était que ni Kane ni lui n’avaient tué la chatte. Quelqu’un d’autre l’avait déchiquetée, et pas pour se nourrir. Pour s’amuser.
Il était impossible d’aider quelqu’un qui refusait de l’être. Une vérité amère et difficile à accepter.
Les yeux fixés sur ce Cyrus, elle s'efforça de rester maitresse d'elle-même alors que les fils noirs dans ses cheveux se transformaient en mèches, signe que sa véritable nature remontait dangereusement près de la surface. Elle avit envie de faire pourrir les organes de cet individu, de les reduire en bouillie purulente. De faire pleuvoir sous son crâne pendant qu'elle moissonnait son énergie vitale. Peu lui importait de blesser la Sierra, mais elle ne voulait pas faire de mal à Nadine; elle devait garder le contrôle, éviter de franchir le pas fatidique qui révélerait sa vraie nature.
Sur la première figurait une représentation aussi belle que terrifiante de ce qu'Henry supposa être l'une des formes des Aînés. La seconde était illustrée d'un visage souriant aux traits naïfs. Entre les deux se trouvait un biscuit pour Loup à moitié mangé.
"L'un d'eux a-t-il conscience que Simon Wolfgard est en train de tomber amoureux de Meg Corbyn ? se demanda Monty. Wolfgard comprend-t-il lui même les sentiments qu'elle lui inspire ? Et Meg ? Que ressent-elle ? Comment réagiraient les autres terra indigene si l'un des leurs tombait amoureux d'une humaine ?"
- Un Corbeau à l'accueil, un louveteau dans la salle de tri, et un Loup enragé dehors, marmonna-t-elle. Ça ne peur pas être pire.
Apparemment, si. Heureusement, elle remarqua l'insecte que Jane avait mis dans son infusion -sans doute en signe de réconciliation- avant d'y tremper les lèvres.
"Posséder un territoire, prendre soin de sa meute, pouvoir se procurer de l'eau, de quoi manger et tout ce qui est nécessaire à la survie de ses proches et de ses petits, voilà ce à quoi tout le monde aspire, terra indigene comme humains. Quand une espèce animale, par la pression qu'elle exerce que le milieu, expose les autres à un risque de famine, c'est aux prédateurs qu'ils revient de réguler les populations avant que la situation devienne critique. Il s'agit d'une loi naturelle qui s'applique autant au gibier qu'aux humains."
- Sais-tu comment les Sharkgard appellent les humains qui sont sur un bateau ?
- Non, quoi ?
- De la viande en boîte.
En tout cas, ce n’était pas juste de la part d’Espoir de lui avoir grondé après. Comment était-il censé savoir qu’elle chantait ? Ça ne ressemblait à rien de ce qu’il avait entendu jusque-là. En fait, ses braillements lui avaient davantage évoqué un jeune Lynx qui se serait coincé la patte entre deux rochers. Raison pour laquelle il avait pensé qu’Espoir avait des ennuis
« — Mais… pourquoi vous êtes-vous enfuie ? Vous vivez dans des endroits spéciaux. On vous couve de tous les soins, on vous donne le meilleur de…
— Que l’on vous batte ou vous dorlote, que l’on vous nourrisse de la meilleure cuisine qui soit ou qu’on vous laisse mourir de faim, que vous viviez dans la crasse ou la propreté la plus étincelante, une cage reste une cage, assena Meg avec passion. On apprend ce que les Noms-qui-marchent veulent que nous sachions, car à quoi sert une prophétesse si elle n’est pas capable de décrire ses visions ? On passe nos journées assises dans des salles de classe, à regarder des images représentant des situations du monde réel, mais on nous interdit de faire connaissance, de nouer des liens d’amitié, de parler, à moins que ça fasse partie d’un exercice. On nous dit quand manger, quand dormir, quand utiliser le tapis de course pour faire un peu d’activité physique, et même quand aller chier ! On est vivantes, mais sans jamais avoir le droit de vivre. Combien de temps résisteriez-vous, enfermé comme ça ? »
« C’était le piège qui guettait les Autres ayant des contacts excessif avec les humains : ils s’adaptaient trop à eux, ils prenaient le risque d’oublier qui ils étaient et pouvaient finir par ne plus être ni l’un ni l’autre, par ne plus être rien du tout. »
« Terredi était la journée de repos, la journée où l’Enclos restait fermé aux humains de manière à permettre aux terra indigene de courir, jouer, et être ce qu’ils étaient : des enfants de Namid. C’était le seul jour où il n’était pas forcé d’endosser la peau qui s’avérait si utile, mais dans laquelle il ne se sentait jamais parfaitement à l’aise. »
« Il n’aimait pas se conformer à la façon dont les humains découpaient les temps en jours comme autant de petites cases ; le soleil, la lune et les changement de saisons suffisaient largement. »