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4.02/5 (sur 42 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Thérapeute - Conférencière - Ecrivain - Membre de Psy en mouvement. Présidente de CVP - Contre la Violence Psychologique.

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Violences conjugales et économiques - Anne-Laure Buffet / CIDFF 92. Conférence débat enregistrée le 28 Mars 2017 au Restaurant Cheval Blanc à Suresnes Les Violences Psychologiques Anne Laure Buffet - Thérapeute CDIFF 92 animé par Habiba Bigdade & Stéphanie Says


Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
Les victimes de violences psychologiques ne sont pas identifiables au premier regard. Elles ne le portent pas sur leur visage. On peut dire d'elles : "pourtant elle avait l'air d'aller si bien...Jamais je n'aurai imaginé..." Elles sont jeunes ou vieilles, riches ou pauvres. Elles travaillent, ont des postes à responsabilité, dirigent des sociétés ou y sont employées. Elles sont à la retraite ou sans emploi, encore étudiantes ou mères au foyer. Leur physique ne compte pas. Elles se trouvent à coté de chez vous, dans votre ville, dans votre rue, parfois dans votre famille. Elles sont sans cicatrice visible, sans blessure apparente. Elles sont silencieuses ou bavardes, tristes ou joyeuses. Elles sont, parce qu'elles sont en vie. Mais elles ne vivent pas. Elles survivent.
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L'emprise psychologique est un contrôle abusif de la pensée, de la volonté, de l'action et de l'affection d'une personne pour une autre. Ce n'est pas et n'est jamais de l'amour, la victime de cette emprise - l'enfant-n'étant jamais libre. L'interdit de cette liberté pourtant essentielle souligne l'absence de considération de la mère pour son enfant. Il n'est qu'un objet, un jouet, un trophée ou un défouloir. Il est instrumentalisé. L'emprise exclut toute notion d'altérité, de bienveillance, de protection. La relation et tous ses messages sont truqués, tronqués ; le quotidien est flouté, trahi ou transformé. L'individuation est presque impossible face à une mère qui se tient en embuscade, prête à resserrer son emprise autant que nécessaire.
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"Une mère est forcément une bonne mère, une maman idéale, voire une mère parfaite. La figure de la mère fait l'objet d'une telle vénération encore maintenant, qu'évoquer les erreurs, les manquements, l'indifférence et la maltraitance maternels revient à briser un tabou pour celui ou celle qui en a porté le poids. Or qu'il s'agisse de mère vulnérable, narcissique, malaimante ou toxique, les conséquences sont réelles sur l'enfant devenu adulte, et peuvent compromettre ses liens affectifs comme sa capacité à devenir parent à son tour. Le traumatisme est d'autant plus important que la souffrance est niée ou empêchée d'expression."
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Aussi pour pouvoir se séparer faut-il pouvoir affronter cette angoisse de mort, faut-il pouvoir accepter de mourir, de défaire des nœuds d'attachement et appréhender la solitude, faut-il pouvoir renoncer à des croyances ou des certitudes, faut-il encore pouvoir se sentir imparfaits sans chercher la perfection, sans attendre vainement ce qui nous compléterait.
Comme l'écrit la psychologue et poétesse Laurence Bouvet : "La séparation est nécessaire à la vie. Vivre c'est oublier la mort"
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La peur est le sentiment qui découle de l'anticipation du mal-Aristote
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S'il porte la marque d'un traumatisme, il n'est pas condamné à le reproduire. Les situations auxquelles nous sommes le plus souvent confrontés sont dans les faits divers. Les raisons d'un comportement violent sont toujours expliquées par l'enfance de la personne incriminée. Mais l'on n'interroge jamais les bons parents. Pourtant, nombreux sont ceux qui ont souffert, enfants. Et qui n'ont pas reproduit ; qui ont, consciemment, volontairement, offert un modèle bienveillant à leurs propres enfants.

Parler de maladie évoque le soin et le médicament. Or aucun médicament ne consolera jamais les blessures de l'enfance. Prendre des médicaments est nécessaire dans de nombreux cas, mais c'est insuffisant si la parole n'accompagne pas le traitement. La thérapie permet de verbaliser, de s'approprier son histoire et d'adopter d'autres systèmes de pensée non contraignants et libérateurs, dotés d'autorisations personnelles. Les ressentis et les comportements se modifient. L'affirmation de soi, de désirs, de compétences, devient plus réelle et plus personnelle.
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J'ai eu l'occasion de découvrir ce livre suite à l'opération masse critique.c'est le deuxième livre parlant de ce sujet que je lis. Il me touche car il correspond à mon histoire. C'est un livre clair, très bien construit et facile à lire. Il nous permet de savoir si on est sous l'emprise d'une personne toxique et comment faire pour essayer de s'en détacher. L'auteur explique les lourdes conséquences psychologiques que peuvent entraîner ses violence et comment s'en sortir et surtout se reconstruire. Ce livre m'a beaucoup plu et continuera à m'aider à faire face à ces personnes malveillantes et nuisibles. Je le conseille vivement à ceux qui se retrouvent dans ce genre de situation qui n'est hélas pas toujours compris par notre entourage !
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Extrait de l'introduction

Brigitte a 52 ans. Elle en fait cinq, dix, ou cent de plus. Elle semble sans âge, sans force, sans sourire. Elle est voûtée, le corps tordu, enfermée dans un silence douloureux et asphyxiant.
Brigitte a fui il y a quelques semaines. Son fils Jérôme l'a accueillie chez lui. Charlotte, la deuxième fille de Brigitte, a pris rendez-vous pour sa mère et l'accompagne à la première consultation thérapeutique. Je donne la parole à Brigitte. Elle ouvre la bouche, la referme, étranglée par un flot de larmes qui vont mourir sur sa jupe sans faire de bruit. Sa fille prend alors la parole, une parole urgente, saccadée. Un appel au secours, un SOS :

Pauline, ma soeur aînée, est comme mon père. Elle retourne tout contre nous. Elle a toujours raison. Elle sait et elle impose. Elle critique. Elle n'aime personne, sauf elle et l'argent de son mari. Quant à mon père, il n'y avait que Pauline qui comptait pour lui. Elle était la plus belle, la plus gentille, la plus intelligente. Si quelque chose n'allait pas, c'était de notre faute. Surtout de celle de maman. Maman n'a jamais rien dit. Elle n'a jamais osé. Quand j'étais petite, elle me disait de me taire, d'obéir à mon père, de ne pas faire de vagues pour ne pas le mettre en colère ou énerver Pauline. Le jour de mes 18 ans, elle m'a demandé pardon. Elle m'a dit qu'elle s'en voulait. Qu'elle n'avait pas rempli son rôle de mère, qu'elle n'avait pas su nous protéger, Jérôme, Pauline et moi. Pour Pauline, c'était peut-être trop tard, mais nous devions vivre, Jérôme et moi. C'était il y a six mois. Depuis, j'ai beaucoup vu Jérôme. Nous avons beaucoup parlé. De nous, de notre enfance. De maman. C'est Jérôme qui a proposé de prendre notre mère chez lui, le temps du divorce. Pour la sortir de son enfer.

Charlotte parle, Brigitte ne dit rien. Elle garde la tête baissée, les épaules basses. Ses doigts se crispent, elles serrent les mains pour ne pas trembler. Ses ongles sont rongés. Elle est à peine coiffée, pas maquillée. Plus Charlotte raconte, plus Brigitte se recroqueville. Elle pourrait disparaître dans la chaise, elle se laisserait absorber. Complètement.
«Que ressentez-vous en entendant votre fille ?
- De la honte, madame.»
Le rendez-vous prend fin et il est convenu que Brigitte revienne, seule. Pendant un an Brigitte va venir chaque semaine. Et se raconter.
C'est en recomposant sa vie, en en faisant un récit, que Brigitte parvient peu à peu à nommer l'innommable et à faire revenir des souvenirs enfouis. Une vie soumise, sous emprise et conditionnée pour l'être, interdisant toute construction personnelle, tout projet individuel, bannissant lentement l'idée du bien-être et du bonheur. Une vie détruite, systématiquement. Une vie dépossédée d'une existence que d'autres se sont appropriée.
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Chaque séparation nous ramène à nous, à qui nous sommes, à ce que nous voulons, à la représentation que nous nous faisons tant de nous-mêmes que du monde qui nous entoure.
Chaque séparation nous rappelle que nous sommes humains, capables de souffrir et capables de nous élever au-delà de la souffrance; capables de ressentir et désirer, de penser et concevoir.
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Maltraitance et résilience sont intimement liées, l'une ne conditionnant pas l'autre. Tout enfant maltraité ne sera pas résilient. Ce n'est ni un don ni un pouvoir magique reçus par certains et pas par d'autres, mais une capacité acquise en lien avec l'entourage, le développement socioculturel de l'enfant, lui permettant de construire d'autres représentations, d'autres schémas, et une faculté à aller au-delà de la violence, à transformer celle-ci.

Boris Cyrulnik parle de "tuteur de résilience", ce que les Britanniques appellent les care givers, pour évoquer ces adultes qui donnent sans le savoir un autre modèle à l'enfant maltraité, l'accueillant tel qu'il est et pour ce qu'il est. Dans cet accueil aimable et rassurant, il trouve les ressources nécessaires pour (re)construire confiance et estime de lui. L'adulte résilient n'attend ni pitié, ni stigmatisation, ni félicitations. Il n'est pas plus ou moins méritant qu'un autre. Et il n'est pas à envier.
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