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Critiques de Anne Vantal (175)
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Pondichéry ou le rivage des ombres

Abandon.

Lecture contemplative, pour un récit avec alternance de temporalités qui ne m'a pas entraîné.



Le survol de l'Histoire reste très fragile.



Un roman pour passer son temps alengui dans une chaise longue d'été.



Trois vies "lascives" qui ne m'auront décidément pas marquées.

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Pondichéry ou le rivage des ombres

Pondichéry ou le rivage des ombres… Le titre à lui seul est une invitation au voyage… J’ai été happée par ce récit qui nous dépeint l’ancien comptoir français à différentes époques, au cours des années 1930, 1950 et 2000, et j’ai été envoûtée par la course folle de la plume d’Anne Vantal pour nous conter le destin noué de trois françaises expatriées dans cette ville, qui ne s’attendent nullement aux bouleversements qui vont respectivement transformer leurs vies…



Nous suivons tout d’abord Alice, une femme de 25 ans, fraichement mariée qui débarque à Bombay en 1930 pour rejoindre Jules, son époux, médecin dans une léproserie. Le couple s’installe ensuite dans une villa de Pondichéry où la jeune femme exerce ses talents de pianiste lors de récitals auprès de la haute-société. Au cours d’une correspondance avec sa soeur Jeanne, elle dévoile ses premiers émois face à une ville qu’elle ne connait pas et à une population locale qu’elle a hâte d’apprécier. En 1950, Oriane, française elle aussi, retrouve Pondichéry, sa ville natale, dont elle ne garde que de vagues souvenirs. Elle loge chez Madeleine, une amie de sa tante, et s’occupe avec elle de bonnes oeuvres. En 2012, Céline est une jeune sage-femme dévouée à son métier qui officie à l’hopital de Pondichéry. Elle a quitté la France pour échapper à un drame familial. Ce voyage serait-il pour elle l’occasion de se reconstruire ?



La comparaison avec La Tresse de Laëtitia Colombani m’est venue à l’esprit au cours de ma lecture, ainsi que l’image d’une broderie délicate autour de la vie de trois femmes à différentes époques, qui bien sûr ne se rencontrent pas mais qui sont indéniablement liées. Pondichéry ou le rivage des ombres est un roman dense, développé, dont la construction est habilement maitrisée. Le travail de recherches d’Anne Vantal a dû être conséquent pour produire un roman aussi riche de détails tant sur le plan culturel, géographique et historique. J’ai aimé le style de l’auteure, la préciosité des termes employés et la quête exigeante d’un vocabulaire adapté. J’ai choisi de découvrir ce livre dans l’espoir d’en apprendre plus sur un pays qui m’intrigue et m’intéresse (comme tant d’autres) et sur lequel j’ai très peu de connaissance. J’ai été agréablement surprise d’être transportée au cours des pages de ce roman, à différentes époques dans un lieu aussi envoûtant que Pondichéry. Je parle d’immersion car j’ai appris beaucoup sur les diverses castes qui cohabitent parmi la population de la ville. Tout est décrit avec minutie, de la végétation luxuriante aux bâtiments et monuments issus de plusieurs générations et communautés.



Tout en préservant un style fluide et l’intérêt constant de son lecteur, l’autrice aborde les multiples problèmes qu’a connu ce pays au fil des ans. Ce roman incroyablement riche est ancré dans l’Histoire. La multitude de sujets évoqués font de ce récit une mine d’information sur Pondichéry et son passé tourmenté: du sort réservé aux petites filles indiennes qui, de tout temps, sont dénigrées, jusqu’aux doutes émis par la population locale sur les revers de la Grande Histoire. Un passé tourmenté autant que les vies de ces trois femmes, dont l’émouvant destin m’a profondément émue. Même si l’autrice est du métier depuis plusieurs années en tant qu’auteure jeunesse, il est important de souligner qu’il s’agit d’un premier roman. Si prenant et magnifique que je ne peux que vous le conseiller ! Je remercie vivement les Editions Buchet-Chastel et Netgalley pour leur confiance.
Lien : https://loeilnoir.wordpress...
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Pondichéry ou le rivage des ombres

J'ai abandonné au bout de 200 pages. C'est hyper long, il ne se pas pas grand chose. Pourtant le pitch de départ avait l'air sympa: l'histoire de 3 femmes à 3 époques différentes. Mais rien à faire, ça ne décolle pas. J'ai vraiment peiné dans ma lecture et j'en suis la première désolée. Trop de détails insignifiants et une intrigue tellement longue. C'est donc un échec pour moi.
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Pondichéry ou le rivage des ombres

Voici une belle découverte, d'une autrice que je ne connaissais et d'un lieu sur lequel je n'avais jamais lu. L'oubli est désormais réparé.

Trois destins de femmes, trois époques différentes, trois contextes, et un pays et une ville, personnages à part entière dans ce roman. Nous découvrons l'Inde dans les premières pages puis Pondichéry à travers les yeux des personnages. A travers ceux de nos trois héroïnes, pour qui c'est d'abord la grande aventure, la nouveauté, le dépaysement total, même si l'une avait écouté les récits de son mari, et une autre y était né vingt ans plus tôt. Mais à travers les yeux également des personnages déjà installés sur place, pour qui la ville, ses habitants et sa misère sont devenus une habitude qui ne choque plus de la même manière. Et en trame de fond, l'Histoire, la culture, la société, les croyances, les pratiques, qui donnent vie et crédibilité à ce livre.



Bref, dépaysement garanti.
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Pondichéry ou le rivage des ombres

Pondichéry ou l'Inde aux multiples facettes et aux nombreux paradoxes.

Anne Vantal nous fait découvrir ce pays à travers le destin de 3 femmes à 3 époques différentes, dont on apprendra au fil de la lecture le lien qui unit ces femmes ayant quitté la France pour des raisons différentes.

Alice dans les années 30 rejoint son époux, médecin dans une léproserie.

Oriane y vient pour travailler chez une amie de sa tante dans les années 50.

Céline en 2012 y travaille en tant que sage-femme.

🪷



Je crois avoir tout aimé dans ce roman.

J'ai aimé l'ambiance, découvrir les enjeux politiques et religieux de chaque époque, chacun bien retranscrit.



J'ai aimé les personnages, découvrir leur Histoire, ce qui les anime. J'ai été touchée par chacune d'elles à différents moments. Les personnages secondaires sont tout aussi importants.



J'ai aimé découvrir Pondichéry, cet ancien comptoir français, les différents langages, la chaleur, la mousson mais j'ai surtout appris à découvrir ses habitants. Ceux où même les plus miséreux se satisfont de peu et pour qui mourir jeune n'est pas une fatalité, avec les nombreuses épidémies ayant jalonné ce pays le siècle dernier.



J'ai aimé les odeurs des épices, les couleurs vives, la fabrication de l'indigo.



Un roman choral ponctué par des lettres ou des extraits de journaux, tous datés. Je n'ai jamais été égarée par la temporalité durant ma lecture.

Un très lourd travail de recherche menée par l'autrice pour nous livrer, à travers une écriture fluide, un roman passionnant et émouvant sur le destin de 3 femmes en quête de sens à leur vie.



Bref, Alice, Oriane, Céline, je vous quitte avec regret mais je ne vous oublie pas....
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Pondichéry ou le rivage des ombres

Direction principalement Pondichéry dans "Pondichéry ou le rivage des ombres" à trois époques différentes à travers l'histoire de trois femmes : Alice en 1930, Oriane en 1950 et Céline en 2012.



Trois époques, trois femmes, une ville.



Ces trois femmes ont quitté la France pour Pondichéry, sans avoir déterminée leur date de retour. Un lien subsite mais lequel. Pour le savoir, le lecteur aura à découvrir pour chacune d'elle son expérience indienne et qui elles sont. En parallèle, il découvrira l'histoire de ces trois époques.



Voici un roman qui vous aspire, vous transporte. Quel magnifique roman que nous offre Anne Vanta. Il y a eu énormément d'ouvrages sur cette ville mais peu sont aussi prenants, habilement bien ficelés ...

Un grand coup de cœur.
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Pondichéry ou le rivage des ombres

📸 Chronique📸



Ma chère Pondichéry,



Tu me manques déjà. Rassure-toi, je ne vais certainement pas t’oublier, mais avec cette lettre, qui j’espère te parviendra assez vite, je tenais à te dire merci. Merci pour ce voyage, merci pour ce temps précieux à rêver, merci pour les promenades entre tes ruelles. Je t’écris peut-être pas si loin du port de Marseille -tu vois, il n’y a pas de coïncidences juste des évidences- mais je voulais te dire que mon esprit est encore avec toi. Entrer en ton cœur, c’est connaître une distorsion temporelle. Je crois même sentir la chaleur, une vibration, quelque chose de particulier qui nous unit, sans que je puisse en comprendre la raison, pour le moment, du moins. Mais ce n’est pas grave, j’ai encore le temps de le découvrir tout comme l’on fait aussi, Céline, Alice, ou Oriane. J’ai le temps, parce que je sais que ces histoires nous sont communes. La France et toi avait partagé un bout de chemin ensemble, et ce n’est pas sans conséquences. Bien sûr que le mélange tient quelques secrets, tout comme celui de l’indigo, mais ne tombons-nous pas amoureux du bleu, parfois?

Je sais que la référence te plairait, puisque sur tes rives arrivent aussi les plus grands écrivains…Tu aimeras sans doute Maggie…

Sache que ton Histoire me passionne. Le charme de l’Inde, la lumière, les couleurs, la musique, sans doute, fonctionne au-delà des frontières. J’ai toujours rêvé de voir, Auroville, mais maintenant, j’ai la passion de toi, j’entends bien aussi étendre mes connaissances sur Gandhi, je veux comprendre les castes et ces religions qui bouillonnent dans tes rues. J’aime que l’on me parle de toi, de tes paysages, de tes odeurs, de tes particularités qui font que, tous, tombent sous ton charme. J’entends bien que la mousson, la chaleur, ou la pauvreté peuvent être pénible, mais tous ceux qui sont venus chez toi, tous, racontent, en revanche, un attachement profond à ta douceur de vivre. Il n’y a pas de fumée sans feu. Je sais que j’adorerai, comme eux, habiter chez toi, pour un temps déterminé ou infini, peu importe, je crois bien que je m’habituerai vite à cette idée de petit paradis…

Je veux bien croire par contre, que tu es effectivement un rivage des ombres. Comment pourrait-il en être autrement, puisque nous vivons tous avec des fantômes? Des fantômes traumatiques, des défunts dans nos valises, des spectres douloureux. Et je crois qu’ils reprennent forme, -vie?!-, dans cette langueur qui t’est propre. Alors bien sûr, que l’histoire de ces trois femmes, qui essaient de remplir leurs rôles d’épouses, de mères, d’amies, de sœurs, de soignantes, est venue me chuchoter leurs ombres dans ta lumière. Il est évident que la vie dans ses aléas, ébranle leurs têtes, leurs corps, leurs cœurs et les nôtres, quand nous les découvrons. Même à des époques différentes, même dans leurs destins singuliers, Oriane, Céline et Alice m’ont appris leurs blessures, leurs joies, leurs victoires et leurs façons d’être femme. Femme accomplie, femme aimante, femme indépendante. Un lien sororal les lie, nous lie, elles et moi, et c’est grâce à toi, chère Pondichéry. La magie du lieu, la transmission, ou la vie elle-même parle à travers tes pages: ces instants figés dans le temps, ces gestes d’amour et de bienveillance traversent l’espace et les âges car ils portent en eux, une vérité bien plus grande qui nous dépasse, nous touche, nous ramène à bon port…

Pondichéry ou le rivage des ombres, tu as été une lecture très dense, absorbante, bouleversante. Tu as été un voyage, une destination de rêve, un point d’espoir. Tu as été féminine, charmante, douloureuse. Tu es une atmosphère et un enchantement. Tu as été trois histoires dans une Histoire, et il est encore temps de faire résonner ce roman choral dans les battements de vos cœurs…De mémoire, un très belle évasion qui prendra sa marque dans cette promesse de réconciliation…

Je t’embrasse avec beaucoup d’affection, ma chère Pondichéry, et au plaisir de voir toutes tes rives, toutes tes couleurs, toutes tes beautés de mes propres yeux, un jour…



Stelphique ✨🧚🏻‍♀️
Lien : https://fairystelphique.word..
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Pondichéry ou le rivage des ombres

Avant toute chose, je salue le travail de l'auteure qui, pour un premier roman, propose un texte abouti, profond structuré et, en parallèle , une écriture fine, délicate et sensible.



Anne Vantal m'a emmenée en Inde, . Immense pays que je connais très peu et que j'ai appris à connaitre grâce à 3 portraits féminins.

Ces 3 femmes vivent à des époques différentes et j'ai assez vite espéré et compris qu'un lien devait les réunir. Le temps écoulé permet de resserrer l'étau et de réunir les preuves.



Ce roman a un aspect historique indéniable : l'Histoire de l'Inde est évoquée avec précision, neutralité et objectivité.

j'ai appris beaucoup de choses sur ces comptoirs français et anglais, sur le vie des colons et des locaux, la spiritualité, les religions, les castes , l'esclavage, le climat parfois très hostile, l'alimentation mais aussi l'exploitation la misère, le poids de la superstition.

J'ai été contente de recevoir toutes ces informations, fière d'en apprendre sur ce pays et ce grâce à des personnages réels(Churchill, Gandhi...) mais aussi grâce à des personnages fictifs.



Cet aspect historique n'est pas oppressant. Au contraire, il sert de toile de fond à l'aspect romanesque et laisse de la place au destin de ces 3 femmes. .Dès le début , leur malaise est perceptible et l'auteure dévoile des indices habilement et discrètement. Bien que le temps les sépare, elles présentent de nombreux points communs, elles recherchent la sérénité, le bonheur, elles fuient .. . Une sorte de réserve, de sensibilité exacerbée, une sorte de pudeur les caractérise toutes les trois et les rend très attachantes.



Leur destin m'a beaucoup fait réfléchir et j'avoue avoir été submergée par l'émotion à plusieurs reprises.



C'est un roman qui met les femmes à l'honneur mais les personnages masculins occupent une place non négligeable et méritée.



Je ne voudrais pas oublier l'aspect psychologique du récit très présent par les thèmes de la mot, du deuil, de la culpabilité. Chaque personne fait son chemin vers la résilience.



Une remarque à propos de la longueur et de la lenteur du rythme qui, je pense, sied parfaitement à l'atmosphère , à la philosophie de ce pays.



Par contre, une déception pour la couverture ! je pense que l'illustration est trop symbolique et pas assez représentative du contenu.



Un merci tout particulier à la masse Critique de Babelio et aux Editions Buchet/ Chastel.
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Pondichéry ou le rivage des ombres

Alice qui n'a vu la mer que deux fois dans sa jeune existence va voyager seule et personne ne peut trouver à y redire. Elle rejoint son mari à Pondichéry en Inde. On est en 1930. Elle a hâte de le retrouver et de connaître ce pays où elle va vivre. Il y fait déjà très chaud. Alice est une artiste, une virtuose du piano. Elle pourra donner des cours et organiser des réceptions. Jules, son mari est médecin. Il travaille à la Léproserie. Ils vont vivre dans la ville blanche, quartier résidentiel.



Oriane, jeune femme célibataire arrive à Pondichéry en 1950. Elle vient confronter ses souvenirs à la réalité. Elle est née dans cette ville mais son père l'a envoyé en France quand sa femme et mère d''Oriane est décédée. Elle avait cinq ans, confiée aux boins soins de sa tante Charlotte auprès de qui elle va grandir. Oriane s'est sentie abandonnée et garde des rapports distants avec son père Gabriel. Elle va passer quelques semaines en Inde, du moins le pense-t-elle, et va être hébergée par Madeleine, une femme austère qui offre des repas aux nécessiteux de la ville. Elle va tenir les comptes et faire les courses.



Céline est sage-femme à Pondichéry, en 2012. Elle a fui un drame familial et pense rester longtemps si son contrat de travail est renouvelé. Elle est confrontée aux drames de ces femmes qui accouche de filles; et de ce fait, font le malheur de la famille.



Ces femmes aux destins entremêlés, sont les personnages principaux de ce roman mais il y a cette ville incroyable et ses habitants. La misère, les croyances, les castes, la chaleur, la mousson, rien ne change ou presque.



L'autrice adapte son style aux différentes époques, facilitant le passage de l'une à l'autre. Les descriptions de la vie des indiens, les faits historiques, le climat, tout est passionnant. Je suis admirative du travail de recherche que ce roman représente.



Je remercie Babelio et les éditions Buchet Chastel pour ce captivant voyage.
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Pondichéry ou le rivage des ombres

C’est un roman choral qui évoque le destin de trois femmes, à trois époques différentes, venues à Pondichéry, comptoir français en Inde : Alice en 1930, Oriane en 1950 et Cécile en 2012. Chacune a ses raisons pour venir : retrouver son mari, retrouver son passé ou fuir la mort d’un frère. Si on s’interroge au départ sur ces trois femmes, rapidement on comprend qu’il y a un lien qui les unit. C’est par Cécile- personnage attachant- que nous le découvrons.

L’intrigue se déroule lentement et nous permet de découvrir un territoire qui appartenait à la France, les bouleversements historiques qui ont secoué l’Inde des années 30 à 50 notamment la lutte de Gandhi pour obliger les Anglais à quitter le pays. Cela ne manque pas de charme mais j’ai trouvé des longueurs dans ce roman alors que certains événements m’ont laissée sur ma faim comme la tragédie qui frappe le couple Jules/Alice ou le personnage d’Oriane : ce qu’on voit d’elle dans le roman ne m’a pas permis de comprendre ce qui lui arrivait plus tard en France.

Je remercie en tout cas Babélio et les Editions Buchet-Chastel d’avoir pu lire ce livre qui m’a dépaysée.

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Pondichéry ou le rivage des ombres

Premier roman de cette auteure, la narration regroupe ici trois parcours de vie, trois voyages en Inde de femmes à plusieurs époques : 1930, 1950, 2012 .



Pour tout élève des années 60, Pondichéry fait partie des fameux comptoirs de l'Inde dont il fallait connaître les noms, sans trop savoir d'ailleurs ce que cela recouvrait au juste. Chandernagor, Pondichéry, Manahé, Karikal, Yanaon, je ne me souviens pas exactement dans quel ordre il fallait les réciter.



Anne Vantal rédige ici un long et riche roman autour de l'expérience de trois femmes. Alice d'abord, pianiste de talent, qui rejoint son mari Jules de Rouvray, médecin très attendu à la léproserie de Pondichéry dont il prendra la direction. Tout au long de son voyage, Alice ne pense qu'à une chose : être sûre que son piano qui a fait le même déplacement qu'elle mais sur un autre navire, que son piano donc soit arrivé en bon état. Quelle douleur pour elle s'il avait été abîmé ! Découvrant la colonie française de Pondichéry, elle se trouve sollicitée par les notables colons pour égayer des soirées données par son mari.



Oriane, de son côté, revient dans son pays de naissance. Nous sommes en 1950 et Anne Vantal nous plonge dans la Pondichéry de cette époque dans une écriture riche et agréable. Il faudra attendre un certain temps avant que le personnage d'Oriane ne prenne toute son importance.



Reste enfin Céline, sage-femme à la maternité de Pondichéry, qui nous ramène aux jours plus récents. Nous sommes en 2012 et pouvons ressentir l'évolution de la ville de Pondichéry qui n'est plus un comptoir français depuis 1954, date de sa restitution à l'Inde.



L'auteure nourrit sa trame narrative d'éléments historiques, concernant à la fois la société indienne avec ses castes, son artisanat, ses traditions mais aussi en glissant des personnages historiques tels le Mahatma Gandhi.



Un livre riche, bien écrit, intéressant, peut-être un peu long ce qui donnera peut-être l'envie d'en relire certaines parties.



Un grand merci à Babelio et aux éditions Buchet-Chastel
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Pondichéry ou le rivage des ombres

Un très joli premier roman qui m'a complètement embarqué à travers un voyage du temps et des saveurs. Un dépaysement total pour une histoire passionnante et pleine de charme. Un instant hors du temps.



Roman gagné dans une masse critique Babélio, je suis ravie de l'avoir lu car je serais certainement passé à côté. Et cela aurait été très dommage.



A travers ce pavé de presque 600 pages, au travers de trois femmes, de trois époques différentes, l'autrice nous rappelle avec délice que Pondichéry était un Comptoir français. Avec justesse et délicatesse, elle nous conte un morceau de notre histoire un peu oublié.



Pages après pages, nous découvrons ces trois femmes, leur vie, leurs espoirs, et surtout, nous sommes impatient de savoir quel lien peut bien les relier. Car, oui, il y en a un. Un suspens ménagé jusqu'au bout, les révélations se déliant miettes à miettes. L'intrigue passant d'une époque à l'autre, le tout très bien construit, et c'est parfait, car on ne se perd pas dans les personnages et les années.



Cette histoire, dont les reines sont Alice, Oriane et Céline, nous décrit la pauvreté, la saleté, les castes, les intouchables, les laissés pour compte, les parias mais aussi les odeurs, les couleurs, la chaleur étouffante, moite, celle qui colle au corps, et au cœur. La beauté du paysage qui se télescope avec la puanteur. L'Inde avec sa foi, sa démesure, sa cohorte, ses traditions. Ses étrangers méprisés.



Si j'ai eu peur au début au vu du nombre de pages, et bien je dois bien avouer que ma lecture fut agréable grâce à la plume de l'autrice, une plume vivante, enivrante, délicate et douce. Une plume qui décrit avec passion, fluide, faite de détails savoureux. Les chapitres courts apportent également du rythme et incite à lire encore et encore.



En bref, un très beau voyage que cette lecture, qui nous emmène dans un récit aux intrigues familiales, ponctué de drames, de catastrophes naturelles. Un récit où romanesque et Histoire s'entremêlent à la perfection, le tout sur le chemin de la transmission, du rivage des ombres.
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Pondichéry ou le rivage des ombres

Tout d'abord, merci à Babelio et à l'éditeur d'Anne Vantal, qui m'ont permis de lire ce roman dans le cadre de Masse Critique. Il m'aurait complètement échappé sinon, je ne l'avais pas repéré dans les sorties. Et cela aurait été dommage car cela a été une passionnante expérience de lecture, un vrai voyage. Au figuré, car celui ci ne tiendra pas dans votre sac à main, c'est en effet à un voyage d'un peu moins de 600 pages qu'Anne Vantal nous convie. Ne laissez pas l'épaisseur vous faire peur: cela passe à toute allure!

De quoi ça parle? Déjà, d'Inde! Plus précisément de Pondichéry, qu’apparemment je situais sur le mauvais côté du pays on en apprend tous les jours, où trois femmes, à trois époques différentes, vont nous emmener, pour notre plus grande curiosité, chacune pour des raisons qui lui sont propres, l'amour et le mariage, marcher sur les traces de son passé.... La petite histoire et la grande se mélangent et les événements politiques peuvent évidemment faire dérailler une vie qui semblait toute tracée. C'est une plongée dans la multiplicité de la culture indienne, sa complexité, ses côté fascinants comme ses côtés les moins reluisants. J'ai aimé le style, les personnages, avec une petite préférence pour Oriane sans que je puisse vous dire pourquoi, et cela m'a donné envie d'aller en Inde, ce qui va être compliqué pour quelqu'un qui refuse de prendre l'avion!

Apparemment c'est un premier roman, je suis épatée, et je suivrai sa carrière avec attention.
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Pondichéry ou le rivage des ombres

Pondichéry, était l'un des cinq comptoirs français des Indes. Il renvoie à une question souvent posée : depuis quand ces comptoirs sont-ils rattachés à la France et quand et comment ont-ils été perdus !

La belle trouvaille romanesque d'Anne Vidal sera de faire cohabiter 3 destins de femmes. Pondichéry devient l'histoire de trois familles que l'on découvre à des moments clés de la vie politique de l'Inde.



Nous découvrons dès le début la personnalité de Mahatma Gandhy, comme la situation des castes et celle des « Intouchables ».



L'Inde peut être considéré comme un pays en marge de notre civilisation occidentale, très replié sur sa culture, marqué par le carcan des traditions. Cependant ce vaste pays est en train de connaître une poussée économique d'une grande ampleur.



le lecteur avisé doit se laisser guider, et resté attentif aux dates qui jalonnent les trois récits. En 1930, c'est Alice, une jeune pianiste, qui va rejoindre son mari médecin gynécologue. Puis on découvre en 1950, Oriane sur les lieux de son enfance. Elle a peu de souvenirs, elle suit les consignes de Madeleine Rastan très rigide au passé douloureux. Alice au fil des pages découvre son passé, oublié...



En 2012 apparaît Céline, une sage-femme ayant vécu avec son frère Martin un drame absolu. Ce troisième acteur permet de faire un pas de plus vers notre monde d'aujourd'hui.

Mais c'est bien autour de leurs familles que les révélations diffusent. le thème de la maternité, devient le fil conducteur du récit.



Les traditions et les choix de la société émergent alors. La naissance d'une petite fille peut alors devenir un drame, et la maman qui s'exprime en Tamoul, exige une attention nouvelle.

Les sages femmes doivent préserver la vie. Les maternités sont aussi observées par les religions . Une musulmane n'ira pas dans un hôpital hostile à la religion musulmane...

P35 « de quel droit force t-elle une femme à accepter son bébé » .



C'est bien la place des femmes dans la société qui est au cœur du livre. La délicatesse d'Anne Vantal est d'avoir su rester lisible, et délicate avec touts ces femmes qui cherchent à maîtriser leur destin.

le monde d'Alice est poignant, sa famille est assez cruelle, même si le papa d'Alice accepte de reconnaître ses tords. Son lien familial indéfectible passe lui par sa relation avec sa sœur Jeanne.



Pour ces femmes la vocation est le motif essentiel de leur dévouement. La détermination avec laquelle Alice, Céline ou Oriane développent leurs compétences s'oppose à certains hommes soucieux de leurs pouvoirs et de leur autorité, mais où l'amour se diluent dans un nuage de fausses résolutions.



Combien de fois je me suis retrouvé face à ma propre histoire, où le destin de ma mère aura connu la perte de sa fille Chantal, ma sœur avant de perdre la vie.

La douleur des siens est là en profondeur, sans qu'il soit utile de susciter les larmes.



Ce livre est poignant dans sa justesse . Il affiche un amour infini pour chacune des femmes évoquées. Rien n'est trop délicat, il ne suffit pas de pousser des cris pour être entendu, il faut dire le vrai simplement, le vrai sans fausses honte.

Un livre à faire lire pour à tous les âges de la vie.





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Pondichéry ou le rivage des ombres

1930, Alice est à bord d'un bateau pour rejoindre son mari en Inde où il est médecin en leprosie. Cette pianiste découvre un pays alanguie au moment où Gandhi commence la marche du sel.

1950, Oriane retourne au pays où elle est née et qu'elle a quittée brutalement quelques années plus tôt. Elle part à la recherche de ses racines et va retrouver son ancienne nounou qui lui en dira plus sur son passé. En Inde, les colonies françaises commencent à redevenir indienne, les esprits s'échauffent.

2012 Céline sage-femme décide de partir en Inde suite à un drame famililal. Elle se lie d'amitié avec Sandrine, une collègue et trouve l'amour. Elle arrive dans l'ex-comptoir français dont elle aime le charme et décide d'enquêter sur les photos d'un mystérieux couple qui habille le mur de sa cuisine.



Chacune de ses femmes sont liées mais il faut attendre la fin du roman pour découvrir ce lien.



Aux côtés de chacune d'entre elles nous découvrons un pays, son histoire coloniale et son évolution. Un pays divisé en castes, où la religion et les fanatiques les déconcertent. Elles assistent à des événements qui les marquent, à la pauvreté cruelle qui leur saute aux yeux.



Je crois que je n'ai jamais lu de romans parlant de l'histoire de ce pays et j'ai trouvé cela très intéressant. J'ai trouvé les chapitres longs mais dans lesquels chaque femme prend la parole.Des chapitres où coupures de presse, lettres et mails viennent ponctuer le récit.

L'autrice s'est extrêmement bien documentée et a fait plusieurs voyages en Inde pour coller au plus près de l'Histoire de ce pays.

Un roman historique passionnant.
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Pondichéry ou le rivage des ombres

J’ai eu le bonheur de visiter Pondicherry il y a une vingtaine d’années. Je me souviens de mon plaisir à déambuler dans la « ville blanche » à travers les rues aux noms bien français, vestiges de l’époque où elle était un comptoir français.

Le roman d’Anne Vantel m’y a ramenée à la suite de ses héroïnes :

Alice, dans les années 30 a suivi son mari, médecin.

Oriane revient à Pondicherry en 1952 espérant exorciser le traumatisme de son enfance.

Céline en 2012 cherche à fuir un souvenir douloureux.

Anne Vandel nous entraîne d’une histoire à l’autre, d’une époque à l’autre avec des chapitres courts.

Outre ces tranches de vies, j’ai eu plaisir à me replonger dans le contexte politique de chaque époque.

J’ai beaucoup aimé ce roman d'une grande maîtrise, au découpage astucieux, dont les allers-retours dans le temps de la narration apportent du rythme au récit. L'auteur parvient à décrire parfaitement l’Inde à différentes époques en évoquant les castes mais aussi quelques figures emblématiques tel Gandhi, apôtre de la non-violence.

Merci aux Editions Buchet-Chastel et à Babelio qui m’ont offert ce magnifique roman dans le cadre d’une opération Masse Critique privilégiée.

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Pondichéry ou le rivage des ombres

Voici mon retour de lecture sur le roman Pondichéry ou le rivage des ombres d'Anne Vantal, reçu dans le cadre d'une masse critique privilégiée. Je remercie Buchet-Chastel et Babelio pour la découverte.

A des époques différentes, trois femmes sont amenées à quitter la France pour Pondichéry, en Inde.

Alice, en 1930, rejoint son mari médecin chargé de diriger la léproserie ; Oriane, en 1950, veut revisiter les lieux d'une petite enfance dont elle ne conserve que de vagues souvenirs ; Céline, enfin, en 2012, a fui une situation familiale dramatique.

Ce séjour dans un ancien comptoir français va bouleverser leur vie.

Pondichéry ou le rivage des ombres est un premier roman qui nous emmène en Inde, plus précisément à Pondichéry ; à trois époques différentes : en 1930, en 1950 et en 2012 avec trois femmes : Alice, Oriane, Céline.

Il est intéressant de voir l'évolution de l'Inde, dont Pondichéry était un comptoir français en 1930 et 1950 ; mais pas en 2012. D'ailleurs, dans les années 50 la situation était compliquée car le comptoir a cessé d'être français à cette époque là, il y a donc des tensions avant que la décision ne soit prise.

J'aime lire des ouvrages sur l'Inde, sur Pondichéry, sur Auroville (évoqué ici) car je sais que jamais je n'irais. En effet, mon mari est catégorique : cela ne le tente pas du tout, trop de monde, de bruit, de saleté.. Alors, je lis :)

Pondichéry ou le rivage des ombres est un très joli roman, qui m'a charmé de la première à la dernière page.

Bravo à l'autrice pour tout le travail de documentation, on sent qu'elle sait où elle nous emmène. La plume est fluide.

Alice, Oriane et Céline sont toutes trois différentes autant de part l'époque à laquelle elles vivent que part leurs caractères, leurs façons de voir les choses.

J'ai trouvé plaisant de les suivre toutes les trois tour à tour.

Il est important de bien suivre car leurs trois vies s'entremêlent.

Toutefois, comme on sait où et à quelle année nous sommes, il est impossible de se perdre.

J'avoue que je n'ai pas réellement de préférence entre Alice, Oriane ou Céline. Toutes trois m'ont plu même si leurs vies sont différentes. Alice est femme au foyer, Oriane est venue sur les traces de son enfance, alors que Céline est sage-femme,

Il est passionnant de découvrir comment Pondichéry a évolué au fil des années.

Il y a évidemment un lien entre elles à un moment ou un autre, mais pour le découvrir il faut lire ce roman :)

Pondichéry ou le rivage des ombres est une réussite, je suis ravie d'avoir pris le temps de le lire tranquillement ; un petit peu chaque jour ; sans me presser.

J'ai terminé ma lecture il y a deux jours et j'avoue qu'elles me manquent toutes les trois.

Je vous invite à découvrir vous aussi le destin de ces trois femmes.

Ma note : cinq étoiles.
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Pondichéry ou le rivage des ombres

Un coup de cœur pour ce premier roman qui mêle les destins de trois femmes à trois époques différentes, mais toujours dans le cadre fascinant de Pondichéry.

Nous rencontrons tout d'abord Alice en 1930. La jeune pianiste va rejoindre son mari médecin qui dirige une léproserie. Ensuite c'est Oriane en 1950 qui fait le voyage afin de renouer avec son enfance. Enfin Céline en 2012 qui s'est engagée dans une mission humanitaire. Cette sage-femme cherchait à fuir son passé en France.

On devine évidemment que leurs destins sont liés mais l'autrice réussit à maintenir le suspense jusqu'à la fin.

Leurs vies sont passionnantes et on ne peut que partager leurs sentiments, leurs surprises et leurs questions lorsqu'elles racontent cette ville envoutante.

C'est bien sûr ce qui m'a plu dans ce roman, mais je dois ajouter que tous les éléments à la fois historiques, économiques, politiques ou encore sociétaux que l'autrice intègre dans sa narration sont également très pertinents, enrichissants (tant pour l'intrigue que personnellement) et finement amenés.

Un grand merci à Babelio et aux éditions Buchet Chastel pour cet excellent moment de lecture.
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Pondichéry ou le rivage des ombres

Trois femmes, trois époques et Pondichéry



Pour son premier roman, Anne Vantal a laissé courir sa plume pour raconter Pondichéry à travers trois périodes, les années 1930, 1950 et en 2012 à travers trois portraits de femmes. Alice, Oriane et Céline vont nous faire découvrir cette ancienne colonie française avec leur regard curieux.



Ce n'est pas un premier roman que nous offre Anne Vantal mais plutôt trois romans en un, racontant les vies à Pondichéry d'Alice, Oriane et Céline. Au fil des chapitres qui passent successivement d'une histoire à l'autre, on va voir se dessiner une traversée du siècle à travers les destins de ces trois femmes.

Chronologiquement, c'est d'abord Alice qui entre en scène. Nous sommes en 1930, au moment où Gandhi entame la marche du sel, action non-violente mais aussi démonstration de la puissance et de la détermination de cet homme qui entend redonner son indépendance à son pays.

Si les autorités françaises regardent d'un oeil curieux cette poussée de fièvre, ils ne s'inquiètent pas vraiment de leurs confettis de territoires formant l'Inde française, mais songent plutôt à développer leurs possessions coloniales. La crise qui frappe les Etats-Unis est bien plus préoccupante à leurs yeux.

Quand Alice débarque pour rejoindre son mari médecin, il lui présente les projets d'agrandissement de l'hôpital et la construction d'une léproserie dont il aura la charge. La jeune femme, pianiste virtuose, s'est liée d'amitié durant le voyage avec Mabel, une Britannique installée à Bombay. Grâce à cette dernière, elle réussira un peu à tromper son ennui en donnant quelques concerts et à être informée des soubresauts du pays.

Pour Oriane, c'est un retour au pays, en 1950. Après un événement tragique, dont elle ignore presque tout, la décision avait été prise de rentrer en France alors qu'elle n'était qu'une enfant. Profitant d'un stage au sein d'une association humanitaire, elle va pouvoir partir à la recherche de ses racines et tenter de percer les secrets de famille. Lorsque sa route croise un témoin très proche de ses parents, elle va entamer une quête qui la mènera jusqu'à retrouver son ancienne nounou et découvrir ce qui l'attache à ce pays désormais indépendant. Côté français, Chandernagor est rendue à l'Inde et les autres comptoirs ne vont, on s'en doute de plus en plus, pas tarder à connaître le même sort. de quoi nourrir les conversations et échauffer les esprits.

Enfin, on fait la connaissance de Céline, qui arrive en 2012 dans l'ex-comptoir français. La sage-femme, qui découvre une ville en pleine mutation, va tomber sous le charme suranné du lieu, se découvrir en Sandrine bien plus qu'une collègue et trouver dans un hydrologue allemand un compagnon qui va au fil des jours, réussir à transformer leur liaison en un amour grandissant. Alors qu'elle songe à prolonger son séjour, elle découvre dans la cuisine de la maison qu'elle loue de vieilles photos qui vont l'intriguer. Avec l'aide de Sandrine, elle va tenter d'en savoir plus sur ces visages et sur leur vie à Pondichéry. Leur enquête va permettre, on s'en doute, de boucler la boucle de ce roman ambitieux.

Anne Vantal s'est beaucoup documentée pour nous offrir un panorama de près d'un siècle sur ce bout de France coloniale dont le nom, avouons-le, continue à faire rêver. Mais rassurez-vous, le romanesque prend ici le pas sur l'Histoire et la politique. Intrigues familiales, relations entre colons et autochtones, drames et catastrophes naturelles forment les ingrédients de cette riche saga.

Mais, comme le suggère le titre, Pondichéry ou le rivage des ombres, est aussi un roman de la transmission. «Car il ne faut jamais chercher à effacer les morts, (…) on doit les laisser partager nos vies, car ils y ont leur place, s'ils savent se tenir bien, juste au bord de nous, sans nous envahir, sans nous jeter à tout instant dans un chagrin mortel. Nos disparus nous accompagnent silencieusement, nous guidant la main et éclairant notre chemin : à nous d'accueillir, avec respect et indulgence, la cohorte de ces ombres qui nous lient au passé et reviennent à nos côtés jouer avec la lumière.»

Ajoutons, pour ceux qui s’intéressent à Pondichéry, une bibliographie succincte. Je vous conseille tout d’abord le roman de Dominique Marny intitulé Du côté de Pondichéry et qui traite de présence française sous le Second Empire. Sur les dernières années de la Pondichéry française, Terminus Pondichéry de Hubert Huertas montre bien le drame vécu par les populations. Enfin La dernière fois à Pondichéry de Catherine Brai propose, derrière le personnage d’une prof de français, un bel aperçu du choc des cultures.

NB. Tout d'abord, un grand merci pour m'avoir lu jusqu’ici! Sur mon blog vous pourrez, outre cette chronique, découvrir les premières pages du livre et en vous y abonnant, vous serez informé de la parution de toutes mes chroniques.






Lien : https://collectiondelivres.w..
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Pondichéry ou le rivage des ombres

Nous voilà entraînés, avec cette grande saga, sur l'une des cinq colonies de l'Inde française à travers tout le XXème siècle.

Partageant la vie de trois françaises installées dans le comptoir de Pondichéry, c'est tout un mode de vie que nous découvrons et que l'on voit évoluer au fil des ans.

Ces femmes ont vécus à trois époques et racontent à elles-seules l'essor, le déclin et la fin d'une colonisation qui dura trois siècles.

Alice, pianiste et femme d'un médecin, arrive dans la ville en 1930 et doit s'adapter à une vie où l'art est une distraction de riche et où la pauvreté dans les populations locales est endémique.

Oriane, est née en Inde mais a vécu en France après la mort de sa mère et c'est à la recherche des ses racines qu'elle retourne, en 1950, sur les lieux de son enfance pour y exercer un emploi dans l'humanitaire.

Céline la sage-femme, travaille en 2012 dans une maternité tamoule et veut faire sa vie ici, dans ce pays devenu indépendant.

Traversant de grands évènements comme La marche du sel de Gandhi, la crise économique mondiale de 1929, la seconde guerre mondiale et l'Indépendance de l'Inde, la ville de Pondichéry connut également des épidémies meurtrières, des ouragans dévastateurs et des grandes grèves du textile.

Ce grand roman historique nous fait découvrir, dans cette colonie française méconnue, la vie des expatriés qui y ont vécu et l'engagement dont ils ont fait preuve pour s'y implanter.

Très documenté dans les domaines sociétaux et politiques, ce premier roman d’Anne Vantal est d’une grande richesse. Il demande néanmoins une certaine patience pour l’appréhender en totalité et il lui manque, à mon goût, l’énergie de l’action qu’on pouvait espérer dans cette lointaine contrée.

Tout en imprégnation, ce voyage est néanmoins prenant et enrichissant et je ne regrette pas de l’avoir entrepris.





Merci à Babelio et aux éditions Buchet Chastel pour cette Masse critique privilégiée.

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