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Critiques de Anne Vantal (163)
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Pondichéry ou le rivage des ombres

Tout d'abord, merci à Babelio et à l'éditeur d'Anne Vantal, qui m'ont permis de lire ce roman dans le cadre de Masse Critique. Il m'aurait complètement échappé sinon, je ne l'avais pas repéré dans les sorties. Et cela aurait été dommage car cela a été une passionnante expérience de lecture, un vrai voyage. Au figuré, car celui ci ne tiendra pas dans votre sac à main, c'est en effet à un voyage d'un peu moins de 600 pages qu'Anne Vantal nous convie. Ne laissez pas l'épaisseur vous faire peur: cela passe à toute allure!

De quoi ça parle? Déjà, d'Inde! Plus précisément de Pondichéry, qu’apparemment je situais sur le mauvais côté du pays on en apprend tous les jours, où trois femmes, à trois époques différentes, vont nous emmener, pour notre plus grande curiosité, chacune pour des raisons qui lui sont propres, l'amour et le mariage, marcher sur les traces de son passé.... La petite histoire et la grande se mélangent et les événements politiques peuvent évidemment faire dérailler une vie qui semblait toute tracée. C'est une plongée dans la multiplicité de la culture indienne, sa complexité, ses côté fascinants comme ses côtés les moins reluisants. J'ai aimé le style, les personnages, avec une petite préférence pour Oriane sans que je puisse vous dire pourquoi, et cela m'a donné envie d'aller en Inde, ce qui va être compliqué pour quelqu'un qui refuse de prendre l'avion!

Apparemment c'est un premier roman, je suis épatée, et je suivrai sa carrière avec attention.
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Pondichéry ou le rivage des ombres

Pondichéry, était l'un des cinq comptoirs français des Indes. Il renvoie à une question souvent posée : depuis quand ces comptoirs sont-ils rattachés à la France et quand et comment ont-ils été perdus !

La belle trouvaille romanesque d'Anne Vidal sera de faire cohabiter 3 destins de femmes. Pondichéry devient l'histoire de trois familles que l'on découvre à des moments clés de la vie politique de l'Inde.



Nous découvrons dès le début la personnalité de Mahatma Gandhy, comme la situation des castes et celle des « Intouchables ».



L'Inde peut être considéré comme un pays en marge de notre civilisation occidentale, très replié sur sa culture, marqué par le carcan des traditions. Cependant ce vaste pays est en train de connaître une poussée économique d'une grande ampleur.



le lecteur avisé doit se laisser guider, et resté attentif aux dates qui jalonnent les trois récits. En 1930, c'est Alice, une jeune pianiste, qui va rejoindre son mari médecin gynécologue. Puis on découvre en 1950, Oriane sur les lieux de son enfance. Elle a peu de souvenirs, elle suit les consignes de Madeleine Rastan très rigide au passé douloureux. Alice au fil des pages découvre son passé, oublié...



En 2012 apparaît Céline, une sage-femme ayant vécu avec son frère Martin un drame absolu. Ce troisième acteur permet de faire un pas de plus vers notre monde d'aujourd'hui.

Mais c'est bien autour de leurs familles que les révélations diffusent. le thème de la maternité, devient le fil conducteur du récit.



Les traditions et les choix de la société émergent alors. La naissance d'une petite fille peut alors devenir un drame, et la maman qui s'exprime en Tamoul, exige une attention nouvelle.

Les sages femmes doivent préserver la vie. Les maternités sont aussi observées par les religions . Une musulmane n'ira pas dans un hôpital hostile à la religion musulmane...

P35 « de quel droit force t-elle une femme à accepter son bébé » .



C'est bien la place des femmes dans la société qui est au cœur du livre. La délicatesse d'Anne Vantal est d'avoir su rester lisible, et délicate avec touts ces femmes qui cherchent à maîtriser leur destin.

le monde d'Alice est poignant, sa famille est assez cruelle, même si le papa d'Alice accepte de reconnaître ses tords. Son lien familial indéfectible passe lui par sa relation avec sa sœur Jeanne.



Pour ces femmes la vocation est le motif essentiel de leur dévouement. La détermination avec laquelle Alice, Céline ou Oriane développent leurs compétences s'oppose à certains hommes soucieux de leurs pouvoirs et de leur autorité, mais où l'amour se diluent dans un nuage de fausses résolutions.



Combien de fois je me suis retrouvé face à ma propre histoire, où le destin de ma mère aura connu la perte de sa fille Chantal, ma sœur avant de perdre la vie.

La douleur des siens est là en profondeur, sans qu'il soit utile de susciter les larmes.



Ce livre est poignant dans sa justesse . Il affiche un amour infini pour chacune des femmes évoquées. Rien n'est trop délicat, il ne suffit pas de pousser des cris pour être entendu, il faut dire le vrai simplement, le vrai sans fausses honte.

Un livre à faire lire pour à tous les âges de la vie.





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Pondichéry ou le rivage des ombres

1930, Alice est à bord d'un bateau pour rejoindre son mari en Inde où il est médecin en leprosie. Cette pianiste découvre un pays alanguie au moment où Gandhi commence la marche du sel.

1950, Oriane retourne au pays où elle est née et qu'elle a quittée brutalement quelques années plus tôt. Elle part à la recherche de ses racines et va retrouver son ancienne nounou qui lui en dira plus sur son passé. En Inde, les colonies françaises commencent à redevenir indienne, les esprits s'échauffent.

2012 Céline sage-femme décide de partir en Inde suite à un drame famililal. Elle se lie d'amitié avec Sandrine, une collègue et trouve l'amour. Elle arrive dans l'ex-comptoir français dont elle aime le charme et décide d'enquêter sur les photos d'un mystérieux couple qui habille le mur de sa cuisine.



Chacune de ses femmes sont liées mais il faut attendre la fin du roman pour découvrir ce lien.



Aux côtés de chacune d'entre elles nous découvrons un pays, son histoire coloniale et son évolution. Un pays divisé en castes, où la religion et les fanatiques les déconcertent. Elles assistent à des événements qui les marquent, à la pauvreté cruelle qui leur saute aux yeux.



Je crois que je n'ai jamais lu de romans parlant de l'histoire de ce pays et j'ai trouvé cela très intéressant. J'ai trouvé les chapitres longs mais dans lesquels chaque femme prend la parole.Des chapitres où coupures de presse, lettres et mails viennent ponctuer le récit.

L'autrice s'est extrêmement bien documentée et a fait plusieurs voyages en Inde pour coller au plus près de l'Histoire de ce pays.

Un roman historique passionnant.
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Pondichéry ou le rivage des ombres

J’ai eu le bonheur de visiter Pondicherry il y a une vingtaine d’années. Je me souviens de mon plaisir à déambuler dans la « ville blanche » à travers les rues aux noms bien français, vestiges de l’époque où elle était un comptoir français.

Le roman d’Anne Vantel m’y a ramenée à la suite de ses héroïnes :

Alice, dans les années 30 a suivi son mari, médecin.

Oriane revient à Pondicherry en 1952 espérant exorciser le traumatisme de son enfance.

Céline en 2012 cherche à fuir un souvenir douloureux.

Anne Vandel nous entraîne d’une histoire à l’autre, d’une époque à l’autre avec des chapitres courts.

Outre ces tranches de vies, j’ai eu plaisir à me replonger dans le contexte politique de chaque époque.

J’ai beaucoup aimé ce roman d'une grande maîtrise, au découpage astucieux, dont les allers-retours dans le temps de la narration apportent du rythme au récit. L'auteur parvient à décrire parfaitement l’Inde à différentes époques en évoquant les castes mais aussi quelques figures emblématiques tel Gandhi, apôtre de la non-violence.

Merci aux Editions Buchet-Chastel et à Babelio qui m’ont offert ce magnifique roman dans le cadre d’une opération Masse Critique privilégiée.

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Pondichéry ou le rivage des ombres

Voici mon retour de lecture sur le roman Pondichéry ou le rivage des ombres d'Anne Vantal, reçu dans le cadre d'une masse critique privilégiée. Je remercie Buchet-Chastel et Babelio pour la découverte.

A des époques différentes, trois femmes sont amenées à quitter la France pour Pondichéry, en Inde.

Alice, en 1930, rejoint son mari médecin chargé de diriger la léproserie ; Oriane, en 1950, veut revisiter les lieux d'une petite enfance dont elle ne conserve que de vagues souvenirs ; Céline, enfin, en 2012, a fui une situation familiale dramatique.

Ce séjour dans un ancien comptoir français va bouleverser leur vie.

Pondichéry ou le rivage des ombres est un premier roman qui nous emmène en Inde, plus précisément à Pondichéry ; à trois époques différentes : en 1930, en 1950 et en 2012 avec trois femmes : Alice, Oriane, Céline.

Il est intéressant de voir l'évolution de l'Inde, dont Pondichéry était un comptoir français en 1930 et 1950 ; mais pas en 2012. D'ailleurs, dans les années 50 la situation était compliquée car le comptoir a cessé d'être français à cette époque là, il y a donc des tensions avant que la décision ne soit prise.

J'aime lire des ouvrages sur l'Inde, sur Pondichéry, sur Auroville (évoqué ici) car je sais que jamais je n'irais. En effet, mon mari est catégorique : cela ne le tente pas du tout, trop de monde, de bruit, de saleté.. Alors, je lis :)

Pondichéry ou le rivage des ombres est un très joli roman, qui m'a charmé de la première à la dernière page.

Bravo à l'autrice pour tout le travail de documentation, on sent qu'elle sait où elle nous emmène. La plume est fluide.

Alice, Oriane et Céline sont toutes trois différentes autant de part l'époque à laquelle elles vivent que part leurs caractères, leurs façons de voir les choses.

J'ai trouvé plaisant de les suivre toutes les trois tour à tour.

Il est important de bien suivre car leurs trois vies s'entremêlent.

Toutefois, comme on sait où et à quelle année nous sommes, il est impossible de se perdre.

J'avoue que je n'ai pas réellement de préférence entre Alice, Oriane ou Céline. Toutes trois m'ont plu même si leurs vies sont différentes. Alice est femme au foyer, Oriane est venue sur les traces de son enfance, alors que Céline est sage-femme,

Il est passionnant de découvrir comment Pondichéry a évolué au fil des années.

Il y a évidemment un lien entre elles à un moment ou un autre, mais pour le découvrir il faut lire ce roman :)

Pondichéry ou le rivage des ombres est une réussite, je suis ravie d'avoir pris le temps de le lire tranquillement ; un petit peu chaque jour ; sans me presser.

J'ai terminé ma lecture il y a deux jours et j'avoue qu'elles me manquent toutes les trois.

Je vous invite à découvrir vous aussi le destin de ces trois femmes.

Ma note : cinq étoiles.
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Pondichéry ou le rivage des ombres

Un coup de cœur pour ce premier roman qui mêle les destins de trois femmes à trois époques différentes, mais toujours dans le cadre fascinant de Pondichéry.

Nous rencontrons tout d'abord Alice en 1930. La jeune pianiste va rejoindre son mari médecin qui dirige une léproserie. Ensuite c'est Oriane en 1950 qui fait le voyage afin de renouer avec son enfance. Enfin Céline en 2012 qui s'est engagée dans une mission humanitaire. Cette sage-femme cherchait à fuir son passé en France.

On devine évidemment que leurs destins sont liés mais l'autrice réussit à maintenir le suspense jusqu'à la fin.

Leurs vies sont passionnantes et on ne peut que partager leurs sentiments, leurs surprises et leurs questions lorsqu'elles racontent cette ville envoutante.

C'est bien sûr ce qui m'a plu dans ce roman, mais je dois ajouter que tous les éléments à la fois historiques, économiques, politiques ou encore sociétaux que l'autrice intègre dans sa narration sont également très pertinents, enrichissants (tant pour l'intrigue que personnellement) et finement amenés.

Un grand merci à Babelio et aux éditions Buchet Chastel pour cet excellent moment de lecture.
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Pondichéry ou le rivage des ombres

Trois femmes, trois époques et Pondichéry



Pour son premier roman, Anne Vantal a laissé courir sa plume pour raconter Pondichéry à travers trois périodes, les années 1930, 1950 et en 2012 à travers trois portraits de femmes. Alice, Oriane et Céline vont nous faire découvrir cette ancienne colonie française avec leur regard curieux.



Ce n'est pas un premier roman que nous offre Anne Vantal mais plutôt trois romans en un, racontant les vies à Pondichéry d'Alice, Oriane et Céline. Au fil des chapitres qui passent successivement d'une histoire à l'autre, on va voir se dessiner une traversée du siècle à travers les destins de ces trois femmes.

Chronologiquement, c'est d'abord Alice qui entre en scène. Nous sommes en 1930, au moment où Gandhi entame la marche du sel, action non-violente mais aussi démonstration de la puissance et de la détermination de cet homme qui entend redonner son indépendance à son pays.

Si les autorités françaises regardent d'un oeil curieux cette poussée de fièvre, ils ne s'inquiètent pas vraiment de leurs confettis de territoires formant l'Inde française, mais songent plutôt à développer leurs possessions coloniales. La crise qui frappe les Etats-Unis est bien plus préoccupante à leurs yeux.

Quand Alice débarque pour rejoindre son mari médecin, il lui présente les projets d'agrandissement de l'hôpital et la construction d'une léproserie dont il aura la charge. La jeune femme, pianiste virtuose, s'est liée d'amitié durant le voyage avec Mabel, une Britannique installée à Bombay. Grâce à cette dernière, elle réussira un peu à tromper son ennui en donnant quelques concerts et à être informée des soubresauts du pays.

Pour Oriane, c'est un retour au pays, en 1950. Après un événement tragique, dont elle ignore presque tout, la décision avait été prise de rentrer en France alors qu'elle n'était qu'une enfant. Profitant d'un stage au sein d'une association humanitaire, elle va pouvoir partir à la recherche de ses racines et tenter de percer les secrets de famille. Lorsque sa route croise un témoin très proche de ses parents, elle va entamer une quête qui la mènera jusqu'à retrouver son ancienne nounou et découvrir ce qui l'attache à ce pays désormais indépendant. Côté français, Chandernagor est rendue à l'Inde et les autres comptoirs ne vont, on s'en doute de plus en plus, pas tarder à connaître le même sort. de quoi nourrir les conversations et échauffer les esprits.

Enfin, on fait la connaissance de Céline, qui arrive en 2012 dans l'ex-comptoir français. La sage-femme, qui découvre une ville en pleine mutation, va tomber sous le charme suranné du lieu, se découvrir en Sandrine bien plus qu'une collègue et trouver dans un hydrologue allemand un compagnon qui va au fil des jours, réussir à transformer leur liaison en un amour grandissant. Alors qu'elle songe à prolonger son séjour, elle découvre dans la cuisine de la maison qu'elle loue de vieilles photos qui vont l'intriguer. Avec l'aide de Sandrine, elle va tenter d'en savoir plus sur ces visages et sur leur vie à Pondichéry. Leur enquête va permettre, on s'en doute, de boucler la boucle de ce roman ambitieux.

Anne Vantal s'est beaucoup documentée pour nous offrir un panorama de près d'un siècle sur ce bout de France coloniale dont le nom, avouons-le, continue à faire rêver. Mais rassurez-vous, le romanesque prend ici le pas sur l'Histoire et la politique. Intrigues familiales, relations entre colons et autochtones, drames et catastrophes naturelles forment les ingrédients de cette riche saga.

Mais, comme le suggère le titre, Pondichéry ou le rivage des ombres, est aussi un roman de la transmission. «Car il ne faut jamais chercher à effacer les morts, (…) on doit les laisser partager nos vies, car ils y ont leur place, s'ils savent se tenir bien, juste au bord de nous, sans nous envahir, sans nous jeter à tout instant dans un chagrin mortel. Nos disparus nous accompagnent silencieusement, nous guidant la main et éclairant notre chemin : à nous d'accueillir, avec respect et indulgence, la cohorte de ces ombres qui nous lient au passé et reviennent à nos côtés jouer avec la lumière.»

Ajoutons, pour ceux qui s’intéressent à Pondichéry, une bibliographie succincte. Je vous conseille tout d’abord le roman de Dominique Marny intitulé Du côté de Pondichéry et qui traite de présence française sous le Second Empire. Sur les dernières années de la Pondichéry française, Terminus Pondichéry de Hubert Huertas montre bien le drame vécu par les populations. Enfin La dernière fois à Pondichéry de Catherine Brai propose, derrière le personnage d’une prof de français, un bel aperçu du choc des cultures.

NB. Tout d'abord, un grand merci pour m'avoir lu jusqu’ici! Sur mon blog vous pourrez, outre cette chronique, découvrir les premières pages du livre et en vous y abonnant, vous serez informé de la parution de toutes mes chroniques.






Lien : https://collectiondelivres.w..
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Pondichéry ou le rivage des ombres

Nous voilà entraînés, avec cette grande saga, sur l'une des cinq colonies de l'Inde française à travers tout le XXème siècle.

Partageant la vie de trois françaises installées dans le comptoir de Pondichéry, c'est tout un mode de vie que nous découvrons et que l'on voit évoluer au fil des ans.

Ces femmes ont vécus à trois époques et racontent à elles-seules l'essor, le déclin et la fin d'une colonisation qui dura trois siècles.

Alice, pianiste et femme d'un médecin, arrive dans la ville en 1930 et doit s'adapter à une vie où l'art est une distraction de riche et où la pauvreté dans les populations locales est endémique.

Oriane, est née en Inde mais a vécu en France après la mort de sa mère et c'est à la recherche des ses racines qu'elle retourne, en 1950, sur les lieux de son enfance pour y exercer un emploi dans l'humanitaire.

Céline la sage-femme, travaille en 2012 dans une maternité tamoule et veut faire sa vie ici, dans ce pays devenu indépendant.

Traversant de grands évènements comme La marche du sel de Gandhi, la crise économique mondiale de 1929, la seconde guerre mondiale et l'Indépendance de l'Inde, la ville de Pondichéry connut également des épidémies meurtrières, des ouragans dévastateurs et des grandes grèves du textile.

Ce grand roman historique nous fait découvrir, dans cette colonie française méconnue, la vie des expatriés qui y ont vécu et l'engagement dont ils ont fait preuve pour s'y implanter.

Très documenté dans les domaines sociétaux et politiques, ce premier roman d’Anne Vantal est d’une grande richesse. Il demande néanmoins une certaine patience pour l’appréhender en totalité et il lui manque, à mon goût, l’énergie de l’action qu’on pouvait espérer dans cette lointaine contrée.

Tout en imprégnation, ce voyage est néanmoins prenant et enrichissant et je ne regrette pas de l’avoir entrepris.





Merci à Babelio et aux éditions Buchet Chastel pour cette Masse critique privilégiée.

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Pondichéry ou le rivage des ombres

Nous voici transportés, avec ce roman, à Pondichéry, à trois époques différentes, en compagnie de trois femmes différentes dont on découvrira le lien à la fin:

* 1930-1934 : Alice, mariée depuis trois mois, pianiste, rejoint son mari, Jules, directeur de la léproserie de Pondichéry; après la curiosité de la découverte, la rencontre avec les expatriés, l'ennui s'installe que seule la musique arrive à combattre.

* 1950-1954 : Oriane, 22 ans, revient là où elle est née et d'où elle est partie à 6 ans après un horrible drame familial; ce séjour est une quête de ses origines mais aussi de sa mère qu'elle a peu connue.

* 2012-2013 : Céline, sage-femme a fui la France après la perte terrible d'un être cher; elle vient chercher l'oubli, l'apaisement et retrouve un passé qu'elle avait occulté.

L'auteure nous fait côtoyer à tour de rôle chaque femme; elle nous les rend proches par leurs doutes, leurs interrogations, leurs peines, leurs joies. Elle sait entretenir notre curiosité jusqu'au dénouement car nous nous doutons, qu'à un moment ou un autre, le destin de ces trois femmes va être lié et on cherche les indices qui pourraient nous mettre sur la voie. Ce sont des photos sépia qui servent de vecteurs aux révélations.

L'auteure nous fait également découvrir la vie à Pondichéry, que ce soit celle des expatriés ou celle des populations tamoules avec force descriptions de la ville, des bruits, des odeurs, de la mousson, nous faisant ressentir la chaleur moite qui écrase tout un chacun.

L'arrière-plan historique, fort bien documenté, inscrit les personnages dans les évènements qui ont secoué l'Inde et Pondichéry. Nous suivons ainsi, avec Alice, les soubresauts de la décolonisation anglaise face à un Gandhi non-violent mais volontaire et populaire. Avec Oriane, nous assistons au blocus indien qui a conduit à la rétrocession de Pondichéry, qui était le dernier comptoir français en Inde. Avec Céline, j'ai retrouvé la Mère et la cité utopique d'Auroville dont j'avais découvert l'existence, il y a quelques jours, dans le roman d'Evelyne Bloch-Dano "Violette et Stella". Sont évoqués, à travers les personnages secondaires, entre autres, les ravages causés par les épidémies et la lèpre dans les années 30, le système très figé des castes, le fonctionnement des ashrams.

Primo-roman très maîtrisé, au souffle romanesque indéniable, qui nous offre trois magnifiques portraits de femmes, qui m'a totalement dépaysée, emportée à Pondichéry, dont le nom m'évoquait, quand j'étais jeune, les voyages, l'aventure, les épices, les étoffes.

#Pondichéryoulerivagedesombres #NetGalleyFrance
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Pondichéry ou le rivage des ombres

1930, Alice, pianiste virtuose, rejoint son mari Jules à Bombay.

1950, Oriane revient en Inde qu'elle a quitté enfant.

2012, Céline est sage-femme dans une maternité de Pondichéry.



Grâce à ces trois femmes qui y ont vécu à des époques et dans des contextes différents, l'auteure nous raconte l'histoire de Pondichéry, ancien comptoir français. Dans un roman très dense d'à peu près 600 pages, nous partirons à la découverte minutieuse d'un pays marqué par les différentes dominations mais ancré dans ses puissantes croyances.

L'histoire d'Alice et Jules nous permettra de savoir comment lui, docteur, ambitionne d'améliorer le traitement des lépreux, tandis que sa femme cherche à s'intégrer à une société coloniale étriquée et à maîtriser les usages de la ville. Oriane redécouvre ce pays auquel elle a été arrachée après la disparition de sa mère tandis que Céline est venue ici pour fuir un drame familial. Mais pourquoi a-t-elle choisi cette ville en particulier ? Bien sûr, ces femmes ont sans doute davantage de liens qu'un pays.

Anne Vantal mêle ingénieusement les époques de manière que chacune révèle l'ambiance et la mentalité d'un pays en route vers son indépendance.

On y apprendra vraiment beaucoup de choses, notamment sur les ashram, Auroville et la Mère. Un premier livre dense et très réussi !
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Pondichéry ou le rivage des ombres

Un grand merci à Babelio et aux éditions Bouchet Chastel pour ce livre reçu dans le cadre de la dernière masse critique.



Dans ce roman, l'auteure nous propose de suivre quelques années de la vie de 3 jeunes femmes parties de France pour ce petit bout de France en Inde, Pondichéry.

Alice, pianiste, en 1930, y rejoint son mari médecin en charge d'une léproserie; Oriane, en 1950, retourne sur les traces de son enfance; et Céline, jeune sage-femme, en 2012, qui a accepté une mission en Inde pour fuir une difficile situation familiale. 3 jeunes femmes qui se cherchent, 3 jeunes femmes dont la vie va être bouleversée par ce séjour.



A travers ces 3 époques qui se croisent et se recroisent on découvre l'histoire de Pondichéry, l'indépendance de l'Inde, le Mahatma Gandhi, mais aussi les différentes castes qui constituent la société indienne. 



J'ai adoré le dépaysement offert par ce livre, voir l'évolution de cette ville, ses jardins, ses rues, mais aussi l'évolution de ses croyances, des mœurs et de la vie de ses habitants.



L'écriture est fluide, le lecteur se laisse porter et n'a qu'une envie: en savoir plus sur chacune de ces femmes et sur le potentiel lien entre elles.



Vous l'avez compris, si l'Inde vous attire, foncez acheter ce livre 🥰.



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Pondichéry ou le rivage des ombres

Trois femmes , à des époques différentes, vont rejoindre Pondichéry, l'ancienne capitale de l'Inde française.

En 1930, Alice, une pianiste, jeune mariée part retrouver son mari médecin dirigeant une léproserie.

En 1950, Oriane repart sur les lieux de son enfance. Elle n'a que des souvenirs très flous de cette époque.

En 2012, Céline, une sage-femme ayant vécu un drame dans sa vie privée, fait également le voyage.

On découvre en même temps les évènements historiques liés à ces différentes périodes, la vie des coloniaux et de la population indigène ainsi que leur évolution, leurs castes.

Malgré un passage rapide d'une femme à l'autre, les liens s'effectuent assez aisément. On y retrouve les mêmes problèmes liés à la vie de femme, de mère aussi bien en 1930 qu'en 2012.

J'ai apprécié que l'auteure fasse revivre les éléments liés à Gandhi. D'autres éléments m'étaient inconnus comme l'importance du port de Pondichéry, l'industrie du coton...

Il m'a manqué un langage plus humain, moins journalistique mais c'est un avis tout à fait personnel de goût de lecture.

C'est vraiment une opinion personnelle.



Je remercie l'équipe Babelio et les éditions Buchet - Chastel pour m'avoir permis de découvrir Anne Vantal et son roman sur Pondichéry vu par trois femmes de 1930 à 2012.
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Pondichéry ou le rivage des ombres

Avec ses presque 600 pages, ce roman m'a offert une immersion passionnante en Inde et plus précisément à Pondichéry, en 1930, en 1950 et en 2012.

3 périodes et 3 femmes dans un pays qui n'est pas le leur et dont elles découvrent les us et coutumes, le climat, les clivages.

Alice, pianiste, débarque dans la colonie française pour rejoindre son mari médecin, en 1930. Oriane, quant à elle, y retourne en 1950. Elle ne garde que peu de souvenirs des premières années de sa vie là-bas. Céline a fui la France à la suite d'un drame familial et part un peu par hasard en Inde, en mission en tant que sage-femme. Elle va y trouver bien plus qu'elle ne l'imagine...

Anne Vantal a richement documenté en faits historiques ce roman tout en y apportant une touche de "légèreté" avec ces 3 femmes dont on ne connaîtra que vers la fin les liens qui les unissent.

Ni trop ni trop peu d'histoire, je trouve que l'équilibre est bien trouvé et m'a permis de me rafraîchir la mémoire sur la colonisation de l'Inde en parallèle avec les heures sombres de l'histoire mondiale. Je me suis attachée aux personnages féminins principaux, j'ai partagé avec elles leurs joies et leurs peines, dans ce pays tantôt écrasé de chaleur tantôt sous la mousson et aux traditions bien ancrées.
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Pondichéry ou le rivage des ombres

J’ai le chic pour recevoir des pavés dans le cadre des opérations « Masse critique » de chez Babélio. Je n’ai rien contre, j’aime les pavés, mais il faut courir un peu pour tenir les délais. J’ai donc essayé d’être prudente avec celui-ci et l’ai commencé peu de temps après réception. Ce roman est en effet une longue immersion de près de 600 pages dans l’Inde du XXème siècle… En début de récit, le lecteur rencontre trois personnages, toutes les trois nouvelles à Pondichéry à des époques différentes, trois femmes donc, Alice la pianiste en 1930, qui vient retrouver son jeune mari médecin en charge d’une léproserie, Oriane en 1950, qui tente de mettre au clair les souvenirs de sa petite enfance, Céline en 2012, une sage-femme touchée par un deuil indicible. En toile de fond, l’histoire malmène le pays et ses habitants. L’Inde cherche l’indépendance. Le système des castes est très présent. Mais les trois femmes dont le lecteur fait la connaissance, chacune à son tour, résident dans le quartier français et sont privilégiées. Pondichéry fut la capitale de l’Inde française. La ville apparaît, fin XIXème, comme une enclave française dans un pays désormais presque entièrement dominé par les Britanniques. Le destin d’Alice, d’Oriane et de Céline sera très lié à ce comptoir français et à son évolution autant économique que politique… Ce roman est une belle plongée dans l’atmosphère particulière et très dépaysante de Pondichéry. J’ai cependant trouvé qu’il ne se passait pas grand chose dans ses nombreuses pages. Les rebondissements narratifs sont denrée rare. Sans doute la moiteur du climat. De plus, les liens entre les trois personnages mettent beaucoup de temps à s’éclaircir. J’ai cependant apprécié que l’autrice nous entraîne parfois sur de fausses pistes et j’ai beaucoup aimé au final les portraits qu’elle nous propose. Alice, Oriane et Céline, ainsi que leurs amis et familles deviennent rapidement très attachants. C’est un premier roman ambitieux, qui remplit au moins parfaitement ses promesses de voyage, et c’est déjà beaucoup !
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Pondichéry ou le rivage des ombres

Performance littéraire de haut vol, Pondichéry ou le rivage des ombres est pourtant le premier roman signé Anne Vantal. Il faut tout de même préciser que celle-ci a déjà fait ses preuves dans la littérature jeunesse et dans de nombreux autres domaines de la culture.

Dès que je lis Pondichéry dans le titre de ce pavé de près de six cents pages, je ne peux m'empêcher de penser à la chanson délicieuse et coquine de Guy Béart : « Chandernagor ». Malicieusement, il cite ces fameux Comptoirs français de l'Inde résultats d'une colonisation amorcée au XVIIe siècle. Karikal, Yanaon, Mahé, Chandernagor et, bien sûr, Pondichéry sont un peu oubliés parce que ces Comptoirs ont été transférés à l'Inde dès 1954 pour une fusion définitive en 1963.

Revenons donc à ce « Pondichéry facile » et ce « Pondichéry accueillant » grâce à Anne Vantal qui rafraîchit judicieusement nos mémoires ou, tout simplement nous apprend une Histoire délaissée au travers de trois destins de femmes, à trois époques différentes.

Je trouve vite la lecture de Pondichéry ou le rivage des ombres très agréable grâce à l'écriture fluide d'Anne Vantal et aux détails savoureux dont elle émaille son récit, un récit vivant et rythmé par le passage du début des années 1930 au début des années 1950 et enfin à 2012.

C'est d'abord Alice qui capte mon attention. Cette talentueuse pianiste vogue vers l'Inde où elle doit rejoindre Jules de Rouvray, son mari, un médecin, qui l'attend à Bombay, avant de rejoindre son poste, à Pondichéry.

Oriane, le 19 janvier 1950, retrouve Pondichéry, sa ville natale. Son parcours est un peu en retrait pour l'instant. Il va se révéler décisif par la suite.

Quant à Céline, troisième personnage principal de l'histoire, elle est sage-femme dans une maternité de Pondichéry et elle nous permet d'aborder notre époque, en 2012.

Les passages de Céline à Oriane ou Alice sont parfaitement datés avec jour, mois, année, ce qui facilité la lecture. Je me doute bien que les liens existent entre ces trois femmes mais Anne Vantal est très forte, ménageant le suspense jusqu'au bout, lâchant au compte-gouttes les révélations.

Au travers du parcours des trois héroïnes, l'autrice permet d'appréhender tous les problèmes de ce pays immense où l'on parle différentes langues – le tamoul à Pondichéry - et surtout où la population est soigneusement divisée en castes.

Anne Vantal excelle pour décrire la nature exubérante de ce pays qui subit régulièrement les ravages de la mousson. Elle décrit aussi les habitations, les jardins, de manière si vivante que ce n'est jamais ennuyeux. Je peux même qualifier son écriture de visuelle et ses portraits si réussis, que je m'attache à chaque personnage, les lâchant avec regret pour changer d'époque et en retrouver d'autres.

Si je suis étonné de découvrir l'indigoterie, l'usine textile de Charles Gréault où l'on teinte les tissus de cette fameuse couleur bleue, voilà que le Mahatma Gandhi fait parler de lui en 1930. Il pousse le peuple à se révolter pacifiquement contre l'occupant anglais en refusant de payer la taxe sur le sel.

Habilement, Anne Vantal insère dans sa fiction des personnages historiques essentiels pour l'avenir de l'Inde. Elle réussit aussi à faire comprendre la religiosité du peuple pour ses dieux et pour ceux qui attisent cela dans l'ashram de Pondichéry, par exemple.

Drames familiaux, relations Pondichéry – France par lettre ou par courriel, extraits de presse, tout cela pousse la lecture au plus profond de la psychologie d'Alice, d'Oriane et de Céline tout en éclairant la mentalité de ces Français déchirés entre leur attachement au Comptoir de Pondichéry et leur désir de rentrer en France.

Au cours de ma lecture, j'ai beaucoup apprécié cette histoire en marche sans négliger les parcours familiaux parfois compliqués. J'ai aussi pensé souvent à l'essai que j'avais lu il y a peu : Dans la tête de Narendra Modi, de Sophie Landrin et Guillaume Delacroix.

Enfin, je reste vraiment admiratif pour ce roman d'Anne Vantal et le travail que cela a dû représenter pour notre plus grand plaisir. Cette lecture m'a régalé et j'en remercie d'autant plus Babelio et les éditions Buchet/Chastel qui m'ont permis ce captivant voyage.


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Pondichéry ou le rivage des ombres

Un coup de cœur !

J'avoue avoir été littéralement dépaysée avec ces histoires entremêlées qui nous embarquent de Marseille à Pondichéry. Ce sont trois époques différentes au cours desquelles nous suivons trois femmes, Alice, Oriane et Céline. Trois femmes de vie bien différente avec un lien : l'Inde. C'est certain. Mais se pourrait-il qu'elles soient liées par une autre lien ?

Je ne dévoile rien, car se livre se découvre au fil des pages, il se savoure, se délecte.... j'ai adoré !

Merci Anne Vantal, pour un premier roman (adulte) c'est une très belle réussite !

#Pondichéryoulerivagedesombres #NetGalleyFrance


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Pondichéry ou le rivage des ombres

Pondichery comme Chandernagor sont des mots qui me font rêver de séjours exotiques d'un autre siècle dans des villas luxueuses entourées de jardins exubérants , réservés, il faut bien le dire à un cercle restreint de nantis ...



Anne Vantal nous entraine dans cet ancien comptoir français des Indes à travers la vision de trois femmes , chacune à une époque différente.



1930, Alice débarque en Inde pour rejoindre à Pondichery, son mari, Jules de Rouvray un médecin qui a décidé de travailler dans une léproserie .

Ils viennent de se marier et Alice , pianiste , espère pouvoir continuer à donner quelques concerts.



1950 , Oriane revient sur les traces de son enfance .

Elle est née ici et a quitté l'Inde lorsque sa mère Marguerite a perdu la vie .

Elle désire connaitre un peu mieux les lieux qu'a fréquenté sa mère et peut-être les personnes qui l'ont connue.



2012, Cécile , après le décès de son frère , a accepté un contrat de sage-femme à la maternité de Pondichery .



Les histoires se succèdent, s'entrelacent pour se rejoindre à la toute fin du roman comme on peut s'en douter.



Les événements politiques avec le mouvement pour l'indépendance mené par Gandhi au début des années 1920 puis la marche du sel en 1930 au moment où débute ce roman sont commentés dans les milieux anglais et français que fréquentent les De Rouvray .



En 1950, l'indépendance de l'Inde a été proclamée mais restent encore quelques comptoirs français dont les jours sont comptés bien que certains européens installés depuis longtemps se bercent encore d'illusions, la guerre d'Indochine est d'ailleurs bien voisine ...



Pas de violence dans ce récit, l’extrême misère, les épidémies, le système des castes sont évoqués mais cela n'est qu'ébauché sans s'appesantir.



Ce livre est une lecture plaisante n'ayant pas déclenché pour moi un véritable engouement .

Je l'ai trouvé un peu long, l'alternance entre les périodes souvent beaucoup trop rapide ce qui m'a occasionné parfois un mélange entre les histoires des jeunes femmes .

La plongée dans l'Inde véritable n'est, comme je l'ai déjà dit , qu'ébauchée .



Pour moi, c'est une lecture d'été, sans prise de tête et c'est déjà très bien .



Je remercie Masse crique privilégiée et les Éditions Buchet-Chastel
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Pondichéry ou le rivage des ombres

Alice en 1930,

Oriane en 1950,

Céline en 2012…

Trois femmes, trois périodes, trois destins dans le contexte social et politique du sous-continent indien sur une centaine d'années, et en particulier de Pondichéry, comptoir commercial français rétrocédé à l'Inde en 1962.



Ce gros roman joue sans complexe la carte du romanesque policé, avec une écriture généreuse, dense de détails du quotidien, de mentalités associées à chaque époque et chaque population. Dans cette fiction sur fond historique, l'auteur ne peut échapper à une certaine forme didactique, mais toujours avec aisance, évoquant le contexte géopolitique de l'Inde et le parcours de cette colonie au travers de ses habitants, fonctionnaires, coloniaux et indigènes mêlés.



Sans surprise, la narration en chapitres courts et dynamiques alterne le devenir de chaque héroïne, une façon de mettre en perspective un statut féminin différent dans leur histoire individuelle. Par-delà les décennies, un fil commun se tisse peu à peu, sorte d'enquête familiale en généalogie.

Se photographient en décor exotique des images sépia de ce petit bout de France, enclave coloniale à la fin programmée, où nos concitoyens ont eu plaisir à vivre, à prospérer, à cultiver un esprit d'opportunité, d'entreprise et d'assistance.



Très jolie lecture. Je me suis régalée !

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Pondichéry ou le rivage des ombres

1930, tandis qu'Alice va rejoindre Jules son mari, médecin dans une léproserie à Pondichéry, Gandhi entame sa longue marche non violente contre l'occupation anglaise. Les conséquences de la crise américaine de 1929 commencent à se faire ressentir en Europe.

1950, Oriane revient dans le pays qui l'a vue naître pour retrouver ses racines, L'inde a accédé à l'indépendance depuis 3 ans, Gandhi a été assassiné il y a deux ans. La France va perdre ses derniers comptoirs en Inde, elle va aussi perdre l'Indochine.

2012 Céline est sage-femme dans un hôpital, en ce début du XXIe siècle en Inde, la naissance d'une fille fait toujours figure de malheur, deux millions de fillettes âgées de dix ou 11 ans sont vendues à des mères maquerelles.



Trois époques, trois femmes, dans ce roman Anne Vantal nous entraîne à Pondichéry, elle nous raconte l'histoire de ce comptoir français qui se mélange à l'Histoire du monde.

À travers ces trois destinées, l'auteure nous décrit la pauvreté, la saleté, les castes dont celle des intouchables, considérées comme des sous-hommes, la chaleur moite, les odeurs, la force destructrice des cyclones. L'inde avec sa foi, ses fièvres, son dénuement et sa cohorte de laissés-pour-compte, les traditions y sont solides et l'étranger y est souvent méprisé.

C'est à un voyage agréable auquel nous convie l'auteure, un roman très bien écrit, un dépaysement total.

Je remercie Babelio et les éditions Buchet Chastel de leur confiance.

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Pondichéry ou le rivage des ombres

Merci à Babélio et à l'éditeur Buchet Chastel pour ce beau voyage aux Indes.



Histoire et Géographie : trois destins se mêlent, à trois époques différentes :



1930 Alice rejoint son mari Jules qui dirige une léproserie. Jeune mariée, pianiste, après une longue traversée au cours de laquelle elle fait connaissance avec une riche anglaise, elle  s'installe à Pondichéry. Gandhi mène sa marche du sel dans les Indes britanniques. La Crise ravage les Etats Unis et l'Europe ses effets arrivent amortis sur la Côte de Coromandel. 



1950, Oriane, vient retrouver ses racines. Elle est née à Pondichéry  quitté à 6 ans. Bénévole dans une institution humanitaire, elle  retrouve ensuite des amis de ses parents et travaille dans une indigoterie. C'est la fin de la présence française en Inde, et Bien Dien Phu en Indochine.



2012, Céline sage-femme,  après un évènement tragique, qu'elle tâche d'oublier, fait un stage dans une maternité. Avec son amoureux, Anton, elle fait un peu de tourisme. Intriguée par des photos anciennes, ses recherches  la conduiront dans les années 30.



Trois femmes sympathiques, trois destins tragiques, beaucoup de beaux sentiments, un peu trop peut-être...



J'ai été intéressée par le contexte historique. Je ne savais pas que  Pondichéry était restée française jusqu'en 1963,  bien après l'indépendance de l'Inde. le rattachement à l'Inde  n'est que rapidement abordé. A Pondichéry se trouve aussi Auroville et l'Ashram de Sri Aurobindo. J'aurais aimé en apprendre plus là-dessus. 



Les trois histoires alternent, en chapitres courts qui donnent un rythme rapide à l'action. Les pages se tournent seules. 592 pages, presque le pavé de l'été.
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