Annick Le Floc`hmoan

« Ma femme est normale, je suis normal et nos filles sont toutes plus folles les unes que les autres ! » s’écrie Lord Rodesdale, le père des sœurs Mitford au cours des années 30. Les sœurs Mitford pourraient parfaitement illustrer des travaux universitaires sur ce qui relève, chez un individu, de l’inné et de l’acquis. [...]
Lien : http://www.lirezvous.com/ann..

Nancy naît au milieu de plein de soeurs, dans l'aristocratie anglaise d'une autre époque. Elle ne se sent pas aimée par sa mère et en souffrira toute sa vie. Des soeurs Mitford, soeurs extravagantes et élégantes, c'est elle qui choisira la meilleure voie. Meilleure dans le sens politique. Car deux des soeurs Mitford sont fascistes, l'une est carrément amoureuse d'Hitler, et elles ne regretteront jamais leurs choix extrémistes. Nancy aime Paris, s'y installe, y écrit des livres (historiques, et aussi des romans fort autobiographiques) et est amoureuse d'un très proche de De Gaulle. Evocation d'un monde disparu, ce livre est attrayant et nous fait découvrir une époque où, quand même, les femmes avaient des opinions et des amours.

Ce livre est réellement une découverte, celle du destin incroyable d'une fratrie issue de la noblesse anglaise. Chacune des soeurs se retrouve, malgré elle, lié aux grands tourments du XXe siècle. Une histoire vraie qui à elle seule, nous guide dans une saga romanesque palpitante.

Nancy veut son indépendance et part de la maison familiale pour y retourner illico sa valise sous le bras

"ce n'était plus possible, annonce t-elle à ses sœurs. Mes petites culottes et mes vêtements jonchaient le sol : il n'y avait personne pour les ramasser et les envoyer à la blanchisserie".

Un résumé qui illustre les têtes à claques que sont les sœurs Mitford ( sauf Jessica)

Une réalité qui dépasse de cent coudées la fiction.

C'est tout un monde inconnu que la vie chez ces aristocrates, cette famille de six filles et un garçon qu'on suit depuis leur enfance. Ces sœurs sont tout à la fois un peu frivoles, extravagantes, audacieuses, pleines de paradoxes. Certains détails de leur vie domestique sont amusants, forcément étonnants pour nous. On les suit dans leurs fréquentations amicales et amoureuses, c'est très vivant. On traverse aussi avec cette famille les événements du 20ème siècle, j'ai appris que la compromission de l'aristocratie avec le nazisme n'était pas rare, c'est le cas de cette famille dont presque tous les membres ont eu des sympathies pour Hitler et deux d'entre eux, Unity et Diana, ont été des nazies pures et dures. Jessica, elle, (dont la sœur préférée était Unity !) a fait le choix du communisme, elle a émigré aux Etats-Unis, s'est battue activement, elle avait des préoccupations bien loin de son milieu. Par romantisme, goût de l'aventure, conviction profonde ou une combinaison des trois, ces soeurs ont fait des choix déterminants, toute cette agitation dans leurs vies m'a bien plu.



PS :

Dans l'édition Fayard, figurent de nombreuses photos des membres de cette famille, je ne pouvais pas m'empêcher de les contempler en pensant à ce que je savais d'elles.

Ce livre d’Annick Le Floc’hmoan est parfaitement documenté, bien écrit, rapide, passionnant.

Il nous raconte la vie des 6 sœurs Mitford, issues d’une famille résolument victorienne de l’aristocratie anglaise, nées entre 1904 et 1920, jusqu’à leurs fins entre 1973 et 2004.

L’aînée, Nancy, auteure reconnue à la plume ironique et parfois cruelle. Amoureuse de la France et de Gaston Palewski, gaulliste historique et grand séducteur, elle quitte son pays pour le suivre à Paris.

Unity, fascinée par l’Allemagne nazie, devient une proche amie de Hitler. À la déclaration de la guerre, elle se tire une balle dans la tête.

Diana épouse le chef des fascistes anglais, sir Oswald Mosley, et passe trois années en prison. Jessica s’enthousiasme pour la république espagnole contre le fascisme de Franco, émigre aux États-Unis, adhère au parti communiste américain, soutient la cause des Noirs, devient, à 40 ans, une journaliste réputée.

Pamela et Deborah suivront la voie souhaitée par leurs parents : beaux mariages dans l’aristocratie.



Au travers des vies des différentes sœurs, on vit l’histoire de l’Angleterre, de l’Allemagne, de la France et des États-Unis du début du 20ème siècle jusque dans les années 1970. Mais ce n’est pas l’Histoire des manuels scolaires, c’est l’Histoire vue et vécue par les sœurs, qui vivent à elles 6 tous les grands évènements de cette période extrêmement bouleversée et bouleversant : le communisme, la fin de la grande aristocratie anglaise, le fascisme, les guerres, le racisme contre les Noirs aux USA, la lutte contre Franco en Espagne… Elles côtoie et son amies aussi avec nombre de personnages importants : de Gaulle, Churchill, Hitler, Evelyn Waugh, Maya Angelou et j’en passe, chacune selon ses penchants.

Ce qui est intéressant, de connaître l’Histoire au travers de ces femmes, c’est qu’on comprend certains mécanismes, pourquoi ils se sont mis en place : derrière les faits, bons ou atroce, il y a des êtres humains qui ont fait des choix, qui ont un vécu, des aspirations, horribles ou généreuses.



La réflexion qui m’est venue après avoir refermé le livre est :

Ces sœurs n’ont pas eu droit, comme leur unique frère, d’aller à l’école et encore moins à l’université. Elles ont été élevées à la maison, par des nurses et ont appris à lire, c’est tout. Comme cela se faisait dans leur milieu, en leur temps.

Le frère est devenu avocat, parcours classique après ses études.

Les sœurs, elles, n’avaient pas le choix : mariage dans leur milieu, bonnes épouses, bonnes mères, c’est ce qu’on attendait d’elles.

Mais du fait qu’elles avaient hérité d’un fort caractère, du fait aussi, certainement, qu’elles n’avaient pas eu à suivre un parcours scolaire et universitaire qui vous trace une voie, qui vous formate, elles avaient la liberté de choisir leur propre voie et c’est ce que la plupart d’entre elles ont fait, que leurs choix soient horribles ou bons, qu’elles ne soient elles-mêmes ni totalement des anges ni totalement des démons. Évidemment, quand on ne sait absolument pas s’occuper de soi, faire cuire un œuf, laver ses culottes, le choix de quitter son milieu privilégié nécessite une grande force.

Quoi qu’ils en soit, la seule chose qu’on ne peut pas leur reprocher est de ne pas avoir vécu leurs vies à fond.



Après deux ans d’enquête et de découvertes surprenantes, l’auteur nous propose une biographie richement documentée. Conservatisme, opposition à l’ordre établi, flirt avec les extrêmes, amours contrariées et tragédies scandent l’incroyable destin de Ces extravagantes sœurs Mitford, emblèmes d’un XXe siècle tourmenté.
Lien : https://www.amazon.fr/Violet..

Et si, en fait « Les extraordinaires sœurs Mitford » était une saga ParisMatch sur une grande famille du star-système de l’époque. Leurs vies hors normes, exposés aux yeux des badauds tout comme l’est la famille Kardashian de nos jours ?

Bonjour les lecteurs ....



Cette biographie de la famille Mitford retrace les grandeurs et décadence de l'aristocratie britannique au cours du siècle passé.

De ces 6 filles extravagantes issues d'une grande famille victorienne, 4 auront un destin hors du commun.

Une sera une écrivain reconnue mais à la vie amoureuse compliquée.

Deux autres seront fanatisées par le fascisme et seront proche d'Hitler.

Une va s'engager auprès des républicains espagnols et puis adhèrera , aux Etats-Unis , au parti communiste et sera une militante active.

Seules deux filles suivent la voie " classique " souhaitée par leurs parents.



Un récit " so british".



Annick Le Floc'hmoan a accompli un excellent travail de recherche pour écrire cette biographie.

L'histoire familiale est liée aux grands faits historiques du XX° siècle .



Une lecture intéressante même si j'ai mis un temps fou pour parvenir au bout de ce livre



NB... lu en format de poche qui présente une édition illustrée



Citation du père de cette tribu : " Ma femme est normale, je suis normal et nos filles sont toutes plus folles les unes que les autres "

Étonnante histoire et volet relativement inedit de la vies de l'époque

Le seul intérêt est le côté historique : une famille aristocratique anglaise dans la première moitié du XIXe siècle, les parcours si différents de 6 sœurs, leurs amours, leurs fréquentations.

Malheureusement, l'auteur insiste surtout sur l'aînée, Nancy, écrivain, sur Diana et Unity et leurs liens avec le nazisme.

J'avoue que les histoires d'amour malheureuses de Nancy m'ont fait pensé à Voici, le magazine people ...

1086

J’ai découvert une passionnante biographie de la famille Mitford, écrite par Annick Le Floc’hmoan. L’auteure nous raconte une fascinante histoire vraie, qui se déroula en Europe au XXème siècle, à travers le destin des filles de cette famille, issue de la noblesse britannique. Certains connaissent peut-être l’auteure Nancy Mitford, elle fut l’aînée d’une fratrie de six filles et un garçon, dont tous eurent un destin pour le moins étonnant. Annick Le Floc’hmoan nous dépeint une société britannique en pleine mutation, percutée par les idéologies communiste et nazie que certaines sœurs Mitford épousèrent sans complexe. Comment expliquer que six femmes, sœurs de surcroît, issues de la haute société, aient pu avoir des destins aussi riches et différents ? Nancy deviendra une romancière connue et snobissime, deux de ses sœurs ainsi que son frère soutiendront activement l’idéologie nazie tandis qu’une autre sœur Mitford s’engagera aux côtés des communistes pour combattre Franco avant de s’exiler aux Etats-Unis soutenir la cause des noirs américains. Ces destins reflètent parfaitement la grandeur et la décadence de la noblesse anglaise à partir du XXème siècle. J’ai adoré cette biographie qui se lit comme un roman. Si vous aimez les grandes sagas familiales, dans le genre de Downton Abbey, vous aimerez sûrement cette biographie !

La biographie des soeurs mitford, qui ont toutes joué un rôle crucial dans l'histoire du milieu du 20ème siècle. Une biographie quelquefois un peu aride, mais passionnnante

Extravagantes est le mot qui convient parfaitement à cette improbable progéniture.

Elles sont six filles, issues des mêmes parents mais avec des caractères aussi opposés, fantasques, imprévisibles que leurs destins respectifs .

Dans cette authentique histoire de famille, on peut dire que la réalité dépasse largement la fiction qu'un romancier inspiré aurait pu imaginer.

Un excellent et inoubliable souvenir de lecture.

Aristocrates et excentriques comme seules les anglaises savent l’être…, les six sœurs Mitford, purs produits de l’aristocratie victorienne, connurent une destinée hors du commun et défrayèrent la chronique politique et mondaine du 20e sicèle. A elles six, elles ont réussi à faire coexister dans la même famille des engagements forts, voire extrémistes, et totalement opposées : le nazisme, la République Espagnole, la défense des Noirs, le communisme, la protection des animaux …

Si l’une d’elles (Nancy) s’est fait connaître comme écrivain, deux ou trois de ses sœurs traînèrent une réputation extrêmement sulfureuse, et toutes furent connues de l’intelligentsia britannique pour leur extravagance : un récit biographique qui s’appuie sur une enquête de deux ans doublé d'une étude sociologique très documentée et saisissante sur l'apogée et le déclin de l'aristocratie britannique. Passionnant et tellement british !

J'ajouterai que j'ai trouvé l'histoire des soeurs Mitford infiniment plus intéressante que les romans de Nancy Mitford...

Excellente biographie de sœurs aux destins extraordinaires (le meilleur comme le pire) qui se lit très facilement et avec beaucoup de plaisir.

Un récit biographique assez troublant sur la vie de six sœurs dont les destinées diffèrent de façon presque caricaturale ... l'attrait pour l'Allemagne nazie ou l'adhésion au parti communiste américain, pour ne citer que deux exemples, font partie des chemins suivis par deux d'entre elles. Ce livre nous apporte un éclairage intéressant sur une période de notre Histoire en nous entraînant dans cette chronique familiale. A la fin, une question demeure sans réponse: quel rôle joue l'éducation sur le devenir d'un enfant?

A lire pour s'informer. L'auteur dépend pour une (trop) grande part des autobiographies écrites par les soeurs elles-mêmes. Comme disait Marx "on ne juge pas un individu par l'idée qu'il se fait de lui-même". L'ouvrage est plaisant mais comporte des jugements étranges (notamment en matière de politique) et rétrospectifs (comme si les erreurs des soeurs Mitford pro-nazies, Unity et Diana, ne se justifiaient qu'après-coup). Et quelques erreurs : en 1933, les opposants au régime nazi ne sont pas envoyés à Auschwitz (qui est en Pologne) et le lac de Wannsee (celui de la conférence sur la "solution Finalle) n'est pas le "Lac Swannsee" (sic). Il est dommage que l'auteur n'ait pas pris un peu plus de recul critique non sur son objet (cette famille excentrique, aristocratique et finalement très malheureuse) mais vis-à-vis d'elle-même. L'idée que le destin de la famille Mitford était lié à la perte d'un monde est intéressante mais peu développée.

Il reste qu'on passe un bon moment à lire l'histoire de cette famille hors du commun dont le personnage le plus intéressant est sans conteste Jessica. Celle qui est parvenue à s'arracher à l'emprise de sa famille et en se mettant à bonne distance géographique et idéologique.

Les Mitford sont une famille de la noblesse britannique, le père siégeait à la chambre des lords. La fratrie Mitford comptait sept enfants dont six filles.



Nancy (1904-1973) fréquente de riches mondains dont elle se fait la chroniqueuse dans ses romans. Elle est une écrivaine à succès de son époque, je me demande si elle est encore lisible aujourd'hui. Elle aime les potins. Avec l'âge son ton caustique tourne à la méchanceté et elle devient franchement réactionnaire.



Diana (1910-2003) a épousé Oswald Mosley, fondateur du parti fasciste britannique, interdit en 1940. Diana est une admiratrice d'Hitler, admiration qu'elle n'a jamais reniée.

Unity (1914-1948), quant à elle, est plus qu'une admiratrice: une groopie inconditionnelle d'Hitler. A partir de 1933 elle fait des séjours réguliers en Allemagne où elle devient une proche d'Hitler qu'elle fréquente assidument au point que certains ont pensé qu'elle était sa maîtresse -il semble que non.



Diana et Unity sont toutes deux des antisémites virulentes. Elles ont de qui tenir, leurs parents et leur frère Tom étaient aussi des sympathisants nazis. Sur la tombe de Unity sa mère a fait inscrire: "Ne dites pas que la lutte n'a servi à rien".



C'est peu de dire que ces gens ne me sont pas sympathiques. Ils sont cependant intéressants car représentatifs d'une classe sociale qui a commencé à perdre ses privilèges après la première guerre mondiale, qui se sent menacée et qui espère qu'un régime autoritaire pourrait lui rendre sa position. Je n'ai aucune compassion pour leurs problèmes de pauvres riches toujours à court d'argent: "Le manoir, avec ses larges baies vitrées et son parc immense, coûte si cher à entretenir qu'elle [Diana] doit donner son congé à sa femme de chambre pour pouvoir garder plusieurs jardiniers".



Pamela (1907-1994) et Deborah (1920-2014) sont les deux soeurs qui font le moins parler d'elles. Elles ont fait de riches mariages.



Jessica (1917-1996) est la seule qui m'est sympathique. Elle a émigré aux Etats-Unis, épousé un Américain (juif !), pris la nationalité américaine et adhéré au parti communiste -qu'elle quitte en 1957. Elle lutte pour les droits des Noirs puis contre la guerre du Vietnam. Elle devient journaliste d'investigation et dénonce dans ses livres les profits exorbitants des entreprises funéraires ou des cliniques d'esthétique, le système carcéral américain, la médicalisation des accouchements.



Si je trouve qu'Annick le Floc'hmoan est parfois un peu indulgente avec ses personnages, il me semble cependant qu'elle en a bien compris les motivations et les contradictions. Je ne dirais pas néanmoins que les soeurs Mitford étaient extravagantes. D'abord je ne crois pas qu'être une nazie ce soit de l'extravagance, surtout quand on accepte, en connaissance de cause, d'être logée dans un appartement spolié à des Juifs. Il y a enfin chez certains des membres de cette famille un sentiment de leur supériorité qui les incite à des comportements provoquant. Ca marche sur moi. Je suis régulièrement choquée par des attitudes qui me pousseraient plutôt à les qualifier de parasites. L'intérêt majeur de cet ouvrage réside pour moi dans la description d'une période où l'aristocratie britannique a petit à petit perdu ses privilèges liés à la naissance. L'exemple de la famille Mitford montre que ce n'est pas la fin de tout. Il reste les privilèges des relations et de l'argent qui permettent de surmonter beaucoup de choses.



De façon plus ponctuelle j'ai apprécié aussi ce que j'ai lu sur l'entourage d'Hitler ou sur le combat pour les droits des Noirs aux Etats-Unis. Si c'est un ouvrage dont la lecture m'a un peu agacée au début j'ai été de plus en plus accrochée à mesure que j'avançais.
Lien : http://monbiblioblog.revolub..