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Critiques de Ante Tomic (117)
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Qu'est-ce qu'un homme sans moustache ?

Au travers de la petite bourgade de Smiljevo, c'est une image de la société croate que croque Ante Tomic, et qu'est-ce qu'il le fait bien!



Il y a les parties de cartes au cabaret et le comptoir où s'incruste l'imbuvable unijambiste Ivić, le curé harcelé par la riche jeune veuve Tatjana, l'immigré de retour d'Allemagne avec sa Mercédès et une fille prude et attardée, un poéte en haïku (trop marrant ses haïku!), et bien sur un ministre, un général, un lieutenant, et la troupe chantant de tout son coeur 'Ne pleure pas maman chérie, t'as fait naître un abruti!'



Je me réjouis de lire 'Miracle à la combe aux Aspics'.

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Miracle à la combe aux Aspics

Quelle réjouissante découverte que ce petit roman du jeune auteur croate Ante Tomic.



Tout commence avec une mort : celle de la mère de famille dont les derniers mots à l’adresse de son époux sont : « tu es une merde ». Zora quitte ainsi le monde et cette combe de montagnes dalmates en laissant Jozo, son macho de mari, se débrouiller avec leurs 4 grands fils. Mais quand, au bout d’un an, les cinq hommes, qui se targuent de rejeter la société et ses règles, réalisent que finalement une femme ce n’est pas si inutile dans une maison, l’ainé, Kresimir (prononcer Kréchimir), part pour Split afin d’y trouver une épouse. Nous voilà lancés dans une aventure rocambolesque où chaque chapitre révèle son lot de surprise.



J’ai ri, mais ri ! Voilà un humour décalé comme je les aime. C’est drôle de bout en bout : les caractères, les situations, les dialogues. L’auteur nous surprend constamment : les 5 mâles anarchistes ne sont peut-être pas si méchants et les belles jeunes femmes ne sont pas des oies blanches.

Tout en utilisant l’arme de l’humour et de la dérision, Ante Tomic nous parle de son pays, des séquelles de la Yougoslavie de Tito, des traces laissées par la guerre serbo-croate, et présente une critique assez acerbe de la société.



Les en-têtes de chapitres sont un régal d’humour décalé. Le livre fourmille de situations burlesques, de rebondissements surprenants. De l’art de cuisiner la polenta au pouvoir érotique d’une kalachnikov, de la séquestration des employés de l’électricité à l’acharnement d’un chef de la police, le rythme est effréné. La photo de couverture elle-même est une illustration du ton décalé utilisé par l'auteur.



Le roman se dévore en un rien de temps, mais on n’a pas envie de quitter cette bande de doux dingues réfractaires.



Bref, un petit bijou d’humour que je vais chaudement recommander autour de moi.

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Miracle à la combe aux Aspics

Les Balkany : très peu pour vous, mais les Balkans : pourquoi pas ?



Vous pensez comme moi que l’autarcie est un animal marin qui n’a rien à foutre dans parc aquatique ?



Vous rêvez de la Croatie mais votre paie minable ne vous permet pas de vous offrir un aller-retour ne serait-ce que chez l’agent de voyage du bas de la rue ?



Vous ne souhaitez plus payer l’électricité, mais n’avez pas le talent de McGyver pour traficoter votre compteur ?



Vous avez toujours voulu savoir ce qu’est le Trisulfate de magnésium tetrahydribinitrochloryde mais n’osez pas vous salir l’historique de navigation ?



L’arrière-pays vous fait de l’œil mais votre bicyclette est en panne d’essence ?



Vous visez la ceinture noire de cuisine pour ce plat infâme qu’est la Polenta ?



Ou alors vous avez besoin de vous dérider pendant cette fin d’été qui n’en a que le nom ?





LISEZ MIRACLE A L A COMBE AUX ASPICS.



Ce Vaudeville déjanté à la sauce western sera vous surprendre grâce ses rebondissements, ses héros crasseux mais jojo, sa ribambelle de personnages originaux.



Ca sent la chambre d’ado, , la poudre d’escampette et celle à canon, la candeur, la polenta, la fleur sauvage, le terroir, l’aigreur et l’humour à plein nez.





Foncez et insultez-moi si vous le regrettez.



Tout est dit.

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Miracle à la combe aux Aspics

L’auteur est avant tout journaliste, mais il a écrit aussi quelques romans, et compte tenu de leur succès, en a tiré des scénarii de films. Miracle à la Combe aux Aspics est pour l’instant son seul livre traduit en français, mais la parution de Qu’est-ce qu’un homme sans moustaches ?, le premier succès de Tomić, est annoncée pour le mois de mars 2023 chez Noir sur Blanc.



Nous sommes en Croatie, dans un petit village pas trop éloigné de Split. Le village est dépeuplé, mais les Aspic s’accrochent à leur maison. Il s’agit d’un père, veuf récent, et de ses quatre fils. Mal dégrossis, violents, peu soigneux, ils se laissent encore plus aller depuis la mort récente de la mère. Leur seul alimentation consiste en polenta, que le père aromatise des plus baroques façons. Le curé suggère que l’un des cinq hommes trouve une femme qui pourrait un peu adoucir leurs conditions de vie. Le fils aîné, Krešimir, semble se dévouer. En fait, il profite de la situation pour s’autoriser à tenter de retrouver une jeune femme avec qui il y eut une brève histoire il y a une quinzaine d’années, et qu’il n’a jamais oublié. Son voyage à Split à la recherche de Lovorka va vite tourner en épopée comique et dérisoire, sans aucun temps mort. Le monde morne des Aspics explose, obligés de rentrer dans une forme de modernité, qu’ils fuyaient jusque là.



Cela fait longtemps qu’un livre ne m’avait pas fait rire autant, que ce roman, quelque part entre Emir Kusturica et Arto Paasilinna. Moins franchement déjanté que Kusturica, et moins foutraque que Paasilinna, Tomić est avant tout fabuleusement drôle, même si en arrière plan, il fait une satire, pas trop méchante, de la société dans laquelle il vit.



A conseiller à tous ceux qui veulent passer un excellent moment de lecture, sans trop d’arrières pensées.
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Qu'est-ce qu'un homme sans moustache ?

"Un homme sans moustache est un homme sans âme", écrivait Confucius. A Smiljevo, dans l'arrière-pays dalmate, les hommes portent tous la moustache, c'est inné, c'est culturel. Il va s'en dire que le petit village est donc rempli d'âmes et ce n'est pas Don Stipan, le curé de la paroisse qui va s'en plaindre. Quoique... Il aimerait rencontrer moins de velléité et de passion de certaines de ses ouailles... Mais en plus des moustaches, ce qui caractérise surtout ce village, ce sont ces gestes du quotidien, la bonne humeur qui s'écoule d'un repas dominical sur la terrasse ombragée de la place du village, ce sont ces jupes qu virevoltent autour d'une danse klezmer ou d'une brise orchestrée par le Divin. Et pas que, lorsque je me promène dans les rues chaudes et humides comme les cuisses de cette veuve encore jeune, j'y croise un ivrogne ou un alcoolique repenti - où est la différence -, un poète - incompris comme tous les poètes -, un ministre de la Défense ou un général de l'armée croate, bref que des personnages qui sonnent bon le soleil, la gouaille et l'amusement littéraire.



Et là, en plein milieu du roman, je me surprends à rêvasser de la Dalmatie, de ce bleu croate au bord de mer, de ces sourires sur les lèvres des belles croates. Je prends immédiatement un billet pour cette destination, une première littéraire de mon côté, mais une véritable envie de voyage à la découverte de ces paysages, de ces âmes qui m'ont arrachées quelques sourires devant leur ivrognerie ou leur verve délurée, à défaut d'aller boire un verre avec le Saint Pierre. Un homme sans moustache ne vient pas de Smiljevo, alors devrais-je me laisser pousser la moustache pour ressembler à ces âmes dalmates... Sainte Vierge Marie pleine de grâce, je m'y verrais à la terrasse un grand verre de bière pour étancher ma soif divine, des feuilletons mexicains en fond sonore, tout en me lissant la moustache le regard perdu sur les jambes des veuves excitées par le sucre d'orge du curé - j'aurais mieux fait de rentrer dans les Ordres -, la réflexion poussée sur la position officielle de l’Église concernant les nichons siliconés - tu es poussière et tu reviendras poussière, mais alors que deviennent ces seins, ô seigneur, polluant ton saint esprit.
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Qu'est-ce qu'un homme sans moustache ?

Le succès de « Miracle à la combe aux Aspic » a conduit à l’édition française du 1er roman d’Ante Tomic « Qu’est-ce qu’un homme sans moustache ? » et c’est tant mieux.

Ici donc, la chronique d’un charmant village de fainéants, ivrognes, commères : Smiljeco, à 7 kms de la désormais fameuse combe. Et si la famille Aspic est un brin (!!!!) déjantée, leurs voisins ne sont pas en reste.

Nous allons faire leur connaissance en suivant notamment les tribulations de deux amoureuses : Tatjana, veuve, riche d’une assurance-vie contractée par son défunt mari, en pince pour le jeune curé Stipan alors que celui-ci a déjà fort à faire dans la lutte qu’il mène contre sa tentation à l’ivrognerie ; Julija, « la Boche », est la fille d’un émigré plutôt caractériel de retour au pays après avoir fait fortune en Allemagne. Elle est tombée en amour du Glandu, faignasse notoire portée sur l’écriture poétique de haïkus.

Je n’y résiste pas :

« Le Glandu se concentra, le regard perdu dans le vague, puis ferma les yeux et déclama :

Dans notre fumoir

sèchent une paire de jambonneaux

et trois saucissons. »

La sociabilité du village s’exerce autour d’un (de) verre(s) à l’Auberge dont le patron, fan de faits divers fait la lecture à sa clientèle quand celle-ci ne se permet pas de le déranger.

Elle s’exerce aussi à l’Epicerie autour d’un(de) verre(s) dont le patron fan d’une série mexicaine veut qu’on l’appelle Miguel et répond à la clientèle en espagnol….

Là-dessus, des soldats encadrés par un jeune et beau général, accompagné du ministre de la Défense viennent pimenter la vie villageoise.

Ça boit beaucoup, ça se mêle de tout, ça crie beaucoup et c’est très drôle.

Si ce 1er roman met un certain temps à démarrer, il m’a valu, grâce à son écriture très visuelle, un fameux fou-rire. Ce n’est pas si fréquent et j’en remercie Ante Tomic.

Ah et les moustaches ? C'est peut-être bien l'attribut de la virilité exacerbée des hommes de ce coin de paradis...

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Miracle à la combe aux Aspics

Jozo Aspic habite avec ses quatre fils un village déserté par ses habitants . A la mort de sa femme qui s’était résignée à cette vie sauvage , l’absence d’une femme se fait cruellement sentir .

Les sous-vêtements de cette famille atypique sont roses car le plus jeune fils préposé à la lessive ne sait pas qu’on ne mélange pas les couleurs et les blancs .

La nourriture comme vous pouvez vous en douter n’est pas variée , c’est le moins qu’on puisse dire , le père cuisine de la polenta , de la polenta et encore de la polenta mais aromatisée chaque jour de façon différente et pas toujours de façon des plus appétissantes.

C’est dans ce contexte que l’aîné des Aspic part à la recherche d’une femme , une femme ? , mon dieu , est ce vraiment une bonne idée ???

J’ai vraiment passé un très bon moment de lecture , un très bon roman croate déjanté certes mais avec une très très belle écriture .

Une pépite qui remonte le moral , un coup de cœur pour moi et apparemment je ne suis pas la seule .

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Miracle à la combe aux Aspics

Miracle à la combe aux Aspics d' Ante Tomic est publié aux éditions Noir sur Blanc.

La combe aux Aspics désigne un hameau en abandon à 7 km de la ville la plus proche. Une famille y vit encore celle de Jozo et de ses 4 fils, une famille que le père veut garder à l'abri du monde et de ses influences néfastes. Son rêve vivre en autarcie, ne dépendre de personne et surtout que personne ne vienne mettre le nez dans ses affaires... L'ainé est un vétéran , il a vu du pays et supporte difficilement les diktats du père... Prendre une femme voilà ce qui serait bien... et la quête commence pour le plus grand plaisir du lecteur.

Un roman décalé, complètement déjanté où les courses poursuites, les rodéos urbains ou les prisonniers maison rythment les pages. de l'humour, du rire, des situations à l'emporte-pièce avec en arrière plan un pays et des croates meurtris par la guerre. Un roman que je vous recommande vivement avant d'aller découvrir le film qui doit en être tiré.

Merci aux éditions Noir sur Blanc via Netgalley pour ce partage

#MiracleàlaCombeauxAspics #NetGalleyFrance
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Miracle à la combe aux Aspics

Quand Kresimir, l'ainé des Aspic, décide de quitter la combe pour descendre en ville chercher une femme, il ignore que sa décision va être grave de conséquences. Conséquences pour lui évidemment, mais aussi pour ses trois frères et surtout pour Jozo, le père bourru voire bourrin.



C'est que depuis un an, depuis que Zora est morte dans les bras de son tendre époux, les Aspic se débrouillent comme ils peuvent des tâches habituellement dévolues aux femmes. Ainsi par exemple, la cuisine est assumée par Jozo qui mitonne des variations sur le thème de la polenta à chaque repas, polenta aux lardons, polenta à la moutarde, polenta aux cerises…

Il faut une femme à la combe.

Kresimir part donc à Split à la recherche d'une beauté rencontrée 15 ans plus tôt.

Avec l'aide d'oncle Ive et de tante Rosa, de ses amis anciens combattants il va écumer la ville pour retrouver et reconquérir Lovorka.

Entre séquestration, mitraillage, attentat terroriste, arrestation arbitraire, grand amour, évasion, , sorcellerie, bataille rangée contre des skinhead… séduction à la kalachnikov, Ante Tomic a concocté un récit explosif et drôle.

Un excellent moment de lecture !

Merci à @Zazaboum dont le billet m'a mis sur la piste de cette pépite.

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Miracle à la combe aux Aspics

Tiens, ça faisait bien longtemps que je n'avais pas autant ri en lisant un livre ! Et ce dernier nous vient directement de Croatie…

Dans la famille Aspic, ils sont cinq : le père Jozo Aspic (un vieux con brutal, bourru et borné) et ses quatre fils (qui finiront comme leur père s'ils ne se remuent pas un peu le derrière!).

Ils vivent comme des sauvages, planqués dans les collines de Dalmatie (vite Google Map...) à quelques kilomètres de Smiljevo (dis Siri, c'est où Smiljevo?) et ces bougres d'andouilles tirent comme des fous furieux sur tout ce qui bouge et s'approche un tantinet de leur territoire ! Ils sont mieux armés que la mafia belgradoise ou les producteurs de cocaïne du cartel de Medellín.

Ils enterrent bien proprement les cadavres dans le jardin et cultivent par-dessus tomates, poivrons, courgettes et pommes de terre.

Des anarchistes ? Oui, il y a de ça. Des cinglés ? Peut-être bien un peu aussi. En tout cas, tous les représentants de l’État sont priés de ne pas venir les déranger sinon, ils pourraient très vite aller rejoindre les plans de pois chiches et d'oignons.

Nos sympathiques brigands se lavent quand ils y pensent et mangent essentiellement de la polenta : au cacao, à la noix de coco, aux cerises, à la vanille, aux cacahuètes, au caramel, au ketchup ou à rien. Ils briquent quotidiennement leur petite collection de kalachnikovs, lance-roquettes russes, mitraillettes à canon court, fusils automatiques ...

Bref, tout va bien dans leur petite communauté jusqu'à ce que le fils aîné, Krešimir, sur les conseils avisés du curé, décide de se marier…

Mais pour ça, il faut quitter la combe, redescendre en ville et tenter de retrouver une certaine Lovorka qu'il a connue dix ans auparavant et dont la vie depuis a peut-être un peu changé !

Franchement, quel bonheur que ce conte plein d'humour et de dérision, ce récit complètement rocambolesque avec des personnages hauts en couleur ! Tiens, vlà un auteur qui en a de l'imagination : situations plus qu'improbables (et parfois complètement absurdes - j'adore!), rebondissements nombreux et insensés, situations follement burlesques, bien loufoques…

On est entraîné dans ce récit au rythme effréné et l'on n'a vraiment pas envie de quitter cette bande de doux dingues hyper-attachants. Je me suis vraiment bien amusée en lisant ce texte hilarant, décapant et l'on sent, dans l'écriture d'Ante Tomić, un vrai bonheur de raconter des histoires. Ah, j'oubliais, les titres des chapitres aussi sont particulièrement délicieux !

Ne passez surtout pas à côté de ce texte bien déjanté qui va vous faire oublier la rentrée…
Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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Miracle à la combe aux Aspics

La famille Aspic est composée de 5 hommes, le père et ses 4 fils. Depuis la mort de la mère, tout part à vau-l'eau dans cette maison perdue dans les montagnes croates : polenta quotidienne, crasse accumulée et absence de vie sociale puisque la famille vit en ermite depuis toujours.

Le fils aîné décide de se marier et la recherche de sa moitié va l'emmener dans des aventures pittoresques.

Ce roman est tendre et drôle, bourré d'anecdotes qui contextualisent sur le plan social et économique tout en restant loufoque.

Merci aux Babelionautes qui m'ont fait découvrir ce roman atypique au charme ravageur.

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Miracle à la combe aux Aspics

La littérature contemporaine de l'ex-Yougoslavie est encore en grande partie terra incognita pour les lecteurs français. Mais ce printemps, deux écrivains croates ont chacun à leur manière eu les honneurs d'une publication dans la langue de Molière et ce fut réjouissant avec L'eau rouge de Jurica Pavicic et Miracle à la combe aux Aspics. Gloire soit rendue aux éditions Noir sur Blanc et à son excellent traducteur, Marko Despot, pour ce deuxième ouvrage, paru initialement en 2009, qui se présente comme une sorte d'Affreux, sales et méchants, version dalmate, riche en rebondissements de toutes sortes et maniant l'absurde et le burlesque avec une grande maîtrise. L'histoire peut se résumer ainsi : un père et ses fils vivent dans un coin reculé des montagnes croates et gare aux étrangers qui s'aventurent sur leurs terres ... mais cela ne dit pas tout le sel de ce récit inventif qui prend son ampleur à partir du moment où l'un des protagonistes part en quête d'une épouse. Avec la guerre en ex-Yougoslavie en lointain arrière plan, Miracle à la combe aux Aspics ne recule devant rien pour nous divertir et si la truculence prédomine, il n'est pas interdit d'y ressentir de la mélancolie suscitant une émotion discrète. L'auteur, AnteTomic, parfait inconnu en nos contrées, a publié un assez grand nombre de romans. Inutile de dire que l'on est fort impatient de découvrir d'autres échantillons de son œuvre. Aux Éditions Noir sur Blanc de jouer pour mettre de la couleur dans leurs publications.
Lien : https://cin-phile-m-----tait..
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Miracle à la combe aux Aspics

Coup de cœur



Je ne vais pas y aller par quatre chemins : vous arrêtez immédiatement toute activité et vous filez en librairie acheter ce livre ! Je rembourse les 18€ que vous aurez déboursé si vous ne passez pas un EXCELLENT moment.

« Miracle à la combe aux aspics » est une grande bouffée délirante. Ça fait vraiment du bien de tomber sur des livres comme ça. Des dialogues hilarants, des rebondissements, des situations foutraques, des personnages incorrects. Je n’ai pas souri, j’ai ri à en avoir le mascara qui coule. L’auteur mêle habilement le vaudeville, la vieille comédie hollywoodienne, le road-movie. L’action se passe dans un coin paumé de Croatie mais on pourrait bien transposé ça dans un coin paumé des Etats-Unis parce que c’est vraiment le « Texas» ! L'anarchie, les armes et les coups règnent. Totalement déjanté et irrévérencieux ce roman est une petite merveille. Je compte sur vous tous pour faire du bruit autour de ce bouquin.
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Miracle à la combe aux Aspics

Énorme coup de coeur pour ce petit roman absolument détonnant.

Jozo Aspic vit dans les montagnes avec ses quatre fils. Depuis le décès de sa femme tout part en vrille, encore plus qu'avant,  parce qu'ils étaient déjà complètement irrécupérables. Ils sont violents, vulgaires,  sales, paranos, très perchés. Un beau matin l'aîné avoue qu'une idée lui trotte dans la tête depuis quelques temps déjà et il décide de se lancer. Il voudrait trouver une femme. Cris d'orfraie.

Qu'est ce que j'ai pu rire ! Les situations sont cocasses, parfois plus qu'invraisemblables, les personnages sont délirants mais sans sombrer dans le ridicule ou le grotesque et ce qui fait toute la différence c'est que sous cette croûte de saleté et de bêtise il y a une vraie pudeur et ce roman est finalement très émouvant.

Très beau roman prochainement adapté,  j'ai hâte de découvrir le résultat.
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Miracle à la combe aux Aspics

Aïe… Un rendez-vous manqué…

C’est sincèrement une surprise pour moi ! Je m’attendais à être emportée par la lecture des tribulations du clan Aspic, du père Jozo et de ses quatre fils ; mais la magie n’a pas opéré.



Je reprends tout : dans la famille Aspic, il y a le père, l’ombrageux Jozo, mais aussi quatre fils : Domagoj, Krešimir et les jumeaux Branimir et Zvonimir. Vivant dans un hameau quasi à l’abandon, naturellement dissimulé aux yeux du monde au sein des montagnes dalmates, l'étrange tribu vit selon les lois strictes établies par leurs anciens, et farouchement défendues et enseignées par le patriarche. Oubliés de tous, ils mènent leurs existences bon gré mal gré, surtout depuis que la matriarche Zora est décédée. Le linge sale s’accumule et leurs repas se réduisent à des plats de polenta, encore et encore. Il est temps de réagir et c’est le fils aîné, Kresimir, qui propose une solution quelque peu saugrenue à leur problème : partir en ville chercher une femme.



Et voilà le lecteur embarqué dans une sorte de western loufoque et déjanté, au rythme soutenu, agrémenté de rebondissements inattendus…

Véritable coup de foudre des libraires, l’enthousiasme ne s’est pas démenti parmi ses lecteurs, très nombreux à en avoir apprécié l’humour farceur et les dialogues savoureux. Personnellement, je n’ai pu réussi à goûter cette fantaisie. Sans m’être ennuyée, j’ai tourné les pages jusqu’à la dernière en demeurant presque embarrassée de mon manque d’enthousiasme.



Aïe… Un rendez-vous vraiment manqué…
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Miracle à la combe aux Aspics

J'ai lu ce titre dans le cadre de la sélection pour le Prix Passeurs de Mots 2024 à laquelle participe la médiathèque de ma commune. Cette année le thème des 5 livres qui concourent est "Mots et humour". Il va sans dire que sans cette occasion, je n'aurais jamais fait connaissance avec l' auteur croate Ante Tomic dont c'est la première traduction française. Dans son pays, il est très populaire et plusieurs de ses romans ont été portés à l'écran.



J'avoue que je suis restée imperméable à cette histoire qui mise tout sur l'absurde et la dérision. Peut-être a-t-elle souffert de la traduction en français ? L'humour croate en tout cas m'est apparu inaccessible. Je suppose qu'il faut y voir une critique sociale féroce mais ne connaissant que peu l'histoire et la culture de ce pays, je n'ai pas réussi à prendre assez de recul pour en apprécier le quatrième degré. Si vous êtes prêts à admettre que l'amour peut faire des miracles et transformer des êtres rustres et asociaux en parfaits compagnons, alors allez-y, ce livre est fait pour vous. Moi, je ne lui accorde qu'un 3/20.
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Miracle à la combe aux Aspics

Une découverte ! roman jubilatoire, histoire désopilante, total dépaysement ! Ante Tomić est un journaliste et écrivain, romancier et nouvelliste Croate, né en 1970. C'est le premier roman que je lis de cet auteur et j'ai beaucoup aimé.



Les Aspics, c'est une famille de 5 hommes : le père, un vieux grincheux agressif et ses 4 fils, moins grincheux mais tout aussi agressifs. La maman, une sainte, s'est éteinte d'épuisement. Ils vivent au bout du monde, dans un petit coin de montagne, loin de la civilisation et n'hésitent pas à faire prisonniers les agents de la compagnie d'électricité qui viennent leur réclamer les factures impayées.



A force de vivre dans la saleté et de manger de la polenta tous les jours, un des fils décide d'aller se chercher une femme en ville (!), il a d'ailleurs quelqu'un en vue, une jeune femme dont il est tombé amoureux alors qu'il était soldat. Mais pas de chance, son rival est un petit policier sadique qui va tout faire pour l'éliminer. S'ensuit une épopée rocambolesque, où les « bons » vont triompher des petits policiers sadiques grâce à des coups de bluff, et un twist final auquel je ne m'attendais pas.



Le tout est donc émaillé de beaucoup d'humour et d'exagérations, d'armes de toutes sortes et de philosophie à la sauce Croate :

- L'expert en terrorisme concluait savamment son analyse de la situation : « D'après les images que nous venons de voir, je pense qu'il n'y a pas de doutes. S'il fallait dessiner un profil du planificateur de cet acte criminel, je dirais avec une quasi-certitude que nous sommes à la recherche d'un Taliban adopté par un combattant tchétchène marié à une séparatiste basque. »

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Miracle à la combe aux Aspics

Je suis tombée par hasard sur ce roman qui bénéficiait d'un commentaire élogieux d'un(e) libraire et... je l'ai lu d'une traite, en riant très souvent des aventures improbables de la famille Aspic, de rebondissement loufoque en retournements de situation farfelus. C'est drôle, déjanté, politiquement incorrect, un excellent moment de lecture distrayante sans la moindre mièvrerie. Je recommande absolument
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Miracle à la combe aux Aspics

Bienvenue chez les rustres !



Ils s’appellent ‘Aspics’ mais ne vivent pas à l'os en gelée pour autant. On est en Croatie, de nos jours et ça fonce à toute berzingue !



Maboule !!!



Dès l’entrée en matière on comprend qu'on est tombé sur du ‘coch'taud' : Une famille ‘tuyau de poêle’ retirée au milieu de nulle part dont la mère, lassée de cette vie d'ermite imposée, n'a pas prononcé un seul mot pendant trente ans avant de dire ‘tu es une merde' à son mari et de rendre l’âme dans l'instant (dead-morte !), le laissant seul avec ses quatre fils adultes détestés pour être mieux gaulés que lui qui ne se délecte que de polenta au quotidien, toutes recettes confondues (ketchup, miel…) !



Un cas !



Seulement, un an après les obsèques de la mère, la maisonnée part à vau l'eau (de boudin), faute de l’entretien que seule peut assurer une présence féminine, comme l’assène le curé de la paroisse (pas macho pour un denier du culte). Profitant de la perche qui lui est tendue, l’aîné fait alors part de ses velléités de prendre épouse et part à la ville (Split), dans l'espoir secret de retrouver la fugace étreinte qui l'avait électrisé quinze ans plus tôt durant la guerre civile.



Vaste quête !

Ne serait-il pas plus simple de prendre un modèle de seconde main (la classe !) lui suggère son urbain oncle Ive, un modèle figurant dans les fichiers d'une agence spécialisée (combien même elle risquait d’être contaminée par un virus informatique comme le craint sa tante, aussi maboule que le reste de la famille) ?



Aucune chance qu'il renonce à sa démarche initiale, aucune, alors oncle et neveu partent à la recherche du fulgurant souvenir, ignorant les détours qu'ils devront emprunter comme les épisodes ‘bigger than life' qui vont s’enchaîner en série et en un temps record. (une bonne occas' aurait quand même été plus simple)



Maboule !



Rien n'est crédible, rien n'est possible, tout est outrancier, toutes les ‘coïncidences’ sont permises et pourtant, comme dans le cochon, tout est bon !



Maboule !



Menée tambour battant, comme si nous étions lancés dans le tombereau bien huilé d'un grand-huit vertigineux, voici une fuite en avant loufoque, burlesque et baroque qui nous parlera :

- d'un milieu rustique pas piqué des vers qui s’offusque que l’administration ait l’outrecuidance de venir réclamer le paiement d'une facture d’électricité à deux reprises, en…30 ans d’intervalle,

-  d'une guerre civile fratricide ou, pourtant, certains coups de mortier vengent…une partie d’échec à distance perdue entre camps adverses,

- d'une girafe qui se transforme…en zèbre,

- d'un non-mariage digne de «mission impossible » (Tom Cruise, sors de ce corps et descend de cette moto) dans les rues de Split que je visualise pour avoir visité la ville,

-d'un chef de la police qui, malgré son nom, n'est pas…une fine herbe…



Barjot, barré, maboule (à facettes), tous ces qualificatifs peuvent s’appliquer à ce roman croate qu'on imagine très bien être adapté au cinéma tant il est visuellement composé. Un vrai scénario !



Une folle et improbable comédie qui fait un bien tout aussi fou et qui donne des ries dans ce monde de brutes !



Une belle récréation lue au moment de la rentrée, un paradoxe libérateur !!

 

 

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Miracle à la combe aux Aspics

Ante Tomic nous convie à un véritable jeu de massacre. Dans une Croatie post-URSS, il nous présente le quotidien d'une famille pour le moins... Particulière disons.

La mère décédée, voilà le père et ses quatre fils qui se débrouillent tant bien que mal. Plutôt mal d'ailleurs, jusqu'à ce que l'aîné ne puisse plus supporter les variations de polenta expérimentées par l'aïeul et décide de partir en ville "prendre femme".



Ce n'est pas tant l'histoire que les à côtés qui font le sel de ce roman. Car les personnages sont tous plus barrés les uns que les autres. Les gars de la famille Aspic en tiennent une bonne couche, et leur incursion dans le monde moderne est parfois violente et souvent drôle. Mais s'ils n'étaient que les dindons de la face, elle tournerait court. Ce qui emporte l'adhésion, c'est que les autres personnages sont tout aussi crétins.



Alors niveau subtilité et crédibilité, il faudra repasser. Mais cet étrange mashup entre un film de Kusturica (pour le folklore) et un de Guy Ritchie (pour les accès de violence aussi soudains que jubilatoires) est particulièrement divertissant !
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