AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Anthony Marra (63)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Une constellation de phénomènes vitaux

Ce roman suit la vie de plusieurs protagonistes, entre 1994 et 2004, dans un village fictif de Tchétchénie. Etant donné que cette période concerne la seconde guerre de Tchétchénie, l’atmosphère de ce récit est assez lugubre et désespérante bien que souvent ponctuée de moments de tendresse entre les différentes victimes tchétchènes et russes du récit. Plus on avance dans le livre et plus les situations deviennent dures et grises mais au milieu de tout cela, la bêtise des comportements de certains (le trafiquant mafieux ou le colonel russe) m’a fait parfois rire. J’ai apprécié de pouvoir découvrir par les histoires entremêlées de chacun, un bout de l’histoire de ce pays.

J’ai un peu moins apprécié le procédé narratif (très largement utilisé) consistant à dévoiler les destinées des personnages :

« il le porterait encore 2 ans et demi plus tard, quand, à seulement quelques kilomètres au nord de la frontière, une bétonneuse volée, pleine de ciment, percuterait la cabine de son camion… »

« Sonja ne pouvait imaginer qu’un matin, 8 ans et demi plus tard, le souvenir de ce geste l’emplirait d’une émotion miraculeuse... ».

Le livre est truffé de ces révélations qui expliquent de futurs hasards et coïncidences qui au début m’ont émerveillé et surprises et qui à force ont fini par épuiser l’étonnement (« ah tiens, encore une révélation dingue… c’est juste la 25ème… »).

Dans l’ensemble, ce livre se lit facilement, est intéressant et m’a ému par moments. Mais cette émotion a fini par avoir un gout superficiel à cause d’un trop plein de "coïncidences extraordinaires".

Commenter  J’apprécie          00
Une constellation de phénomènes vitaux

C'est une belle découverte que ce roman qui retrace les heures sombres de la guerre entre tchétchènes et russes. Les personnages, dont les vies s'entrecroisent sur plusieurs décennies, sont tous attachants et d'une magnifique humanité. Ils vous hantent longtemps le livre refermé. Un récit bouleversant, tragique et poétique à découvrir absolument !
Commenter  J’apprécie          52
Une constellation de phénomènes vitaux

Si j'ai ressenti quelques longueurs en cours de lecture, elles ont vite été oubliées... C'est un très beau roman, on parle (écrit et lit) peu de choses sur la Tchétchénie malgré les 2 guerres qu'a subi ce pays. C'est sur cette trame historique qu'est construit ce récit et sur laquelle oeuvrent les personnages... De "vrais" personnages avec des qualités mais aussi des défauts (et pire encore); des destins qui s'entrecroisent autour de l'avenir d'une petite fille de 8 ans qui porte le doux prénom de Havaa...
Commenter  J’apprécie          00
Une constellation de phénomènes vitaux

Vie: une constellation de phénomènes vitaux - organisation, irritabilité, mouvement, croissance, reproduction, adaptation.



Au milieu de ma lecture, je pensais mettre une critique négative sur ce bouquin ... Je n'avançais pas dans ma lecture, je me traînais ... Ce qui pour moi d'habitude est plutôt mauvais signe. Je me suis accrochée et me suis raisonnée en me disant que ce livre était différent, que c'était autre chose ...



Et oui, il est différent ...

D'abord il parle de la Tchétchénie, d'après l'effondrement de l'URSS et des guerres qui l'ont transformée à jamais. Sujet assez peu abordé et que le quatrième de couverture laisse assez peu présager.



Qui connait la Tchétchénie, son histoire, sa situation ??! En général, On sait juste que c'est ds le coin là-bas à l'Est, que c'est pauvre, froid, dangereux, violent, corrompu et que cela ne doit pas être simple tous les jours d'y habiter. Après lecture, je confirme . Nous sommes loin du Club Med et du pays des Bisounours !



Qui connaît les Tchétchènes ? Les vrais, ceux qui sont restés, ceux qui ont réussi à partir, ceux qui sont rentrés ...?



Ce roman est donc l'histoire de cette période d'après la chute de l'URSS. Le présent se situe en 2004, lors de la deuxième guerre entre les Russes et les rebelles Tchètchènes.

On y croise le destin de plusieurs personnes. Dokka et sa fille Haava, Sonja et sa soeur Natasha, Kassan et son fils, Akhmed et Ula ... Ce ne sont évidemment pas destins heureux mais ce sont des destins qui s'entrecroisent ... J'ai beaucoup aimé cet aspect. J'ai eu un peu de mal à m'attacher à certains mais j'ai souffert avec tous.



Il y est question de violence, de pauvreté, d'amour, de trahison, de traîtrise, de lâcheté, de courage, de survie, de respect, ... Oui, oui de tout ça !



Alors oui ce livre est dur, difficile. Comme la vie là-bas, ...



Oui ce livre est lent, mais c'est sa construction, remplie de "flash-back" qui nous incite finalement à prendre notre temps (merci à la ligne du temps au début de chaque chapitre, pour nous situer) ... A nous poser pour suivre ces phénomènes vitaux.



Mais ce livre c'est aussi une note d'espoir (même si nous sommes évidemment trèèèèès loin du happy end pour certains !). J'ai particulièrement aimé ces petites "touches d'avenir" des personnages. L'auteur nous livre de temps en temps ce que tel ou tel personnages sera dans quelques années.



Alors au final, j'ai aimé ce livre ... Prenez le temps de le lire, de découvrir tous ces personnages et surtout leurs histoires. C'est une très belle fenêtre sur une période et un partie du monde que nous connaissons finalement très peu.



Commenter  J’apprécie          150
Une constellation de phénomènes vitaux

Le résumé figurant en 4ème de couverture ne laisse pas présager le thème du livre. Et à dire vrai, je n'en aurai pas commencé la lecture si javais su que l'histoire traitait de la guerre en Tchétchénie. C'est un livre très dur, explicite et noir. La narration comporte des allées et venues chronologiques ce qui n'en rend pas la lecture facile.

Ceci dit j' ai apprécié l'originalité de l'approche et l'humanité des personnages.

Commenter  J’apprécie          10
Une constellation de phénomènes vitaux

Encore un coup de cœur, en ce moment l’ange des chefs d’œuvre guide mes choix de lecture. Après l’Espagne avec la Nueve, je m’envole pour la Tchétchénie, nous sommes dans les années de guerre de 1994 à 2004. Plusieurs personnages très attachants, survivent comme ils peuvent dans cette horreur. Il y a Havaa, une fillette de 8 ans qui assiste à l’enlèvement de son père par les soldats russes, c’est la deuxième fois qu’ils l’emmènent, la première fois il est revenu mais sans ses doigts, cette fois ci elle ne le reverra plus. Son voisin Akhmed va la conduire à l’abri car elle est la prochaine sur la liste. Ils trouveront refuge dans un hôpital qui n’en a que le nom, un seul chirurgien, une jeune femme russe Sonja qui se débat au milieu des blessés, des malades…

Il faut retenir dans ce livre, l’amour qui relie les personnages, qui malgré les atrocités autour d’eux ont encore l’amour de l’humanité et de son prochain. Leur vie commune ne durera que 5 jours, à vous de découvrir leurs destins.

Une belle écriture, un grand auteur.

Commenter  J’apprécie          40
Une constellation de phénomènes vitaux

En 2004, dans un village de Tchétchénie, Havaa, fillette de 8 ans, assiste à l'enlèvement de son père par des soldats russes et à l'incendie de sa maison. Caché dans la forêt comme elle, Akhmed, leur voisin et ami, sait que Dokka ne reviendra jamais et que la petite fille est en danger. Au péril de sa vie, il l'emmène à l'hôpital n°6 dans la ville voisine, où il la confie à Sonja, seule médecin à exercer encore dans ce lieu apocalyptique. Mais l'obsession de Sonja est de retrouver sa soeur, disparue elle aussi dans la tourmente. Sur cette première trame narrative et temporelle, se greffe le récit des histoires de chaque personnage, leur parcours et les rencontres. Et le roman prend une ampleur de saga, une dimension universelle qui englobe la haine, l'amour, l'amitié, la trahison... tous les sentiments humains exacerbés par une guerre qui semble perpétuelle. C'est stupéfiant de maîtrise, de richesse et de beauté ! Vraiment, VRAIMENT, n'hésitez pas à vous plonger dans ce roman extraordinaire !
Commenter  J’apprécie          60
Une constellation de phénomènes vitaux

L'auteur nous égare en Tchétchénie, à l'aube du 21ème siècle, quand ce confetti de l'empire russe devient le théâtre sanglant de guerres oubliées. Si certaines scènes sont à la limite du soutenable, une grande compassion se dégage de ce roman qui embrasse l'histoire contemporaine de la Tchétchénie. Les personnages sont attachants, plus particulièrement la jeune Havaa, victime innocente de la barbarie. Chacun essaie, à sa manière, de faire face à l'horreur, de se protéger tout en gardant une parcelle d'humanité. La chronologie présente à chaque début de chapitre évite de se perdre dans les nombreux flash-back qui ne facilitent pas toujours la lecture mais participent à l'atmosphère irréelle du roman.
Commenter  J’apprécie          30
Une constellation de phénomènes vitaux

Les atrocités commises par les Russes sur la population Tchétchène sont peu connues du grand public, elles durent encore aujourd’hui sous la présidence de Kadyrov, ami de Poutine. L’auteur a choisi de décrire la vie de gens simples, en particulier d’une petite orpheline, qui vit dans la peur, la recherche de nourriture, la menace de mine anti-personnel. Anthony Marra, d’origine américaine, n’est jamais allé en Tchétchénie, son roman est bâti sur des écrits et des comptes rendus d’une journaliste connue qui l’a payé de sa vie. La lecture de ce roman est souvent insoutenable, tant par la cruauté que par l’injustice, d’autant plus qu’il s’agit de faits réels. JB
Commenter  J’apprécie          10
Une constellation de phénomènes vitaux

Dans ses luttes récentes contre la Russie, une partie des Tchétchènes a opposé une résistance farouche à ses envahisseurs alors que les liens ancestraux (les clans) étaient anéantis et les familles décimées.



Havaa, une villageoise de huit ans, voit son père emmené par les soldats russes en pleine nuit. Il est accusé, après une dénonciation perpétrée par un de ses amis, d'aider les rebelles. Mais une délation, dans un pays détruit qui manque de tout et surtout de l’essentiel, ne signifie pas grand-chose.



Car les délateurs, les salauds de ce monde privé de repères, peuvent être aussi des héros qui agissent pour sauver leurs proches ou pour survivre. Et la jalousie, la solitude, la non communication et les paroles impossibles à dire n’interdisent pas le sentiment de culpabilité et l’amour.



Une constellation de phénomènes vitaux, un conte historique, un roman documenté bien qu’un peu obscur tant les chemins qu’il empreinte sont nombreux.

Commenter  J’apprécie          320
Une constellation de phénomènes vitaux

C’est la première fois que je lis un roman dont l’univers se passe en Tchétchénie et je me suis intéressé ensuite à l’histoire de ce pays et de ce peuple. Tant de vies déchirées par le pouvoir en place, c’est vraiment abominable, je me dis que les hommes n’apprendront jamais. Toujours les mêmes luttes guerrières et intestines.

J’ai bien aimé chacun des personnages pris isolément les uns des autres mais je n’ai pas ressenti vraiment d’empathie pour personne. Je suis restée en lisière du roman tout le temps. Pas vraiment un documentaire, pas vraiment un roman. Et pourtant l’on titre ce livre comme un chef d’œuvre alors suis-je passée à côté ?

Commenter  J’apprécie          10
Une constellation de phénomènes vitaux

L'amour est-il plus fort que la guerre ? A cette question universelle, mille fois traitée, Anthony Marra répond par un roman bouleversant qui met en scène des personnages inoubliables.

L'histoire court sur une dizaine d'années, le temps de deux guerres en Tchétchénie, avec un certain nombre de digressions sur le passé et l'héritage de l'URSS pour tenter de mieux appréhender l'absurdité d'un système qui "détruit l'identité des hommes et des peuples". Rassurez-vous, ce n'est pas un cours d'histoire, mais il s'agit d'éléments importants pour comprendre l'état d'esprit d'un peuple miné par les invasions, l'asservissement et la violence d'un état totalitaire. Pour simplifier son propos, l'auteur se concentre sur cinq jours, à l'hiver 2004, cinq longues journées qui vont transformer à jamais les destins de ses personnages.



Le premier jour est celui de l'arrestation de Dokka, le père d'Havaa, une fillette de huit ans qui y assiste, impuissante, cachée dans la forêt. Prise en charge par Ahmed, un voisin et ami, elle est conduite auprès de Sonja, l'un des rares médecins encore présent à l'hôpital d'Elvar où ne subsistent que deux services, la traumatologie et la maternité. Sonja est une femme forte, minée par la disparition de sa sœur Natasha quelques mois auparavant, cette sœur pour laquelle elle avait choisi de quitter Londres où elle faisait ses études et de revenir en Tchétchénie lorsque la première guerre a éclaté. Havaa est une petite fille courageuse et déjà bien éprouvée. Sa mère est morte en couches peu de temps auparavant et son père est revenu d'une première arrestation avec tous les doigts des deux mains coupés. Elle sait qu'il n'est jamais de bon augure d'être conduit à "la décharge" par les russes, et que son père risque de ne jamais revenir de ce second voyage. Ahmed est un homme bon, plein de remords et de regrets, un ami qui se sent redevable envers Dokka et sa famille au point de sacrifier sa propre vie.



Ces trois-là n'ont pas choisi d'être ensemble et pourtant, les éléments qui les relient sont bien plus nombreux qu'ils ne le pensent. Au contact de Sonja, Ahmed retrouve de la fierté et puise la confiance qui lui permettra d'aller au bout de ce qu'il considère comme sa mission. Tandis que Havaa et Sonja apprennent à se connaître et à s'apprivoiser, elles ignorent encore ce qui les rapproche et les rendra plus soudées que si elles avaient fait partie d'une même famille.



La construction de ce roman est remarquable. Grâce à des flash-back bien menés, l'auteur éclaire le passé des différents protagonistes, tente d'expliquer leurs comportements et d'éclairer les origines de leurs failles. Comment devient-on un mouchard ? Pourquoi est-il plus facile de soigner les corps plutôt que les âmes ? Qu'est ce qui fait que l'esprit résiste ou renonce ? Ce qu'il raconte brillamment dans ce livre, c'est simplement l'histoire de la vie, aidé en cela par des figures magnifiques comme celle de Khassan, l'historien témoin de l'absurdité du système ou d'Ahmed, plus artiste que médecin, auteur de 41 portraits des habitants de son village tués par les russes, affichés dans les rues. "Tout le monde ici est artiste" dit Sonja. "Si les Tchétchènes passaient plus de temps à se battre et moins à dessiner, ils pourraient gagner une guerre de temps en temps".

Je ne peux qu'encourager tous ceux qui prendront connaissance de cette chronique à lire ce livre dont la qualité a été une belle découverte et m'a valu un bien joli moment d'émotion.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
Commenter  J’apprécie          120
Une constellation de phénomènes vitaux

L'histoire se passe sur 10 ans, en Tchétchénie, de 1994 à 2004 - si vous suivez un peu les informations géopolitiques, il s'agit des deux guerres successives de Tchétchénie - avec l'histoire d'hommes et femmes d'un même village, qui croisent la destinée de Sonja, une femme chirurgien revenue dans son pays natal pour retrouver sa soeur, après avoir effectué ses années de médecine en Angleterre.

Le choc entre la civilisation moderne et ce pays en guerre, dangereux, sans eau, sans électricité, où manger est un luxe, est violent (y compris pour moi, lectrice, qui en a pris conscience en lisant ce roman).

C'est donc une histoire qui secoue. Qui brutalise, aussi durement que le furent ces années noires de conflit où tortures, délations aussi courantes qu'arbitraires, détruisirent les familles.

L'écriture est poétique, légère et imagée, malgré le choc des situations.

J'ai aimé tous les personnages, leur psychologie, les rêves, idéaux et souhaits qui motivent leur survie et leur co-existence. Leur vie est profondément imprégnée de souffrance, l'insouciance n'a pas sa place et pourtant, oui, les personnages sont nos contemporains, et pas si loin.

Le chaos est partout, y compris dans cet hôpital en ruine mais toujours ouvert, où les jambes sont coupées plus efficacement que les naissances sont données, il y a cette femme qui a décidé de vivre et de poursuivre son travail de résilience en dessinant sur les fenêtres occultées le paysage qu'elle voyait, avant. Avant que la guerre ôte la vie.

C'est un chirurgien qui a décidé de soigner les corps, faute de pouvoir réparer les âmes ; qui a d'ailleurs choisi de nier l'humain derrière chaque membre à soigner.

Il y a une humanité vraiment bouleversante en chaque personnage, on peut choisir de les trouver tous beaux, ou profondément faux, ou même étrangers à la souffrance de l'autre. Et pourtant Havaa est cette enfant qui personnalise l'espoir et la vie dans ces destinées poursuivies par la mort. C'est l'enfant à protéger, l'enfant qui doit vivre.

J'ai aimé aussi la délicatesse de l'auteur qui choisit de nous raconter l'histoire de chacun, une fois que l'on aura fermé les pages de ce livre, comme un ultime espoir.

Commenter  J’apprécie          20
Une constellation de phénomènes vitaux

Le titre de ce roman est une définition(que je trouve poétique) de la vie.J'ai choisi ce livre en regardant sa couverture mystérieuse,qui reflète bien le texte.

Dans un petit village de Tchétchénie en guerre,des destins s'entrecroisent,des gens s'aiment,se déchirent se combattent.Il m'a été parfois un peu difficile de démêler cet écheveau,car l'auteur joue avec le temps,le fait avancer ou reculer pour mieux raconter l'histoire de ces gens qui n'ont qu'un but,survivre et protéger ceux qu'ils aiment.

Paru en 2013 ce roman américain a été récompensé par le prix du premier roman du National Book Critics Circle.
Commenter  J’apprécie          120
Une constellation de phénomènes vitaux

Dans ce petit village tchétchène enneigé, les disparitions sans retour se multiplient. L'incompréhensible guerre cherche à faire table rase de tout, y compris de l'humanité des sur/vivants. Ce sont ces fragments vitaux d'humanité qui maintiennent en vie les héros de ce livre, quatre constellations : Havaa, une fillette dont le père vient d'être arrêté par les soldats russes, est recueillie par son voisin Akhmed ; tous deux trouvent refuge dans un hôpital où ne reste plus que Sonya, jeune docteur russe obnubilée par le désir de retrouver sa soeur Natacha.



A quoi la guerre réduit les hommes... ceux qui en tirent profit, ceux qui trahissent, ceux qui fuient, ceux qui s'entraident, ceux qui tentent de s'adapter et survivre. La guerre se fait au fil des pages un révélateur d'(in)humanité. Anthony Marra entrelace avec talent autant de destins en apparence non liés qui finiront par s'entrechoquer. Mais à aucun moment il ne nous égare, grâce notamment à cette idée de frise chronologique pour situer ses personnages dans le temps et permettre de mieux comprendre l'histoire de ce pays dévasté, dont les habitants sont perpétuellement en train d'essayer de se reconstruire.



C'est un roman de guerre, éprouvant à lire souvent, comprenant même des passages à la limite du supportable, mais aussi plein d'espoir, cristallisé par une petite fille de 8 ans et une dernière scène d'une tragique beauté qui fait refermer le livre avec des larmes et en font un de ceux qui marquent durablement et profondément.
Lien : http://anyuka.canalblog.com/..
Commenter  J’apprécie          10
Une constellation de phénomènes vitaux

La photo de la petite fille que l’on voit en transparence d’un bout de verre brisé, sur la première de couverture, a quelque chose d’attirant et j’ai immédiatement eu envie de la connaître et de découvrir son histoire qui ne pouvait être qu’exceptionnelle.

Je n’ai pas été déçue.

Le roman couvre toute une décennie de la guerre qui opposa russes et tchétchènes après l’éclatement du bloc soviétique. La gamine de la photo, c’est Havaa, elle a huit ans. Son père, suite à une dénonciation d’un voisin, a été embarqué par les soldats. Havaa leur a échappé en se cachant dans la forêt. Elle a été rattrapée par Akhmed, un autre voisin, qui l’a emmené en lieu sûr, à l’hôpital le plus proche, où Sonja, l’unique chirurgienne encore présente, sauve des vies jours et nuits. Ces trois êtres, que tout apparemment oppose, vont apprendre à se découvrir et à s’aimer, malgré les conditions épouvantables de leur rencontre, malgré eux aussi.

Anthony MARRA est américain et a travaillé sur les fondements de ce conflit lors de ces études universitaires en Europe de l’Est. C’est au travers du genre du roman qu’il tente de nous livrer les multiples complexités que recouvre cette guerre. C’est passionnant, même si je suis persuadée qu’une seconde lecture me serait nécessaire pour en saisir toutes les subtilités. J’ai, en effet, été tellement embrigadée dans les enjeux naissants de cette relation particulière unissant les trois personnages, j’ai tellement craint pour leur vie, que j’en ai un peu oublié d’essayer de comprendre cette l’histoire de lutte de frontières qui les dépassait eux aussi.



Commenter  J’apprécie          10
Une constellation de phénomènes vitaux

Un roman difficile et d’une densité impressionnante. On apprend énormément de choses sur ce pays et sur ce peuple qui tente de survivre malgré la guerre. Cette petite fille qui ramène de la vie, de l’humanité dans la vie des personnages est une véritable lumière d’espoir, et c’est un roman qui touche et qui marque forcément.


Lien : https://myprettybooks.wordpr..
Commenter  J’apprécie          50
Une constellation de phénomènes vitaux

Vie: une constellation de phénomènes vitaux - organisation, irritabilité, mouvement, croissance, reproduction, adaptation.



En 2000, la dernière guerre de Tchétchénie a écrasé le pays sous la botte russe mais la fin des hostilités a offert une paix illusoire et dangereuse, sous armée d'occupation.

Le quotidien de la population reste une lutte sans fin contre les exactions des militaires russes et des rebelles indépendantistes, une quête journalière pour s'alimenter, se chauffer, se soigner, sauver sa peau en évitant les mines, les enlèvements, les délations et le mauvais sort.



Les destins croisés de la petite Havaa, qui a vu son père arrêté sous ses yeux, de son gentil voisin Akhmed, improbable médecin de village connu pour son incompétence et de Sonja, la chirurgienne russe, dernière soignante d'un hôpital à l'agonie, font la force de ce roman attachant, au plus près des individus.



Par des chapitres entrecroisés des deux guerres et de l'instabilité de la courte indépendance, le contrechamp visuel offre un pays en ruines, en couleur sépia, décimé par la guerre, où chacun s'arrange à sa manière des événements, en opportuniste ou en les subissant. L'écriture de Anthony Marra est visuelle, sensuelle, pétille parfois d'un humour salvateur, entre ironie et poésie, ménage ses effets en étant capable de lâcher des petites bombes meurtrières en petites phrases lapidaires.



Un très beau roman, dans un contexte géo politique original pour mettre en scène une fiction dramatique, aux personnages bruts et denses, hommes et femmes ordinaires pétris d'humanité. C'est l'occasion de découvrir la Tchétchénie entre modernité et moyen-âge, ses traditions, son fondement religieux musulman, son sentiment nationaliste féroce et belliqueux, ancré dans la rancune atavique envers le grand frère voisin, et le tourbillon politique d'épuration ethnique subi par cette région au 20ème siècle.



Coup de coeur! Coup de coeur!

Commenter  J’apprécie          303
Une constellation de phénomènes vitaux

Selon le tempérament du lecteur, son élan le portera vers ces hommes et ces femmes secourables, leurs faiblesses rachetées par le sentiment, ou bien vers la généreuse ingéniosité de l’écrivain.
Lien : http://rss.feedsportal.com/c..
Commenter  J’apprécie          00
Une constellation de phénomènes vitaux

Un livre en mouvement perpétuel, balloté entre deux guerres, où se racontent simultanément les vies douloureuses de plusieurs personnages, réunies progressivement, au fil des pages, en une constellation intensément réaliste et poétique, stupéfiante par sa construction habile et assurée, parfaitement maîtrisée.
Lien : https://www.actualitte.com/c..
Commenter  J’apprécie          50




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Anthony Marra (248)Voir plus

Quiz Voir plus

Un secret de Philippe Grimbert

Qu'est ce que le narrateur s'invente ?

un petit frère
un frère jumeau
un grand frère

12 questions
2132 lecteurs ont répondu
Thème : Un secret de Philippe GrimbertCréer un quiz sur cet auteur

{* *}