Citations de Anton Tchekhov (1363)
J’ai dû crever de faim pour célébrer la nature, l’amour, la beauté féminine, pour décocher des flèches empoisonnées contre la cupidité de l’orgueilleuse Albion, pour faire partager ma flamme à ces Messieurs, les auteurs des réponses négatives… Oui, deux mille réponses, plus de deux cents roubles dépensés, et pas un seul encouragement !
J’ai écrit en vers et en prose, je me suis adonné à tous les genres et à tous les rythmes, gratuitement ou moyennant finances, j’ai écrit à tous les journaux et revues mais… hélas !!!… Les envieux ont trouvé bon de ne pas publier mes écrits ou de les faire passer au meilleur des cas dans le « courrier des lecteurs ».
À chacun selon ses mérites ! Un tribut reste un tribut, une leçon, une leçon. N’empêche que c’est désagréable. Est-ce possible que mon fils comprenne si mal l’arithmétique ?
Les hommes sont tous les mêmes, ils n’aiment pas entendre la vérité.
La coutume de rendre visite à ses voisins n’a pas été inventée par nous et ne se terminera pas avec nous, venez donc sans faute avec des instruments et des livres. Je serais bien allé chez vous moi-même, mais je suis très timide et je manque d’audace. Excusez un propre à rien pour le dérangement.
Toute découverte me torture comme un clou dans le dos. J’ai beau être un ignorant, un hobereau à l’ancienne mode ; il n’empêche que, vieux bon à rien, je m’occupe de sciences et de découvertes faites de mes propres mains, et que je remplis ma sotte caboche, mon crâne fruste de pensées et d’un assortiment de plus hautes connaissances. Notre mère la nature est un livre qu’il faut lire et regarder. J’ai fait, à l’aide de mon propre esprit, de nombreuses découvertes, des découvertes qu’aucun réformateur n’a encore inventées.
On ne peut vivre sans pluie, or la pluie descend sur la terre au lieu de se lever vers la lune. Ceux qui vivraient dans la lune tomberaient sur la terre, ce qui n’arrive pas. Les immondices et les eaux de vaisselle de sa population se déverseraient sur notre continent.
Excusez un ignorant de se mêler de vos savants travaux, de bavarder à sa façon sénile, de vous imposer ses idées saugrenues et rébarbatives qui se logent chez les hommes savants et civilisés dans le ventre plutôt que dans la tête. Il m’est impossible de me taire ; je ne supporte pas que des savants pensent faussement dans leur esprit et je ne puis m’empêcher de vous faire des objections. Guérassimov m’a appris que vous réfléchissiez faussement au sujet de la lune, c’est-à-dire de l’astre qui nous remplace le soleil aux heures d’obscurité et de ténèbres, quand les gens dorment et que vous transmettez l’électricité d’un endroit à l’autre et laissez divaguer votre imagination. Ne vous moquez pas d’un vieillard parce qu’il écrit si bêtement.
J’ai cherché longtemps l’occasion de vous rencontrer, j’en avais soif parce que la science, tout comme la civilisation, est en quelque sorte notre mère nourricière, et aussi parce que, du fond du cœur, je respecte les hommes dont les noms et titres illustres, auréolés de gloire populaire, de lauriers, de cymbales, de décorations, de rubans et de parchemins, résonnent comme le tonnerre et l’éclair à travers toutes les parties du monde visible et invisible, autrement dit sublunaire.
« Si un jour tu as besoin de ma vie, viens et prends là »
Dans Anna Karénine et Eugène Oniéguine, pas un problème n'est résolu, et cependant ces livres nous satisfont pleinement parce que tous les problèmes y sont correctement posés
Gorki :" Il faut absolument que la littérature actuelle se mette à embellir un peu la vie, et aussitôt la vie embellira à son tour..."
Tchekhov : "On ne bute pas dans le sol parce qu'on écrit ; on écrit parce qu'on s'enfonce et qu'on ne peut plus aller nulle part."
Pourquoi regardé-je ce lavabo de fer-blanc de trois sous et écouté-je vibrer dans le couloir cette sale horloge ? Tout cela est-il digne de ma gloire et de ma haute situation ? A toutes ces questions je me réponds par un sourire moqueur. Dérisoire me semble la naïveté avec laquelle je m' exagérais jadis, dans ma jeunesse, l'importance de ma notoriété et de la situation exceptionnelle dont jouissent, pensai-je les hommes célèbres.
- Si on refaisait... une descente.
Nous reprenons l'escalier jusqu'au sommet de la colline. De nouveau j'installe Nadienka, pâle et tremblante, sur la luge, de nouveau nous volons vers le terrifiant abîme, de nouveau le vent hurle et crissent les patins de traîneau, de nouveau, à l'instant le plus tumultueux et le plus bruyant de la course, je dis à mi-voix :
Je vous aime, Nadienka !
Ne rougis pas des sentiments dont la vieillesse se souvient avec bonheur!
une banale histoire : J'aurais cher payé pour voir comment cet homme, sec comme un biscuit, dort avec sa femme.
une banale histoire : Ainsi peut se souvenir celui seul qui aime.
À l’aube d’un beau jour de juillet, une calèche quitta N., chef-lieu de district de la province de Z., et s’engagea à grand fracas sur la route postale. C’était une vieille calèche sans ressorts, toute déglinguée, une de ces calèches antédiluviennes dans lesquelles ne voyagent plus maintenant en Russie que les commis, les éleveurs et les prêtres pauvres. Chacun de ses mouvements était ponctué d’un grand vacarme et d’affreux grincements auxquels faisait lugubrement écho un seau attaché à l’arrière-train. Tout ce bruit qu’elle faisait et les lambeaux de cuir jaune qui pendaient de son corps pelé montraient à quel point elle était décrépite et bonne pour la casse.
Vivre ! Et ne pas savoir pourquoi les cigognes volent, pourquoi les enfants naissent, pourquoi il y a des étoiles au ciel ? Il faut savoir pourquoi on vit ou alors tout n’est que bêtise, tout va à vau-l’eau.