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Citations de Anton Tchekhov (1362)


Faute de vraie vie, on vit des mirages. C'est toujours mieux que rien.
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SONIA. Non, c'est passionnant. Chaque année, Mikhaïl Lvovitch plante de nouvelles forêts, on lui a déjà envoyé une médaille de bronze et un diplôme. Il s'affaire à empêcher qu'on ne détruise les vieux arbres. Si vous l'entendiez parler, vous seriez tout à fait d'accord avec lui. Il dit que les forêts embellissent la terre, qu'elles enseignent à l'homme à comprendre la beauté et lui inspirent des sentiments élevés. Les forêts adoucissent les climats rigoureux.

Acte I
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Si Dieu n'existait pas, les hommes l'auraient inventé. :-)
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Tu n’es pas fou, tu n’es qu’un original. Une sorte de pitre. J’ai pensé autrefois, moi aussi, que tous les originaux étaient des malades, des êtres anormaux, mais je suis prêt à croire qu’il est normal d’être étrange. Tu es comme les autres.
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(N. B. : voici un passage où Tchekhov se livre plus que d'habitude dans une tirade de Platonov vibrante d'autobiographie.)
GLAGOLIEV : C'était un grand cœur, votre père, ça, oui, il avait bon cœur...
PLATONOV : " Bon ", non, insouciant...
GLAGOLIEV : C'était un grand homme, dans son genre... J'avais de l'estime pour lui. Nous étions les meilleurs amis du monde !
PLATONOV : Eh bien, moi, je ne pourrais pas en dire autant. Je me suis détourné de lui quand je n'avais pas encore un poil de barbe au menton, et, les trois dernières années, nous étions de vrais ennemis. Je n'avais aucune estime pour lui, il me tenait pour un propre à rien et... nous avions raison tous les deux. Voilà un homme que je n'aime pas ! C'est un souvenir pénible, mon cher Porfiri Sémionytch ! Sa maladie, sa mort, les créanciers, la vente du domaine... et ajoutez notre haine à tout ça... C'est affreux !... Sa mort a été répugnante, inhumaine... Cet homme mourait comme seul peut mourir un homme débauché jusqu'à la moelle, richard de son vivant, mendiant à sa mort, une cervelle éventée, un caractère épouvantable... J'ai eu le malheur d'assister à son décès... Il s'emportait, il lançait des injures, il pleurait, il riait aux éclats... Sa figure se déformait, ses poings se fermaient et cherchaient la face d'un laquais... De ses yeux coulait le champagne qu'il avait bu autrefois avec ses pique-assiette, à la sueur de ceux qui n'avaient que des haillons sur le dos et des épluchures à manger... L'idée m'est venue de lui parler repentir... J'ai voulu commencer dans le genre dévot, je me souviens... Je lui ai rappelé ceux qu'il avait fait fouetter à mort, qu'il avait humiliés, celles qu'il avait violées, je lui ai rappelé la campagne de Sébastopol au cours de laquelle les autres patriotes russes et lui, ils ont pillé leur patrie sans vergogne... Je lui ai encore rappelé d'autres choses... Et, lui, il me regardait avec un étonnement ! Il est resté étonné, il s'est mis à rire... Qu'est-ce que tu me racontes comme bêtises ? Parce que, lui, vous comprenez, il mourait avec la conscience d'avoir été un brave type ! Être une canaille finie et, en même temps, ne pas vouloir en prendre conscience, c'est l'effrayante particularité de la fripouille russe !

Acte I, Scène 5.
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CHIPOUTCHINE : Ce matin, j'ai eu la visite de votre épouse, qui s'est encore plainte de vous. Elle a dit qu'hier soir vous les avez poursuivies, votre belle-sœur et elle, avec un couteau. Kouzma Nikolaïtch, à quoi ça ressemble ? Aïe aïe aïe !
KHIRINE : J'oserai, à l'occasion du jubilé, Andreï Andréïtch, vous adresser une requête. Je vous demande, ne serait-ce qu'eu égard à mon travail de forçat, de ne pas vous mêler de ma vie de famille. Je vous le demande !
CHIPOUTCHINE : Vous avez un caractère impossible, Kouzma Nikolaïtch ! Comme homme, vous êtes très bien, au-dessus de tout éloge, mais, avec les femmes, vous êtes pire que Jack l'Éventreur. Je vous jure. Je ne comprends pas, comment se fait-il que vous les détestiez à ce point ?
KHIRINE : Et moi, voilà ce que je ne comprends pas : vous, comment se fait-il que vous les aimiez à ce point ?

LE JUBILÉ.
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A Oréanda ils s'étaient assis sur un banc non loin de l'église, ils contemplaient la mer, à leurs pieds, sans échanger un mot. Yalta était à peine visible à travers la brume du matin, le faîte des montagnes était couvert de nuages blancs, immobiles. Pas une feuille ne bougeait, on entendait le chant des cigales et le bruit sourd et monotone qui montait de la mer parlait du repos, du sommeil éternel qui nous attend. La même rumeur s'élevait de la mer alors que ni Yalta, ni Oréanda n'existaient encore; elle s'élève aujourd'hui et s'élèvera toujours, aussi indifférente et monotone, lorsque nous ne serons plus. Et c'est dans cette permanence des choses, dans cette totale indifférence à l'égard de la vie et de la mort de chacun de nous que réside peut-être le gage de notre salut éternel, du mouvement ininterrompu de la vie sur terre, d'une continuelle perfection. Assis à côté d'une jeune femme qui paraissait si belle dans la clarté de l'aube apaisé et ravi par la vue de ce tableau féerique : la mer, les montagnes, les nuages, le vaste ciel, Gourov songeait qu'au fond, à bien y réfléchir, tout est eau ici-bas, tout, excepté ce que nous pensons et faisons quand nous oublions les buts sublimes de l'existence et notre dignité d'homme.
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TOLKATCHOV : Comme tu sais, de dix heures à seize heures, on trime au bureau. La chaleur, la touffeur, les mouches et une pagaille, mon vieux, à ne pas croire. Le secrétaire est en congé, Khrapov est parti se marier, au bureau, les gratte-papier ne rêvent que datchas, amours et théâtre amateur. Tout le monde est là, endormi, épuisé, vanné, rien à tirer de personne… Le secrétaires est remplacé par un quidam sourd de l'oreille gauche, et amoureux en plus ; les solliciteurs sont abrutis, pressés, toujours à courir on ne sait où, et ça se fâche, et ça menace — c'est un capharnaüm des trente-six mille diables. Un de ces bazars, un vrai sabbat de sorcières. Et le travail — l'enfer ; toujours la même chose, toujours la même chose , requête, rapport, requête, rapport — morne comme la pluie.

LE TRAGÉDIEN MALGRÉ LUI.
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Seul le diable sait à quoi on use quelquefois ses forces.
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TCHÉBOUTYKINE – Je n’ai pas eu le temps de me marier : la vie a passé comme un éclair, et puis j’aimais follement ta mère, qui était mariée.
ANDRÉ – Il ne faut pas se marier. Il ne faut pas parce que c’est ennuyeux.
TCHÉBOUTYKINE – C’est peut-être vrai, mais la solitude ! on a beau raisonner, la solitude est une chose atroce, mon petit. Bien qu’au fond… tout soit égal, naturellement.
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ANIA : Qu'est-ce que vous m'avez fait Pétia ? Pourquoi je n'aime plus la cerisaie comme avant ? Je l'aimais si tendrement, il me semblait qu'il n'y avait rien sur la terre de plus beau que notre jardin.
TROFIMOV : La Russie tout entière est notre jardin. La terre est grande et belle, elle est pleine d'endroits merveilleux. Pensez-y, Ania : votre grand-père, votre arrière-grand-père et tous vos ancêtres étaient des propriétaires de serfs, ils possédaient des âmes vivantes, et ne voyez-vous pas que dans chaque cerise du jardin, il y a des êtres humains qui vous regardent ? Vous n'entendez pas leurs voix ?... Posséder des âmes vivantes — cela vous a tous transformés, ceux qui vivaient autrefois et ceux qui vivent aujourd'hui, si bien que votre mère, vous, votre oncle, vous ne vous rendez même pas compte que vous vivez aux dépens des autres, aux dépens de gens à qui vous ne permettez pas de dépasser votre vestibule... Nous sommes d'au moins deux cents ans en retard, nous n'avons rien acquis, nous n'avons aucune attitude positive à l'égard de notre passé, nous ne faisons que philosopher, nous plaindre de notre mélancolie ou boire de la vodka. Et il est si clair que pour commencer à vivre dans le présent, il faut expier notre passé, le liquider, et on ne peut l'expier que par la souffrance et par un travail extraordinaire et sans fin.

LA CERISAIE.
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GAEV : Le train avait deux heures de retard. Hein ? Ça, c'est de l'efficacité !
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OLGA : Elle est chez nous depuis trente ans.
NATACHA : Mais puisqu'elle ne peut plus travailler ! Ou bien je ne comprends pas, ou bien c'est toi qui ne veux pas comprendre. Elle n'est plus capable de travailler, elle ne fait que dormir ou rester sur une chaise sans bouger.
OLGA : Eh bien, qu'elle y reste sans bouger.
NATACHA (étonnée) : Comment, qu'elle y reste sans bouger ? Mais enfin, c'est une domestique. (Avec des larmes) Je ne te comprends pas, Olga. J'ai une bonne d'enfants, une nourrice, nous avons une femme de chambre, une cuisinière... à quoi nous sert encore cette vieille ? À quoi ?
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Près de notre voiture, accoudé au garde-fou de la plate-forme, un contrôleur debout sur le quai, regardait dans la direction de la jeune beauté et son visage ravagé par l’alcool, flasque, odieusement repu, harassé par les nuits sans sommeil et les cahots des wagons, exprimait l’attendrissement et une profonde tristesse comme s’il eût vu dans la jeune fille sa jeunesse, son bonheur, sa sobriété, sa pureté, sa femme et ses enfants, comme s’il se fût repenti et eût senti de tout son être qu’elle ne lui appartenait pas et qu’avec sa vieillesse prématurée, sa gaucherie et sa figure grasse, il était aussi loin du banal bonheur des hommes, des voyageurs que du ciel.
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Une expérience renouvelée et véritablement amère lui avait appris depuis longtemps que si toute liaison met au début dans la vie une diversité bien agréable et se présente comme une aventure charmante et sans contrainte, elle est appelée à devenir, pour un honnête homme, surtout lorsqu’il s’agit d’un Moscovite, hésitant et indécis, un véritable problème, extraordinairement compliqué et qu’il en résulte au bout du compte une situation pénible. Mais chaque fois qu’il rencontrait une femme séduisante, on eût dit que cette expérience s’effaçait de sa mémoire, il se sentait l’envie de vivre et tout lui paraissait alors très simple et très divertissant.
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Plus sa beauté passait et repassait devant mes yeux, plus vive devenait ma tristesse. J’avais pitié de moi, d’elle, de l’Ukrainien qui la suivait tristement du regard chaque fois qu’elle courait vers les chariots à travers le nuage de balle. Était-ce envie de sa beauté ou regret qu’elle ne fût pas mienne et ne dût jamais l’être, d’être un étranger pour elle ou bien sentiment confus que sa rare beauté était fortuite, inutile et passagère comme toute chose en ce monde, ou encore peut-être ma tristesse était-elle ce sentiment particulier qu’éveille en l’homme la contemplation de la vraie beauté ? Dieu seul le sait.
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L’appartement n°46 n’avait pas de vestibule, on entrait de plain-pied dans la cuisine. D’ordinaire, dans les logements d’ouvriers et d’artisans, cela sent le vernis, le goudron, le cuir, la fumée selon le métier de l’occupant ; mais ceux des nobles et des fonctionnaires ruinés se reconnaissent à une sorte d’odeur aigre et rance.
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Les jeunes savants n’ont pas de présent, mais ils ont un avenir.

(L’offense)
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Obèse et court sur pattes, Zwiebusch suait à grosses gouttes ; son visage avait pris la teinte d’une betterave cuite. Il ne cessait d’essuyer son menton humide avec les pans de sa courte veste. Il soufflait et ahanait comme une batteuse à vapeur mal graissée.

(L’offense)
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LOPAKHINE : Excusez-moi, mais je n’ai encore jamais rencontré de gens aussi légers, aussi dénués de sens pratique, aussi bizarres que vous. On vous dit, en russe, que votre propriété est en train de se vendre et vous faites comme si vous ne compreniez pas.

LIOUBOV ANDREIEVNA : Que pouvons-nous faire ? Si vous le savez instruisez nous.

LOPAKHINE : Je vous instruis chaque jour ; chaque jour, je vous répète la même chose. Il faut lotir, et la cerisaie, et votre propriété tout entière. Cela très vite, tout de suite ! Car la vente aux enchères vous pend au nez. Essayez de comprendre ! Décidez une fois pour toute de lotir, d’admettre que des villas se construisent, et on vous donnera autant d’argent que vous voudrez et vous serez sauvés.

LIOUBOV ANDREIEVNA : Des villas, et des locataires de villas…mais… c’est si vulgaire !

GAÏEV : Je suis tout à fait d’accord avec toi.

LOPAKHINE : Je vais pleurer, ou crier, ou tomber évanoui. Je n'en peux plus ! Vous me torturez trop !

LA CERISAIE - Acte II
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Je m'appelle .............?..........." je suis un jeune homme de dix-sept ans, laid, maladif et timide", je passe mes étés dans la "maison de campagne des Choumikhine", et je m'y ennuie.

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