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Citations de Antonin Varenne (268)


Dans Paris, des tas de choses arrivaient, des gens s'installaient devant la télé, des gens se disaient qu'ils avaient une vide de merde, beaucoup de gens ne pensaient à rien et ne s'en portaient pas plus mal.
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- C'est pas pareil de dire quelque chose dehors ou dans une maison. Quand il y a une vue, les mots sont plus petits. Il faut mieux les choisir pour qu'on les entende. En même temps, c'est comme s'ils allaient se perdre et qu'on les oubliait plus vite.
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Il s'était alors imaginé les révolutionnaires comme des flibustiers, des aventuriers menant des batailles à cheval, suivis par des armées de populace en liesse; il avait découvert des rats de cave se tapant dans le dos en lisant leurs textes ronflants, des intellectuels fébriles étouffant dans la clandestinité.
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D'avoir toujours une arme au poing, de tuer pour vivre, de plonger les mains dans la viande pendant des jours, d'être des survivants de la Guerre civile, de n'avoir ni famille ni foyer, tout cela faisait des coureurs de bisons des hommes calmes, au bord des larmes dans le vent et assaillis de mauvais souvenirs, des personnalités plus craintives que dangereuses au contact de leurs semblables.
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Mais on peut pas faire entrer un vieil esprit dans un corps jeune. Ils se craignent trop.
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Aileen avait été accueillie à la table des hommes d'affaires, comme une putain à un repas de famille, tolérée parce qu'elle était journaliste.
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Fuir le sommeil n’était plus possible. Bowman tournait en rond, luttant contre les souvenirs qui pullulaient sur son ennui comme les vers sur une gangrène. Les douleurs des cicatrices revenaient, son dos se voûtait, ses jambes pliaient sous son poids quand il marchait jusqu’à China Court, serrer les poings lui faisait mal. Bowman n’avait pas compris à quel point la routine, cette discipline quotidienne depuis cinq ans qu’il travaillait à la brigade, le faisait tenir debout.
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Son père blanc lui avait appris que ceux de sa race utilisaient les mots non pour dire les choses, mais pour les cacher : « Ils en ont tant qu’il est impossible de savoir ce qui est une histoire inventée, un mensonge ou une vérité dans les discours. Ils écrivent même des livres qui sont des histoires fausses, des romans, pour raconter autrement la réalité. Dedans, des personnages imitent les vrais hommes, que les lecteurs aiment croire à leur tour, pour se faire peur, se réjouir ou se prendre pour des héros. Ce sont des mots qui cachent d’autres mots, des mots-mensonges. »
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On rouvre des enquêtes que le temps avait classées. Il monte du chantier des parfums de tombes. Dans les strates des sols, les machines brisent les scellés des sédiments. L’histoire de tant de défaites, quelques rares victoires, tellement de trahisons et de crimes.
Pour Fulgence, le passé est le plus grand obstacle, lui qui en déplace des montagnes, souterraines, que personne ne voit. Des millions de mètres cubes de gravats évacués en charrettes, que l’on camoufle à la surface en fossés rebouchés, en digues, en rampes et remblais.
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Nous pouvons trouver ce savoir aussi bien dans un article de journal que dans une autobiographie. Autant dans une autobiographie que dans une biographie, une biographie qu’un récit romanesque, un récit qu’un roman. Il est aussi réel dans un roman que dans une fable, peut-être même que dans nos rêves. Quand la vérité est un guide et non un ordre, le savoir un bien et non une obligation, ils peuvent prendre toutes les formes qui nous chantent.
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Mon père a toujours détesté être propriétaire, persuadé que s’il en tirait confort et sécurité, il y perdait aussi sa liberté. Ma mère m’a dit avant de mourir de me débarrasser de tout. J’ai laissé à un oncle la gérance de cette entreprise familiale. Je possède encore beaucoup,mais cela ne m’empêche pas de me méfier des combats pour obtenir autant que les autres. Parce que les autres ne vous l’accordent jamais avant d’être certains
que vous êtes devenu un des leurs. Que vos différences sont effacées. Les hommes accorderont le droit de vote aux femmes quand ils seront sûrs qu’elles voteront comme eux. Je n’ai aucune envie de rejoindre les rangs des femmes américaines ou françaises qui veulent être les égales des hommes. Pas tant qu’hommes et femmes porteront un jugement sur qui je suis et si je le suis de la
bonne manière.
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On pouvait sans s’émouvoir, ni avoir peur de l’ombre de son sexe, regarder ces allégories de la féminité et leur attribuer les qualités idéales qu’on attendait d’elles : discrétion, fécondité et grâce.
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Avec de belles hanches et des seins attirants. Un rayon de lumière dorée, entre les feuillages, faisait comme une main en coupole à une poitrine aux tétons roses.
L’autre nymphe, en réponse à la caresse du soleil sur sa collègue, riait en tenant l’un de ses seins dans sa main, fermement, ses ongles légèrement enfoncés dans la chair. Tournée vers son amie, une mèche de cheveux sur ses yeux cachant en partie son expression, on devinait seulement qu’elle mordait sa lèvre inférieure.
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Les Américains, pour compenser la brièveté de leur histoire et parer de gloriole les complexes de leur jeunesse, cherchaient sans cesse à prouver leur identité, à la refonder dans des postures nationalistes caricaturales. Les pavés parisiens, sous le cuir de ses semelles, obtenaient le même résultat par leur seule présence et un peu de bruit. L’Amérique peinait encore à se construire des mythes solides. Ceux de sa fondation, par les pères de la Constitution, avaient volé en éclats moins de cent ans après l’indépendance, quand le pays s’était entre-dévoré, abîmé dans la rage de la guerre civile. La fable douteuse de l’abolition de l’esclavage était tout ce que l’on avait pu sauver de ce naufrage.
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Certaines se battent depuis que je suis enfant pour améliorer les conditions de vie, d’éducation et de travail des femmes. Toutes, nous luttons pied à pied pour l’adoption d’une loi nous accordant le droit de vote. Bien que non éligibles, nous présentons à chaque élection des candidates et défendons publiquement des programmes pour l’avancement de la cause des femmes, pour affirmer notre présence et légitimer nos arguments. Il y a dans ce journal des socialistes, des anarchistes, des libertaires, des croyantes et des athées, des femmes mariées, célibataires, jeunes, vieilles, coquettes ou révoltées à l’idée de se maquiller. Parmi les coquettes, aucune ne l’est autant que moi et je demande à nos collaboratrices assurant l’accueil de nos visiteurs de s’habiller avec bon goût.
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Les femmes étaient dessinées pour être soulevées par la taille et tourner comme des toupies. Plus elles étaient élégantes, plus leur sang était retenu et oppressé. Les silhouettes laineuses et avachies des travailleuses, elles, se confondaient presque avec celles des hommes appuyés à des cannes. Cet accessoire martial donnait à leur groupe une allure âgée, de professeurs prêts à botter le cul à des gamins trop bruyants ou d’inspecteurs qui allaient, du bout ferré de leur badine vernie, soulever une robe pour vérifier dessous le nombre de jupons. Ils paradaient comme si chacun avait droit de regard sur toutes les femmes.
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Si la mémoire était une pomme, la nostalgie serait le ver qui s’en nourrit et dévore sa demeure.
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Sais-tu Maria, que le destin commence quand nous échappons à ce que nous devrions être ? On vous attend ici-bas. Des parents, un pays, une langue, une histoire, il y a une place déjà prête pour nous. Un nez au vent, une cheville baladeuse, un mollet impétueux, un genou fier et des cuisses solides, un pas de côté et nous ne sommes plus ce que nous étions préparés à être. Notre destin : rien, sinon une histoire digne d'être racontée, une lettre valant d'être écrite, la vie devenue une aventure, aussi modeste soit-elle, contenant une plus grande part de risque, d'inconnu.
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Le prix du tatouage comprenait le travail du Marin, la fabrication de l'encre, l'achat à Cayenne des crayons, des feuilles de papier et du laudanum.
- T'es un costaud , Pete, mais après deux heures de marteau personne ne peut tenir, à part les Maoris, qui sont des guerriers trois fois plus grands que nous, et même eux finissent en transe, tellement la douleur les vide de leurs forces. En fait, c'est pas un corps solide qu'il faut pour supporter ça, c'est une âme en pierre
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Son père blanc lui avait appris que ceux de sa race utilisaient les mots non pour dire les choses, mais pour les cacher : "Ils en ont tant qu'il est impossible de savoir ce qui est une histoire inventée, un mensonge ou une vérité dans les discours. Ils écrivent même des livres qui sont des histoires fausses, des romans, pour raconter autrement la réalité. Dedans, des personnages imitent les vrais hommes, que les lecteurs aiment croire à leur tour, pour se faire peur, se réjouir ou se prendre pour des héros. Ce sont des mots qui cachent d'autres mots, des mots-mensonges."
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