Le roman des frères Strougatski ne ressemble pas tant au film de Tarkovski pour ces éléments narratifs que son côté erratique, mis en place avec peu de moyens, mais qui parcourt tout le récit et lui donne une ambiance que j'aime pas mal. On y accompagne aussi les personnages dans leurs doutes, leurs états d'âmes, et tout ça est assez rondement mené. L'idée du "pique-nique au bord du chemin" est intéressante, mais elle n'est pas exploitée plus que ça. Le roman a connu bien des déboires avec la censure et les autorités soviétiques, mais il a pu être restitué dans son intégralité ; c'est dommage qu'on en reste finalement à une sorte de "Quel beau merdier. C'est la vie" Un peu à la Vonnegut, le charme s'épuise un peu vite.
"Et, s'imaginant cette gueule, Redrick éclata de rire. Lorsque Arthur se retourna et lui jeta un regard apeuré, il lui fit un geste de la main : avance, avance ! tout en continuant de rire. Et de nouveau des tronches se mirent à défiler dans sa conscience comme sur un écran... Il fallait tout changer. Pas une vie, pas deux, pas un destin, pas deux, mais chaque petit boulon de ce monde ignoble et infect, c'était ça qu'il fallait changer..."
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L'arc-en-ciel est une planète abritant une communauté scientifique qui y pratique de nombreuses expériences.
Dans les premiers chapitres, on découvre les personnalités de certains des membres de cette communauté.
J'ai trouvé l'histoire globalement intéressante mais pas véritablement captivante car certains passages me semblaient un peu confus.
Mis à part ça, ce livre ouvre une réflexion sur la recherche scientifique et les limites (morales ou matérielles) qu'elle peut se fixer pour arriver à ses fins.
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Excellent et étrange roman. Fascinant, intemporel et mystérieux. Aventure et philosophie.
Il me fait penser à "2001 odyssée de l'espace" et son monolithe noir, à "La route" et son intemporalité et son universalité.
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demain est déjà arrivé
J'ai mis des mois avant de m'y lancer, la faute à cette horrible couverture, mais une fois que j'y ai mis un pied, difficile d'en sortir, c'est comme pour les stalkers.
Une histoire remarquablement construite, remarquablement traduite.
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Une visite d’extraterrestres dans une région de notre planète, qui ressemble étrangement à l’Europe de l’est.
Elle a été baptisé « la zone » cette région. Les « visiteurs » ont juste effectué un passage, et ils ont disparu.
Seulement, ils ont abandonné, en partant, des objets inconnus, hétéroclites et souvent mortels pour les humains. Comme s’ils avaient laissé leurs « poubelles » après un pique-nique.
Le « Stalker », (de l’anglais : aller à pas de loup) est un chasseur de primes. Il va sur cette « zone » et en ramène les objets qu’il peut, au péril de sa vie, souvent.
Red est l’un de ceux-là. Il va les récupérer pour un institut scientifique, pour lequel il est censé travailler. Mais aussi pour les monnayer avec des collectionneurs, c’est plus lucratif.
Ce récit, c’est surtout une quête de soi-même, une sorte de « roulette russe », à travers laquelle le « stalker » va se défier lui-même, se doper à l’adrénaline, se mesurer aux autres Stalkers.
L’idée de départ de ce roman est excellente. Mais je n’ai pas trop accroché sur la narration, trop d’argot, lecture peu aisée, j’ai eu des difficultés pour avancer, sensation d’ennui parfois.
Ceci dit, la démarche est bonne et l’atmosphère de fantastique et d’oppression garantis .
Á lire.
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Le livre est plutôt contemplatif et par là, je veux dire que, finalement, il se passe peu d'actions véritablement intenses et dramatiques. Roumata vit sa vie en constatant les déviances et dégradations du système social dont il n'est, en réalité, qu'un observateur étranger soumis à une injonction de non-intervention. Il compare beaucoup ce régime féodal au fascisme ou à d'autres totalitarismes, sans se rendre compte qu'il en est lui-même un des rouages. En s'interdisant d'intervenir, il rejoins les masses d'attentistes qui attendent de voir dans quel sens le vent tourne pour retourner leur veste et essayer de continuer à vivre comme s'il ne s'était rien passé.
Une autre caractéristique de Roumata est qu'il s'interdit de tuer, bien qu'excellent bretteur. Même après la lecture j'ai du mal à définir si c'est une règle qu'il s'est fixé à lui-même ou si elle découle de la règle de non-intervention. Ce n'est pas indiqué clairement mais il semble qu'il brise volontairement ce tabou à la fin du livre, dans des circonstances dramatiques où il laisse éclater ses émotions. Pendant le reste du livre, Roumata est une espèce de coquille vide : il est présent dans la scène et en même temps absent, il ne s'implique pas vraiment et, quand il est impliqué, il met tout en œuvre pour se désengager parce que c'est ce qu'on attend de lui en tant qu'observateur. Le changement intervient quand il finit par avoir quelque chose à perdre. Et s'il fallait une "morale" à l'histoire, ce serait peut-être celle-là : c'est quand on a quelque chose de personnel à perdre qu'on peut réellement sortir des beaux discours et agir.
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Malgré ces 200 pages, je ne suis pas arrivé à traverser cette zone. Personnages à la dérive, histoire à la dérive, tout est sans consistance, sans réalité... Si ce n'était les artefacts extra-terrestres aux noms ridicules (traduction ?), j'ai eu l'impression d'aller faire un pique-nique avec un camarade soviétique dans une décharge publique à la recherche de quelques pépites de technologie laissées par les consommateurs capitalistes ! Enfin, les pièges en plus :-)
Très étonné par les commentaires dithyrambiques lus sur ce site. Je ne dois pas avoir lu le même livre...
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Voilà un livre que j’attendais de lire depuis un certain temps. Pierre angulaire de la scène SF russe, il était temps que je m’attaque aux écrits des frères Strougatski. Et je dois avouer, si le style est très différent des classiques français ou anglo-saxons, je n’ai vraiment pas été déçue. Ce côté très cynique, immuable, ces personnages comme enfermés dans un rôle, une réalité trop grands pour eux, cette ambiance lourde et très bien décrite, en fait un très grand livre. L’histoire de ces quasi dieux, contraints de voir se dérouler sous leurs yeux une Histoire très violente, presque barbare, pose une réflexion très intéressante, que j’ai beaucoup apprécié. Je recommande !
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Un demi siècle après avoir vu le film de Tarkovsky (en 69, ciné club de fac) voici donc le roman source original. La comparaison donne l'avantage au film, Tarkovsky se situe d'emblée au niveau philosophique (le politicien client visiteur de la zone, le physicien sceptique) et même métaphysique (le passeur de frontière, le "stalker"). L'aspect poétique des images est très fort, superbe. L'origine de la zone reste mystérieuse dans le film, la visite d'extra-terrestres indifférents à l'espèce humaine n'est qu'une hypothèse, la transformation des personnalités faisant un séjour dans la Zone est le sujet principal.
Le roman figure néanmoins dans ma bibliothèque à cause des deux derniers chapitres qui relèvent le niveau à ce que l'on attend de ce genre d'oeuvre que l'on range dans la rubrique "science fiction", faute de mieux, "fantaisie philosophique pouvant se révéler un jour réelle" irait tout aussi bien. On sent que les frères Strougatski n'ont pas eu la liberté de critique (autant sociétale que métaphysique) du réalisateur Polonais, ils se cantonnent dans de prudentes évocations d'hypothèses, se concentrant sur l'humanité du Stalker au delà de traits descriptifs assez grossiers (caractère que l'on retrouve dans les films d'Arcady Stroubatski).
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Étant donné qu'il n'y avait que 209 pages à lire, j'ai surmonté ennui et incompréhension, voire agacement, et j'ai terminé ce roman si fameux comme si j'avais traversé cette zone interdite. Et ce sera le dernier roman russe que je lirai avant longtemps.
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DECU Je m'attendais a un bon roman d'anticipation, résultat décevant. Roman trop embrouillé. Le coté société du XXe siècle qui juge la population d'une autre planète à l'époque du moyen-âge est intéressante a lire mais la structure de l'histoire n'est pas assez définie à mon goût. L'organisation de la planète Terre est très peu décrire. On suit les aventures de Roumata qui sont plutôt ennuyantes Heureusement que ce livre est court (200p) car je n'aurais pas supporté 100p de plus. De plus je n'ai rien compris a l'épilogue.
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Stalker (qui avance à pas de loup)
Se penser grandiose et être, en fait, qu’un minus…
"La xénologie c'est un mélange artificiel de science fiction et de logique formelle. À la base de sa méthode se trouve un procédé vicieux: le fait de plaquer la psychologie humaine sur une intelligence extraterrestre. - Pourquoi vicieux? demanda Nounane. - Mais parce que les biologistes se sont déjà cassé la figure en essayant de plaquer la psychologie humaine sur les animaux. Les animaux terrestres, notez-le!"
Excellente oeuvre de science fiction que je vous recommande...
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Un ovni dans ma bibliothèque.
J’ai adoré. Le suspens, l’humour, les situations burlesques, les idées incroyables des auteurs qui font d’un petit détail tout un univers, enfin bref. Je ne lai pas lâché.
C’est fou ce qu’on peut trouver dans une auberge coupée du monde en haut d’une montagne...
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Je suis plutôt déçu par ce roman.Il raconte l'histoire de Roumata, noble immensément riche d'une glorieuse nation médiévale, alias Anton, observateur historique. Oui, il est infiltré et observe les souvressauts de l'histoire de cette nation qui semble se placer dans une période post-moyen-âgeuse (mais à peine).Il verra évidement différentes orientations politiques se succéder, avec la violence qu'implique la période historique choisie. Curieusement, ces différentes orientations se feront sans que l'homme de pouvoir, sur lequel ce Roumata n'a aucun pouvoir, ne se fasse emporter par le tourbillon de l'histoire.Et c'est peut-être le gros défaut de ce roman : Roumata croit n'être qu'un observateur (alors que non). Il n'est en fait qu'un acteur trop périphérique de l'histoire pour réellement en comprendre tout le sel. Bon, évidement, comme on est dans un roman des Strougalski, tout ici n'est que métaphore. Et ils se livrent donc à une observation des soubressauts historiques de la Russie. Mais de trop loin, et avec trop peu d'opinion, pour que ce soit réellement pertinent.
9782266030366"
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Une expérience qui dégénère et il faut quitter la planète Arc-en-Ciel. Un roman un peu trop catastrophiste à mon goût. Cela me fait penser à la peur de la Bombe qui revenait au début des années 80. Pas le meilleur des Strougatsky...
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Cette re-édition vaut la peine car elle contient en deuxième partie la première histoire publiée.
Encore un Strougasky avec une fin étrange. Respirez plutôt l'air de cette forêt extra-terrestre et le non-sens de cette administration...ben, terrestre. Une forêt cache 3 civilisations différentes : une qui décline, une conquérante et une autre on ne sait pas trop. L'un des personnages veut aller vers l'administration, l'autre vers la forêt. On n'est jamais content de son sort...
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