Visite d'un autre monument de la science-fiction mondiale, et cette fameuse Zone qui, peut-être, vous marquera pour la vie.
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Quelque chose s'est produit à divers endroits du monde, laissant ces espaces affranchis des lois de la physique ; où l'on y trouve de curieux artefacts aux étranges propriétés, collectionnés sans mesure par les plus riches, se les procurant auprès de « stalkers », sorte de prolétaires-braconniers annonçant les liquidateurs de Tchernobyl, parcourant au péril de leur vie ces Zones où rien n'est établi…
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Les frères Strougatski représentent la tête de pont de la SF soviétique, souvent présentée comme moyen de contourner la censure afin de parler politique.
Dans ce livre paru en 1972, c'est davantage le capitalisme aveugle qui est pointé du doigt, si l'on veut à tout prix lui trouver un sens hors de l'histoire, surtout là pour nous en conter d'altérité, voire d'aliénation, tout en laissant de vastes latitudes d'interprétations…
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Une ambiance très réussie, car très « proche », à travers ce parlé populaire, ce quotidien de l'étrange, ces caractères heurtés, et cette novlangue des objets de la Zone.
Avec une relative économie et très peu d'emphase, les auteurs arrivent à faire naitre des sensations extra-sensorielles, bien qu'hautement sensuelles, dont la traduction fait ce qu'elle peut pour les retranscrire.
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Une lecture que l'on prolongera avec le visionnage de ce chef-d'oeuvre absolu du cinéma mondial, son adaptation par Andreï Tarkovski, variation plutôt libre de ce classique de la littérature, aux images définitives, permettant l'arrêt de toute consommation audio-visuel pour de nombreuses semaines.
Un film dont la singularité exige cette lecture préalable, sans bien-sûr la rendre obligatoire, le contraire restant possible sans m'apparaître souhaitable…
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P.S : et j'hésite à mentionner le blog éponyme de notre « gargouille » de la critique littéraire nationale… bien que nous lui devions bon nombre de mise en lumière de saines lectures, ainsi que de nécessaires et esseulés coups de gueule sur son petit milieu, peuplé d'auteurs et de leurs équivalents qui crissent, tous semblables à ces peintres-pompiers du 19ème siècle, dont la popularité, ou non, chez leurs contemporains aura davantage marqué l'histoire de l'art que leur postérité artistique, bien qu'un tableau de Bouguereau reste plus intéressant qu'une certaine littérature…
Ne pouvant insérer qu'un seul lien, je vous laisse rechercher l'adresse de son blog — laissant de côté certains aspects rebutants, regorge de bons conseils à qui sait dépasser un certain formalisme (hum… si seulement il avait la capacité de se mettre à la place de son lecteur…) — et vous donne l'accès direct à une version en bonne qualité, sous-titrée en anglais, du film Stalker, à regarder dans le noir et le calme absolu, muni si possible d'un excellent équipement audiovisuel…
bisous
Lien :
https://www.youtube.com/watc..