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Critiques de Armand Farrachi (23)
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Le coup de Jarnac

C'est en lisant "Diane de Poitiers" de Mireille Lesage et le passage relatif au fameux duel ayant eu lieu lors du règne d'Henri II, que je me suis souvenue de l'existence de ce livre pour enfants de la collection Je Bouquine.



L'incident qui fut la cause du duel est quelque peu différent de la réalité historique. Ici, on ne parlera pas de la rivalité entre Diane de Poitiers, favorite d'Henri II et la Duchesse d'Etampes, celle de François Ier.



On retiendra juste que La Duchesse d'Etampes fut ridiculisée et que Guy Chabot, baron de Jarnac et beau-frère de la duchesse s'enhardit de défendre son honneur et provoqua le dauphin Henri, lors d'un bal donné à la cour du vieux François Ier.

Henri, étant fils de roi, ne pouvait se battre. Il chargea donc le sire de la Châtaignerie de répondre à la provocation.

Il faut dire que le futur Henri II n'avait pas choisi n'importe qui : La Châtaignerie était un combattant aguerri, fort et massif. Face à ce molosse, Jarnac n'avait aucune chance et les partisans du roi en riaient à l'avance.

Cependant, François Ier interdit le duel et il fallut attendre l'avènement d'Henri II au titre de roi pour qu'il eut lieu.

Mais je n'en dirai pas plus..



La lecture, destinée aux enfants de plus de 10 ans, agrémentée d'illustrations, est plaisante et dévoile habilement l'origine de l'expression " coup de Jarnac".





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Le triomphe de la bêtise

Je remercie tout d'abord les éditions Acte Sud et Babelio pour l'envoi de ce petit livre dans le cadre de Masse Critique non fiction de juin.

Petit par la taille, ce texte vindicatif et caustique tombait à point nommé dans ma pile à lire, en cette période où je fais de manière récurrente ce constat de la permanence et de la pandémie de bêtise, à tous les niveaux.

Alors les mots d'Armand Farrachi sauront-ils décrire ou expliquer cet état de fait ? Apporter des précisions, des pistes ou solutions, ou simplement enfoncer des portes ouvertes ?



Je note tout d'abord que le ton se veut celui du pamphlet, de l'homme cultivé, des rires intelligents et des références bien senties. L'écriture est claire sans être simpliste, elle puise dans les plus belles possibilités de la langue sans toutefois devenir absconse.

Bref, un régal de lecture.



Partant de petits exemples politiques contemporains fort parlants et fort bêtes (du "casse toi pauv' con" au "gâteau du président Trump" en passant par les soirées "bonga bonga"), l'auteur en vient à dresser le portrait et à définir cette bêtise qu'il décrie. Et le tableau est sombre, car il ne s'agit pas de paranoïa quand on voit comment tout est mise en place par le système (capitaliste, bien sûr) pour abrutir les masses et se remplir les poches tout en conservant le monopole politique et économique.

On nous montre par exemple, si nous en doutions encore, comment l'école distribue des diplômes bradés pour rassurer et conforter le peuple dans sa bêtise ; comment le matraquage publicitaire et marketing s'invite dans la politique et pollue le sens commun et donc la démocratie ; comment la bien-pensance est parvenue à ôter le sens de certains termes tout en en tabouisant certains autre ; etc.



Tableau noir et surtout pessimiste, car il semble que rien ne soit à espérer de l'humain, animal qui, de même que le babiroussa, porte les gènes de sa propre mort, à la différence que c'est son comportement, et non son corps, qui le conduit à sa perte...



La bêtise devient donc la norme, et avec elle la servitude et la laideur.



Je terminerai d'ailleurs sur une note mitigée en précisant que tout ce qui est avancé et assumé par l'auteur ne se vaut pas forcément au même niveau et d'ailleurs sur ce point précis de "laideur" qui, àmon avis, devrait rester subjectif et ne pas entrer en ligne de compte. Oui, on peut regretter la domination culinaire du Big Mac, le lavage de cerveaux aux émissions de télé réalité débiles, ou les frasques des présidents et des puissants, mais mettre sur le même plan le porteurs de tongs ou les utilisateurs de shampoing pourrait presque faire passer l'auteur pour un ayatollah du bon goût et des bonnes mœurs. Extrémistes qui, en mélangeant causes et conséquences tire sur tout ce qui bouge (je veux bien faire lire La Princesse de Clèves à mes élèves , mais ce serait en pure perte, puisque les bases ne sont pas acquises et que 99% d'entre eux ne comprendront pas la syntaxe ou le vocabulaire...).

Mais qu'à cela ne tienne, en dehors de ces dérives un peu jusqu'au-boutistes, j'invite tout un chacun à se procurer et lire ce petit essai, qui ne fera aucun mal, au contraire.

Ps : nombreuses sont les citations à devoir venir alimenter Babelio ;)
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Michel-Ange face aux murs

Michalangelo di Ludovico Buonarroti Simoni dit Michel-Ange est sans conteste un génie mais quel personnage!.

Armand Farrachi s'attache aux pas de Michel-Ange alors qu'il accepte enfin de peindre la voute de la Chapelle Sixtine obéissant à l'insistance de Jules II. Il nous fait le portrait d'un homme au caractère exécrable, sachant monnayer son travail, seul par choix et vocation, aimant par dessus-tout le silence et les ducats...pour acheter encore et encore des demeures.

Armand Farrachi nous parle de l'homme mais surtout de l'Artiste, de son art, de sa façon de travailler, des couleurs utilisées et du chef d'oeuvre obtenu. Quel plaisir d'avoir à disposition l'outil numérique et de pouvoir mettre les mots en images.

Une lecture érudite mais fort intéressante.
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Le triomphe de la bêtise

Ce petit livre qui nous parle de la bêtise a été à la fois un morceau de chocolat praliné et un bonbon acidulé dans ma bouche.



Le côté chocolat était pour la partie consacrée à la bêtise même, celle de l’imbécile heureux, dirons-nous car j’avais un beau spécimen devant mes yeux pour l’étude appliquée de cette bêtise poussée à son paroxysme dans la personne de ma belle-soeur (une pièce rapportée).



Cette dernière est capable de te sortir des trucs gros et débiles, du niveau ceux utilisés par Fillon au sujet de sa femme qui n’avais jamais travaillé : autant ma belle-soeur que Fillon sont capables d’aller loin dans leurs justifications abracadantesques, sans queue ni tête, et pire, de s’y accrocher autant que lui en jurant de ses grands dieux des trucs qui relèvent de la bêtise dans toute sa splendeur.



L’auteur nous proposera d’ailleurs un bel exemple de défense bête et débile avec un homme ayant assassiné son voisin pour lui dérober ses meubles.



Et ça s’entête, un être humain, tel un coureur qui prendrait un mauvais chemin et se dirigerait droit vers un précipice, répondant aux gens qui le mettent en garde qu’il a une bonne avance sur les autres…



Quant aux politiciens, ils en prennent pour leur grade aussi, tel Trump décidant de l’envoi de 59 missiles sur l’Irak (alors que c’était sur la Syrie) et annonçant qu’il avait pris cette décision devant la plus belle part de gâteau au chocolat…



Alors oui, pour la première partie, celle en chocolat qui fond dans la bouche (et dans la main), j’ai affiché un sourire carnassier sur ma face car je n’étais pas visée par l’auteur.



Là où la partie est devenue acidulée – de celle qui fait mal à la gueule mais que tu gardes en bouche parce que tu aimes ça (oups) – c’est quand l’auteur est arrivé dans la partie qui nous concerne un peu tous et toutes car dans le fond, nous sommes tous et toutes l’imbécile d’un autre et les publicitaires le savent, que nous nous laissons entraîner par des slogans simples, clair et qui marquent.



Car nous avons tous des grands principes écolos, nous sommes d’accord avec le fait qu’il faut polluer moins, mais la plupart ont aussi des tas d’excuses pour ne pas les appliquer puisque de toute façon, les autres ne le feront pas…



Braquant sa plume assassine sur imbéciles, sur les politiciens, sur les citoyen lambda, sur les fabriques à crétins que sont devenues les écoles, sur la société de consommation, sur les émissions abrutissantes, sur les anglicismes qui parsèment notre langage, sur la loi du moindre effort, sur le fait que nous ne voulons plus réfléchir et j’en passe et des meilleures, l’auteur tire à boulets rouges sur cette bêtise qui est devenue la norme de notre société.



Tenant plus du pamphlet que de l’essai, ce petit livre se lit en plusieurs morceaux, comme un dessert exquis que l’on ne voudrait pas finir trop vite. Je l’ai dégusté sur plusieurs jours, m’en gardant des petits passages rien que mon plaisir personnel.



Rien à dire, l’auteur frappe sous la ceinture, il y va fort, je ne lui donne pas tort, sauf peut-être pour certains passages car mettre les utilisateurs de shampoing au même niveau que l’imbécilité de certains, c’était un peu poussé, non mais allo quoi !



Hormis cette petite critique, tout le reste était absolument vrai, hélas, et si nous continuons ainsi, nos cerveaux seront la prochaine extinction !



Sauf si un petit village peuplé d’irréductibles "cerveaux" résistent encore et toujours à l’envahissante bêtise.


Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Le triomphe de la bêtise

Un essai qui fait réfléchir sur un mal, qui frappe notre société : la Bêtise !

Armand Farrachi prend de nombreux exemples très parlant, notamment la décision de Donald Trump d'attaquer la Syrie, prise devant une belle part de gâteau au chocolat comme si celle-ci avait été un moteur !

D'autres exemples sont tirés du quotidien, l'américanisation et le pullulement de fast-food, notre société qui ne jure que par le divertissement, les abréviations utilisées à tord et à travers, ainsi que les mots anglais comme "brainstorming" usités dans le monde du travail, comme si aucun équivalent français n'était possible. Il y a aussi l'abus du port du jogging en toute circonstance, le nouveau système post-bac qui se fonde sur le hasard plutôt que sur le mérite, car il y a de plus en plus de bacheliers puisque le bac est plus facile à obtenir. Doit-on céder à la facilité, au relâchement ?

Ce pamphlet dénonce le manque de référence, l'absence de mémoire, ainsi que les gens qui sont captivés par des écrans, avec une faculté de concentration amoindrie et qui ne peuvent pas se projeter au-delà de l'immédiateté.

De plus, Armand Farrachi nous rappelle que si nous ne faisons rien, nous allons détruire la planète. Il dénonce ceux qui apprécient les principes écologistes que quand les autres les appliquent, mais qui ont toujours une bonne raison pour s'en dispenser.

Ce texte est sans espoir, ni remède pour nous éviter de tous devenir bête. J'espère que d'autres vont s'emparer de ce sujet et défendre notre avenir culturel et le patrimoine français.

Un livre à partager, à offrir, à lire à voix haute autour de vous, il vous faut environ deux heures !

Je lis peu de texte engagé, mais je trouve ce texte vraiment nécessaire pour qu'il y ait une prise de conscience et qu'on évite de tous sombrer dans l'abrutissement. Je me demande toujours s'il faut en rire ou en pleurer...

Je remercie l'auteur, il a le courage d'oser dire, ce que beaucoup pense mais ne dénonce pas par peur de paraître réactionnaire.

Les phrases sont bien construites et le vocabulaire est riche. J'espère avoir l'occasion de lire des retours d'autres lecteurs de Babélio !
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Bach, dernière fugue

"Qu'entendrait-on au langage de la fugue si Bach ne l'avait pratiqué?" s'interroge Armand Farrachi (romancier, essayiste et auteur de pamphlets) dans Bach, dernière fugue, un portrait bien brossé et une biographie fouillée du compositeur allemand du XVIII° siècle, dont la dernière partie est consacrée à L'art de la fugue une oeuvre ultime et grave (inachevée ou achevée sur le silence de la mort).

C'est après avoir évoqué le parcours et la personnalité de cet orphelin surdoué, de cet homme discret, pieux,sévère,intransigeant, "plongé dans l'harmonie",dont les goûts se prêtaient aux "constructions mentales" et à "l'architecture des édifices religieux", de ce père de famille (nombreuse) rigide et attaché à sa deuxième épouse jeune,apaisante et dévouée , de ce compositeur hors-normes et reconnu dont la perfection de la musique rendait (et rend toujours) "sonore l'ordre de l'univers", de ce génie qui a offert sa vie à la musique pour "honorer le Tout-Puissant", qu'Armand Farrachi soulève le mystère de L'art de la fugue. Prend-elle le large à l'approche de la mort "pour atteindre l'immortalité"? L'inachèvement est-il volontaire? A-t-on perdu le dernier feuillet?

"Le Cantor de Leipzig" a emporté ce secret dans sa tombe mais il nous semble, à travers mots, percevoir la fuite des notes s'élevant limpides pour se dissoudre dans l'infini.

C'est un bel hommage que l'auteur rend ici à Jean-Sébastien Bach, qui touché très jeune par une longue série de deuils (parents puis enfants) n'a jamais montré une douleur palpable mais, sensible intérieurement, s'est sans doute entouré d'harmonie pour élever vers le divin l'art du contrepoint.

Armand Farrachi a écrit, dans le même genre Michel-Ange face aux murs.

Malgré quelques anecdotes,glanées de ci de là (comme celle de ses enfants qui jouaient le soir pour endormir ce couche-tôt) et l'évocation de titres musicaux, j'aurais apprécié quelques illustrations (comme dans Le violon de la paix de Yéhudi Menuhin) pour couper un peu le côté conventionnel du sujet. Mais Bach, dernière fugue est un ouvrage très abordable et une bonne approche de Jean-Sébastien Bach.
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Michel-Ange face aux murs

Michel-Ange savait qu'il était un génie, inégalé en sculpture. "La couleur n'était pas son élément favori", et pourtant il a prouvé avec la chapelle Sixtine qu'il savait aussi bien manier le pinceau que le burin...ou plutôt qu'il peignait comme il sculptait : en détruisant, enlevant la matière colorée lorsqu'il n'était pas satisfait, et surtout en donnant l"impression de ne pas terminer certains corps peints ...comme lorsqu'il voulait montrer par ses sculptures inachevées l'acte de naissance d'une œuvre émergeant du bloc de marbre encore informe. L'auteur nous fait vivre en haut des échafaudages le dur labeur d'un grand artiste. Le portrait qu'il fait de Michel-Ange est sans concessions car il nous montre l'homme narcissique, avare, abject avec ses aides et les artistes de son temps, un homme se sentant persécuté, bref une personnalité antisociale et qui termine sa vie telle qu'elle a toujours été : face aux murs, face à lui-même.

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Bach, dernière fugue

Des mots qui s’animent , comme des notes sur une portée , un récit qui vibre comme une partition bien interprétée …



Armand Farrachi nous livre quelques données biographiques mais surtout il nous fait partager ses émotions et l’admiration qu’il éprouve pour ce musicien de génie.

Une écriture sensible qui s’anime et devient tableau lyrique tout en harmonie…

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Une semaine chez les ours

Chouette, du Nature Writing à la française ! Etant toujours à l'affût d'histoires d'ours ou de loups, je ne pouvais manquer un titre pareil. Farrachi est écrivain et militant écolo également. Il a passé une semaine en Slovénie au pays des grands prédateurs, et en rapporté un journal de bord, court mais dense.

Un mélange de réflexions personnelles, de témoignages, de descriptions, le tout centré autour de l'ours brun. C'est dans les pays de l'Est que l'amoureux de la nature a le plus de chance d'apercevoir le plantigrade. L'auteur en profite d'ailleurs pour tirer une salve nourrie contre cette mentalité franco-française qui veut que tout animal sauvage pose un problème insurmontable au brave citoyen.



Par delà les critères écologiques, et la responsabilité des hommes envers les autres créatures, je crois que la faune sauvage et libre, et surtout les grands prédateurs, sont également une part de notre imaginaire. L'homme civilisé a besoin de savoir que le monde sauvage existe (même si la plupart du temps il n'a aucune intention de s'y immerger), pour son propre salut. Edward Abbey ne dit pas autre chose, et c'est ce que Jim Harrison dit en substance, dans sa magnifique nouvelle "Légendes d'automne". (On peut difficilement faire mieux dans les références...).

Je n'oublie pas non plus le parcours étonnant de ce jeune homme que Sean Penn s'est attaché à recomposer dans l'un de ses plus beaux films, into the wild.



Armand Farrachi n'échappe donc pas à cette envie, à ce besoin. Il existe quantité de livres qui célèbrent la nature, mais presque essentiellement une nature jardinée : on célèbre la beauté des fleurs, d'un massif bien ordonné, d'un chemin de campagne bien sage entre ses deux rangées de haies, noyé sous la brume ou de la forêt en automne lorsque résonnent les aboiements mélancoliques des meutes de chasse (la chasse étant souvent envisagée sous l'angle romantique, alors qu'il ne s'agit jamais que de tuer des créatures à plumes et à poil, permettez-moi de ne voir nulle beauté là-dedans...).

Point de tout ce fatras ici. L'auteur célèbre une nature encore sauvage et des hôtes libres et potentiellement dangereux. La forêt sauvage, la vraie, se mérite et n'a rien de romantique : les marches y sont harassantes et les obstacles nombreux, les moustiques omniprésents et au bout parfois, la récompense, apercevoir l'ours.

C'est finalement au sein de la Nature que l'on réapprend à voir, respirer, entendre. A aiguiser ses sens, à apprendre l'humilité et la patience. Et cette immersion change indubitablement le point de vue de celui qui a accepté de partager son monde avec d'autres créatures. A lire toutes ces expériences, et pas seulement celle de Farrachi, j'ai le sentiment que chacun de ces témoins revient changé, plus éveillé, plus persuadé de la nécessité de protéger la nature.
Lien : http://lectures-au-coin-du-f..
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Les poules préfèrent les cages : Bien-être indu..

Les poules préfèrent les cages



Chaque fois que le coeur ou la raison poussent à s'indigner des cruautés infligées à des êtres sensibles pour des motifs qui les dépassent, économiques, scientifiques ou politiques, il est heureux qu'un spécialiste se dresse quelque part pour rétablir la vérité contre les préjugés. Faute de travaux approfondis ou d'études poussées, les ignorants, les imbéciles ou les naïfs ont tendance à croire spontanément, par exemple, qu'une poule, une simple poule, préfère courir au soleil, gratter la terre, battre des ailes et se percher plutôt que de piétiner dans une cage de fer où le jour ne s'aventure jamais. Par bonheur, les savants, ou plutôt, ainsi qu'ils aiment à se présenter eux-mêmes, «les membres de la communauté scientifique», qui se sont penchés sur la question avec des instruments adéquats et des méthodes éprouvées, sont là pour les détromper.



Après avoir étudié «de longues années, et, (selon l'expression du magazine professionnel La France agricole) de façon «relativement sophistiquée», le comportement de «plusieurs groupes de poules», des membres de cette communauté scientifique ont constaté qu'elles manifestaient en semi-liberté une tendance à l'agressivité et au cannibalisme, alors qu'en cage elles se contentaient de s'arracher leurs propres plumes. Les chercheurs, qui n'auront donc jamais trouvé de poules qu'en situation de conflit et en état de stress, en viendraient vite à éliminer d'office le facteur liberté pour se demander si elles n'éprouveraient pas un plus grand «bien-être» en captivité. Dans leur langage, il faut le savoir, «le bien-être d'un animal est jugé satisfaisant s'il se sent en sécurité, n'éprouve pas de douleur, ne présente pas de symptôme d'ennui ou de frustration».



La comparaison impose l'évidence : les poules préfèrent les cages.



En exagérant à peine, la question ne serait donc même pas de se demander comment une poule parvient à survivre en si dure captivité, mais bien de prouver scientifiquement qu'entre la basse-cour et la batterie industrielle, la poule préfère la cage. Il n'y aura bientôt plus lieu de s'étonner qu'à l'aube du XXIe siècle, dans une société «avancée», de haut niveau culturel, scientifique et technique, on se propose de prouver et d'imprimer, en toutes lettres, noir sur blanc, dans des publications officielles destinées à informer ou à convaincre, qu'un être à qui la nature a donné des membres pour courir, des ailes pour voler, un bec pour picorer, lorsqu'il a le choix entre la liberté et la détention préfère être incarcéré
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Les poules préfèrent les cages : Bien-être indu..

Livre pessimiste, parfois outrancier mais nécessaire concernant la destruction du vivant et de la nature par les scientifiques, les techniciens et les économistes, sans oublier l'influence des journalistes. La conclusion est belle.
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Michel-Ange face aux murs

Portrait sans concessions d'un génie tout autant que réflexion sur la création artistique, ce court récit sur Michel-Ange et la chapelle Sixtine est un régal.
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Le triomphe de la bêtise

Un texte qui dénonce l'abrutissement des masses et l’intérêt d'avoir un grand public bête a manger du foin. Une critique de notre société et une réflexion sur nos modes de vie, nos modes de consommation, nos choix politiques... Chaque sphère de nos vie est analysée et de nombreux éléments de notre quotidien sont pointés du doigt.

Ce livre engagé n'apporte aucune solution mais constitue un rappel nécessaire (voir une prise de conscience) concernant la réalité de nos sociétés.

Beaucoup de personnes n'ont pas conscience du pouvoir des médias, de la publicité, du commerce, des politiques... sur leur vie de tout les jours, ni que la bêtise et l'endormissement des consciences est la clé du contrôle des masses. Prendre conscience de ces points ne peux qu'être bénéfique, ouvrir le débat et la réflexion.

Le style est fluide et facile à lire mais le vocabulaire reste agréable et riche.

Un livre qui n'est pas révolutionnaire mais nécessaire et qui est à mettre entre toutes les mains
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Les poules préfèrent les cages : Bien-être indu..

un petit livre que beaucoup devraient lire pour ouvrir un peu les yeux. Et pas si pessimiste que ça pour moi, plutôt réaliste.
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Macron, un roi en bras de chemise

« D'abord un constat : Emmanuel Macron se montre souvent en bras de chemise. » L'incipit donne le ton. Bienvenue dans un pamphlet de haute gamme qui pointe du doigt là où ça fait mal. Politique, sociologique, brillant « Macron, un Roi en bras de chemise » est une mise en abyme éclairante. Armand Farrachi est un observateur, intuitif, raisonnable (Raison), ne laissant aucune poussière sous le tapis des non-dits. Cet essai est une référence. Croyez-moi, elle ose le parler franc, sans hausser le ton, à l'instar d'une conférence où l'auditoire est scotché par l'abondance langagière et l'exactitude des faits. Les évènements tels des dominos, auront raison de « Macron, un Roi en bras de chemise » Là où le bas blesse c'est l'emblème de la veste. Ce que cette gestuelle acclame et jette à la face des maires, « des gens qui ne sont rien. » Ce côté désinvolte, voire méprisant ou incantatoire. Symbole quand tu nous tiens ! « L'ami, c'est l'entreprise, l'ennemi c'est l'Etat, le Graal, c'est l'argent, la nature c'est l'obstacle. « Chacun sait que ce qui n'est pas réprimé est encouragé. » « Carrefour a perçu 775 millions d'euros grâce à quoi il a « investi » dans les caisses automatiques. » Cherchez l'erreur ! Cet essai est un kaléidoscope sociétal dont Macron est le seul responsable. L'homme privé, président, dirigeant le pays dans un corpus financier outrancier. Armand Farrachi dévoile un homme bradant la France : « Or ce travail de liquidateur « l'ami des chasseurs » et des ploutocrates à bien d'intention de l'accomplir, non pas en habit noir, de cérémonie ou de deuil, mais en bras de chemise. » « Tomber la chemise. Régner. Spéculer. Solder. Trahir. » « Boucan » tremble dans les pages, porte-voix. Somme le criant d'une réalité foudroyante. Percutant, clairvoyant, le choc est terrible. « Ceux qui s'expriment trop haut ou trop fort ne peuvent être des interlocuteurs, mais forcément des casseurs, des intrus, des « professionnels » « la peste brune » des « séditieux », des « black-blocs » ». « Venez comme vous êtes » dit McDonald's. « Les black-blocs sont venus comme ils étaient : noirs et méchants. » « Comment affirmer que les Français n'ont pas voulu la mort de Louis XVI ? » Cet essai est de notre responsabilité. Le président Macron, premier de cordée. Veste tombée, notre vote poussé du pied. Il est là l'homme plus que posture, altérité, intégrité. Les diktats tombent. le choc est rude et nécessaire. Soulignons l'érudition de l'auteur, son parcours de vie des plus engagés. Son altruisme, son humanisme, combattant et veilleur. « La collection Boucan est dédiée à la curiosité et à la réflexion, aux savoirs et aux débats d'idées, aux essais et aux documents. Pour mieux comprendre le monde qui nous entoure et celui qui est en train de se faire. » « Macron, un Roi en bras de chemise » est fondamental. Une urgence de lecture, un devoir de citoyenneté. Publié par les majeures Éditions Serge Safran éditeur.
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Michel-Ange face aux murs

Texte court et magnifique qui tourne autour d'un génie avec ses qualités et ses défauts, de son époque, et du phénomène de la création artistique. C'est le portrait d'un homme hors-norme dans le déplaisant comme dans la recherche de la beauté.
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Le triomphe de la bêtise

C'est avec une grande déception que je sors de la lecture de l'essai "Triomphe de la Bêtise" d'Armand Farachi. À titre personnel, je ne vois dans cet essai (qui d'ailleurs porte assez bien son nom) qu'un bêtisier du monde contemporain, un making of de nos pires travers, une triste liste réalisée d'un ton frondeur par un écrivain plutôt réactionnaire et surtout antiaméricain. Divertissant tout ou moins. Pas très enrichissant pour sûr. Une autopsie de l'époque sans auscultation véritable. Je m'attendais à de longs raisonnements et des argumentations intelligentes. Le triomphe de la réflexion en quelque sorte. Mais me voilà déçue. Le livre se lit vite et s'oublie vite. La pensée n'y est pas très poussée et les critiques souvent faciles et attendues.
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Un amour de Dracula

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Les poules préfèrent les cages : Bien-être indu..

Dieu que cette lecture a été longue !... Que l'écriture est pénible !... C'est à la limite du supportable et il m'a fallu beaucoup de courage pour ne pas cesser la lecture en chemin et poursuivre jusqu'au bout. Je ne dis pas que le sujet n'est pas important : comment nos sociétés utilisent des expériences pseudo-scientifiques pour nous faire croire ce qu'elles veulent (y compris que les poules préfèrent les cages) parce que cela arrange les industriels (lesquels financent les pseudo-scientifiques). C'est vrai, le sujet est triste et il est nécessaire de nous ouvrir les yeux. Mais l'écriture est tellement lourde (Marcel Proust, sors de ce corps et apprends à couper tes phrases bien trop longues) que c'est de l'ingestion. J'ai eu l'impression de me gaver de lavage de cerveau politique. Pourtant le sujet mériterait d'être partagé, mais là sincèrement je ne peux pas conseiller à quelqu'un de lire ce livre...
Lien : https://joy369.unblog.fr/
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Macron, un roi en bras de chemise

Il ne s’agit pas du premier ouvrage concernant Emmanuel Macron, le président que personne n’attendait. Un lapin sorti d’un chapeau de prestidigitateur ? Pas vraiment ! Comme tous ses prédécesseurs, il incarnait un espoir pour la France après le désaveu successif des électeurs pour Nicolas Sarkozy et François Hollande, renvoyés chez eux après un seul mandat à la présidence. Ancien haut fonctionnaire et banquier, il a participé à la campagne de ce dernier avant de former son parti. Vecteur de changement, il a très vite subi de plein fouet plusieurs crises successives, dont la violence djihadiste, l’affaire Alexandre Benalla, les gilets jaunes et le coronavirus. Aujourd’hui, Armand Farrachi s’interroge et cherche des réponses idoines. Emmanuel Macron est-il l’homme attendu pour diriger la cinquième république ? Au-delà de l’avis subjectif, des questions de fond se mettent d’elles-mêmes en exergue : Pourquoi n’a-t-il aucun compte à rendre ? Bon à lire en cette période pré electorale.
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