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Critiques de Arnaud de La Grange (38)
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Le huitième soir

Arnaud de la Grange m’a plongé au cœur d’une bataille un peu oubliée et dont j’ai pourtant souvent entendu parler car elle est restée synonyme de désastre pour l’armée française, la bataille de Dien Bien Phu, au Vietnam, une région nommée, à l’époque, le haut Tonkin.

Huit chapitres jalonnent ce roman mais tout ne se passe pas en scènes de guerre même si le récit commence dans un avion qui a décollé de Hanoï, le 13 mars 1954. Le jeune lieutenant qui raconte est à la tête de vingt-quatre parachutistes venant redonner un peu d’espoir à ceux qui résistent, dans la cuvette de Dien Bien Phu, à l’assaut de cinquante mille vietminh, cinq fois plus nombreux et possédant une connaissance parfaite du terrain.

Le huitième soir clôturera le récit qui apporte un éclairage très intéressant sur cette bataille. Cela rafraîchit les mémoires et c’est très bien. Face à l’armée française, le général Giap, formé au lycée français d’Hanoï, ancien professeur d’histoire, sait ce qu’il veut et ne lésine sur aucun moyen qu’il soit matériel ou humain.

« La vallée de Dien Bien Phu commandait le chemin du Laos qu’il fallait protéger des appétits Vietminh. Longue de dix-sept kilomètres et large de six, c’était une petite île plate au milieu d’un océan tourmenté. » Ces quelques mots situent bien le problème et le lieu où se retrouve le narrateur, sous la plume d’Arnaud de la Grange.

Ce roman que j’ai pu découvrir grâce au Cercle Livresque de Lecteurs.com et aux éditions Gallimard, est plein d’humanité et de réalisme à couper le souffle avec des phrases ciselées, presque toutes parfaites et qui mériteraient d’être citées. Elles démontrent toute l’absurdité de la guerre qui attire et séduit pourtant les hommes.

Dans l’enfer de Dien Bien Phu, le jeune lieutenant livre des souvenirs familiaux, parle de sa mère avec infiniment de tendresse, confie ses amours, sa vie passée qu’il a volontairement abandonnée pour l’armée. Tout se bouscule dans sa tête alors que les Viets harcèlent, pilonnent, ne laissent aucune chance à ces hommes pris dans un piège voulu par d’autres qui sont bien loin de là, en sécurité, dans leur bureaux. On leur demande de tenir le plus possible pour avoir plus de cartes lors des négociations de Genève qui n’ont pas encore commencé !

Dans ce roman, j’ai apprécié la fraternité de ces hommes dans le combat malgré des conditions de vie abominables, l’horreur des pires blessures subies, les souffrances terribles… Rien n’est épargné mais c’est raconté avec tellement d’humanité et de compassion que Le huitième soir est vraiment un livre à lire, un livre qui permet de ne pas oublier toutes ces vies sacrifiées… Pourquoi ?


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Les vents noirs

Nous voici transportés en l'an 1920, entre la Sibérie et le désert du Taklamakan, oú la guerre fait rage, entre les armées Rouge et Blanche , aprés la révolution d'octobre 1917.

Au sein de cette fureur guerrière , lors de chevauchées , de combats meurtriers et brûlants, se trouvent des soldats français venus soutenir l'armée blanche.

Tel Verken, à qui l'on confie le soin de rechercher Émile Thelliot , un archéologue , possédé d'une hâte brûlante, pressé, car ces terres vierges aiguisaient les ambitions de tous.

Il désirait ne pas se faire voler ' ses trouvailles " par ses rivaux.

Ceux- ci avaient un visage et un drapeau : Suédois, Anglais Allemands qui avaient l'appui de gros industriels .

Lui, à Paris avait dû se battre pour arracher trois sous....

L'Asie Centrale était si petite sur les cartes françaises !

Il veut être le premier , ceci l'oblige à se rendre sur les chemins sanglants de la guerre ....

Verken , lui, a gagné l'Asie pour fuir son passé ....il continue de chevaucher toujours plus loin , rendant tout retour impossible .

Au fil de la traque d'Emile Thelliot , l'hostilité de Verken se transformera .....en fascination pour le rêve sans aucune limite de ce maître de l'orientalisme, ambitieux à l'extrême, emporté par sa folie et sa folle course aux découvertes, n'en disons pas plus .... ._ " On s'écharpe pour des ruines?

-_l'âge des pierres n'interdit pas les passions .-_

C'est un roman à la folie envoûtante, qui ressemble au lent déroulé d'un film ,______ dans un univers inconnu et de grands espaces _______, doté de paysages magnifiques, à l'aide d'une narration de toute beauté , raffinée, oú les mots sont ciselés et les images parfois poétiques .

En contant une épopée violente faite de combats , de tranches de vie et de chevauchées à travers une Sibérie Grandiose l'auteur, avec fougue , mêle la géographie et l'histoire entre réel et imaginaire !

C'est un premier roman , découvert par hasard , aux éditions Jean- Claude Lattés.

" Agir , c'est connaître le repos " .....

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Le huitième soir

S'identifiant à un lieutenant para sautant sur Dien Bien Phu où l'armée française agonise sous le feu nourri des Viets, le journaliste de La Grange livre des souvenirs de sa rééducation après un accident de moto, son inexplicable désir de s'engager, ses aventures amoureuses avec Marie, avec Pauline, la fille de son ami sang-mêlé André, les derniers jours d'une mère rongée par le cancer, souvenirs qui réussissent mal à faire vibrer l'ancien para que je suis.



L'auteur écrit fort bien et il le sait, ce qui donne un texte terriblement bavard.

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Le huitième soir

Arnaud de la Grange raconte les huit jours d’enfer vécus par un lieutenant de 26 ans dans la cuvette de Dien Bien Phu. Au-delà de la bataille, il nous montre combien cette expérience va transformer irrémédiablement cet homme.



Comment choisit-on, à 26 ans et à quinze jours d’être démobilisé et de retourner en métropole, de rempiler et d’aller rejoindre ses camarades de troupe à Dien Bien Phu? À vrai dire, le narrateur du second roman d’Arnaud de la Grange après Les Vents noirs n’a pas vraiment la réponse à cette question. Il n’est ni baroudeur, ni tête brûlée. Il n’est ni suicidaire, ni passionné par la chose militaire. Tout juste a-t-il quelques convictions, comme par exemple celle de ne pas laisser ses frères d’armes, de pouvoir servir. Peut-être a-t-il aussi un peu peur de retourner en France, car l’Indochine l’a transformé: «Nous ne sommes plus les mêmes, nos corps en font l’aveu. Nous avons durci. La guerre nous a taillés, rabotés, calfatés comme une coque marine. Elle a élagué tout ce qui chez nous ne servait pas aux actes élémentaires. Nos os ne portent plus rien de superflu. Nos esprits, c’est autre chose. Car je sens bien que, certains jours, nos pas pèsent plus lourd.»

Alors ce jeune lieutenant saute dans la cuvette, accompagné d’une poignée d’hommes. La bataille a été engagée cinquante jours plus tôt et il n’est pas besoin d’être devin pour en imaginer l’issue, tant les positions sont maintenant figées, tant l’artillerie de Giap pilonne les positions françaises, inlassablement, inexorablement.

La mort est omniprésente, au goût d’acier, de sang. «Un gigantesque labour qui disperse la terre et les êtres.»

Quand le bruit des bombardements fait place au silence, ce dernier est si lourd, si tendu qu’il fait lui aussi peur. Parler devient inutile. Un geste, un regard suffisent à dire le désarroi, la souffrance, l’incompréhension. Alors les pensées vagabondent. Vers Marie qui l’attend en France et qu’il a trahie. Marie qu’il ne reverra sans doute plus, qui pourra peut-être lire les carnets qu’il a noirci depuis deux ans, car il n’est pas sûr de pouvoir un jour raconter ce qu’il a vécu.

Vers Pauline, métisse «de culture et de rêves» qui lui offre quelques heures d’un bonheur éphémère avant d’aller vers son fiancé. «Lui, ce sera pour plus tard, quand tu seras mort et que je serais morte aussi, morte pour la vraie vie.»

Arnaud de la Grange dit tout l’absurdité de cette guerre lorsqu’il révèle que le frère de Pauline pourrait fort bien se trouver lui aussi à Dien Bien Phu, mais dans les rangs d’en face…

Roman dur, âpre, viril sans aucun doute. Mais surtout un roman à hauteur d’homme. Un homme qui aura plus appris en huit jours qu’en 26 ans.


Lien : https://collectiondelivres.w..
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Le huitième soir

« Pause page 100 »:



Au terme du quatrième soir (le livre en conte 8), je m'interroge. Qu'est-ce qui me donne envie de poursuivre ma lecture? Sans hésitation, c'est l'approche universelle de ce roman. La réflexion à propos de l'homme blessé, des moteurs de sa résilience. Comment un homme peut-il prétendre chercher un sens à sa vie en faisant la guerre ? Arnaud de la Grange donne la parole aux engagés dans la boue, la souffrance et la mort. Mais, à travers cela, il donne la parole à la vie, la fraternité et au sens profond des paroles et des silences partagés par la fratrie du feu. Au coeur d'un monde qui se disloque, défaussé d'humanité, l'auteur nous propose une pensée bien loin du manichéisme de nos classifications habituelles. Quelle magnifique piste à suivre…



Ma chronique :



« le huitième soir », un livre d'une lucidité à gifler les bonnes consciences légitimant les guerres absurdes, les guerres d'intérêts et de négation de ce que peut être l'Homme. Là où certains oublient que notre vieille Europe a autant pillé qu'apporté aux colonies, Arnaud de la Grange refuse les faux portraits. Être Français et combattre en Indochine ne relève ni d'un égarement, ni d'une déviance morbide, encore moins d'un héroïsme qui serait déplacé.



A l'entame du récit, le narrateur, jeune officier parachutiste écrit sur des feuillets boueux. Au fond du trou, sous une voûte de mitrailles, il n'a plus que le temps d'être vrai. S'il se fout de la France, dira-t-il, c'est parce que la France se fout d'eux. Lâchés par leur patrie, ils sont renvoyés à eux-mêmes au coeur de l'enfer ‘en plein accord unilatéral' avec le haut commandement… Admirez la pirouette des chefs qui juxtaposent un plein accord à l'unilatéral ! Dans de telles conditions, les hommes de la troupe n'ont plus que leur honneur à préserver. Frères dans le sang, leurs seules richesses sont la solidarité et le respect mutuel qu'ils partagent entre compagnons.



Le décor de ce roman est le choc infernal de la bataille de Diem Bien Phu alors que l'Indochine échappe au contrôle français qui n'en accepte pas l'idée. Mais, il ne faut pas s'y tromper, le lieu, le temps et les protagonistes ont finalement peu d'importance. Avec ce livre, Arnaud de la Grange dresse une évocation apocalyptique de l'absurdité de tous les combats, coloniaux ou pas, qui ne trouvent leur un sens profond, digne de l'Homme, que dans l'abnégation, la solidarité et le jusqu'au boutisme des petits, des sans grades oubliés, des méprisés tenus pour jetons de négociation par les politiques, les diplomates de salon et les rangées de médailles des QG militaires éloignés du terrain. Tous, beaux parleurs mais personnages sans consistance, tous avides de pouvoir mais démunis de tout courage.



L'auteur montre, démontre devrais-je dire, la fracture qui existe entre ceux qui engagent les hostilités et ceux qui s'engagent au combat. Entre ceux qui, du haut de leur France saturée de certitudes jugent les autres orgueilleux, égarés, fous ou étranges, voire étrangers ! Et Dieu sait que ‘Il y a beaucoup d'endroits au monde où on n'aime pas les étrangers !' dira le narrateur. Ce sont pourtant ces morts en sursis qui seuls sont des hommes. Leurs juges n'en sont que des copies.



A suivre ce ‘ gigantesque labour qui disperse la terre et les êtres', on peut comprendre que l'envie d'anéantir ceux d'en face puisse coexister avec le respect mutuel qui peut naître entre combattants, engagés dans une même lutte, partageant, quelque que soit leur bord, la folle envie d'être survivant au petit matin qui se fait attendre. J'ai reçu la dernière phrase du roman comme une parfaite illustration de l'ouverture à la réalité et à l'acceptation de la partition qui place la ligne de démarcation entre les combattants, tous du même sang quel que soit le camp et les décideurs, eux toujours loin de ces tranchées.



Avec une maîtrise extraordinaire de la description et une richesse de vocabulaire qui cependant reste à la portée de tous les lecteurs, Arnaud de la Grange donne vie à ces âpres combats, aux éclatements de terre, de boue, aux faux-bonds de la logistique de couverture, au manque total de moyens médicaux, aux dislocations des corps, aux arrachements de la vie et à l'épuisements extrême des soldats au feu. Il ouvre aussi au questionnement existentiel de ces braves, à leurs silences qui en disent long sur leur pré-science de l'à-venir et même sur la légitimité de la révolte et de la violence de ceux d'en face.



Le lecteur ne sort pas indemne d'une telle confrontation à la réalité de l'atroce. Il ne peut se retrancher derrière le polissage des récits édulcorés proposés dans nos livres d'histoire. Il doit se prendre de face les claques des mauvaises raisons de ces conflits, les trahisons des gens de pouvoir, les silences radio, les ‘débrouille-toi', les ‘à toi de voir ce que tu peux faire' ou les ‘tiens encore un peu, le temps qu'on négocie un retrait honorable … pour nos états-majors ‘.



Mais au coeur de toutes ces atrocités et coups bas flanqués aux hommes du terrain, l'auteur, Arnaud de la Grange, s'offre l'audace de semer une vision du monde riche de sens, nourrie de nobles ressentis et nimbée d'une poésie qui pousse l'Homme à rester humain et confiant. Au coeur de l'atroce, le narrateur s'ouvre encore à la vie en évoquant le parcours qu'il s'est imposé pour retrouver l'usage de son corps après un accident de moto. Il puise ses forces dans sa volonté de retrouver le lien l'unissant à sa mère et la vision du combat de celle-ci contre le cancer, la mise en évidence des liens qui unissent le narrateur à son ami André, à Pauline qui est métisse de sang mais bien plus encore de culture et de rêves. Et même si cette Pauline estimera ne jamais pouvoir être perçue comme étant du bon côté, elle le suppliera de l'aimer, de la faire vivre…

Tous ces liens humains ne suffisent pas à sortir le combattant de l'impasse du conflit mais elle redonne au Monde et aux hommes une couleur, un souffle qui aident à se tenir debout !



Il reste que demain sera encore, certes… mais à quel prix ? A nous d'en prendre conscience !



J'ai beaucoup aimé ce livre au regard décalé, cette liberté et cette force de ton choisie par l'auteur. Assurément, Arnaud de la Grange, un auteur à suivre !



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Le huitième soir

Un énorme coup de coeur pour ce récit poignant, empreint de réalisme, qui évoque la tragédie de Dien Bien Phu, bataille qui mit fin à la guerre d'Indochine.

L'auteur nous plonge dans l'enfer de la guerre, quand la raison se laisse déborder par l'émotion. Il évoque ces liens de solidarité dans l'enfer, l'absurdité de la guerre.

Le narrateur est un jeune lieutenant de paras, âgé de 26 ans, dont nous ne connaissons ici que l'indicatif de guerre, "Vent Noir".

Ce jeune lieutenant prend des notes, en plein bourbier, cerné par l'armée Viêt-minh dans la cuvette de DBP, 8 jours durant, sur ses émotions, ses souvenirs de France, "toutes ces vies lointaines".

Il parvient,t à écrire sans relâche, jusqu'au 8é jour, où viendra son tour de mourir...

L'auteur évoque ces collines aux noms de femme (Huguette, Béatrice, Eliane, Anne-Marie, Gabrielle...), collines qui entouraient la cuvette de DBP, et qui vont tour à tour tomber entre le 13 mars et le 7 mai 1954, sous les coups de l'armée Viêt-minh, menées par le général Giap.

L'écriture est tout simplement sublime. J'ai adoré ce roman brillant et terriblement touchant.
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Le huitième soir

C’est beau. C’est triste. On sait comment va finir ce livre, mais on accompagne cet homme pendant huit jours, dans ce qui sera probablement ses derniers instants.



On l’écoute nous parler de sa vie, de son ressenti sur la vie. Acteur anonyme de l’Histoire, il se bat pour lui, pour les autres. Cela ne s’explique pas et pourtant je le comprends.



Loin de sa famille, il n’est pas seul. Il est entouré des siens, de ceux qui comme lui partagent la même volonté.



Il pouvait rentrer en France, il a décidé d’être parachuté sur Dien Bien Phu. Il pouvait revoir sa fiancée, il est resté pour défendre quelque chose qui lui semblait plus grand. Pour lui ce n’est pas un sacrifice, c’est une nécessité, un devoir.



En sautant sur le champ de bataille, il a rejoint l’enfer parce qu’il se sentait lié à ceux qui y étaient. Il ne pouvait les abandonner au crépuscule de la présence française en Indochine, dans cet ultime combat.



« C’est pour nous au fond que nous nous battons. Par fidélité à une idée que l’on se fait de la vie, de nous-mêmes, de l’honneur. » [p.128]



Parlant de sa mère mourant du cancer : « Aux yeux du monde ma mère n’avait rien accompli de grand. […] Elle terminait une vie simple et sans coup d’éclat. Mais maman regardait sa fin en face et cette dignité éclairait tout le reste. » [p.147]



Ode à la vie, livre des morts.



Je vous le conseille.
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Les vents noirs

Les Vents noir - Arnaud de la Grange

Éditions JC Lattès / Le Masque

L'Academie Littéraire de Bretagne Pays de Loire attribue le Grand Prix Jules Verne 2018 à Arnaud de La Grange pour son roman.

Ce prix lui a été remis le 11 juin 2018 à Nantes lors de l'Assemblée solennelle de l'Academie.

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Rien ne laissait présager que je puisse lire un tel roman. Mais parfois des rencontres lumineuses contiennent vraiment des promesses...

"Un roman à la folie séduisante qui va cogner votre âme."



Une narration raffinée, poétique parfois, avec des mots ciselés, au service de descriptions esthétiques, et réalistes, qui donnent corps à la dimension surhumaine de ce récit, et à notre humilité face à la démesure de ses paysages.

L'envie d'aller chercher derrière les mots les merveilles qui s'y cachent nous prend tout au long de ce roman où une poésie confronte l'histoire à la géographie.

Les Vents noirs m'a fascinée par la beauté de ses paysages, la violence nécessaire qui en ressort avec toutes nos interrogations, et son style qui ne faiblit jamais.

" Il est parfois difficile de discerner la part de la volonté et celle de la fatalité. ..

Quels événements un homme a-t-il déclenchés ? Quels autres l'ont emporté ? "

(Extrait)

On aime accompagner les héros de ce roman, acteurs de chevauchées, de combats et de tranches de vie, à travers une Sibérie grandiose ; héros qui fuient devant des éléments et/ou événements mais qui sont, comme l'a écrit Jean Giraudoux, " ceux qui magnifient une vie qu'ils ne peuvent plus supporter".

" C'est la chaude loi des hommes de tutoyer le mal et de changer

les ennemis en frères"- Paul Eluard -dans une nature aussi violente qui les décape avec ses vents et ses sables (noirs).

Ces hommes aventuriers, observateurs, attirés par l'extrême qui fuient le présent et ses démons, suivent leurs rêves et pas le monde, pour réaliser leur destin, mais ce retour vers leur destin n'est pas toujours possible !

Souhaitable ?

Entre réel et imaginaire, vécu et redécouverte,

c'est dans l'écriture précise et très documentée de ce récit que l'auteur a dû trouver sa joie....et peut-être aussi d'écrire le roman qu'il aurait aimé lire.

Je me souviens d'avoir trouvé du Sylvain Tesson et du Jean-Christophe Rufin dans les quelques lignes de sa 4e de couverture avant d'ouvrir ce livre...mais l'auteur qui a promené ses mots sur tous les horizons de cette terre oubliée de Dieux, y a t il aligné un soir le niveau de son verre pour trinquer comme Sylvain Tesson du côté de la Sibérie ...

" Il n'y a personne qui soit en harmonie parfaite avec soi-même" disait Corto Maltèse en Sibérie Hugo Pratt.

Quel est le prix à payer pour leur soif d'absolu nous demande l'auteur sur la 4e de couverture..c' est peut-être de renoncer au bonheur comme l'écrit Louis Aragon (Aurélien)

Ce livre qui a été mon coup de coeur de la fin d'année, ce roman d'un auteur Arnaud de la Grange que j'ai rencontré en même temps, ce grand reporter, qui a maintenant dans sa main le crayon de l'écrivain...!

Ce roman que je vous conseille.

Que je relirai avec toujours autant d'intérêt.

















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Les vents noirs

J'ai quitté la Sibérie de Sylvain Tesson pour rejoindre celle de Arnaud de la Grange. J'ai laissé derrière moi la quiétude et la solitude des bords du lac Baïkal pour rejoindre la violence de la guerre qui fait rage entre les armées blanche et rouge de la Russie d'après la révolution d'octobre de 1917. Au milieu de cette fureur guerrière, se trouvent des soldats français venus soutenir l'armée blanche. C'est le cas de Verken à qui l'on confie la mission de rechercher Emile Thelliot, un archéologue que le désir farouche d'être le premier à faire des découvertes essentielles conduit sur des chemins ensanglantés.



Le livre contient de nombreux récits de chevauchées à travers la Sibérie puis les déserts, de combats violents dans des territoires immenses et grandioses où les armées peuvent cheminer de longs jours sans croiser quiconque. J'ai aimé accompagner Verken dans ses combats et dans sa quête identitaire. J'ai aimé ses rencontres fraternelles avec les cosaques. Certains des lecteurs du Comité de lecture s'en sont lassés, moi c'est ce que m'a donné envie de poursuivre ma route. A l'inverse, quand d'autres lecteurs se sont passionnés pour le personnage de Thelliot et le pouvoir d'attraction qu'il exerce sur Verken, j'avoue que cette relation lointaine (puisque les deux personnages ne se "rencontrent" qu'à la toute fin du livre) ne m'a absolument pas intéressée. Je n'ai pas perçu la plus value de l'archéologue dans ce récit. Il m'a semblé que le combat que menait Verken contre ses démons était suffisant.



La sale guerre, en Europe, a laissé des traces chez les soldats : ils ne pouvaient pas revenir chez eux comme si de rien n'était. Ils ont été transformés, blessés, traumatisés... On prend conscience avec le destin de Verken à quel point le retour à la vie "normale" était impossible. L'ancien lieutenant a bien compris que rien ne pourrait le ramener à son passé : il a cherché une autre voie, à travers la Sibérie, et à la recherche d'une figure paternelle à jamais perdue. Dans ce roman, Arnaud de la Grange fait sentir à son lecteur combien il peut être difficile, voire impossible, un jour, de faire demi-tour. On ne sait pas bien ici, pour Verken comme pour Thelliot, à quel moment l'Histoire bascule : ont-ils eu un moment la possibilité de tout arrêter et de faire demi-tour, de rentrer ? A chaque étape de leur parcours, le lecteur se dit qu'il est encore temps de choisir la vie, l'amour et la lumière, la vérité... Mais l'un comme l'autre continuent à chevaucher toujours plus loin, rendant tout retour impossible. Et nous laissant avec cette ultime question : pourquoi ?



L'auteur nous fait découvrir avec fougue un univers inconnu, celui des extrêmes et des grands espaces. Comme une grande épopée, on traverse les terres à cheval ou à dos de chameau, en train blindé ou en radeau : j'ai été passionnée par cet aspect du récit. On ressent l'engouement de l'auteur pour ces contrées si stupéfiantes, ces territoires des extrêmes. Ce récit ne sera pourtant pas un coup de cœur car je n'ai pas été intéressée par ce Thelliot dont l'aventure a même apporté de la confusion à ma lecture. Cela n'en reste pas moins un très bon premier roman dont on parle peu dans la blogosphère, mais que je vous invite vivement à découvrir.
Lien : https://itzamna-librairie.bl..
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Le huitième soir

Le huitième soir, d'Arnaud de la GRANGE met en scène les huit derniers jours d'un jeune lieutenant embarqué dans l'étrange et meurtrier conflit d'Indochine, et plus particulièrement la fin des combats à Dien Bien Phu.

La situation est retracée avec précision et les descriptions bénéficient d'un vocabulaire recherché : " le délire orgiaque des canons et des obusiers bat son plein....la nuit, lacérée par des lances de feu...c'est un chaudron où bouillonne l'âme noire des hommes."" Autour de nous, la terre devient folle, se convulse, prise de spasmes. On la dirait possédée, elle se contorsionne, crache ses cailloux et sa bave boueuse...Je pense aux apocalypses d'une autre guerre, celle que l'on dit "grande".

Le narrateur parle longuement aussi de son engagement, du sens de la guerre : " Je n'ai pas de fascination pour la mort, nulle vocation au sacrifice....Embarqué dans une sale histoire en un coin où l'on se tue avec une inépuisable énergie.... Je les ai rejoints [les rangs de l'armée] comme on prend une route buissonnière...Je voulais descendre au plus profond de moi-même. Là, je vais achever de me connaître.... Je n'ai pas à détourner mon regard, tous connaissent la vérité."

Les derniers instants sont illustrés par le poème poignant qu'Alan Seeger avait écrit avant la bataille de la Somme, en 1916. La conclusion, plus personnelle du jeune lieutenant , au matin du huitième jour, ne laisse aucun doute quant à l'issue : " Je ne sais pas grand chose de ce qui s'est passé durant cette nuit si longue. Je vois juste que beaucoup d'hommes sont morts... J'ai tué, de loin, de près, corps contre corps. Je suis couvert de sang, de sueur et de boue. Je ne me vois pas, mais je regarde effaré ceux qui m'entourent. Ils sortent d'une forge ou d'un noir caveau."

Au cours de ces huit jours, il se laisse aller aussi aux souvenirs : ses liens avec Marie, puis Pauline, l'amour de sa mère, ses combats et blessures précédents, ses rapports à la hiérarchie...

C'est un roman dense, riche et bien écrit. Je vais sûrement continuer à suivre de près les écrits de M.de la Grange !


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Les vents noirs

J'ai admiré la qualité d'écriture de ce livre. Pourvu que l'auteur en publie un second... je l'attends avec impatience.

Et puis, cerise sur le gâteau, l'histoire est intéressante et tient en haleine même si au début elle paraît longue à s'installer.
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Le huitième soir

Récit poignant sur une défaite. Chaque mot est à sa place et choisit avec soin. Beaucoup de poésie dans l’écriture malgré le sujet. La vie d’un homme né pour se battre et que tout ramène sur les champs de bataille où les amitiés sont essentielles. Dans des conditions dantesques, nous le suivons mais aimerions rester loin de ces horreurs.



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Le huitième soir

Dien Bien Phu. 1954. Rien du merveilleux de la majesté d’Angkor, nous sommes dans l’Indochine du XX° siècle, loin de l’empire Khmer. C’est le théâtre de la dynastie des bombes, des attaques, des tueries, de la mort. Au milieu de ce pandémonium, surgit un lieutenant, presque son spectre, qui sait pertinemment quel sera son destin.



Pourquoi est-il engagé dans cette bataille ? En aucun cas pour amour de la patrie, il n’y a aucune crédulité chez le narrateur mais l'amour de l'humain certainement. Il refuse toute idée de confort et ne veut pas voir un nouveau chaos se profiler comme quelques années auparavant dans l’Europe des années 40. Et puis, il a ce besoin viscéral du déracinement pour ne pas risquer de s’enraciner.

S’ajoute un terrible accident avec la souffrance subit qui appelle à conserver une dureté dans l’existence. Ce combat sans issue est une mise à l’épreuve, se retrouver dans les miroirs des corps cassés et des âmes en errance.



Pendant huit jours, il raconte chaque instant, du temps présent ou du temps passé. Entre les balles qui pleuvent, les cratères se transformant en tombeaux éternels, le narrateur plonge dans son passé et regarde cette vaillance des hommes autour de lui. De la bravoure de sa mère face à la maladie incurable jusqu’au dernier geste solidaire d’un compagnon de guerre, ce sont dans les moments les plus cruels que la dignité humaine sort ses plus beaux atouts. C’est quand il faut lutter que l’artificiel s’envole pour que seule l’authenticité subsiste.

Il songe à son ancienne fiancée et rêve à cette étrange cavalière sans monture, Pauline, qui permet de se détacher sur plusieurs pages de l’univers sanglant et de se plonger dans la volupté des couples.

Puis, arrive le huitième soir. Nous sommes le 7 mai 1954…



Contre toute attente dans cette obscurité, une lumière indescriptible traverse de part et d’autre ce roman grâce à la splendide écriture : la beauté nargue l’horreur, la sensualité se fraye une place au milieu du chemin des morts.

Ce qui est frappant, c’est la force avec laquelle Arnaud de la Grange narre comment une guerre peut aussi mettre en valeur toute l’humanité de l’inhumanité, mettre un cœur pendant que les pierres pleuvent, mettre des caresses dans le bain de sang, glisser quelques notes de musique dans le fracas des explosions.



Véritable manifeste pacifiste, ce récit qui est proche du document, pose aussi les questions sur cette dichotomie entre ceux qui font la guerre avec courage et ceux qui la déclarent avec lâcheté.



Tableau scriptural de l’homme dans toutes ses contradictions, l’homme capable du meilleur comme du pire, mais aussi, celles de chaque individu comme ce jeune lieutenant qui semble ne pas avoir un comportement spécialement ordalique et pourtant quelque chose de sibyllin le pousse à mettre sa vie en danger, comme si fuir sa tranquillité pouvait avoir une prise sur le destin.

Humainement terrible. Terriblement humain. Un huitième soir qui par sa tragédie peut donner une promesse sur l’aube de la paix.
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Les vents noirs

Verken est un jeune lieutenant français ayant fait ses preuves au front lors de la première guerre mondiale. Un mois seulement après l'armistice il est envoyé en Russie alors est pleine guerre civile, avec pour mission de traquer un explorateur et archéologue français étant lui-même sur le point de faire une découverte majeure…



Ce roman est une grande épopée à travers les grands espaces, de la Sibérie à l'Asie Centrale, alors que la Russie et la Chine sont déchirées par des guerres internes. Le contexte géopolitique est des plus intéressant et nous plonge dans un monde violent où règnent les barbares. C'est dans ce décor que nos deux protagonistes vont jouer au chat et à la souris dans une quête qui est celle d'hommes cherchant un sens à leur vie.
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Le huitième soir

Un ouvrage exceptionnel d'une rare densité où l'auteur nous plonge dans l'enfer de Dien-Bien-Phu avec une écriture tout en force et en sagacité, et une hauteur de vue, un recul sur l'histoire qui se veut sans parti pris.



L'auteur dresse une évocation apocalyptique de l’absurdité de tous les combats, coloniaux ou pas, qui ne trouvent leur un sens profond, digne de l’Homme, que dans l’abnégation, la solidarité et le jusqu’au boutisme des petits.



Arnaud de la GRANGE ne verse à aucun moment dans la complaisance face à l'horreur de la violence des champs de bataille. Il parvient toujours à préserver chez ses personnages leur dignité de soldat.



Au cœur de toutes ces atrocités et coups bas flanqués aux hommes du terrain, l’auteur sème une vision du monde riche de sens, nourrie de nobles ressentis et nimbée d’une poésie qui pousse l’Homme à rester humain et confiant.



A lire et à méditer pour apprendre au sein d'un monde où la violence tend à prendre une dimension une dimension apocalyptique.
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Le huitième soir

Énorme coup de cœur ❤️❤️❤️Excellentissime roman que le 8ème soir d'Arnaud de la Grange. Récit humainement terrible, terriblement humain. Un roman fort, puissant, d'exigence, à l'écriture affûtée, ciselée et recherchée.

Remarquable livre qui évoque la tragédie de Dien Bien Phu qui en1954 a mis fin à la guerre d'Indochine, mais plus encore, c'est un roman de la fraternité.

Arnaud est un très grand reporter et je m'attendais à une écriture journalistique.

Certes la fibre journalistique, et celle de l'historien sont là, mais quelle surprise, c'est la plume d'un vrai romancier de talent que j'ai découvert. .

Un sublime roman de fiction, prenant, incisif, percutant avec des pointes quasiment poétiques, quel pléonasme pour un roman qui parle de la guerre.

Il y a pas un peu de l'auteur dans le personnage de ce jeune lieutenant de 26 ans, sans prénom, sans nom dont nous ne connaissons que l'indicatif radio.

Notemment cette grandeur d'âme, cet humanisme, sa quête de la vie, ses doutes, ses valeurs.

Ce soldat parachuté n'a rien d'un héros, d'un fou ou d'un égaré perdu dans un combat qui n'est pas le sien.

Mais c'est un nostalgique qui a le sens du devoir, des nobles causes et sur ce sol, il espère retrouver la grandeur des combats pour la liberté, pour les causes justes.

Il va nous entraîner dans la noirceur, un enfer de tous les jours ou seul survivre compte.

L'auteur, on le sent n'aime pas le faux, il aime le vrai, des portraits réalistes de beauté, de douleur, de sincérité, de lucidité et d'émotions.

8 jours jusqu'à l'assaut final, 8 chapitres jalonnent ce roman mais la particularité c'est qu'ils ne décrivent pas tous des scènes de guerre.

Sous ce ciel d'enfer, dans ces conditions de vie abominables, le lieutenant evoque des souvenirs familiaux, il évoque sa vie passée, son incapacité à avoir pu s'engager avec la femme aimée et la tendresse infinie pour sa mère.

Tout se mélange et se bouscule, les ordres, le passé, le présent, le narrateur se sent "une carte"au milieu d'un jeu truqué. Comment trouver un sens à sa vie en faisant la guerre ?

L'auteur avec maestria nous dépeint la part d'humanité qu'il y a dans l'inhumanité. Un roman pacifiste sur la guerre, un beau chef d'œuvre littéraire
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La promesse du large

Un jeune homme part sur les traces du naufrage ayant causé la mort de ses parents. Une belle histoire de réconciliation avec la vie.
Lien : https://www.lefigaro.fr/livr..
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Le huitième soir

Quelle belle découverte que ce roman ! Je connais la guerre d'Indochine pour avoir lu, entre autres, #2emeclasseadienbienphu et #latragediedelarc4

Toutefois, ce livre est différent. Écrit avec justesse, de façon presque intime, il montre l'humanité, le courage et la tragédie de ces hommes qui furent sacrifiés dans des positions intenables.

Méprisés par les français et quasiment délaissé par le gouvernement, ces hommes accomplirent leur devoir jusqu'au sacrifice final. Car cette guerre qui se déroulait à l'autre bout du monde était tout sauf populaire. Les succès ou les défaites des militaires français servirent de variable de négociation avec Hô Chi Minh pour se terminer par un abandon pur et simple du Vietnam.
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Le huitième soir

De très belles critiques ont déjà été écrites ici , relatant l'histoire racontée dans ce livre en 8 chapitres, celle d'un jeune soldat engagé plus par défi que par conviction dans la guerre d'Indochine et la bataille de Dien Bien Phu. Aussi je vais m'autoriser faire l'impasse sur l'histoire .

Ce livre touche à l'universel , l'horreur , l'absurdité de la guerre . Qu'est-ce qui fait qu'un soldat reste humain malgré toutes

les atrocités qu'il est amené à commettre pour survivre. L'auteur nous emmène au plus près de la souffrance et des chairs martyrisees,

et pourtant ce n'est jamais gratuit ni voyeur . L'écriture est magnifique, le lyrisme est présent mais tout à fait maîtrisé .

Un gros coup de coeur pour ce roman
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Le huitième soir

Le narrateur est un jeune homme, lieutenant de l'armée, qui prêt à quitter Hanoï pour retourner chez lui, se porte volontaire au dernier moment pour être parachuté dans le creuset de Diên Bien Phù et tenter de sauver les dernières positions. Il sait pourtant vers quoi il va.



Il y a huit journées, et huit soirs et les Viets attaquent surtout la nuit, et chaque jour le jeune homme raconte cette guerre tout en revenant sur sa propre histoire.

Et chaque jour on vit avec lui dans les tranchées, dans cette forêt moite, épaisse, lourde, chaude, dans la boue, le bruit, l'odeur.



C'est un texte court mais qui est d'une puissance folle. En peu de mots tout l'enfer de la guerre nous est conté, mais aussi son injustice, la fraternité, l'horreur de la mort. Mais pas tellement la peur que l'on ne ressent pas, comme si c'était une fatalité, déjà acceptée.



J'ai aimé, beaucoup, cette écriture simple et fluide, j'ai aimé la scène où Kader remercie son lieutenant au lieu d'essayer de lui remonter le moral, j'ai aimé le personnage de Pauline, cette jeune femme franco-vietnamienne qui sait ce qu'elle veut et où elle va, j'ai aimé notre conteur, sa sincérité, sa simplicité. J'ai aimé la lumière malgré la noirceur du sujet.



Un petit roman que je recommande vivement pour tout ce qu'il réussit à nous faire passer sans violence et naturellement.


Lien : https://enviedepartagerlesli..
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