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Citations de Arni Thorarinsson (199)


J'arrive trop tard. Si le temps est le moyen qu'a trouvé la nature pour éviter que tous les événements se produisent simultanément, il n'est pas très efficace. Je ne disposais pas d'assez de temps. Peut-être était-ce une question de secondes, ou peut-être de minutes. Mais, conformément à une loi implacable, j'arrive trop tard.
Alors que je quitte tranquillement la maison jumelée que j'occupe dans le quartier de Hlidahverfi, je n'ai pourtant pas l'impression que le temps me manque. Mon haleine sort de ma bouche pour s'élever dans l'air glacial et immobile de la ville d'Akureyri. C'est la preuve indéniable que je respire, avec les volutes de vapeur afférentes et tout le bataclan. Mes jambes m'obéissent et me transportent, lentement mais sûrement, jusqu'à mon poste de travail sur la place de l'Hôtel de Ville. Toute chose est encore conforme à mes plans, au vœu que j'ai formulé en silence et à la résolution personnelle que j'ai prise lorsque nous sommes entrés d'un bond avec ma fille Gunnsa dans la nouvelle année. Mes vieux parents n'ont pas voulu tenter leur chance, du reste, ils auraient hypothéqué leur futur si, comme nous, ils étaient montés sur cette chaise pour faire le grand saut à cloche-pied au risque de se casser une jambe en se réceptionnant. Dans ce genre de situation, mieux vaut reculer que sauter.
Il suffit d'y croire un peu pour envisager les sommets des Sulur, Kerling, Hlidarfiall, la lande de Vadlaheidi et les montagnes qui cernent le fjord d'Eyjafjördur, ainsi qu'Akureyri et son Pollur comme les géants tutélaires de la ville, les anges gardiens donnés par mère nature. Mais dans la pénombre matinale de ces premiers jours de l'année, peu de choses viennent confirmer cette croyance, si ce n'est la foi elle-même.
Les lampadaires projettent à peine leur clarté pâlotte sur l'environnement immédiat : immeubles, entrepôts, usines et bâtiments à usage de bureaux. L'allée piétonne qui longe la rue Skardshlid et traverse le pont enjambant la rivière Glera avant d'entrer dans la rue Glerargata est loin d'offrir la plus jolie vue de la charmante capitale du Nord. Mais je vais devoir m'en contenter pour me bâtir un futur et faire ce que les experts nous conseillent : chercher le positif au sein du négatif, se battre pour remporter la victoire y compris dans la défaite, voir les ouvertures au bout des impasses et la lumière au fond de la plus noire des nuits. Et ainsi de suite. En général, je ne suis pas très doué pour me bercer d'illusions sans avoir ingurgité un verre d'alcool et je n'ai aucune idée de la raison pour laquelle, en ce moment, je me satisfais entièrement de la déliquescence.
L'esprit occupé par ces considérations, je marche d'un pas léger dans le petit matin. À l'angle des rues Glerargata et Eyrarvegur, je croise une vieille femme qui n'est pas de cette humeur. Elle jure et maugrée tout ce qu'elle sait dans son coin. Je ne me laisse pas décontenancer et pose un pied sur la chaussée pour traverser.
- Hé, vous, là-bas, me crie-t-elle alors. Vous travaillez bien au Journal du soir, n'est-ce pas ?
Et moi qui m'imaginais ne pas être un visage connu.
- Euh, oui, dis-je alors que je maudis en silence la politique du droit à l'image appliquée par mon journal.
Elle me fait signe de me retourner. Rien ne m'oblige à lui obéir, mais je m'exécute quand même.
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Cette saleté de cellulaire flambant neuf qu'il m'a imposé. Je déteste ce machin qui permet aux autres de me joindre n'importe où et n'importe quand. Ce gadget qui me permet de joindre les autres nimporte où et n'importe quand. Qu' est-ce qu'on y gagne ? La connexion permanente. Le contact ininterrompu avec le monde qui nous entoure. Qu' est-ce qu'on y perd ? La tranquillité. Et la faculté de se déconnecter du monde qui nous entoure.
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Je ne mets pas les hommes en échec avec mes seins. .... je préfère désarçonner les hommes avec mes yeux, avec ce que je dis ou ce que je ne dis pas, ce que fais ou ne fais pas, je préfère les surprendre par ma personnalité.
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... cette partie de la première épître de Paul aux Corinthiens : « Ainsi le don de voyance est-il la marque, non de ceux qui croient, mais de ceux qui doutent. Alors que le don de prophétie n'est pas la marque de ceux qui doutent, mais de ceux qui croient.»
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Depuis des années, j'écris sur cette société qui oscille entre rêves de grandeur et autodestruction, complexe d'infériorité et mégalomanie. Dois-je m'étonner d'osciller un peu moi-même ?
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Le droit des malades incurables à quitter dignement ce monde fait pour moi partie des droits de l'homme. Et les opposants, parmi lesquels on compte nombre de médecins ou d'hommes d’Église, me semblent faire montre d'un respect paradoxal et inversé du fameux caractère sacré de la vie humaine, voire tout simplement de misanthropie et d'org
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un samedi après-midi en mars
Tu est nue ?
Trois mots et deux fautes d’orthographe, adressés au mau­vais numéro. En tout cas, je suppose.
Je scrute longuement l’écran de mon téléphone. Qu’est-ce que ça veut dire ?

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Tout ce qui est sûr, c'est que rien n'est sûr.
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Possédez la sagesse, parce qu'elle est meilleure que l'or et acquérez la prudence parce qu'elle est plus précieuse que l'argent (le livre des proverbes)
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Je lève les yeux vers le ciel et vers quelques paresseuses pelotes de nuages qui s'amusent autour du soleil, insaisissables.
C'est plutôt joli, on fait difficilement mieux sur terre.
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– Est-il possible de payer quelqu’un suffisamment pour qu’il accepte d’être piétiné ?

– Vous devriez dire ça aux prostituées !
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Un jour, j'ai lu que les téléphones cellulaires facilitaient la tâche des criminels parce quils étaient joignables à tout moment. En même temps, ils ont compliqué celle des auteurs de romans policiers parce que le héros comme la victime étaient eux aussi toujours accessibles : le suspense et le danger de mort impliqués par l'impossibilité de joindre ou d'être joint appartenait désormais au passé. Mais la possibilité d'être contacté de façon permanente ne recèlerait-elle pas plus de suspense et de danger mortel que l'impossibilité de l'être ?
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** spoil **
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- Eh bien (...) je suppose que tu as déjà entendu des histoires dans ce style. Une femme a un fils avec un homme qui ne veut rien savoir de l'enfant. Puis cet homme a une fille ailleurs, avec une autre femme. Comment être sûr que ces deux enfants ne se rencontreront pas à l'âge adulte, qu'ils ne tomberont pas amoureux et ne coucheront pas ensemble ?
- Ce genre de chose peut arriver n'importe où et n'importe quand, concéda Hlynur en hochant la tête. Les jeunes disposent aujourd'hui d'une appli sur portable pour se prémunir contre l'inceste. Tu te connectes à l'appli 'Livre des Islandais' et ça t'évite de coucher avec ta cousine ou, pire encore, ta soeur.
Elle le regarda, perplexe.
- Une appli, tu dis ? Je ne sais même pas ce que c'est. En tout cas, quand les gens n'ont pas l'appli dont tu parles et ignorent les liens du sang qui les unissent, qui peut appeler ça de l'inceste ?
- L'Eglise, répondit Hlynur, le législateur, le Parlement.
(p. 142)
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Derrière la clôture, il y a un chalet bleu clair, de grands containers disséminés ça et là et un camion sur lequel on peut lire l'inscription : " Les métaux et le fer, on en fait notre affaire." On voit également deux voitures de police et un véhicule banalisé. Ils ne portent pas l'inscription : " Les cadavres et les agressions sont notre profession."
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P.122 et 123 Mes désirs sont puissants et dénués de limites. Au commencement était le désir. Les désirs constituent l'âme des hommes.
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La dopamine , dis-je en lançant un regard à Agust Orm. C'est un compromis entre la dope et les vitamines ?
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On dit parfois que les gens voient des étoiles quand ils reçoivent un coup sur la tête. Je vous assure que c'est vrai. On voit même trente-six chandelles.
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Je ne sais pourquoi mais j'ai toujours eu tendance à me méfier des hommes qui portent la moustache. Peut-être cela vient il du fait que les moustachus semblent s'être arrêtés à mi-chemin dans le travail, qu'ils sont des hommes du ni ceci ou ni cela, ni barbus ni rasés : cet espèce de paillasson qui leur surmonte la bouche relève plus d'un ornement maladroit que d'un choix définitif entre deux options; celle de se cacher sous sa barbe ou celle d'afficher son visage dans toute sa nudité. Peut-être que le port de la barbe est la norme ? Elle pousse naturellement et la main de l'homme vient défaire le travail de Mère Nature par le rasage. Personnellement je n'ai jamais réellement décidé de montrer mon visage à nu et pourtant c'est ainsi que je me présente aux autres sauf quand je suis trop occupé pour me raser. p 321
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- Facebook, c'est surtout une manifestation de la solitude de masse, non ?
- dans ce cas, il doit y avoir une épidémie mondiale de solitude.
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La nuit d’avant sa mort, il n’avait presque pas dormi.
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