Citations de Arni Thorarinsson (199)
"Le blanc s'appelle Hannes, le noir s'appelle Holmsteinn. Et le noir et blanc ? Devinez...
- Hannes Holmsteinn ?
- Et ce sont des chattes..."
Les honnêtes gens sont poursuivis parce qu'il n'arrivent plus à payer leur maison ou leur voiture et, pendant ce temps, ceux qui ont conduit la nation à la ruine en lui faisant perdre des centaines, si ce n'est des milliers de milliards, voient leurs dettes effacées et se pavanent avec le butin.
Le savoir et l'innocence ne sauraient faire bon ménage.
Celui qui sait avoir causé su tort à quelqu'un finit souvent par le haïr.
Dans le film, le gang encode ses messages de la façon suivante : quand quelque chose doit être dit avec des lettres, on se sert de chiffres et inversement, en suivant l'ordre des nombres et de l'alphabet. La lettre A est représentée par le chiffre 1, B par le 2, C par le 3, D par le 4 et ainsi de suite, lettre après lettre. Les chiffres et les montants sont écrits à l'aide de lettres en suivant la même méthode.
Dès qu'ils sont confrontés à des questions de type sexuel, de genre, de race, de couleur, de nationalité ou de religion, les gens confondent souvent les points de détail avec le plus important. Pour tout un tas de raisons.
- Si nous allions faire une petite promenade, dehors tous les deux ?
Elle me regarde d’un air inquisiteur puis elle hausse les épaules.
- Quand on n’a guère le choix, tous sont mauvais. (331)
De toute manière, les Islandais sont pour la plupart des victimes. Ce sont d'éternels esclaves qui protestent, pleurnichent et pestent contre les esclavagistes, mais qui continuent à trimer, ils choisissent la passivité plutôt que l'action chaque fois qu'ils le peuvent.
On affirme du silence qu'il cache bien des choses. A moins qu'on ne le dise à propos du brouillard ou de l'obscurité ?
Ce n’est pas facile d’être fort quand tout s’écroule autour de vous.
La mort est ce qui vous arrive lorsque vous êtes pris par d’autres projets. Un matin au début de cette année, toutes mes bonnes résolutions se voient balayées face à ce malencontreux détournement des propos de John Lennon.
Ce facteur aurait-il renoncé à terroriser les gens en remplissant leurs boîtes aux lettres de factures et autres courriers administratifs ? Aurait-il eu l’intention de dénoncer la situation sociale en éparpillant aux quatre vents l’ensemble de ces condamnations à mort ? Son acte est-il le signe qu’il baisse les bras ou, au contraire, celui d’une exigence de justice ?
En tout cas, les privatisations n’ont rien arrangé. On nous a spoliés. Tout ce qu’on possédait a été remis entre les mains des petits copains de nos politiciens pour quelques miettes de pain. Ils ont saccagé les services publics, fermé les bureaux de poste en province, augmenté les tarifs, empoché les bénéfices en nous laissant le bec dans l’eau. Les banques, les Télécoms et…
En général, je ne suis pas très doué pour me bercer d’illusions sans avoir ingurgité un verre d’alcool et je n’ai aucune idée de la raison pour laquelle, en ce moment, je me satisfais entièrement de la déliquescence.
Il suffit d’y croire un peu pour envisager les sommets des Sulur, Kerling, Hlidarfjall, la lande de Vadlaheidi et les montagnes qui cernent le fjord d’Eyjafjördur, ainsi qu’Akureyri et son Pollur comme les géants tutélaires de la ville, les anges gardiens donnés par mère nature. Mais dans la pénombre matinale de ces premiers jours de l’année, peu de choses viennent confirmer cette croyance, si ce n’est la foi elle-même.
Ton article a peut-être donné des idées aux ravisseurs.
- Ce type-là, c’est un vrai salaud ?
- Ce serait peut-être aller un peu loin, ma petite Gunnsa. C’est un homme, naturellement, comme tout le monde.
Elle bâille.
- Mais il est responsable de la crise ? Il est partie prenante de toute cette corruption ?
Je bâille également.
- En effet. Même s’il n’était pas propriétaire d’une grande banque à laquelle il aurait fait payer tout ce qu’il achetait. Lui et ses sociétés apparaissent dans le grand rapport d’enquête du Parlement, que ce soit pour des emplois fictifs ou pour des contributions mirifiques versées à divers hommes politiques. Mais tâche de lui témoigner un respect total et d’agir en professionnelle. Nous sommes des hôtes qu’il reçoit chez lui et nous représentons le journal. Tu es photographe, donc tu prends des photos, point. End of story.
Hier, tandis que nous déjeunions à Grillhusid, nous avons discuté de l’effondrement de l’économie et de la crise. Il a été question de la responsabilité des politiques, de celle des banques et des hommes d’affaires, de celle de tout un chacun. J’ai bien senti que Gunnsa s’efforçait de comprendre le pourquoi et le comment de tout ça. Raggi n’a pas dit grand-chose, mais ses yeux noirs et pétillants d’intelligence montraient clairement qu’il n’en pensait pas moins. Derrière la joie de vivre et l’insouciance qu’ils affichent tous les deux se forme peu à peu une pensée personnelle sur les choses sérieuses de la vie, je dirais même une conscience politique.
Ici, nous sommes tous plus ou moins parents et il y a très peu de place pour le hasard. Nous sommes tellement imbriqués les uns dans les autres, mon cher Brandur.
- Eh bien, il s'en passe des vertes et des pas mûres, me chuchote Gunnhildur à l'oreille. Les feux de l'amour, tout le monde regarde ces Les feux de l'amour. Je ne pourrais pas voir un bon vieux meurtre avec du sang et des armes plutôt que cette bouse de vache aux images léchées. Morse et Taggart. Que sont devenus ces hommes d'honneur ?
Ils ont sans doute passer l'arme à gauche.
(P. 93)
Le sens du verbe islandais mata est joliment contradictoire puisque le mot signifie à la fois vaincre, remporter une victoire et évaluer une situation.