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Citations de Arturo Pérez-Reverte (1140)


- Je passe tous les jours ici, c'est le chemin de chez moi. Parfois, j'achète quelque chose ... C'est bizarre, ce qui se passe avec les vieux livres ... A la différence des autres, ce sont eux qui te choisissent. Ils décident qui sera leur acheteur : hé ! je suis là, emmène-moi. On dirait qu'ils sont vivants.
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Les gens déambulaient entre les stands, fouillant, feuilletant les livres. Les libraires laissaient faire, l'oeil aux aguets derrière leurs étalages ou debout à la porte des baraques. Ils portaient des blouses, des chandails ou des vareuses, et ils avaient la peau tannée par les années passées sous la pluie, le soleil et le vent ; Coy pensa à des marins échoués dans un port impossible, au milieu de récifs d'encre et de papier.
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Alors il leva les yeux et vit que la vitre lui renvoyait le reflet de Tanger Soto qui se tenait derrière lui. Il la vit là, sans l'avoir entendue arriver, immobile, muette, qui le regardait avec une expression mi-surprise mi-curieuse, aussi irréelle que la première fois. Aussi imprécise qu'une ombre qui aurait été enfermée dans la vitrine, et qui n'aurait pas été elle.
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"Je suis venu trop tard dans un monde trop vieux", avait-il lu un jour dans un livre. Trop tard, à coup sûr. Trop tard dans un monde où bâteaux, ports et mers sont trop vieux, où les dauphins moribonds fuient l'étrave des navires, où Conrad a écrit vingt fois La ligne d'ombre, où Long John Silver est devenu une marque de Whisky et Moby Dick la gentille baleine d'un dessin animé.
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Observons la nuit. Elle est presque parfaite, l'étoile Polaire est visible à sa place exacte, à droite de la ligne formée par Merak et Dubhé, en multipliant par cinq la distance qui les sépare. La Polaire va rester au même endroit durant les vingt mille prochaines années ; et tous les navigateurs qui la contempleront éprouveront du réconfort en la voyant là-haut, car il est bon que demeure ainsi quelque part un repère immuable, quand les gens ont besoin de tracer des routes sur une carte maritime ou sur le paysage confus d'une vie.
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Une carte marine est bien plus qu'un instrument indispensable pour aller d'un point à un autre ; c'est une gravure, une page d'histoire, parfois un roman d'aventures.
Jacques Dupuet, Marin
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Le monde était une structure très complexe que l'on ne pouvait contempler que du large ; et la terre ferme ne prenait des proportions rassurantes que la nuit, durant le quart, lorsque le timonier était une ombre muette et que des entrailles du bateau montait la douce trépidation des machines.Quand les villes étaient réduites à des petitis traits de lumière au loin, et quand la terre n'était que le feu tremblant d'un phare entrevu dans la houle.
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Une fois, dans une taverne de Veracruz, une femme - ce sont toujours des femmes qui formulent ce genre de questions - lui avait demandé pourquoi il était marin, et pas avocat ou dentiste ; il s'était contenté de hausser les épaules avant de répondre, au bout d'un moment, alors qu'elle n'attendait plus qu'il parle : "La mer est propre."
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- C'est là, sous la peau, dit-il enfin. Dans nos gènes... Seuls les règles artificielles, la culture, le vernis des civilisations successives protègent l'homme de lui-même. Les conventions sociales, les lois. La peur de la punition. (...)
- Et Dieu, Monsieur Faulques ?... Êtes-vous croyant ?
- Et puis quoi encore ? (...)
- Regardez-les. Impossible d'être plus civilisés, tout au moins tant que ça ne leur coûte aucun effort. Polis, disant même encore parfois " s'il vous plaît " avant de demander quelque chose... Mettez-les dans une pièce fermée, privez-les de l'indispensable, et vous les verrez se déchiqueter entre eux.
Markovic les observait aussi. Convaincu.
- J'ai vu ça, confirma-t-il. Pour un quignon de pain, ou une cigarette. Et plus simplement pour rester en vie.
- Vous savez donc, comme moi, que quand le désastre renvoie l'homme au chaos dont il est issu, tout ce vernis de civilisation éclate en morceaux, et il redevient ce qu'il était, ou ce qu'il a toujours été : un parfait salaud.
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En littérature, il existe des personnages de fiction doués d'une identité propre, connus de millions de personnes qui n'ont pas lu les livres où ils apparaissent. L'Angleterre en a trois : Sherlock Holmes, Roméo et Robinson. En Espagne, deux : don Quichotte et don Juan. En France : d'Artagnan.
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Les enfants sont des joueurs et des lecteurs parfaits : ils font tout avec le plus grand sérieux.
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Chacun possède les gestes de ce qu'il a vécu et de ce qu'il a lu.
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Honneur, Gloire, Patrie, Amour... Il existait un point de non-retour, auquel on arrivait tôt ou tard, où tout devenait superflu, acquérait ses limites précises, sa dimension exacte.
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"L'Espagne est un ensemble homogène, messieurs. Nous avons ici, réunis depuis des siècles, des royaumes qui furent indépendants, qui conservent jalousement leurs privilèges et leurs droits antiques, peuplés d'hommes que l'Histoire et la terre sur laquelle ils vivent ont endurcis, des gens à la tête dure, rudes et belliqueux, que des centaines d'années de guerres intérieures et huit cents ans de combat contre l'Islam ont fait ce qu'ils sont aujourd'hui. Des gens chez qui, de plus, la religion sévère et intransigeante a imprimé depuis des temps immémoriaux la marque d'un fanatisme sauvage."
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La gloire. Le mot lui revenait tout le temps à l'esprit, il affleurait presque à ses lèvres. Frédéric aimait la musique de ces six lettres. Elle avait quelque chose d'épique, elle planait au-dessus de tout le reste.
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Il savait qu’aucune photographie n’était inerte ou passive. Elles exerçaient toutes une action sur ce qui les entourait, sur les gens qui y figuraient
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La photographie considérée comme un art est un terrain dangereux : notre époque préfère l’image à la chose, la copie à l’original, l’apparence à l’être ;
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J’ai le plaisir de t’annoncer que tu es très beau Faulques. Et je me trouve au point exact où une Française te tutoierait, une Suissesse tâcherait de découvrir combien de cartes de crédit tu as dans ton portefeuille et une Américaine te demanderait si tu as un préservatif.

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Photographier un incendie n’implique pas de se sentir pompier

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[...] celui qui tue de loin ignore tout de ce que signifie tuer. Celui qui tue de loin ne tire aucune leçon sur la vie ni sur la mort. Il ne risque rien, il ne se salit pas les mains, il n'entend pas la respiration de son adversaire, il ne voit pas l'épouvante, le courage ou l'indifférence dans ses yeux. Celui qui tue de loin ne met pas à l'épreuve son bras, son coeur ni sa conscience. Il ne crée pas de fantômes qui reviennent ensuite le tourmenter toutes les nuits, pour le restant de ses jours. Celui qui tue de loin est un coquin qui confie à d'autres le sale travail qui est le sien. Celui qui tue de loin est pire que les autres hommes, car il ignore la colère, la haine, la vengeance et la terrible passion de la chair et du sang en contact avec l'acier d'une lame. Mais il ignore aussi la pitié et les remords. Celui qui tue de loin ne sait pas ce qu'il perd.
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