Audrey Pulvar : "La violence économique touche les femmes de plein fouet."
A loccasion de la journée mondiale contre la violence faite aux femmes, Audrey Pulvar, journaliste féministe, a réagi face à la caméra de lHumanité.fr sur le sens quelle donne à ce phénomène de société. Cette campagne de sensibilisation na jamais été autant dans lactualité selon elle.
Tu es repartie. Dans mon petit lit, j'ai senti l'espace se fracasser autour de moi. Je me souviens de chaque mot, de chaque soupir, de chaque souffle, de chaque intonation. De l'odeur de l'air. Des sons de nuit. De tout. Et souvent encore aujourd'hui, au soir tombant, voilà que rougeoient à nouveau ces gifles. Voilà que revient la glace qui a parcouru mon sang, quand l'aveu de ton désamour l'a dévoré.
En quoi les angoisses des femmes, leur nécessité vitale de créer, leur détermination à transformer le langage pictural et avec lui le monde seraient-elles moins louables, moins fédératrices ou moins importantes pour la marche de l'humanité que les travaux de leurs alter ego masculins ?

Il y avait eu ce jour, maman, et puis cet autre, celui-là. Je t'ai devinée clamant que tu voulais plus de moi. Alors je me suis laissée glisser. Je ne voulais pas hurler, griffer, ni mordre ou m'accrocher et vomir quand deux messieurs et une infirmière m'arrachaient à tes bras. Je ne voulais pas une deuxième fois la honte brûlante de tes mains m'écartant, agacées, ta voix laide et tes yeux secs. Je voulais juste m'envoler, me dissoudre, ne plus être. Partir. Loin. Ailleurs. Je ne sais pas... Je suis montée dans mon arbre, et puis j'ai entendu tes paroles sauvages, et puis j'ai senti que je ne voulais plus. Plus tout ça. Il me fallait fuir. Loin. Ailleurs. Avalée dans le vide. Je ne savais pas que je serais encore là pour peser sur ta vie. Un peu plus sourd. Handicapée. Pardonne-moi, maman, je t'en prie, je t'en supplie. Je promets, maman, de ne plus être mauvaise. De ne plus être méchante. Garde-moi encore avec toi. Je t'en prie, je t'en supplie. Laisse-moi rester auprès de toi. S'il te plaît. Je t'en prie.
Je t'aime, maman. Je te hais.
J'assume ma vieillesse et ma jalousie mais, franchement, réduire les gens à leur apparence et leur physique, c'est une chose que je ne cautionne pas
Autour de nous, en nous, un vide sans bruit. Un vide sans effluves, sans toucher, sans vie. Une absence de tout..
Dans mon petit lit, j'ai senti l'espace se fracasser autour de moi. Je me souviens de chaque mot, de chaque soupir, de chaque souffle, de chaque pause entre les mots, de chaque intonation. De l'odeur de l'air. Des sons de nuit. De tout. Et souvent encore aujourd'hui, au soir tombant, voilà que rougeoient à nouveau ces gifles. Voilà que revient la glace qui a parcouru mon sang, quand l'aveu de ton désamour l'a dévoré.
- Quand je suis arrivé, l'art, c'était essentiellement le minimalisme, ce qui me perturbait un peu. Il me semblait que ce type d'art se coupait un peu des gens. -
- Il n'y a que ceux qui souffrent qui peuvent peindre la joie, parce que l'on exprime mieux ce que l'on conçoit que ce que l'on a éprouvé. -
- S'il vous plait, considérez-moi comme une espèce en voie de disparition et contentez-vous de m'observer tranquillement de loin. -
- Comment écrire quand ce que tu es végète en dehors des élans qui déterminent ta vie ? -