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Citations de Aura Xilonen (78)


Le ciel est limpide, comme si la courbure de la Terre était une immense cornée et qu’on avait balayé toutes les poussières d’un gigantesque battement de cils.
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J'en chiais sang et eau, parce que lire, bordel, ça fait mal aux yeux au début, mais petit à petit l'âme se fait contaminer. Le soir j'embarquais de petits livres encore chastes sur ma mezzanine et le matin, je les redescendais dépucelés. (...)
C'est que le Boss, il aimait ses livres, à chaque fois qu'il vendait un bouquin, il avait l'impression de vendre son âme. (p. 19)
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Des blancs, des noirs, des jaunes, des roses, des imberbes, des grands, des petits. Ils sont là, à promener leurs toutous sur le chemin en ramassant leurs cochoncetés dans des sacs plastiques. Ou bien greffés à leurs iPods en train de faire leur footing du matin ou du soir, les oreilles menottées à des écouteurs qui servent de rempart à leur solitude; la musique, pour moi, c'est comme un bouclier, ça permet de naviguer sans que jamais on vienne t'emmerder. Y en a pléthore des gens comme ça, dans le parc.
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"Serre les dents et que Dieu ait pitié de ton âme, you know!"
J'acquiesce, parce qu'il y a rien d'autre à faire de toute façon dans ce monde de merde à part accepter, dire oui à tout, jusqu'à ce que le non arrive comme une envie de chier.
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"Cervelle de poisson rouge, mets-toi à lire ne serait-ce que ces saloperies de quatrièmes de couverture pour savoir de quoi ça parle, être capable de vendre un putain de bouquin et pas rester toute ta vie un abruti fini".
C'est donc le flingue sur la tempe que je me suis shooté avec une bonne dose de conneries écrites au dos des livres. J'en chiais sang et eau, parce que lire, bordel, ça fait mal aux yeux au début, mais petit à petit l'âme se fait contaminer. Le soir, j'embarquais des petits livres encore chastes sur ma mezzanine et le matin, je les redescendais dépucelés.
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Faut pas grand-chose pour survivre. Pour vivre par contre, je sais pas.
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Je marche lentement, très lentement, comme si mes pas battaient la mesure de toutes les horloges du monde et que je voulais tout retenir. J'ai besoin de temps, de ce temps qui m'échappe et qui en plus m'est compté, je le sens. Le temps qu'on me rafistole, ce sera trop tard, je me serai noyé dans le tourbillon de mes angoisses, asphyxié tout au fond, seul, mourant d'un amour hors de ma portée.
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Elle me regarde dans les yeux, droit dans les yeux comme une météore, une supernova qui me ferait prendre feu en touchant la fibre nue de mon âme.
J'ai l'estomac noué.
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Quand je suis venu à bout de mes idées de classement, je me suis mis à trier les romans en fonction de la tronche de leurs auteurs sur la photo : ceux qui avaient l'air de crevards, clochardesques, moches à souhait, je les plaçais tout devant, histoire que ce soient eux qu'on voie en premier quand on rentrait par hasard dans la librairie. Les autres, les écrivains jolis-coeurs qui portaient la cravate et prenaient une pose d'intello prétentieux sur leur photo, avec un look aussi propret que leurs mots bien comme il faut, je les plaçais tout en bas, dans l'enfer des livres, histoire que même leur mère, elle puisse pas mettre la main dessus : ils étaient trop imbus d'eux-mêmes, ces trous de balle."
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De la main droite, je me recouvre de terre histoire de refermer le trou sur moi. Je prends ma respiration et jette une dernière poignée de terre, cerise sur le gâteau de ma tombe improvisée, de cet utérus en terre où j'espère que ces salauds de gringos partis à la chasse au migrant ne viendront pas m'avorter.
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Gabacho est un terme dérivé de l'occitan qui à l'origine, pour les Espagnols, désignaient les Français. Mais au Mexique il est très vite devenu synonyme de "gringo", c'est à dire toute personne américaine ou venue du Nord et parlant mal l'espagnol. Par extension "le Gabacho" est aussi pour les Mexicains une façon de nommer le territoire américain.
(Note en introduction du roman)
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C'est peut-être ça l'amour, une pluie de miroirs qui reflètent notre propre vide ?
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Avant ça passait les mains dans les poches, mais depuis ces fils de putes, ces saloperies de gringos, ils avaient même mis des rayons laser et ils pouvaient nous observer d'en haut avec leurs satellites à la con. C'était même plus possible de chier tranquille dans le désert, sans se dire que ton cul était en train de se faire prendre en photo depuis les étoiles. Pour quinze mille balles à peu près, il voulait bien me faire traverser la frontière jusqu'à un lieu sûr.
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- Dis-moi, Liborio, m’a demandé Naomi deux jours après avoir pris ‘Don Quichotte de la Manche’, ça veut dire quoi rhabdomancien, en abondance, panoptique, cestui-là, yard, lépreux, abside et pourboire ?
- Je veux bien t’expliquer, mais seulement si toi, tu me dis ce que veut dire googler, twitter, stalker, runner, linker, instagramer, whatsapper, parce que je capte que dalle !
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Pour quinze mille balles à peu près, il voulait bien me faire traverser la frontière jusqu’à un lieu sûr. Mais j’avais pas un sou, moi. Alors je me suis lancé, comme ça, pour sauver ma peau et aussi parce que j’avais pas d’autre plan. Je voulais juste fuir et rêver, quel rêve, bordel, me tirer et passer de l’autre côté. Du coup, quand j’ai chopé une insolation, après avoir marché des heures dans le désert, eh ben, j’ai bu ma sueur, et après avoir marché encore plusieurs heures, j’ai bu ma pisse ; c’est que j’ai traversé tout seul, moi, comme un brave.
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Ça fait longtemps que je me suis fait la remarque que les fils à papa, ils se tiennent toujours droits comme des I ; nous autres, paumés, crevards, guignols ou mectons, on marche tous comme des singes, comme si on avait pas été touchés par l’évolution. On dirait qu’on se sent inférieurs et que si on se tient le dos courbé, c’est à cause de notre queue rose de mandrill. Comme si on était déjà battus d’avance, que c’était une clause divine, charonique, une saloperie de destin irréversible.
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"Si tu veux trouver un job, viens au plus tard à six heures du mat. Et apporte de quoi payer ta quote-part.
- Quelle quote-part ?
- Comment ça quelle quote-part ? Faut payer pour avoir le droit de faire du business ici, boy ! T'y connais rien ou quoi ?
- Et à qui je dois payer ?
- Ben à ton avis? Au grand chef des receveurs.
- Et c'est qui ?
- Ben c'est moi, tête de nœud.
- Et si je paye pas ?
- Ben tu travailles pas, un point c'est tout".
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Pourquoi y a presque pas de femmes écrivains dans les rayons, Boss ?
- Bonne question, le pédoque mononeuronal. J'en sais rien ; peut-être parce qu'elles savent mieux embrasser que nous et qu'elles ont pas besoin de cette connerie de littérature pour se libérer de tous leurs complexes, de toutes leurs putasseries.

(P305)
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Cette saloperie de musique, ça m'a toujours aidé à calmer les sauterelles que j'ai dans la tête. Comme si ça assoupissait mon âme à l'oblique, comme si j'avais des ondes oléagineuses qui s'imprégnaient dans le marteau, dans l'enclume, dans l'étrier, et cessaient de m'appartenir. La musique, quand elle piaule, mélodique, dans les méandres de mon esprit, ça m'aide à arrêter de sauter dans tous les sens et à rester enfin en place, somnolent, fixé à la surface de la chair.

(P204)
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On voit que dalle sur cette route de merde qui serpente comme une couleuvre, juste une flopée de phares de bagnoles qui vont et viennent dans ce bois de banlieue. Leurs maudites lumières me tatouent les yeux comme si j'étais un lapin ou un chat complétement débile, terrorisé : un chalapin imbécilement chassé à la lampe. Les pierres me font mal, c'est que je suis sorti pieds nus de cette maison à la con. La douleur, vive, part de la plante des pieds et me remonte jusque dans la colonne ; et les pierres s'accumulent, comme des aiguilles sur mes nerfs. Je vois la ville au loin, ses réverbères térébenthine qui dessinent les lignes abruptes des gratte-ciel où quelques bureaux sont encore éclairés. Leurs lumières rouges, qui dans la confusion de tout à l'heure me faisaient penser à des phares, ont l'air désormais de boutonnières lugubres, cousues sur le firmament nocturne. "Fuck you." Je continue à gueuler ma colère dans les airs comme la pluie une nuit d'ouragan, et j'avance, à cran, vers la ville, comme un pèlerin sempiternel. Quelle connasse, cette bonne femme, je me dis. Y en a pas un qui essaye pas de profiter de toi, espèce d'abruti. Tous les mêmes. Je continue à marcher, à faux pas, sur le fil de l'air.

(P115-116)
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