Aurore Drécourt

Un ami, un vrai, s'obtient avec le temps. Certes, une inclination est nécessaire au départ, mais ce sont les moments de joie, comme les pires épreuves, qui vous permettent de forger une amitié.

Son nom lui parvint au loin et elle rouvrit les yeux. Son cœur manqua un battement, et ses paumes appuyèrent contre le torse du comte de Carnac qui venait de faire barrage de son corps. Il gardait son bras autour d'elle, comme s'il voulait former un cocon pour la protéger de l'extérieur. Jamais encore Sophie n'avait été si proche d'un homme, pas même de Mathieu lorsqu'il l'avait aidée à descendre de cheval. Une telle proximité la paralysa, sans qu'elle comprenne pourquoi. Elle détestait Carnac, elle détestait absolument tout de lui. Et pourtant, à cet instant, elle ne parvenait pas à se détacher de ses yeux sombres. Ses yeux sombres qui lui faisaient l'effet d'un trou noir capable d'absorber toutes ses réticences.

La sincérité de ses propos toucha profondément Sophie, cachée derrière ces vêtements d'homme. Mathieu de Chevigné n'était pas seulement agréable et beau, il possédait une grandeur d'âme qui forçait l'admiration et... un sentiment plus profond encore, qui lui provoqua des frissons agréables.

Une pointe d'amertume la saisit. La liberté s'offrait à Etienne, mais jamais elle ne pourrait le suivre dans les salons masculins ou aux loges des politiciens.

Chacun devrait pouvoir vivre comme il l'entend, quelle que soit sa naissance, prononça Antoine. Et je ne parles pas seulement de titres ou de richesses. La société accentue les clivages, il n'appartient qu'à nous de ne pas les respecter.

Un ami, un vrai, s'obtient avec le temps. Certes, une inclination est nécessaire au départ, mais ce sont les moments de joie, comme les pires épreuves, qui vous permettent de forger une amitié.

Ceux qui ne tentent rien ne réaliseront jamais leur rêve. Alors, que risquez-vous à tenter le vôtre, sinon de réussir ?

— Car une promesse est une promesse. Je te l’ai dit, je serai un jour le plus grand pirate de ces mers !

Mais bon sang, ce que ça faisait mal ! Son cœur partait en lambeaux. S’il n’y avait pas eu Strivay et Rowena, il se serait sans doute laissé tomber dans un des canots et aurait attendu que la mort ait pitié de lui.

Elle distinguait désormais la mer et sa vue lui serra le cœur. Des déchets flottaient en surface, moins nombreux qu’en embouchure de fleuve mais tout de même. Les cités déversaient leurs immondices, et elles continuaient à flotter dans l’eau à des kilomètres des côtes. L’adolescente n’osait même pas imaginer l’état des profondeurs…

Je ne ronfle pas! C'est mon mécanisme pour chanter une berceuse qui est grippé.

J'agis selon mon cœur. Je ne suis peut-être qu'une orpheline, mais les actes d'une seule personne, aussi insignifiants soient-ils, peuvent tout changer. Je refuse de vivre en baissant les bras, en laissant d'autres décider pour moi. Je vivrai ma vie pleinement, et sans regret. Je réaliserai mes rêves, car rien n'est impossible lorsqu'on y met tout son cœur !

Il ignorait si c'était vrai mais, aussi fou que cela pouvait sembler, il avait foi en l'avenir. Si ce n'était pas demain, ce serait dans un an, peut-être dix. Mais le mal ne pouvait l'emporter éternellement. Seule cette idée lui permettait de garder la raison.

Moi, je pense que pleurer montre que tu es humain, que tu as des sentiments. Que... tu n'es pas un monstre. Ce sont ceux qui se moquent des gens qui pleurent qui sont les vrais monstres.

Si tout le monde pense comme toi, si personne ne se mobilise, comment peut-on arranger les choses ? C'est en laissant les méchants faire que ce monde se détruit.

L'humain est un fléau, Rowy. Il oublie que cette terre ne lui appartient pas. Qu'il doit la partager avec les autres. Autrefois, le monde ressemblait à cette île, et l'homme a tout détruit.

Les héros ne sont pas forcément ceux que l'on croit. Il n'a peut-être pas de bateau,et d'équipage, mais il a le principal : du cœur et du courage.

L'inconnu fait peur, mais il y a tellement de possibilités... Finalement, n'est-ce pas merveilleux ?

L'avantage, quand on est orpheline, c'est que ce qu'on ne connaît pas ne nous manque pas.

Le journaliste déglutit, et il comprit son erreur. De tous les gens présents sur le bateau, il ne savait pas de qui il devait avoir le plus peur. De la capitaine, ou bien de Rowena, qui avait tenu tête à elle-ci ?