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Citations de B. Traven (154)


À condition de ne pas dépenser un seul cent pendant vingt-cinq ans, de mettre soigneusement de côté tout ce que je gagnais et de ne jamais rester sans travail, je pouvais espérer, au bout de ces vingt-cinq ans de boulot et d'épargne inlassables, non pas cesser toute activité, mais après vingt-cinq années supplémentaires de travail et d'économie, rejoindre avec fierté la couche inférieure de la classe moyenne.
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La Yorikke récoltait tous les marins en situation désespérée. Ils montaient après le passage de la police et une fois le pilote à bord. Aucun consul au monde ne pouvait alors faire arrêter le bateau et exiger que le capitaine se présente chez lui avec tel ou tel homme. (...) On donnait rarement son vrai nom et sa véritable nationalité sur la Yorikke. De même, on ignorait le plus souvent sous quel nom et quelle nationalité quelqu'un s'était enrôlé. Quand un nouveau arrivait, l'officier de pont, le mécanicien ou n'importe qui, le premier qui avait affaire à lui, lui demandait : " Comment vous appelez-vous ? " L'homme disait : " Je suis danois. " Il avait ainsi répondu à deux questions à la fois, et on l'appelait désormais " le Danois ", ou tout simplement " Danois ". S'enquérir plus avant était jugé superflu.
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Toutes les nuits on assiste à un sacré échange à la frontière. Les Allemands poussent leurs étrangers indésirables et leurs bolcheviks vers la Hollande, la Belgique, la France et le Danemark, et les Hollandais, les Belges, les Français et les Danois font la même chose de leur côté. (...) Chaque pays essaie de se débarrasser de ses sans-papiers et de ses apatrides, parce qu'ils causent toujours des ennuis. Le jour où on supprimera les passeports, on cessera aussitôt de se refiler les gens comme des marchandises.
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Je préfère être fusillé. Je ne retournerai pas en Allemagne. J'ai décidé d'aller en Espagne. J'irai en Espagne et pas ailleurs. Quand je veux aller quelque part, j'y vais. Sauf si on me fusille.
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Un jour, au début de l'après-midi, le tenancier français d'un restaurant de la rue Bolivar, à Mexico, remarqua un chien noir, de taille moyenne, assis sur le trottoir près de la porte ouverte de l'établissement. En regardant le Français de ses yeux marrons dont la douceur traduisait un désir d'amitié, le chien avait pris l'expression bonhomme, innocente, un peu tragi-comique qu'on voit parfois à de vieux vagabonds qui, quoi qu'il leur arrive, ont toujours une réplique drôle, même si on leur donne un coup de pied ou si on leur jette un seau d'eau au visage pour les chasser de son seuil.

Histoire d'une amitié
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B. Traven
Jadis les tyrans étaient les princes, aujourd'hui c'est l’État.
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Peut-être qu'il n'est pas aussi vache que ça. pourquoi les gens le seraient-ils ? Je crois plutôt que c'est l’État qui est une brute. L’État qui arrache les fils à leur mère pour les jeter aux idoles. Cet homme est le serviteur de la brute, tout comme le bourreau. Tout ce que ce type m'a dit, il l'a appris par cœur. Il a dû l'apprendre pour passer son examen de consul. Ça sortait tout seul. Chaque fois que je lui disais quelque chose, il avait une réponse toute prête pour me clouer le bec. Mais, quand il a voulu savoir si j'avais faim et m'a demandé : " Avez-vous mangé ? ", il est soudain devenu un être humain et a cessé d'être au service de la brute. Avoir faim, c'est humain. Avoir des papiers, ça ne l'est pas, ça n'est pas naturel. Toute la différence est là.
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Là où la police est passée, le voleur le plus malin ne trouve plus la moindre piécette.
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Rien n'est plus triste qu'un marin abandonné par son bateau en pays étranger.
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Le marin qui hier encore se croyait indispensable au bon fonctionnement de la vie à bord a de nos jours moins de valeur que ce vieux clou. On ne peut pas se passer du clou, mais on se passe très bien du marin resté en carafe, la compagnie fait même l'économie de sa paye. Un marin sans bateau, un marin qui ne fait plus partie d'un équipage, ce n'est plus que de la merde. Il n'a plus de place dans la société, personne ne veut plus avoir affaire à lui.
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On trouve chez tout homme la crainte plus ou moins grande qu'il sera récompensé ou puni pour les fautes qu'il commet ou qu'il a déjà commises. Ce sentiment n'a rien à faire avec la croyance à un jugement après la mort. Non plus qu'avec une punition correctionnelle, l'homme entrant en conflit avec la loi, et ayant à répondre de ses actes devant les tribunaux.
Non, la punition dont je veux parler, et que tous les hommes sentent et redoutent instinctivement, est d'un autre genre. Les gens appréhendent qu'un acte de ladrerie dont ils se seront rendus coupables ne se retourne contre eux-mêmes ou contre ceux qu'ils aiment. Beaucoup craignent de reperdre tout le bien qu'ils ont acquis par des moyens vils ou illégitimes. D'autres ont peur, quand ils ont commis une mauvaise action, que le malheur ne s'acharne plus tard sur eux, qu'ils ne tombent malades et ne deviennent infirmes et que, s'ils ne sont pas atteints eux-mêmes, leurs femmes, leurs enfants ou leurs meilleurs amis n'en pâtissent. Certains vont jusqu'à croire qu'il leur sera fait un jour exactement la même chose que ce qu'ils ont fait aux autres.
C'est là une des raisons psychologiques pour lesquelles presque tous les hommes se fixent une limite qu'ils n'osent pas dépasser. C'est cet instinct qui seul rend possible la vie sociale et permet aux hommes de combiner leurs efforts.
1929, éd. la découverte, p. 200
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Cependant ces crises économiques ne sont pas provoquées par des puissances surnaturelles et mystiques, mais toujours et uniquement par le fait qu'une personnalité, ou d'un groupe de personnalités, interrompt brutalement la marche reguliere de le vie économique pour retirer de son intervention un grand avantage personnel.
p.113
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Ce que l'on estime le plus,c'est ce qui vous coûte le plus cher. Meme la fille n'aime sincèrement que l'homme pour lequel elle est obligée de gagner de l'argent et qui, par surcroît, la roue de coups à l'occasion.
p.55
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Pour que les choses soient tout à fait claires, les uns sont enterrés dans des cercueils métalliques aux coins dorés et les autres enterrés à l'écart, dans une simple caisse. Seuls les vers, ces perturbateurs, ces révolutionnaires, ne se soucient pas de hiérarchie. Ils sont tous aussi blancs et tous aussi gros, et ils veulent bouffer ; ils bouffent ce qu'ils trouvent, que ce soit dans un cercueil métallique aux coins dorés ou dans une simple caisse.
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Je n'arrivais plus à tenir ma pelle. Nul besoin de matelas, de couverture, de coussin ou de savon. Je m'affalais sur ma couchette tel que j'étais, dégueulasse, graisseux, en sueur. Mon pantalon, ma chemise et mes bottillons étaient définitivement fichus. Barbouillés d'huile, de poussière de charbon, de pétrole. Troués, brûlés, déchirés. Quand je m'appuierais au bastingage dans le prochain port, aligné avec les voleurs à la tire, les cambrioleurs et les forçats évadés, on ne verrait plus la différence. Moi aussi je portais à présent mon uniforme de détenu, dans lequel je ne pourrais pas descendre à terre sans être aussitôt épinglé et ramené au bateau. (...)
La vie de marin est vraiment amusante, ohé, matelots !
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La sacro-sainte Constitution, qui était assez bonne pour George Washington et les combattants de la Révolution, est bien assez bonne pour nous. Et elle est bonne, puisqu'elle se maintient depuis cent cinquante ans. Pourtant, même les constitutions qui ont, dans leur jeunesse, eu du feu dans les veines, souffrent avec le temps d'artériosclérose. La meilleure religion a d'abord été superstition païenne, et aucune religion ne fait exception à la règle. C'est seulement en changeant les pratiques, en pensant autrement pour s'opposer aux pères, aux papes, aux saints et aux responsables, que l'humanité a ouvert de nouvelles perspectives et a laissé espérer qu'on pourra peut-être un jour observer quelque progrès. Ce jour lointain sera en vue dès les hommes ne croiront plus aux institutions, aux autorités, à une religion quelconque, quel que soit le nom qu'on veuille lui donner...
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Plus ce qu'on boit s'éloigne du vrai thé ou du vrai café, plus on ressent le besoin de l'agrémenter de sucre et de lait pour stimuler son imagination.
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En arrivant, pensant encore aux bateaux normaux, j'avais demandé :
- Où est mon matelas ?
- La maison n'en fournit pas.
- L'oreiller ?
- Elle n'en fournit pas non plus.
- La couverture ?
- Elle n'en fournit pas non plus.
Je m'étonnais presque que la compagnie fournisse le bateau sur lequel nous devions naviguer ; je n'aurais pas été surpris si on m'avait dit que chacun devait apporter le sien.
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La Yorikke n'était pas équipée de l'électricité et, dans son innocence, ignorait jusqu'à son existence. Ce qu'il fallait bien appeler une lampe à pétrole éclairait le poste d'équipage. Elle comprenait un récipient cabossé en fer-blanc muni d'un bouchon fileté en tôle. (...) La lampe avait jadis possédé un verre, (...) datait du temps où les sept vierges s'en servaient pour garder leur vertu. Dans ces conditions, on ne pouvait donc en attendre qu'un éclairage médiocre.
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La foi remplit d'or des sacs vides, transforme les fils de charpentier en dieux, et les lieutenant d'artillerie en empereurs dont le nom resplendit des siècles durant.
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