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Citations de B. Traven (154)


Cependant ces crises économiques ne sont pas provoquées par des puissances surnaturelles ou mystiques, mais toujours et uniquement par le fait qu'une personnalité, ou un groupe de personnalités, interrompt brutalement la marche régulière de la vie économique pour retirer de son intervention un grand avantage personnel.
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B Traven est un des plus brillants conteurs de notre temps, mais ses nouvelles et ses romans sont sous-estimés aux États-Unis. Bien que ses livres aient été traduits dans trente langues et qu'on en ait vendu des millions d'exemplaires, bien qu'il soit célèbre à l'étranger depuis quarante ans, il est connu surtout du public américain par une œuvre de jeunesse, "le trésor de la Sierra Madre".
Quatre autres romans, "le vaisseau fantôme", "le pont dans la jungle", "la révolte des pendus" et "la marche vers le Monteria" - ont été publiés aux États-Unis mais seulement dans des éditions populaires. Sept romans, quelques récits et de nombreuses nouvelles de lui y sont encore inédits.
La vie de Traven est un mystère. Dès son premier succès, en 1962, avec la publication de "The death ship" en Allemagne, il a refusé d'avoir affaire à la presse ou au public et de révéler plus que quelques détails de son aventureuse existence.
Mais Traven a déclaré que son œuvre s'inspire essentiellement de son expérience personnelle, et il demande à ses lecteurs de ne le chercher que dans ses livres...
(extrait de l'introduction signée Charles H Miller à l'édition de poche parue en 1966)
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Ces trois hommes, qui se trouvaient là rassemblés, n’avaient jamais été des amis. Ils n’avaient même pas songé à le devenir. Ils étaient tout au plis liés par une certaine camaraderie. Ce qui maintenait leur association, c’étaient des raisons de pur intérêt auxquelles elle ne survivrait pas. Il leur arrivait d’avoir des contestations et des disputes, comme à tous les êtes qui cohabitent un certain temps. Ces disputes, à la longue, auraient pu forger une amitié, comme cela se voit fréquemment. Mais surtout les fatigues, les soucis, les espoirs, les déceptions que ces hommes avaient déjà éprouvé en commun dans les mois écoulés, devaient selon toutes les lois de la sociologie conduire à l’amitié. (…) Pourtant, un observateur qui les eût regardés, assis devant le feu, au moment qui précédait leur coucher, celui-là eût pu croire que ces hommes n’attendaient qu’une bonne occasion pour se sauter à la gorge.
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Des décennies durant, le prolétariat a vécu dans l'espoir de mener à bien sa révolution sans violence et surtout sans verser le sang. Cet espoir a été déçu par les Noske, Hoffmann et tous les procureurs et juges de la bourgeoisie. Lorsque d'un coté on assiste sans discontinuer aux haies de baïonnettes et au ballet des mitrailleuses, derrière lesquelles attendent les pénitenciers et la hache des bourreaux, on ne peut tout de même pas supposer que de l'autre coté on défilera des lis blancs à la main. ( 20 mars 1920 )
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1929
Tout ce qui se passe maintenant à Wall Street repose uniquement sur le fait que les idées ont pris subitement, trop subitement, une autre direction qu'à l'accoutumée. Hypnose collective. Suggestion collective. Cette idée : "Je peux perdre !" met en déroute ce beau système économique voulu, béni et protégé par Dieu.
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Quelqu'un qui se promène dans le monde les yeux ouverts verra et apprendra plus de choses lors d'une brève excursion que mille autre en faisant le tour du monde. Si quelqu'un vient dans la jungle d'Amérique centrale pour regarder ce que les indiens font de beau auprès d'un pont ne verra ni la jungle, ni le pont, ni les indiens tant qu'il sera convaincu que la société d'où il vient lui-même est la seule civilisation qui compte pour de bon. Quiconque part en voyage et veut vraiment regarder autour de lui devrait toujours bien se dire que beaucoup de ce qu'il a appris à l'école et l'université est faux.
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Ici, il apparaissait une fois de plus qu'aucun champ de bataille ne saurait être si ravagé qu'on ne puisse encore trouver quelques personnes pour en tirer grand profit. Tout ce qui existe sous le soleil peut être transformé en dollars ou en pesos. qu'il s'agisse des larmes d'une mère, du rire d'un enfant ou de la misère des pauvres, c'est sans importance. Partout, il y a de l'argent à prendre.
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Pour la majorité de ces ouvriers indiens des plantations d'acajou, qui étaient à quatre-vingt-dix pour cent des agriculteurs, le concept de liberté se résumait en un vœu simple, clair et net : que l'État les laisse en paix. Ils ne voulaient plus subir d'oppression, quel que soit nom qu'on lui donnât : gouvernement, amour de la patrie, augmentation de la production, expansion économique, conquête des marchés, discipline, droit ou devoir. Ils rejetaient toutes ces pressions insidieusement transmises au peuple, toutes ces prétendues vertus, absurdes et insensées, que la dictature proclamait pour abrutir le peuple et l'empêcher de regarder en face la racine de tous ses maux.
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Qui n'a ni argent pour le pourboire ni fiche dans la poche dûment tamponnée attestant qu'il est bien le fils de sa mère devrait rester à la maison. La liberté, oui, mais revêtue d'un cachet. La liberté de circulation sur toute la terre, oui, mais seulement avec l'accord du veilleur de nuit (*).

(*) Le "veilleur de nuit" est ici une image pour le représentant de l'autorité qui garde une frontière.
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LE TRESOR DE LA SIERRA MADRE B Traven p8
« Que faire pour gagner de l'argent? » Chacun sait que, lorsqu'on a déjà quelque argent, il est plus facile d'en gagner davantage. Mais pour qui ne possède rien du tout, il est déjà difficile de trouver une réponse à la simple question : « Que faire? » Dobbs, lui, n'avait rien, moins que rien, même pas un vêtement assez convenable, ni assez complet, pour qu'en le mettant en gage, il en pût retirer le plus modeste fonds de roulement. Il y a des gens pour vous dire que celui qui veut travailler trouve toujours du travail. Il faut se garder, cependant, de s'adresser directement à ces gens-là. Car ceux qui parlent ainsi n'ont jamais le moindre travail à vous proposer. On dirait qu'ils entendent surtout vous montrer à quel point ils ignorent tout de la vie. Dobbs eût charrié des cailloux, si on lui en eût donné à charrier. Même ce travail-là lui était interdit : trop d'amateurs; et, par surcroît, sa qualité d'étranger. ..
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Lorsque tout rapetisse autour de vous, vous ne vous rendez même pas compte que vous vous êtes recroquevillé, et lorsque tout est sale autour de vous, vous ne vous apercevez pas que vous êtes dégoûtant.
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La grande injustice venant des États et de leurs régents n'est pas d'envoyer les citoyens, comme des esclaves et contre leur gré, se battre dans l'arène de la guerre, c'est de ne pas les amener à un stade de civilisation tel qu'ils refuseraient alors d'être manœuvré comme un troupeau d'esclaves amorphe.
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Le saint des saints
La salle de réunion du conseil d'administration d'une compagnie américaine de milliardaires est bien plus sacrée qu'un sanctuaire du Tibet.
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Dès qu'on est riche, tout change d'aspect. A l'instant, on appartient à une minorité qui a pour ennemis mortels tous ceux qui ne possèdent rien ou qui possèdent moins. Il faut sans cesse être sur ses gardes. Tant que l'on a rien, on est l'esclave de de son ventre et de ceux qui peuvent le remplir; mais sitôt en possession d'un bien, on devient l'esclave de ce bien.
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Cette opinion que la compagnie (Laylitt) avait les plans d'un moteur d'un genre absolument nouveau suite à une invention extraordinaire, et pour lequel Laylitt avait acquis les droits exclusifs de fabrication semblait si sensée et si parfaitement fondée, que les raisons pour lesquelles les actions de cette compagnie avaient grimpé de façon si inattendue devenaient claires pour chacun. Cette explication semblait si intelligente et en même temps ressemblait tellement au caractère américain, que personne ne se donna la peine de l'examiner objectivement.
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La famille de Macario était la plus pauvre du village, et cependant elle comptait parmi les plus appréciées. On estimait Macario et les siens parce qu'ils étaient honnêtes et dignes - et surtout parce que les pauvres sont toujours plus aimés que les riches, où qu'on aille dans le vaste monde.
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Celui qui a contracté une dette doit la payer. C'est le bon vieux droit romain auquel se réfère toute nation dite civilisée.
Celui qui ne peut pas payer ses dettes avec de l'argent liquide doit les régler avec ce qu'il possède. S'il ne possède rien de plus que sa capacité de travail, c'est en travaillant qu'il remboursera sa dette. Le travailleur qui s'imagine ne pas pouvoir vivre sans d'élégants meubles de noyer et qui accepte de signer des traites doit bien supposer que sa liberté d'action sera quelque peu réduite... s'il ne tombe pas en esclavage.
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Ohé ! Morituri te salutant ! Les gladiateurs modernes te saluent, ô César Auguste Capitalisme. Morituri te salutant ! Nous qui sommes voués à la mort, nous te saluons, ô César, nous sommes prêts à périr pour toi, pour la sainte et glorieuse assurance du bateau.
Nous macérons dans la crasse. Nous sommes trop fatigués pour nous laver. Pourquoi nous laver, d'ailleurs ? Nous mourons de faim parce que nous nous endormons à table. Nous mourrons de faim parce que la compagnie doit faire des économies pour s'en sortir avec la concurrence. Nous mourons en haillons, muets, au fond de la chaufferie, en heurtant un récif choisi. Nous voyons l'eau monter, nous ne pouvons plus nous tirer de là. Nous espérons que la chaudière va exploser pour que ça ne sure par trop longtemps, parce que nous avons les mains coincées, que les portes de la chaudière sont arrachées, et que les charbons incandescents déferlent et nous grignotent lentement les pieds et les jambes. Voyons, un soutier a l'habitude. Ça ne lui fait pols rien d'êtr brûlé, carbonisé.
Nous mourons muets, en haillons, nous n'avons pas de nom, nous n'avons pas de nationalité. Nous ne sommes personne, nous ne sommes rien. Salut, Caesar Augustus Imperator, tu n'auras pas à payer de pension aux veuves et aux orphelins. Nous sommes les plus fidèles de tes serviteurs, ô César. Les morts vivants te saluent : Morituri te salutant !
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Au fond, et je ne plaisante pas, j'étais déjà mort depuis longtemps. Je n'étais pas né, je n'avais pas de livret de marin, il m'était impossible d'obtenir un passeport, et on pouvait faire de moi ce qu'on voulait parce que je n'étais personne; officiellement, je n'étais même pas venu au monde et, par conséquent, je ne serais pas regretté. Si quelqu'un me tuait, il ne s'agirait pas d'un meurtre, je ne manquerais à personne. Un mort peut être déshonoré, volé, mais non pas assassiné.
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Les vols commis par les serviteurs de l'Etat portent un nom: corruption de fonctionnaire. Lorsqu'un particulier s'avise de voler, pour son propre compte, c'est du brigandage. Mais il serait difficile de trouver des bandits dans un pays où les hommes politiques seraient probes.
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