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Critiques de Balli Kaur Jaswal (141)
Les incroyables aventures des soeurs Shergill

Ce beau roman que j'ai lu rapidement est une invitation au voyage. J'ai pu, pendant quelques heures partir en Inde, visiter les lieux les plus sacrés pour les sikhs, humer les odeurs des plats qui m'avaient l'air bien alléchants. Dommage on est en période de confinement, les saveurs exotiques attendront.



Mais au-delà de ce voyage qui est en fait un pèlerinage imposé par une mère morte d'un cancer à ses trois filles pour lui rendre hommage et renouer des liens distendus entre elles, c'est un roman à la fois émouvant, drôle, triste qui nous est proposé. Quand les trois soeurs se retrouvent à Delhi, ce ne sont pas les joyeuses retrouvailles auxquelles on pourrait s'entendre. Chacune est au bord de la rupture : Rajni l'aînée se ronge les sangs à propos de son fils, Jezmeen est convaincue que sa carrière d ‘actrice est morte avant d'avoir décollé et Shirina la petite dernière cache un secret très lourd. Mais leur mère tenait à ce que ce voyage se fasse, alors enterrant leur rancoeur et leur tristesse, Rajni, Jezmeen et Shirina commencent leur pèlerinage/hommage à leur mère. Un peu perdues dans ce pays qui les fascine (notamment pour Jezmeen) mais en même temps les rappelle à leur propre condition de femme, elles exécutent les souhaits de leur mère. Cette obligation d'être ensemble les oblige peu à peu à parler, se révéler, régler des comptes, à se retrouver.



J'ai beaucoup aimé les descriptions des temples sacrés et même si ce n'est pas toujours facile de visualiser ces lieux, j'ai eu l'impression de rentrer à la suite des trois soeurs dans le « gurdwara de Bangla Sahib », de me purifier dans les eaux du « sarovar d'Amristar ». Mais ce que j'ai surtout aimé ce sont ces trois soeurs aussi attachantes l'une que l'autre, une petite préférence tout de même pour Shirina si fragile, confrontée à un douloureux dilemme. Car ce roman permet aussi d'aborder les inégalités entre hommes et femmes en Inde, les interdits et les tabous qui pèsent sur les femmes.



Je ne peux que vous recommander ce roman et je remercie au passage les Editions Belfond et Netgalley de m'avoir permis de le lire.



Challenge Multi-défis 2020

Challenge Plumes féminines 2020


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Les incroyables aventures des soeurs Shergill

Ce livre suit trois sœurs qui viennent de perdre leur mère. Juste avant son décès (elle souffrait d'un cancer), Sita, leur mère, leur a écrit une longue lettre par laquelle elle demande à ses filles de procéder à un pèlerinage dans le pays de leurs origines, l'Inde, et de disperser ainsi ses cendres. Le trajet est très précis, et prévoit jour après jour, le détail du voyage (visites de temple, trek etc.). L'objectif de ce périple est double : Sita pense ainsi effectuer, à travers ses filles, le pèlerinage qu'elle n'a pas eu le temps de faire avant de mourir et retrouver ses racines, elle qui est née en Inde et n'y est pas retournée depuis le voyage qu'elle a effectué des années auparavant avec sa fille aînée, Rajni, au moment du décès de son mari. Elle espère aussi que ce voyage rapprochera ses filles qui sont systématiquement en désaccord sur à peu près tout. Rajni, Jezmeen et Shirina accueillent cette lettre avec peu d'enthousiasme. Pour ces jeunes femmes, bien ancrées dans leur vie occidentale et qui n'ont qu'un lien très éloigné avec leur pays d'origine, ce voyage tombe très mal. Pourtant, et c'est tout le paradoxe de ces trois sœurs, l'Inde coule à travers leurs veines. Rajni, l'ainée, considère depuis toujours que c'est à cause d'elle que sa mère n'a pu repartir en Inde et s'est épuisée à travailler pour entretenir ses trois filles au moment du décès de son mari. Jezmeen, petite actrice en mal de notoriété, se voit confondre avec la seule autre actrice d'origine indienne connue en Angleterre, ce qui l'énerve profondément. Enfin Shirina, la petite dernière, vient de se marier avec un jeune homme indien qu'elle a trouvé sur un site de mariages arrangés et subit le courroux de sa belle-mère profondément attachée aux traditions indiennes. Au moment du départ, Rajni rencontre des difficultés avec son fils adolescent qui vient de lui annoncer une grande nouvelle. Jezmeen tente de survivre dans son métier d'actrice alors qu'elle a été l'objet d'un méchant "bad buzz" sur les réseaux sociaux. Shirina est en désaccord avec sa belle-mère ainsi que son mari qui lui a donné un ultimatum juste avant le départ. On ne peut donc pas dire que ce retour aux sources tombe à pic. Elles vont pourtant s'embarquer dans ce périple et vont tenter de surmonter ensemble les obstacles qui se dressent devant elles.



"Les incroyables aventures des sœurs Shergill" est donc un roman sur l'Inde d'aujourd'hui, sur ses travers, sur la place de la femme dans cette société très fermée, gangrénée par le poids des traditions. Balli Kaur Jaswal y évoque tous les thèmes d'actualité que l'on rencontre dans la société indienne, les viols, les mariages arrangés, le déshonneur qui s'attache à une femme qui n'a que des filles, l'avortement ou encore la lutte des femmes pour faire valoir leurs droits. Chacun de ces thèmes est traité à travers l'une de ces trois jeunes filles qui sont partagées entre leur volonté de faire un dernier hommage à leur mère et celle de s'émanciper du poids de ces traditions trop lourdes pour elles. C'est donc un roman très riche, très actuel et l'on s'attache à ces jeunes femmes en lutte.
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Les incroyables aventures des soeurs Shergill

Merci à Carine et à la collection du Cercle Belfond pour cette lecture dépaysante et exotique. J’ai passé un très bon moment en compagnie des sœurs Shergill et le moins que l’on puisse dire c’est que j’ai voyagé avec ce roman.



Rajni, Jezmeen et Shirina, 3 soeurs que tout oppose, vont partir en Inde réaliser les dernières volontés de leur mère. L’occasion de se retrouver, de se pardonner et d’évoluer : un beau voyage initiatique en somme.



De l’auteure, j’avais découvert « Le club des veuves qui aimaient la littérature érotique » que j’avais adoré, j’étais donc impatiente de découvrir ce nouveau titre et je dois dire que je ne suis pas déçue. Si je ne devais définir ce livre qu’avec un seul mot, ce serait dépaysante. J’ai littéralement quitté mon canapé direction l’Inde : sa culture, sa gastronomie, ses traditions, ses monuments… L’auteure nous offre une immersion totale dans une Inde pleine de contraste où la pauvreté côtoie le luxe…



Mais au départ, ce pèlerinage est imposé à ces 3 filles par leur mère. Le but caché ? Resserrer les liens familiaux entre ces 3 femmes très différentes que la vie a séparé. Si au départ, la cohabitation est plutôt difficile, elles vont réapprendre à se connaitre, à s’écouter et à se comprendre.



Chacune à sa façon est attachante et a sa part de mystère. Chacune d’elle cache un secret que nous découvrons pas à pas. L’occasion pour l’auteure d’aborder des thèmes forts. Elle dénonce les sociétés patriarcales où la femme est sous la domination de son père puis de son mari. Avec des idées fortement féministes, elle nous amène à réfléchir à la condition de la femme dans le monde, aux poids des traditions. Pour autant, c’est une lecture qui reste légère, sensible, émouvante et parfois drôle. Je note toutefois quelques longueurs par moment, heureusement vite oubliées avec les 100 dernières passionnantes.



Un voyage initiatique en Inde, engagé et dépaysant !
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Les incroyables aventures des soeurs Shergill

A la mort de leur mère, Rajni, Jezmeen et Shirina, trois soeurs anglaises que tout oppose, vont devoir contre mauvaise fortune bon coeur faire un pèlerinage en Inde, lieu de naissance de leurs parents, pour laisser les cendres de la défunte dans le Gange. Mais, comme l'on peut s'y attendre dès les premières pages du roman, le pèlerinage ne se passera pas du tout comme prévu.



Comme l'indique la quatrième de couverture, oui, j'ai trouvé qu'il y avait quelque chose d'un Darjeeling Limited au féminin dans ce roman, autant dans les situations rocambolesques décrites que dans la relation entretenue, plus que conflictuelle au départ, entre les trois soeurs, ou encore dans l'atmosphère parfois onirique qui se dégage de certaines descriptions de lieux.



Mais, et c'est ce que j'ai le plus aimé, ce roman va malgré tout beaucoup plus loin puisque, derrière une apparence de frivolité que semble prendre par endroits ce pèlerinage sororal, apparaît finalement une description sans concession, non seulement de la condition féminine en Inde, mais aussi de celle de toutes les indiennes qui sont nées à l'étranger et qui sont tiraillées entre traditions et occidentalisme, parfois jusqu'à accepter le pire. Condition qui va justement, contre toute attente, réunir nos trois soeurs et les faire se découvrir autrement, au-delà de leurs différences.



Une lecture qui fut donc agréable, surprenante en ce que je m'attendais à quelque chose de bien plus léger – ce n'est pas spécialement mon genre -, sans pour autant être inoubliable, malgré la teneur sociétale sur la condition des femmes indiennes que j'ai trouvé très intéressante.



Je remercie les éditions Belfond et NetGalley de m'avoir permis de découvrir ce roman.
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Les incroyables aventures des soeurs Shergill

Née à Singapour, Balli Kaur Jaswal a vécu au Japon, aux Philippines et en Russie. Diplômée de plusieurs ateliers de creative writing, ses romans – dont Le Club des veuves qui aimaient la littérature érotique (Belfond, 2018), sélectionné par Reese Witherspoon pour son fameux book club – ont tous remporté un joli succès critique lors de leurs publications anglophones.



Dans ce nouveau roman à la fois drôle et cocasse, Balli Kaur Jaswal traite de la complexité des relations familiales, de la difficulté d’être sœurs lorsque l’on est issue, comme Rajni, Jezmeen et Shirina, d’une double culture. Elevées en Angleterre, ces trois sœurs n’en ressentent pas moins le poids des traditions indiennes et ont parfois du mal à trouver leur place, tiraillées entre leur culture indienne, ses traditions ancestrales et l’envie d’affirmer et de faire valoir leurs libertés individuelles.



Toutes trois différentes, ces sœurs qui ne se supportent pas, devront faire beaucoup d’efforts et de compromis pour honorer la mémoire de leur mère qui leur impose un pèlerinage en Inde, de Delhi au Temple d’Or d’Amritsar… Ces vacances imposées, houleuses et mouvementées, leur permettra de découvrir non seulement leurs racines mais aussi et surtout de se découvrir elles-mêmes et de renouer avec des liens familiaux qui, au fil du temps, avaient fini par se distendre… Mais comment ces trois sœurs vont-elles pouvoir trouver un terrain d’entente, quand l’un d’elle a choisi de s’affirmer et de vivre librement quand l’autre souhaite plus que tout rester ancrée dans les traditions et porter haut l’honneur de sa famille et de sa communauté ?



Tout le roman de Balli Kaur Jaswal repose sur l’art et la manière de créer des personnages crédibles et attachants. Les sœurs Shergill sont aussi hautes en couleurs que le pays de leurs origines ! On se doute bien qu’avec autant de différences, leur pèlerinage risque de déraper et tourner court ! Mais Les incroyables aventures des sœurs Shergill ne se limite pas à cette seule dimension.



Développée avec humour et légèreté, l’intrigue de ce roman original n’en est pas moins engagée et féministe ! C’est une dénonciation du modèle patriarcal et un rejet pur et simple de cette culture de violence et de contrôle des femmes en Inde. Les viols impunis, les mariages arrangés, les violences conjugales, l’assujettissement et la soumission psychologique et matérielle des femmes à leur mari sont autant de sujets que Balli Kaur Jaswal aborde. Tout au long du roman, on ne peut que se révolter de la subordination des femmes et être horrifié des situations de déférence et de dépendance que cela crée.



L’auteure rappelle que l’Inde est une terre de contrastes où le luxe extrême côtoie le dénuement le plus total. Sa splendeur surprend, mais sa misère effraie. Les pérégrinations des sœurs Shergill permettent au lecteur de se rendre compte de la violence de ce pays où, au nom de traditions et de lois injustes, des traitements inhumains et dégradants sont perpétrés à l’encontre des filles et des femmes.



Mais loin de doucher les espoirs, l’auteure reste positive et optimiste. Certes, il faudra du temps encore pour améliorer le statut des femmes et leur place dans la société mais les choses bougent et le message qu’elle souhaite faire passer est que chacune d’entre elle, qu’elle soit finalement orientale ou occidentale, a les moyens d’agir ! En cela, Les incroyables aventures des sœurs Shergill est particulièrement éclairant, mobilisateur et stimulant. C’est finalement une belle leçon d’espoir pour toutes les femmes du monde !
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Les incroyables aventures des soeurs Shergill

Malgré quelques défauts, j’ai beaucoup aimé cette immersion dans la culture anglo-indienne et la découverte de l’Inde sous un tout autre angle. La plume addictive de Balli Kaur Jaswal m’a transporté, je n’ai pas vu les pages défiler, et j’ai surtout très envie de découvrir son premier roman, si plébiscité !
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Les incroyables aventures des soeurs Shergill

Je suis toujours en joie de découvrir des auteurs, des romans dont les histoires se déroulent en Inde. Vous l'aurez compris j'ai une affection toute particulière pour ce vaste pays aux mille couleurs et saveurs, aux cultures si divers et complexes.....



Voilà les dernières volontés d'une femme, d'une mère Sita, à ses trois filles. Sita veut mourir, elle souffre trop de ce cancer qui l'a ronge petit à petit. Et elle leur confie cette lettre dans laquelle les filles vont découvrir un voyage que leur mère aura bien fait de leur préparer, un voyage pèlerinage en Inde.



Sita vit à Londres avec deux de ses filles, elle est originaire de l'Inde, la dernière fois qu'elle y est allée c'est avec sa fille aînée suite au décès de son mari. Ce voyage a métamorphosé Rajni dévoilant à son retour un comportement pas des plus faciles à vivre pour ses sœurs comme sa maman. Pourquoi, qu'est-ce qui s'est donc passé au cours de ce voyage ? Pourquoi leur mère n'est jamais retournée ? Qu’elle n'a plus aucun lien avec la famille ?



Tout au long de ce récit, nous allons voyager aussi, quitter Londres et Melbourne où réside la petite dernière Shirina depuis qu'elle s'est mariée, pour atterrir à Delhi et nous laisser guider dans les plus beaux temples de confession Sikh.



Trois sœurs qui ne s'entendent pas à merveille, se cachent des vérités vont devoir se supporter le temps de ce voyage au pays de leurs origines. Vont-elles parvenir à surmonter leurs vives émotions, se dévoiler les unes aux autres ? Je ne vous en dévoile pas davantage.



C'est un roman sur le partir, la fratrie, sensible, émouvant et drôle parfois, la double culture anglo-indienne. L'auteure nous présente une réalité, une famille, des êtres qui s'aiment et se disputent, naissent et meurent, ensembles ou seuls ... la vie quoi ! Tout cela dans un décor spécifique, l'Inde, nouveau rendez-vous que j'ai bien apprécié, je voyais les scènes, les visualisais parfaitement. J'entendais ces trois sœurs à la découverte de ce pays qui n'était pas le leur, les colères, les joies comme les danses rythmées indiennes. Les odeurs ont parfumés cette lecture savoureuse comme un plat épicé aux couleurs de la vie.



A propos de l'auteure, elle est née à Singapour, Balli Kaur Jaswal a grandi au Japon, aux Philippines et en Russie. Son précédent roman édité chez Belfond également en 2018 : Le Club des veuves qui aimaient la littérature érotique à connu un vif succès.
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Les incroyables aventures des soeurs Shergill

Comme souvent, quand je sollicite un partenariat, c’est la couverture qui m’a attiré, et franchement, je la trouve toujours magnifique. Bravo à la personne qui l’a conçu, et bravo aussi à Laura Vaz, la traductrice. Ils ne sont jamais trop cités.

Nous suivons le voyage des trois soeurs en Inde. Ne sortez pas les violons tout de suite : ce ne sont pas trois soeurs que la vie a séparé, ce sont trois soeurs qui ont eu une enfance différente, parce qu’elles n’occupaient pas la même place dans la fratrie. Rajni est l’aînée. Elle a eu la chance de bien connaître son père, décédé parce qu’il n’a pas pris au sérieux l’accident dont il a été victime, elle a connu sa mère différente, sans les soucis que l’éducation de trois filles, seules, lui causaient. Elle a aussi longtemps été fille unique, parce que ses parents ont eu du mal à concevoir un deuxième enfant.

Jezmeen, elle, est la soeur du milieu, celle qui se dispute toujours avec sa soeur aînée – parce qu’elle est sa soeur aînée, et parce que, suite à un voyage en Inde avec sa mère, après le décès de leur père, Rajni est devenue raisonnable, une seconde mère en quelque sorte. Et Jezmeen, qui ne connaissait pas sa soeur sous ce jour, n’a pas vraiment supporter. Depuis, rien n’a vraiment changé entre elles. Rajni est devenue la mère raisonnable d’un ado qui ne l’est pas à ses yeux (elle n’a pas pu avoir d’autres enfants), Jezmeen tente de percer en tant qu’actrice, et sa mère de lui répéter jusqu’au bout qu’il faut qu’elle change de voie.

Jusqu’au bout. Ce qui les réunit aujourd’hui est une promesse faite à leur mère, sur son lit de mort : effectuer un périple en Inde et disperser ses cendres. L’objectif est de suivre les instructions, très précises, de leur mère, qui voulait sans doute les faire s’entendre à nouveau, se réconcilier, les réconcilier avec leur pays, par delà sa mort.

Je n’ai pas oublié la plus jeune des soeurs, celle qui, silencieuse, assistait aux disputes entre ses aînées, et faisait tout pour passer inaperçue, c’est à dire correspondre aux attentes de sa mère. Elle a même, comme beaucoup de jeunes indiennes, rencontré son mari sur un site de rencontres, un site de « mariage arrangé ». Elle a tout quitté pour lui, et vit désormais en Australie avec mari et belle-mère. Oui, tout va bien, tout va très bien, c’est du moins ce que pensent ses soeurs, c’est ce que Shirina veut croire.

Chacune a une bonne dose de secrets, de faits qu’elles ne veulent surtout pas révéler aux autres – et quand, comme Shirina, vous êtes habitués à distiller une image sereine et à ne jamais être questionnée, il est facile de dissimuler. Rajni met tout en oeuvre pour suivre le parcours, Jezmeen met tout en oeuvre pour suivre son instinct, et leur duo fait des étincelles. Il en fait aussi parce que l’on est en Inde, et les trois femmes ont beau être anglaises, être des touristes, elles n’en sont pas moins d’origine indienne, elles n’en sont pas moins femmes, et au fur et à mesure de leurs parcours, elles ne peuvent que constater qu’être une femme, en Inde, c’est être vulnérable, c’est ne pas avoir les armes ou les appuis nécessaires pour lutter. Manifester pour ses droits en Inde est aussi montrer à quel point les femmes en ont peu. Être une femme, c’est aussi se sentir coupables : leur mère voulait un garçon, et les trois soeurs, surtout la dernière, ont bien intégré qu’elles n’étaient pas désirées. Certains répondront que l’avortement de foetus féminins est interdit en Inde. Il est des moyens de contourner la loi, surtout quand la pression vient des femmes elles-mêmes. Il est important d’éduquer les filles et les garçons, et ce, dans tous les pays : un retour en arrière est toujours possible, une prise de conscience aussi, heureusement.

Début de la vie, et aussi fin de vie : que désire-t-on pour ses parents, comment veut-on quitter cette vie ? Les trois soeurs n’étaient pas d’accord entre elles, et n’auraient pas le fin mot de l’histoire, juste le rappel qu’il faut profiter des personnes que l’on aime tant qu’elles sont là, et ne pas hésiter à le leur dire, à les regarder, à voir si elles vont bien ou pas. Ne pas vivre les uns à côté des autres, mais les uns avec les autres.
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Le club des veuves qui aimaient la littératur..

J'avoue avoir choisi ce livre uniquement à cause de son titre. Pourtant même si dans l'ensemble il s'agit d'un livre léger, les sujets qui y sont développés y sont assez profonds. Une jeune fille indienne croit s'engager à animer un atelier d'écriture alors qu'en fait il s'agit d'un cours d'alphabétisation. Lorsqu'on imagine l'Angleterre et sa communauté indienne, on ne pense pas forcément que la condition féminine y est difficile, et pourtant ce cours va devenir un endroit où les langues se délient et où sous couvert de sérieux et d'apprentissage, les femmes vont pouvoir échapper aux diktats des hommes de leur entourage. Une sorte de soupape de sécurité, où tout d'abord les femmes s'amuseront en parlant de ce qui est interdit ailleurs: le sexe, mais petit à petit des problèmes plus profonds seront soulevés, les mariages "arrangés", les violences subies, les envies d'émancipation... Pour la jeune femme qui leur sert d'enseignante, émancipée des règles de son quartier, rejetant les traditions familiales, ne comprenant pas sa sœur qui s'y soumet de son plein gré, ce sera l'occasion de renouer avec sa culture, de comprendre pourquoi et comment certaines femmes choisissent de suivre la voix qu'on leur impose mais aussi de tenter de faire évoluer les mentalités. et puis surtout de rendre justice à une jeune fille qui souhaitait vivre à l'européenne mais qui n'a pas eu autant de chance qu'elle.

Un roman que j'ai trouvé touchant, facile à lire, bourré d'humour et qui permet de prendre conscience de toutes ces choses à changer pour faire évoluer les mentalités au sujet des femmes, à commencer par les femmes elles-même!

#ChallengePlumesFéminines2019

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Le club des veuves qui aimaient la littératur..

Je viens de refermer ce roman très original et très attendrissant.

Sous couvert de cours d'écriture donnés par Nicki, une londonienne d'origine Pendjabi à des veuves, nous découvrons toute une communauté partagée entre la tradition indienne et la culture européenne, la vie des familles, la condition féminine, la violence faite aux femmes.

Ces veuves, de tous âges, se réunissent avant tout pour échapper à leur solitude et leurs petits textes de littérature érotique apportent une touche d'humour sans aucune vulgarité. Au travers de ces textes, elles révèlent une partie de leur vie.

Un livre d'une grande sensibilité sur la tolérance et l'acceptation des différences, les choix de vie.
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Le club des veuves qui aimaient la littératur..

Ce roman se déroulant dans la communauté Sikh de little india à Londres est un régal.

Entre émancipation et carcan de la culture, entre obligation et désir, il montre le cheminement de ses femmes, toutes différentes mais toutes essayant de s’affranchir.
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Le club des veuves qui aimaient la littératur..

Roman épicé, coloré, plein de joie de vivre. Amusant et révoltant à la fois.

On découvre le poids de la culture indienne mais aussi la liberté d'esprit des femmes.

Le fond traite d'un sujet lourd, grave sous couvert d'une histoire légère et érotique.

lecture agréable
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Le club des veuves qui aimaient la littératur..

Le moins que l'on puisse dire sur ce roman, c'est qu'il a un titre qui attire l'oeil... Mais ne vous laissez pas berner, ce livre n'a rien de rien de vulgaire, au plus, il est coquin... Mais c'est d'abord et avant tout un roman sur le choc des cultures... Nikki, à peine 22 ans, jeune anglaise d'origine indienne a décidé de s'affranchir de ses parents, au grand malheur de ceux-ci. Elle quitte le quartier, pour aller vivre au dessus d'un bar, laisse tomber ses études de droit pour trouver un sens à sa vie... Elle ne fréquente la quartier de temps que pour aller porter une annonce de sa soeur, qui cherche désespérément un mari. Au bout de ses ressources financières, Nikki répondra présente à une petite annonce mise sur le babillard du temple : on cherche quelqu'un pour animer un groupe d'écriture à des femmes. Un beau prétexte pour briser l'interdit, pour parler de la place de la femme dans la société indienne, pour faire comprendre également les coutumes aux occidentaux. Un beau roman sur la vie, sur les moeurs, sur l'amitié. Une très bonne lecture.
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Le club des veuves qui aimaient la littératur..

J'ai adoré ce livre. J'avais du mal à m'arrêter pour aller me coucher le soir. Un délice. On apprend beaucoup les coutumes, les tabous,... J'ai retrouvé un peu ce qui se passait dans ma famille vieille France où les choses sérieuses ne se disent pas .
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Le club des veuves qui aimaient la littératur..

Très intéressant, le choc des cultures. Ou comment arriver à se sortir de son carcan culturel. On voit plusieurs aspects, ceux qui essaient de "changer" les conventions et ceux qui restent engluer dans les traditions; Et le côté il n'y a pas d'âge pour avoir de l'imagination est pas mal non plus lol
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Le club des veuves qui aimaient la littératur..

J'ai bien aimé cette lecture qui est vraiment originale et à la croisée des genres. Les personnages sont attachants, le choc des cultures intéressant. Un soupçon de thriller avec des morts mystérieuses, des passages érotiques sous forme d'histoires racontées (la partie la moins intéressante pour moi mais ce n'est pas trop envahissant), une touche d'humour et de nombreux non-dits dans les familles.

J'ai parfois eu du mal à m'y retrouver dans tous ces noms indiens mais au final, l'intrigue tourne toujours autour des mêmes personnages et on commence à s'y faire.

Une lecture dépaysante qui ne fait pas partie de mes genres préférés mais qui fut néanmoins une agréable découverte.
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Le club des veuves qui aimaient la littératur..

Hilarant!

Un bon moment de détente.

Une histoire bien ficelée.

Une écriture cohérente.

Des personnages attachants.
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Le club des veuves qui aimaient la littératur..

« N’essayer pas de jouer les conciliatrices.

Certaines choses doivent être dites et elles seront dites maintenant. »

Communauté Sikhe, Southall, banlieue de Londres, de nos jours…



Fille de famille et rebelle, Nikki plonge le lecteur au cœur du ressenti, subi et supporté par les femmes indiennes sous le joug des hommes et des carcans familiaux boursouflés de faux semblants, d’hypocrisie et de culpabilité.



Avec des mots simples et choisis Balli Kaur Jaswal matérialise toutes les douleurs et les rancœurs endurées par ce microcosme castrateur où l’émancipation est quasiment impossible et où les femmes sont soumises et les mariages arrangés.



Ce roman bouillonnant, chaleureux, intime est aussi un appel à l’autonomie et à la reconnaissance sociale de ces filles Sikhe malmenées voire abattues par l’obscurantisme séculaire.



Au travers d’un club de lecture et d’écriture, Nikki rétablira ce petit monde de mensonges et de déloyautés en faisant éclater des secrets enfouis sous des tonnes de sournoiseries, aidée par de charmantes veuves qui, par dévotion le resteront à jamais.



Les fameux et truculents écrits érotiques et délurés sont un exutoire à leur exaspération, ils sont à la fois leurs rêves et leurs souvenirs. Touchant et gentiment émoustillant.



Bien que sur le fond, le sujet soit lourd et contemporain pour encore beaucoup d’ethnies,

le traitement de la forme est alerte et frais, presque frétillant. Profitez-en !





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Après avoir abandonné ses études, Nikki travaille dans un pub en attendant de trouver mieux. Un jour qu'elle se rend au temps de Southall pour aider sa sœur en quête d'un mari pour un mariage arrangé, elle tombe sur une petite annonce plutôt étonnante. On recherche une animatrice pour un club d'écriture réservé aux femmes. Nikki saute alors sur l'occasion, mais elle va vite découvrir que toutes ces femmes pour la majorité veuves, veulent surtout raconter. Raconter leurs amours, la vie de famille, mais aussi le sexe et leurs fantasmes inavoués ou encore leur soumission aux hommes ou la violence rencontrée.



Le Club des veuves qui aimaient la littérature érotique, quel étrange titre n'est ce pas ? En le découvrant, je me suis tout de suite dit qu'il fallait que je lise ce titre de Balli Kaur Jaswal et j'ai plus que bien fait.



L'histoire commence avec Nikki qui cherche un autre emploi, lorsqu'elle croise cette petite annonce si particulière, elle sait que ce travail est fait pour elle. Ce qu'elle ne sait pas en revanche, c'est que les femmes, et les veuves, qui vont y participer ne sont pas vraiment là pour apprendre à lire et écrire, mais plutôt pour échanger entre elles, pour se confier même un peu et surtout pour partager sur les fantasmes inavoués, les expériences sexuelles qu'elles ne peuvent avouer que loin des hommes. Toutes ces femmes qui se doivent de respecter leur culture orientale, leur mari, doivent se soumettre à l'autorité masculine, profitent de ces quelques heures pour se libérer.



Quand la route de Nikki croise cette annonce, elle ne s'attend pas à la tournure que prennent les événements, elle ne s'attend pas non plus à découvrir ce que veulent vraiment les femmes et les veuves qu'elle va côtoyer : pimenter leur vie. Rapidement, tout comme Nikki, on s'attache à elles et on aimerait faire plus pour elles. Ce Club va permettre de lever le voile sur des non-dits, des secrets bien gardés et va surtout amener à toutes une part de douce folie.



En se plongeant dans Le Club des veuves qui aimaient la littérature érotique, on est loin de s'imaginer à quel point, tout en restant à Londres, nous allons avoir droit à un dépaysement total. Parce qu'ici, dans ce titre, c'est vraiment dans la culture Sikh que nous allons plonger, dans leur quotidien, leur façon de voir les choses, mais aussi dans ce qui ne va pas ou plus pour les femmes d'aujourd'hui qui rêvent d'autre chose.



Balli Kaur Jaswal avec Le Club des veuves qui aimaient la littérature érotique livre un roman généreux, tendre, d'actualité et acidulé. L'auteur nous plonge vraiment dans l'histoire de ces femmes, dans leur culture, dans un monde moderne qui renferme quelques coutumes d'un autre temps. On partage avec Nikki un vrai bon moment, on se retrouve à ses côtés et on se retrouve tout comme elle tantôt émue, tantôt surprise par toutes ces histoires qui se dévoilent.



J'ai vraiment beaucoup aimé ce roman, me laissant happer par l'histoire de celui-ci, mais aussi par les histoires de chacune de ces femmes. Je me suis sentie totalement immergée dans ces quartiers de Londres que je ne connaissais pas, dans cette culture que Balli Kaur Jaswal nous expose. On en ressort riche de nouvelles connaissances, d'un nouvel oeil sur une culture différente et on n'oubliera pas facilement ce Club des veuves qui aimaient la littérature érotique...



Le Club des veuves qui aimaient la littérature érotique de Balli Kaur Jaswal est disponible aux Éditions Belfond.
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Le club des veuves qui aimaient la littératur..

Tout commence par une annonce que l'auteur Kulwinder en recopiant n’a pas vraiment saisi.

Nikki en répondant à l’annonce affiché au temple penjabi pense donner des cours d’écriture qui pourraient déboucher sur un recueil. Seulement quand les dames se présentent, il s’avère qu’il s’agit plutôt pour la plupart de cours d'alphabétisation. Mais, le cours prend une nouvelle tournure. Ces veuves se révèlent moins farouches que prévues, imaginatives, rigolotes et très ouvertes aux échanges sur les légumes telles que l’aubergine, la courgette ou la banane. Elles se racontent des histoires coquines (vraiment très coquines mais jamais vulgaires). Il faut, bien sur, que tout cela reste secret mais l’engouement pour ces cours résonnent à travers Londres.

Derrière la légèreté des cours et des textes, se dévoilent des femmes surveillées qui trouvent dans ce club un espace de liberté grâce à Nikki, elle même tiraillée entre sa volonté d’être indépendante et la culpabilité que sa famille veut lui faire ressentir pour la liberté qu’elle souhaite leur imposer.

C’est plein d’humour avec des personnages hauts en couleur. Un très beau moment de lecture.


Lien : https://www.babelio.com/monp..
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