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3.58/5 (sur 136 notes)

Nationalité : Soudan
Né(e) à : Kassala , 1963
Biographie :

Diplômé en gestion de l’Université d’Assiout en Égypte, Abdelaziz Baraka Sakin a été couturier, maçon, ouvrier, enseignant, puis fonctionnaire dans une organisation internationale, conseiller à l’ONU, directeur de l’une des organisations affiliées à la Banque mondiale.

Mais il a été toujours l’écrivain qui traverse ces métiers pour arriver à son but ultime.

Avec sept romans et plusieurs recueils de nouvelles à son actif, Abdelaziz Baraka Sakin est l’un des auteurs majeurs du monde arabe.

Publiée en Égypte ou en Syrie, ses romans qui abordent les questions de la guerre civile et la dictature au Soudan sont interdits dans son pays, mais ils circulent sous le manteau.

Quand il reçoit en 2009 le prestigieux prix Tayeb Salih, remis à la Foire du livre de Khartoum, tous ses livres sont aussitôt saisis et détruits par les autorités. Il s’exile alors en Autriche où il obtient l’asile politique.

"Le Messie du Darfour" (2016) est son premier roman traduit en français.

Il habite à la campagne autrichienne, dans la région frontalière des Alpes.
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Zulma a 30 ans / Entretien improbable avec… Abdelaziz Baraka Sakin / Éditions Zulma

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Citations et extraits (61) Voir plus Ajouter une citation
L'importance du mariage réside dans la préservation de la lignée grâce à l'enfantement de descendants légitimes censés s'occuper de leurs parents une fois devenus vieux, qui hériterons de leurs biens après leur mort et prieront pour qu'il entrent au paradis, car le Seigneur exauce les prières des fils vertueux, et puis le mariage peut aussi satisfaire les désirs physiques de manière légitime juridiquement parlant et les rendre socialement acceptables. C'est une "fornication bénie", comme le disait si bien le Sultan récemment béni de Dieu.
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Les gens comprirent plus tard que l'amour et la haine coulent dans les mêmes veines, arrosent les mêmes champs, ils comprirent que celui qui aime est pareil à celui qui hait : l'homme ne peut distinguer le bon du mauvais, il est capable de baiser la main du diable en pensant qu'il s'agit des lèvres de la bien-aimée.
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Il aurait préféré qu’on le surnomme Guevara plutôt que Charon, même si cela lui rappelait son ami le martyr Abbakar Guevara, le premier à prendre conscience du danger que constituaient les janjawids, et aussi le premier à avoir pris les armes pour défendre les siens au Darfour. Il ne reprochait qu’une seule chose à Abbakar Guevara, comme d’ailleurs à beaucoup de combattants au Darfour, à savoir qu’il n’appréhendait qu’une moitié de la guerre, et qu’il en ignorait l’autre moitié. Il voulait dire par là qu’il ne comprenait pas comment cet homme qui avait combattu les rebelles dans le sud du pays – où il avait tué des enfants, des femmes et des vieillards, brûlé leurs villages sans pitié, considérant qu’il s’agissait là d’un jihad au nom de Dieu – était devenu du jour au lendemain un rebelle contre le gouvernement parce que son ancien employeur appliquait désormais les mêmes principes, les mêmes slogans, la même morale pour mener une guerre dans sa région à lui, en s’appuyant cette fois sur d’autres soldats. Peut-être tenait-il un raisonnement métaphysique difficile à comprendre dans le bruit des tirs et l’odeur de la poudre. C’est ce que Charon appelait la schizophrénie du spolié, qui ne parvient à appréhender qu’une partie de la réalité, qu’une partie des faits, et qui donc ne remplit qu’une partie de son devoir. Et ce comportement faisait peut-être plus de tort que de bien, car le révolutionnaire a besoin d’un cœur pur plutôt que d’une main puissante, s’il ne peut avoir les deux en même temps.
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À quelques-uns qui s’étaient plaints de l’obscurité de l’endroit, il avait répondu :

— Ne vous plaignez pas de l’obscurité, faites briller votre lumière.

(Zulma, p.161)
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En novembre 2002, vers quatre heures du matin, au checkpoint de Soba situé aux abords de Khartoum, un bus s'arrêta derrière une longue file de véhicules qui l'avaient précédé. Le chauffeur, escorté de son accompagnateur, descendit et disparut quelques instants avant de revenir avec un homme qui tenait dans une main une liste de passagers et dans l'autre un Bic bleu. Il était vêtu d'une veste safari grise, ses yeux étaient petits et sévères, comme ceux d'un aigle. D'un seul regard, il examina chacun des passagers, puis consulta la liste des noms et y inscrivit quelques notes, avant de faire signe à certains d'entre eux de descendre du véhicule et de le suivre, le tout sans prononcer le moindre mot. Cinq garçons, qui avaient plus ou moins le même âge, emboîtèrent le pas à l'homme à la veste safari grise, en silence, tout en le guettant avec anxiété. L'homme entra sous une tente opaque, du côté est de l'autoroute, derrière la tente était stationné un camion surmonté d'une armature métallique bâchée avec d'étroites fenêtres d'aération, le véhicule était laid, et ne présageait rien de bon. En grimpant à l'arrière les hommes eurent l'impression qu'ils pénétraient dans une tombe de métal reposant sur l'asphalte.
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[...] il y avait de plus en plus de lunatiques à Nyala, des hommes comme des femmes. C'est là l'une des conséquences de la guerre.
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Vraisemblablement, leurs destins étaient liés de manière indéfectible, et non par le simple fruit du hasard, car même si leur première rencontre avait été dictée par le destin, de nombreuses mains impures - voire sataniques, selon certains - avaient œuvré pour qu'elle se muât en une histoire aussi douloureuse que durable.
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[...] l'Histoire n'était faite que des observations consignées par les hommes, et l'on a le droit en tant qu'humains de ne conserver de l'Histoire que ce qui nous concerne, on a le droit aussi de ne pas croire ceux qui l'écrivent, il n'y a pas de vérité absolue dans ce qui est consigné, rien n'est pus vrai que ce que l'on voit de ses propres yeux, ce que l'on ressent, ce pour quoi on souffre tous les jours, voilà le malheureux héritage laissé par l'esclavage.
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Il l'interrompit avant même la fin de sa phrase: - Écoute ! Je vais te dire une chose, les femmes blanches n'ont guère une croupe attirante, parce que le froid glacial les pousse à consommer toute la graisse de leurs corps, c'est là une sagesse de la nature, et à ce niveau en tout cas elles ressemblent donc aux hommes.
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[...] l'impiété n'est qu'un degré extrêmement complexe de la foi.
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