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Citations de Belinda Bauer (95)


Steven s’est senti humilié. Comme un petit garçon qu’on aurait pris en flagrant délit avec une moustache postiche alors qu’il tentait d’aller voir un film interdit aux moins de dix-huit ans.
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Quand quelqu’un meurt, c’est comme s’il franchissait une porte : une fois que cette porte se referme sur lui, il ne peut plus revenir.
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Il m’arrive aussi de dormir, mais tout en ayant parfaitement conscience de ne pas être éveillé. Alors, j’essaie de nager pour remonter à la surface d’un puits sans fond. L’eau est épaisse et sale, et je ne distingue pas toujours le disque de lumière. Seule la peur de ce qui se trouve au-dessous de moi dans ces méandres obscurs m’incite à continuer à me battre, à continuer à nager.
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Les bons patients dans le coma étaient calmes ; ils ne faisaient pas de bruit ; ils ne s’en prenaient pas à vous quand vous tentiez de les aider. Ils n’attrapaient pas de pneumonie, ne nécessitaient pas beaucoup d’attention supplémentaire, ne débranchaient pas leur sonde d’alimentation ni leur perfusion.
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Pour finir, alors que Patrick avait 8 ans, Mark Bennett, le fils d’un fermier d’une corpulence monstrueuse, le traita d’idiot et lui asséna un coup de poing dans le dos tandis qu’il faisait le cochon pendu sur les barres à grimper. Tombé dans la poussière, Patrick resta allongé par terre, le visage levé vers le ciel et le souffle coupé, jusqu’à ce qu’il retrouve sa respiration. Le temps qu’il se relève lentement, l’énorme garçon était déjà très haut sur la balançoire et riait à gorge déployée. Patrick se posta à côté du portique, puis attendit que la balançoire ralentisse et arrive à sa hauteur pour flanquer à Mark Bennett un coup de batte de base-ball en plein visage. La vitesse combinée de la balançoire et de la batte mit le garçon K.-O. ; il tomba, exécutant un saut périlleux impressionnant qu’une génération d’enfants de Brecon affirmeraient avoir vu de leurs propres yeux.

L’école appela la mère de Patrick ; comme elle éclata en sanglots et raccrocha, ils contactèrent son père, qui quitta son travail en pleine journée pour aller le chercher.

Il en mourut.
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Préparer un cambriolage était une habitude - une sale petite habitude qui lui inspirait autant de honte que de fierté.
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Cette froideur l’effraie, pourtant il s’y accroche comme à une bouée – c’est un peu comme avoir une autre personne dans sa tête, qui prend les décisions à sa place –, et c’est la seule raison qui l’empêche de se recroqueviller dans la bruyère en pissant de peur, pour s’abandonner à la fatalité.
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Désormais, il connaît la différence entre les tueurs organisés et les désorganisés ; il sait que certains cherchent à se donner des sensations, et que d’autres collectionnent les trophées ; que certains repèrent et traquent leurs proies, alors que d’autres frappent quand l’envie les prend. Il a lu des histoires de chiots écrasés et de chats écorchés ; d’agresseurs et d’agressés ; de voyeurs, de pyromanes, de massacres frénétiques et de dissections cliniques.
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Il avait des choses merveilleuses à lui dire, mais il pouvait à peine respirer, tant le désir et la nervosité lui serraient la gorge – alors, parler !… Si l’embrasser lui avait paru facile, l’idée de faire vraiment l’amour avec elle le terrorisait jusqu’au vertige.
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Maintenant qu’il avait la permission de déverser un torrent, son appareil urinaire était aussi bloqué que les pourparlers de paix au Moyen-Orient.
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Il avait beau avoir souvent envie de l’embrasser, il se dégonflait toujours au dernier moment – même quand elle semblait attendre qu’il le fasse. Il était obsédé par l’idée de s’y prendre de travers ; il craignait de trop se pencher et de louper ses lèvres, ou de toucher sa bouche au moment où elle s’apprêtait à parler, ou encore d’avoir les lèvres trop sèches ou trop humides. Ce moment était beaucoup trop important pour être gâché.
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Lorsque, d’aventure, on prenait sa voiture pour aller faire un tour dans les collines ou à la plage, on avait de grandes chances de se faire arrêter aux barrages de police puis intimer l’ordre d’ouvrir son coffre ; transats, coupe-vent, cerfs-volants et rouleaux de papier toilette s’amoncelaient alors au milieu de la route sans que la police ait pu trouver le moindre enfant porté disparu.
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Ce qui aurait pu paraître un peu grandiloquent face à un auditoire de vingt personnes allait sans conteste prendre des accents churchilliens devant une foule qui en comptait presque cent. Et donc également à la télé !…
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Certains étaient super doués pour le foot, le cross ou draguer les filles, mais lui était juste têtu comme une bourrique. Il détestait renoncer. Ce n’était pas un talent exceptionnel, mais c’était mieux que rien.
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Une épouse, c'est pour la vie,pas seulement pour la lune de miel.
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...si la police devait traiter chaque disparition d’adolescent comme un enlèvement, elle passerait sa vie à extirper des gamins maussades de dessous le lit de leur meilleur ami ou à jeter des filets géants aux arrêts de bus londoniens pour les capturer.
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Quand des adolescents disparaissaient dans la nature, le mot « fugue » précédait toujours le mot « enlèvement » dans la liste des hypothèses.
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Même si les rapts pour rançon étaient rares, excepté dans certaines communautés d’Europe de l’Est, mieux valait suivre la procédure habituelle pour s’assurer qu’il ne s’agissait pas de cela.
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Enfin, pour le moment, il vaudrait mieux que je me remette à bosser. Pas de repos pour les braves !
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"Toutefois, ni cet homme, ni le jeune Emrys lui-même n'avait prévu que la vie, dans sa grande générosité, réserverait à celui-ci deux ex-épouses, quatre fils accros aux gadgets et une petite amie qui ne semblait heureuse de le sucer la nuit que s'il l'autorisait à faire de même avec son portefeuille la journée, pendant les vingt-trois heures et demie qui restaient." (p.251)
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