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3.99/5 (sur 97 notes)

Nationalité : Italie
Né(e) à : Rome , le 23/09/1942
Biographie :

Benedetta Craveri est professeur d’université en Italie, spécialiste de la civilisation française des XVIIe et XVIIIe siècles.

Elle est l’auteur, notamment, de "Madame du Deffand" et son monde (1987) et, aux Éditions Gallimard, de "L’âge de la conversation" (Hors série Littérature, 2002, Tel n° 334) et de "Reines et Favorites".

Elle reçoit le Prix du Meilleur livre étranger.

Source : www.lemarathondesmots.com
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Citations et extraits (30) Voir plus Ajouter une citation
Bercée par le murmure des visiteurs, Mme du Deffand sombre peu à peu dans une profonde léthargie. Son intelligence a cessé de la tourmenter; finalement, elle peut s'engloutir dans l'existence à l'état pur, «s'endormir dans cette connivence universelle des êtes sans conscience», des ormes, des chênes dont elle a envié plus d'une fois la vie végétative. Elle s'éteint doucement le 23 septembre 1780.
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Le destin manqué de Louis de Narbonne offrait également à l'illustre critique la clé de lecture de toute une époque. A bien y regarder, les occasions perdues du comte n'étaient-elles pas aussi celles de la monarchie française qui n'avait pas su se renouveler, de la Révolution qui avait trahi le rêve libéral de 1789, de Napoléon qui n'avait pas su s'imposer de limites?
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L'année précédant l'arrivée à Luneville de Voltaire et de la divine Emilie, Stanislas-Jean de Boufflers avait été admis à résider dans le paradis maternel pour se préparer à tenir sa place dans le monde. Son rang de cadet le destinait à l'Église, mais pendant longtemps personne ne sembla s'en souvenir. L'abbé Pierre-Charles Porquet, le précepteur qu'on lui avait choisi, était cultivé, aimable et spirituel et le seul reproche qu'on aurait pu lui faire était son manque absolu de dévotion. Ses connaissances religieuses laissaient tellement à désirer que, devenu chapelain de Stanislas sur les instances de Mme de Boufflers et invité par le roi à réciter le bénédicité avant le déjeuner, il n'en avait pas retrouvé la formule.
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Ce mercredi 1er octobre, avant l'arrivée du courrier, et par conséquent point en réponse à votre lettre s'il m'en apporte, et que je ne puis encore avoir reçue.
«Vous avez raison, vous avez raison, enfin toute raison; je ne suis plus soumise, mais je suis véritablement convertie. Un rayon de lumière m'a frappée à la manière de saint Paul; il en fut renversé de son cheval, et moi je le suis de mes chimères.
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Pour insolite qu'elle soit, sa décision de contrevenir aux habitudes et de publier de son vivant ses Mémoires ou Souvenirs et Anecdotes n'est pas si étonnante. Comme Mme de Genlis, qui releva tout de suite la nouveauté de cette initiative dont elle avait été la première à donner l'exemple, Ségur n'avait assurément pas brillé par la cohérence de ses opinions politiques et il voulut s'en expliquer avant de mourir. Mais il adopta une stratégie opposée à celle de la comtesse. Au lieu de se placer dès le début des Mémoires au centre de la scène en parlant de lui, de ses convictions et des choix qui l'avaient marqué dans les années cruciales de sa jeunesse, Ségur se cacha derrière un portrait collectif. Sa façon de penser et de sentir, affirmait-il, avait été commune à toute sa génération. Ce qui laissait entendre que les erreurs de jugement dont il avait pu se rendre coupable était le fruit d'un aveuglement collectif.
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D'ailleurs, y compris avec une touche de sarcasmes, le strict respect des formes était de mise jusque dans les mariages les moins bien assortis, comme le montre l'anecdote que rapporte Chamfort : «On demandait à M. de Lauzun ce qu'il répondrait à sa femme (qu'il n'avait pas vue depuis dix ans), si elle lui écrivait: "Je viens de découvrir que je suis grosse. " Il réfléchit, et répondit" Je lui écrirais: Je suis charmé d'apprendre que le Ciel ait enfin béni notre union. Soignez votre santé; j'irai vous faire ma cour ce soir".»
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Jeune et moins jeune, la noblesse libérale qui accueillit la convocation des états généraux comme l'occasion d'entamer les réformes nécessaires au pays et d'instaurer une monarchie constitutionnelle sur le modèle anglais manquait-elle réellement du sens des réalités et s'aperçut- elle trop tard qu'à manier avec témérité des théories philosophiques dont elle ne mesurait pas toute la portée, elle avait couru à sa propre perte?
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Il serait abusif de conclure que cet illustre cortège de dames au pouvoir est le signe d'une évolution, ne serait-ce que souterraine, des mentalités et des mœurs ou qu'il traduit une amélioration juridique de la condition féminine. Des femmes se sont imposés dans cette société car, forte de leurs ambitions, de leur intelligence, de leur beauté, elles ont réussi, en dépit des préjugés masculin, À profiter de circonstances favorables et à se faire valoir. Jamais pourtant elles n'assument le pouvoir en leur nom, leur autorité est toujours provisoire et contesté, et leur affirmation présuppose toujours un vide ou une faiblesse masculine : l'éloignement ou la mort des maris, la minorité des enfants, le dérèglement de leur sens. Leurs destinées, quoi que spectaculaire, ne sont que la somme de ces cas individuel et ne traite pas le fils d'une histoire interrompu. Car l'Histoire, elles le savent toutes, reste l'apanage officiel des hommes ; pour se glisser dans ses rouages sans être broyée, il faut feindre, ruser, se créer des alliés puissants, distribuer des faveurs, séduire, corrompre, punir et savoir, quand il le faut, sortir de scène.
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Dans les premières décennies du XVIIe siècle, l'élite nobiliaire découvrit l'existence d'un territoire jusqu'alors inexploré, à égale distance de la cour et de l'Eglise ; elle en dessina les frontières et le dota de lois autonomes et d'un code de comportement marqué par le culte rigoureux des formes. Nul ne se souciait de lui donner un nom, se contentant de l'appellation générique de monde : bientôt ce terme ne désignerait plus seulement la sphère de l'humain -le lieu de l'exil et du péché où tout semblait devoir concourir à la perdition de l'âme- opposée à la sphère du divin, mais une réalité sociale circonscrite où une poignée de privilégiés s'essayait à un projet esthétique rigoureusement séculier qui ne nécessitait aucune caution théologique pour se réaliser. Si, au cours du XVIIe siècle, nombre de ceux qui appartenaient au monde finirent, à travers des conversions exemplaires, par sacrifier à l'appel de Dieu cet idéal trop terrestre, le siècle suivant, en libérant l'homme de l'angoisse religieuse, le livrerait sans remords à sa vocation purement mondaine.

Avant-propos
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Les larmes aux yeux, Louis lui répondit avec une sincérité qui ne laissait aucun espoir "qu'il avoit fait ce qu'il avoit pu pour se retenir d'offenser Dieu, et pour ne se pas abandonner à ses passions, mais qu'il étoit contraint de lui avouer qu'elles étoient devenues plus fortes que sa raison, qu'il ne pouvoit plus résister à leur violence, et qu'il ne se sentoit pas même le désir de le faire".
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