virginia Oldoini Verasis, comtesse de Castiglione. Rien que le nom déjà, c'est flamboyant, mais le personnage de celle qui fut selon les critères de l'époque, une des beautés de son époque (
Napoléon III et le second empire) est complexe et m'intéresse d'autant plus que Virginia avait de réels problèmes psychiatriques ou que du moins la balance entre le bien et le mal n'était pas bien équilibrée chez elle.
Née en Italie, d'une grande beauté qu'elle utilisera pour ses propres intérêts et son ambition d'être un personnage historique dans la construction de l'Italie telle que nous la connaissons, Virginia va naviguer en eaux troubles diplomatiques et sociales, enchaîner les amants comme on enfile les perles d'un collier, s'amuser comme le chat avec une souris avec ses "prétendants", maltraiter son fils, Giorgio et refuser tout ce qui la contrarie et il y a beaucoup de choses qui la contrarie.
Elle est aussi la conceptrice du selfie à une époque où la photographie se développait et elle se mit en scène un nombre incalculable de fois même lorsqu'elle était devenue vieille et très décatie, comme si l'oeil de l'appareil photo seul donnait vie à son image.
Ce livre riche en photographies, moins en portraits peints et c'est dommage, nous rend le parcours cahotique, fantasque, cruel et désespéré d'une femme à une époque où être femme ou épouse de, équivalait à passer de la mise sous tutelle de ses parents à celle de son époux. Fascinante créature qu'il convient d'observer de loin comme le mamba noir. et qui revit dans ses échanges épistolaires pléthoriques, aussi décousus que l'esprit de la femme qui écrivait, mais définitivement intrigants.