Benjamin Adam

Nous sommes en 2151 et une expédition dans l'espace est imminente. La mère de Youri, Simone, en est la commandante et elle et son fils savent qu'elle n'en reviendra pas. Simone demande à son fils de bien vouloir passer le peu de temps qui leur reste ensemble.



Ce long album graphique nous dépeint un avenir bien sombre... Thomas Cadène et Benjamin Adam nous racontent l'histoire de la conquête spatiale, des années 1960 aux années futures... Ils nous entraînent dans un univers vraiment riche, réaliste, cohérent (malheureusement) et original. Les auteurs-illustrateurs sont visionnaires : ils intègrent une pandémie mondiale, H2N2, alors que nous ne sommes qu'en 2019 lorsque l'album parait...

Les aller-retour temporels permettent d'expliquer progressivement les bouleversements politiques et climatiques qui ont incité une partie de la population mondiale à se répartir en 7 mégalopoles, liées par le "Contrat". Certain.e.s de ces habitant.e.s, faisant partie de l'élite, sont obligé.e.s de porter une combinaison ultra sécurisée pour éviter les piqûres de moustiques, mortelles... Thomas Cadène et Benjamin Adam envoient "du lourd" : beaucoup d'informations, historiques ou fictives, souvent pertinentes, mais pas toujours bien amenées. La construction du scénario un peu hachurée apporte un rythme intéressant.



J'ai aimé l'histoire, le scénario, et la partie "vulgarisation scientifique" du domaine spatial. Mais j'ai vraiment beaucoup moins aimé l'aspect graphique. Les couleurs sont intelligemment utilisées pour les changements de lieux et d'époque. Les nombreux aller-retour temporels sont bien identifiés par des pages vierges, figurant les chapitres. En revanche, les illustrations sont crayonnées à grands traits, souvent bien colorisées, mais dans de grands aplat de couleurs sombres ou criardes. Il m'a semblé que les visuels manquaient cruellement de nuances, alors que le propos en méritaient tant ! J'ai parfois eu du mal à suivre et à me repérer dans le labyrinthe des bulles (de dialogues ou d'explications), et j'ai trouvé cela assez pénible, surtout vers la fin...



C'est vraiment dommage que les dessins m'aient tant déplu... J'étais sincèrement gênée par l'ambiance esthétique. J'ai dû couper ma lecture en trois sessions pour en venir à bout, ce qui ne m'arrive pas souvent...

De l'anticipation intelligente, "presque" réaliste, imaginant le devenir de la terre, de la société dans un avenir probable.

Une mise en page particulièrement intéressante : schématique, sémiologique, intuitive. Une méthode pour tenter de trouver un langage universel dans le temps et l'espace. 

Christine Palluy à pour objectif de familiariser un jeune public à la mythologie, elle réalise chez Milan Presse une série d’albums faciles à lire et à comprendre, plus souvent sous forme d’albums jeunesse avec un texte en prose, illustrées par de talentueuses graphistes (comme la géniale Aurélia Fronty). Cette version d’Ulysse est réalisée sous forme de bande dessinée. Benjamin Adam est au dessin, c’est l’auteur de l’étonnant UOS que j’ai lu il y a peu de temps. Son dessin est simple, les vignettes sont petites, il sacrifie le lyrisme pour la compréhension, son travail est clair et vivant. L’histoire est un résumé assez complet de l’Odyssée, presque tous les éléments s’y trouvent, quelques passages secondaires sont racontés en prose en introduction du chapitre suivant. Le récit ne joue pas vraiment sur le lyrisme, il n’y a pas de recherche particulière sur les personnages, c’est avant tout didactique, et de ce point de vue, c’est efficace. Ce petit recueil offre les bases de ce qu’il faut connaître sur cette histoire, il m’aura permis de faire une bonne révision sur le sujet, c’est vrai que l’ordre des rencontres se mélange un peu dans ma tête, et surtout, les jeunes lecteurs pourront faire connaissance avec ce personnage emblématique.

Après une partie de jambes en l'air, Jeanne annonce à son amoureux Hector qu'elle veut faire l'amour avec une femme... Après réflexion, Hector lui répond « Dans l'absolu, oui, ça me branche ! » ... Mais Hector n'a pas bien compris... ce que veut Jeanne, c'est le faire sans lui.

Hector est complètement désorienté, se sent trompé et jaloux. Il trouve un appui auprès de son ami Sasha avec qui il bosse sur une série de BD. Ensemble, ils décident de partir à la découverte de ce monde plus libre.



D'expérience en expérience, de réflexion en réflexion, nous les suivons dans leurs histoires qu'ils vont retranscrire dans leur nouveau projet de BD...



L'histoire se lit un sourire aux lèvres, les dessins sont immersifs et rapportent bien le ton des événements abordant l'amour, la sexualité, le plaisir, le désir, les envies, les besoins, le couple, les rencontres, les habitudes...



Souvent drôle, parfois interpellant, non modéré, décalé, moderne, Fluide nous livre un récit sur la vision du couple et de la fidélité, une interrogation quant à la liberté dans le couple, aux attentes sexuelles et aux limites de chacun.



Fluide, c'est aussi une mini-série en 10 épisodes diffusée sur Arte @arte_asuivre ( https://www.arte.tv/fr/videos/RC-019870/fluide ), bien sympa et qui nous a fait bien rigoler !
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Ulysse tente de rentrer chez lui, mais son périple est semé d’embûches : une décennie d’aventures, dont quelques-unes sont ici présentées dans cette version illustrée en bande dessinée.
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Pour tout ceux qui aiment la mythologie grecque voici une BD pour vous plonger dans le mythe d'Ulysse. Toutes ses aventures résumées dans les grandes lignes pour se remémorer ses exploits ou ses erreurs. Une lecture rapide où on prend le temps d'admirer les dessins, une lecture qui donne envie d'en apprendre plus sur toute ses petites histoires et de se plonger dans la lecture qui aborde la mythologie grecque.

Nous sommes en 2151, les conflits et catastrophes climatiques ont divisé la population mondiale par dix. L'humanité se trouve désormais répartie dans sept zones urbaines et agricoles autosuffisantes, la majeure partie des terres émergées ayant été rendue à la vie sauvage. Dans ce nouveau monde à l'équilibre précaire, tous les regards sont tournés vers Simone Jones, future commandante de Soon 2, première mission spatiale d'envergure depuis l'effondrement. Cette expédition, aussi décriée qu'acclamée, est destinée à établir une colonie aux confins de la galaxie. Elle sera sans retour. Avant le décollage, l'astronaute propose à son fils Youri, en guise d'adieu, un ultime voyage à travers la terre. Au road-trip initiatique d'un jeune homme confronté au départ de sa mère s'oppose l'histoire des relations de l'humanité à sa planète et au cosmos. Ces deux trames narratives parallèles, l'une sur fonds noir en forme d'infographie documentaire, l'autre de facture plus classique en bichromie aux couleurs changeantes, multiplient les points de vue, politiques ou intimes, autour d'enjeux contemporains et de leurs possibles résolutions. Qu'il s'agisse des impératifs écologiques, de la conquête spatiale ou de la place de chacun dans une société morcelée, aucune réponse n'est simple. Le scénario de ce futur plausible demeure néanmoins optimiste, pariant sur le fait que le genre humain saura apprendre de ses erreurs et transmettre ce leg aux générations futures. Il en résulte un ouvrage intelligent et attachant que je conseille dès le lycée à tous les amateurs de science-fiction engagée.
Lien : https://leventdanslessteppes..

A cause de la dégradation de l’environnement et d’une guerre, la population humaine a été divisée par 10. La sobriété énergétique est maintenant la règle. Une mission stellaire est en préparation, Soon 2, mais ce projet fait débat dans un monde à l’équilibre précaire…

Je me suis laissé entraîné par ce synopsis intéressant malgré un dessin que je n’apprécie pas du tout. Des personnages avec des points noirs en guise de yeux, des arrières plans minimalistes et une colorisation bizarre. Bref, j’ai été attirer par l’histoire mais pas par le graphisme.

Le récit alterne entre le récit d’un monde en proie aux contestations et un certain pessimisme et l’histoire de l’humanité depuis la fin du XXème siècle. Une sorte d’analyse de la conquête de la Lune par l’homme et l’abandon finalement de la conquête spatiale. On découvre aussi pourquoi le monde est devenu tel qu’il est, en cette année de 2151.

Cette partie descriptive de la conquête spatiale et de la description de la déchéance de l’humanité est plutôt intéressante mais cela ne rehausse pas l’ensemble. J’ai fini par lâcher l’histoire aux 3/4 quart de l’ouvrage. Les dialogues devenaient insipides et l’histoire trop brouillonne. Je trouve qu’il manquait de liens entre les différentes parties du récit, tout comme le lien entre les personnages. Bref, je n’ai pas accroché à un livre peut-être trop long pour le message délivré…

Une BD qui raconte une "bromance" comme le dit l'éditeur : deux amis créateurs de BD s'inventent ensemble un alter ego commun, plus confiant, plus audacieux, qui dépasse leurs retenues et frustrations pour s'aventurer vers de nouvelles relations affectives et surtout sexuelles.

Il y a vraiment du bon et du moins bon dans cet ouvrage. Les + :

- la mise en abyme très chouette sur les auteurs, qui mettent en scène d'autres auteurs, qui travaillent ensemble et se créent un personnage qui est leur super héros sexuel qui fait tout ce qu'ils n'osent pas faire...tout en se questionnant sur ses limites, sa crédibilité, etc.

- la force de l'imaginaire est bien représentée, puisqu'en créant un héros fantasmé les personnages réels arrivent à se dépasser eux-mêmes...puis à dépasser aussi ce propre personnage pour revenir à eux et ne pas se perdre complètement.

- les personnages sont touchants, le héros qui est en couple est dépeint avec sincérité, on sent parfois qu'il est borné et peu ouvert, mais aussi amoureux, souvent injuste, assez paumé... son errance est intéressante car il perd ses repères, et cette sortie des codes conventions du couple hétéro classique montre tous les chamboulements que ça peut entraîner.

- le graphisme et les coloris sont très agréables.

Les moins :

- un point de vue hétéro masculin irritant par moment même s'il se veut ouvert d'esprit et réflexif... la partenaire du héros, hautement intéressante et qui amorce le passage vers une relation ouverte, est au 2nd plan et c'est bien dommage.

- on est clairement dans un milieu arty, chacun est dans une catégorie socioprofessionnelle créative et culturelle, la vie est faite de bohème et de rêverie, même le taff est un truc qui se vit entre potes. Bref, c'est des gens cool qui surjouent un peu le fait d'être des losers et de devoir dépasser ça. C'est un microcosme et du coup il y a + de facilités à penser les relations libres, l'amour et la sexualité modernes, dans ce cadre-là...

Bref, une réflexion passionnante et un objet graphique chouette, mais qui a des limites bien visibles.

Un grand format. Des illustrations double-page où le bleu foncé et le gris dominent, traversées de touches de vert irradié. Paysages de désolation, de destruction, un aéroport en ruines. Quelques vignettes, petites à l'intérieur de ces grandes pages, laissent imaginer un passé de chaos, de guerre, de combat, mais aussi - isolé - un moment de calme, de sérénité, de pêche au bord d'un fleuve aujourd'hui desséché. Un homme dans ce no man's land, seul, qui peut-être évoque en souvenir un père vêtu d'une combinaison de protection. La descente dans les limbes d'un espace sous-terrain avec une voute en forme d'aéronef, des tags muraux, une immense solitude, une cabane, refuge d'un chercheur abandonné à la surface de la terre.



Que de vagues impressions qui émanent de cet album sans texte. Un feuillet glissé dans la 4è de couverture parle du devenir de nos déchets nucléaires enfouis, mais toujours dangereux pendant des millénaires. Comment prévenir les curieux des temps futurs de la dangerosité du lieu ? Quel message assez explicite laisser pour éviter l'exploration ?

Pas sûre que j'aurais deviné l'intention de l'auteur au seul regard de l'album. Mais la catastrophe est bien explicite, et les illustrations, couleur et mise en page impressionnantes.

Lecture découverte grâce à @jamik et le Challenge BD Babelio.

J’ai été très attiré par cette étrange couverture, le contenu est tout aussi intrigant. L’album est dans un grand format, avec la tranche toilée. Chaque page ou double page est constituée d’une grande illustration recouvrant la totalité de la surface, les couleurs d’impression ne sont pas en quadrichromie (cyan, magenta, jaune, noir), les encres sont subtilement choisie, on y trouve en particulier un vert fluo qui donne une impression surnaturelle. Ces grandes illustrations représentent des paysages presque désertiques, beaucoup de lieux urbains à l’abandon, des architectures recolonisées par la verdure, des lieux où l’humain à disparu. Ces grandes illustrations sont parsemées de petites vignettes, très petites, une ou deux dans la page, très peu, figurant parfois ces mêmes lieux dans le passé, avec un ou deux personnages qui le traversent, comme des palimpsestes du temps, qui viennent se superposer au présent déshumanisé. Mais ce n’est pas juste qu’un beau livre. On devine une histoire post-apocalyptique où un dernier représentant de l’humanité attend sa fin, seul. C’est comme une fable philosophique, sans paroles, très peu d’images au final, mais très belles, très imposantes, avec une colorisation nouvelle, pour une nouvelle ère. La morale écologique est évidente, ce n’est juste qu’un prétexte, mais qui par la force du graphisme prend une dimension magistrale. C’est magnifique et troublant, à découvrir.

(SC971) Les tribulations d'un couple "moderne et libre", qui veut explorer leur sexualité et tenter de nouvelles expériences dans le domaine ... Un sujet et un album clairement pas adaptés à notre public. C'est donc non pour le Prix !

Hector et Sacha écrivent de la BD. Ils créent un personnage, William, qui vit les expériences qu’ils voudraient mener. ● Sous couvert, j’imagine, d’une modernité à la mode qui fait exister des plans fictifs enchâssés, avec des auteurs réels qui créent des auteurs fictifs qui eux-mêmes créent des personnages, etc., le scénario va dans tous les sens et la limite de l’incompréhensible est allégrement franchie. Le récit n’est absolument pas maîtrisé. Quant aux dessins, ils sont laids, tout simplement. ● Ce travail n’est absolument pas abouti. Comment a-t-il pu être édité en l’état ? C’est n’importe quoi. Pour moi, il s’agit d’un brouillon qu’il aurait fallu énormément retravailler avant d’oser le proposer aux lecteurs. A fuir !

Hector et Sacha sont amis et co-auteurs de BD. Alors qu'Hector file le parfait amour avec Jeanne, cette dernière lui fait part de son envie de faire d'autres expériences sexuelles, et invite son compagnon à se sentir libre de faire de même.



Perdu dans ce nouveau cadre de couple libre, Hector se confie à Sacha, éternel célibataire fasciné par l'idée mais pas plus à l'aise avec la mise en pratique ! Comme lorsqu'ils travaillent à un récit, ils décident d'associer leurs imaginations pour trouver la force d'agir et de partager cette aventure.



De ce pacte naît « William », personnalité fictive que l'un ou l'autre endosse à chaque nouvelle expérience, jusqu'au jour où tout dérape



Fluide est un projet à double détente si on peut dire.



Au départ, c'est une websérie de 10 épisodes de Thomas Cadène et Joeph Safiedine co produite par arte france et mise en ligne sur arte.fr depuis mars dernier avec dans les jeunes acteurs, la toujours épatante Pauline Clément.Mais c'est aussi une BD des memes auteurs dessinée par Benjamin Adam publié depuis avril 2021 chez Dargaud et arte éditions.



Les questionnements existentiels et amoureux du quatuor animent Fluide. la série et la BD qui chronique les frontières floues des désirs et de leurs orientations et les injonctions un peu dépassées à la virilité.



https://api-cdn.arte.tv/api/mami/v1/program/fr/093986-007-A/400x225?ts=1617114111



Fluide est une " bromance" plutôt drôle et surprenante qui bouscule les codes de la masculinité et explore les frontières mouvantes du couple dans la société actuelle.

Un double projet Amusant et pédagogue.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..

Nous sommes en 2151, toujours sur Terre, mais la population mondiale a subi de lourds dégâts climatiques, seul un dixième a survécu et vit séparé dans différentes zones urbaines. La nature par endroits tente de reprendre ses droits, certaines sous-populations vivent dans la précarité. Youri a grandi sans ce monde, du bon côté de la zone. Sa mère, Simone, astronaute, va faire partie de la mission d'exploration spatiale SOON, un voyage sans retour que son fils redoute. Avant la séparation inéluctable, la mère et le fils vont faire un dernier voyage sur Terre, un road-trip pour tenter de se comprendre...





Comme un écho au roman Les Furtifs d'Alain Damasio, le lecteur est projeté dans un monde nouveau, futur, pas totalement irréaliste, jalonné de points d'ancrage auxquels se raccrocher,

Le graphisme est très contrasté et donne corps aux personnages qui semblent de prime abord dans une enveloppe corporelle immatérielle avec des relations assez froides les uns envers les autres.



Il y a un chaos proche, il y a des zones confinées, il y a des interstices de liberté, il y a de l'envie de survie.





On croise des groupes qui apprennent, et des familles qui œuvrent à se comprendre. J'ai bien aimé lire ce récit moi qui ne suis pas très portée sur la science fiction en bande dessinée.
Lien : http://chezlorraine.blogspot..

Tchiko ne peut plus être chien de berger, qu'à cela ne tienne le voilà reconverti en baby-sitter. Mais le métier n'est pas exactement le même et Tchiko n'est pas un gardien comme les autres.

Beaucoup d'humour dans cet album, notamment par un habile jeu de répétition et des situations loufoques à souhait. Je n'ai malheureusement pas adhéré autant aux illustrations dans lesquelles j'aurais aimé voir plus ressortir les héros (tout est dans les mêmes tonalités).
Lien : http://boumabib.fr

Et si deux auteurs de bande dessinée se réincarnaient en leur personnage principal au moment de passer à l'acte avec une femme ?!

On y aborde intelligemment la sexualité sous toutes les coutures.

Bon ça n'a pas été la lecture du siècle non plus mais c'était tout de même sympathique à lire.

Gros bémol pour les dessins pour ma part, par contre.
Lien : https://iletaitunefoislalect..

Quand le désir d’aller voir ailleurs et autrement s’invite dans la routine amoureuse d’un couple de trentenaires et bouscule les codes établis … Une contreplongée dans les méandres du sexe et de l’amour en mode pop art.
Lien : https://www.actuabd.com/Flui..

Glaçant et très réussi.



Ce roman graphique en bichromie nous propose une vision du futur assez glaçante, d'autant plus que certains aspects (la pandémie de grippe "H2N2") sont quasi-prophétiques, la BD ayant été publiée en 2019.



J'ai apprécié l'alternance des pages consacrées au récit et de celles que j'appellerai "exposé", qui pour moi n'a pas nui à la fluidité de la lecture -- j'ai vu dans certaines critiques que cela avait parfois pu gêner.



Un petit bémol, si le graphisme soigné sert parfaitement les sections "exposé", certaines vignettes des sections récit m'ont posé des problèmes de lisibilité, et je parle bien du dessin, pas de la typographie.



Au final, un récit au développement original et une lecture plus que recommandable.

« UOS » suit le parcours d’un homme qu’on ne découvre qu’en cours de lecture, pour nous faire comprendre le contexte hostile dans lequel il va lentement évoluer. L’occasion de dessiner des paysages meurtris avec des arbres morts et des restes de notre civilisation. Puis, il raconte par notes disséminées ce qui a préludé à la catastrophe qui a anéanti notre système sociétal. Le tout est entièrement muet. Pour situer l'histoire, « UOS » peut s’apparenter à l’album «Soon », sorti en 2019.. Benjamin Adam utilise les mêmes codes graphiques, à savoir les couleurs bleues et vert-de-gris rehaussées d'un fluo turquoise tendance verdâtre. L'ambiance n'est évidemment pas à la fiesta malgré une certaine poésie qui lorgne du côté de la réflexion philosophie avec des questions telles que « Comment en a-t-on pu arriver là ? et « Que va-t-on devenir ?