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Critiques de Benjamin Adès (24)
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À l'arrêt

Club N°54 : BD non sélectionnée

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Sandra Ndiyae raconte son expérience du système carcéral, où elle fut responsable des activités culturelles pour les détenus.



Milieu au combien particulier, par la population derrière et devant les barreaux, et un objectif de réinsertion qui passe bien souvent au second plan.



Le récit est une réflexion de l'autrice sur le rôle sociétal du lieu, sur la « justesse » de la justice, du bénéfice ou son absence de l'emprisonnement.



C'est assez décousu, et peu développé, mais j'en retirerai la référence du livre de Didier Fassin.



Sujet intéressant donc mais dont le traitement en anecdotes du quotidien manque un peu de force et le dessin sans grand impact, si ce n'est ce cheminement dans l'interlude mais qui ne remplit que les pages 61 à 67.



Greg

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À l'arrêt

Bande dessinée de très bonne facture. Tant scénaristique que graphique.

L'auteure raconte son expérience du système carcéral, où elle fut responsable un temps des activités culturelles à destination des détenus. Celles-ci sont toutes plus ou moins abordées, théâtre, art graphique, visite de musée...

Pour les non-initiés, c'est une plongée en terre inconnue que cette description de la prison. Vue du côté libre mais néanmoins de l'intérieur.

La réussite tient avant tout pour moi de la permanence du questionnement dans cette bande dessinée. On ne cherche pas à nous entraîner dans une condamnation des uns ou des autres mais on provoque l'interrogation.

On pourrait reprocher peut être une forme de naïveté dans les descriptions des détenus ou des situations mais l'auteure désamorce elle-même cette critique en admettant qu'elle n'a qu'une vision partielle, subjective des situations narrées.

Le dessin soutient très bien le propos, dans une grande sobriété. Du réalisme sans chercher autre chose que rendre le côté tellement "en dehors" de la société et même de l'écoulement du temps.

Les planches traduisant le parcours de Sandra dans la prison pour atteindre son bureau, rythmé par les bruits de serrures en est un exemple très démonstratif...

C'est du très bon documentaire dessiné. Je recommande.
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À l'arrêt

A l’arrêt , c’est une BD dont le thème m’intéressait beaucoup , l’auteur Sandra Ndiaye raconte son année d’atelier culturel et artistique qui a duré un an au sein d’une prison .

Pas trop d’éléments nouveaux pour moi dont le sujet m’intéresse , si ce n’est un rappel bien utile du rôle de la prison dans nos sociétés .

Le rôle qui semble être punir uniquement et pas réinsérer comme il le faudrait .

Sandra Ndiaye est bien consciente de ça pendant cette année particulière qui lui ouvre l’univers des prisons , elle sait qu’elle ne changera rien mais qu’elle peut apporter une mince lueur d’humanité .

J’ai particulièrement apprécié la neutralité de l’auteur qui brosse un portait juste du monde carcéral , elle sait pertinemment que certains détenus ont commis des délits très graves , elle ne veut pas connaître les faits pour pouvoir rester neutres , elle sait qu’il y a un manque criant de moyens , pas assez de gardiens , une surpopulation inhumaine, des bâtiments tellement vétustes qu’ils accentuent la déshumanisation.

J’ai apprécié ma lecture , ces moments passés avec les détenus .Je remercie #netgalley et les éditions Groupe Delcourt bande dessinée .

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À l'arrêt

Voici mon retour de lecture sur la bande dessinée A l'arrêt.

Qu'est-ce que la société fait de ceux qui ne se conforment pas à ses règles ? Elle les enferme.

Mais la prison est-elle un en-dehors de la société ou un espace qui la révèle ?

Après plusieurs projets à destination des personnes détenues, Sandra Ndiaye décide de travailler au quotidien dans une maison d'arrêt.

L'espace d'un an elle y organise des ateliers artistiques et culturels.

Mais son action est fragile car elle dépend de la qualité des relations humaines, rapports rendus difficiles au sein d'une institution dont le rôle semble devoir se limiter à celui de punir.

J'apprécie de plus en plus de lire des témoignages au format roman graphique et A l'arrêt est un ouvrage qui m'a beaucoup plu.

J'ai aimé suivre Sandra pendant un an dans une maison d'arrêt. Elle n'est pas surveillante, elle vient de l'extérieur pour y animer des ateliers artistiques et culturels.

Au départ, elle est très idéaliste. J'avoue que je serais comme elle, et il m'a été facile de m'identifier à elle, je l'ai trouvé touchante et très attachante.

J'ai totalement plongé dans ma lecture et j'ai aimé comment elle souhaite rester neutre pour ne pas juger. C'est loin d'être évident, surtout que certains détenus peuvent avoir fait des actes très graves.

Elle aimerait que ses ateliers aident à la réinsertion, pour l'après. Noble cause :)

Les dessins sont assez sobres et il est intéressant de voir comment les auteurs jouent avec la lumière, pour parfait créer une vraie sensation d'étouffement. Sobre mais efficace, j'ai autant apprécié les illustrations que la colorisation.

A l'arrêt est une très bonne bande dessinée, claire et avec un ton juste sur le milieu carcéral.

Je vous la recommande et la note quatre étoiles :)



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À l'arrêt

Je remercie #NetGalleyFrance et les Éditions Delcourt pour m'avoir permis de découvrir #Àlarrêt.



Sandra Ndiaye travaille en prison. Elle ne fait pas partie du personnel surveillant : elle propose des ateliers artistiques et culturels aux détenus, convaincue que cela pourra faciliter leur réinsertion. Avec l'aide de Benjamin Adès (dessinateur et illustrateur) et Frédéric Debomy (scénariste), elle nous raconte son quotidien, les difficultés et désillusions auxquelles elle doit faire face et ses réflexions sur l'univers carcéral et une partie de la société Française dans laquelle nous évoluons...



Voici un sujet délicat extrêmement bien traité, que ce soit à travers l'histoire, les illustrations et les constats sociologiques qui s'en dégagent. Cette bande dessinée aux traits plutôt traditionnels (excepté quelques planches plus artistiques) nous entraîne donc en prison, sous le regard très particulier d'une "travailleuse culturelle" (en complément des travailleureuses social). Sandra propose des ateliers à vocation culturelle ou artistique à des personnes privées de liberté à cause des délits qu'ils ont commis. En quelques dessins très sobres et très clairs, nous entrons dans cet environnement hostile et angoissant puis nous découvrons petit à petit quelques bribes de méfaits ayant pu conduire à la détention. Non content de puiser dans l'expérience réelle et personnelle de Sandra, l'ouvrage fait référence à une étude récente (2015) menée par Didier Fassin (L'ombre du monde : une anthropologie de la condition carcérale).



J'ai beaucoup aimé cet album intéressant, fort, lucide, intelligent, qui offre un autre regard sur cette partie de la population qu'on enferme, pour les punir ou pour ne plus les voir...



#Àlarrêt #NetGalleyFrance
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À l'arrêt

Le livre a valeur de témoignage d'une intervenante culturelle en milieu carcéral. L'idéalisme de Sandra est mis à rude épreuve dans un monde clos, dénué de perspectives, où chacun s'en tient à son rôle de détenu ou de surveillant.

Le dessin joue avec l'ombre et la lumière ; le reflet des barreaux sur les murs d'une cellule de 9 mètres carrés occupée par trois condamnés accentue l'étouffement.

Le coup de crayon sobre et classique, tantôt expressif, tantôt allusif, colle au propos lucide de la narratrice, constat appuyé de l'impasse pénitentiaire en tant que passerelle de réinsertion dans une société qui parque ses "déviants-délinquants" dans une zone d'invisibilité.

La travailleuse culturelle garde quelques illusions, en nourrit peu sur la portée de son action, obstinée à donner du sens à ses actes. Une naissance prochaine la pousse vers l'extérieur où personne ne l'attend. On sait peu de Sandra, sinon que ces sept mois en prison lui ont permis de souligner l'inhumanité d'une système clos sur lui-même. Elle a eu la bonne idée d'associer ses impressions très éloquentes à un graphisme médiateur entre nous et eux.



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À l'arrêt

Sandra Ndiaye n’avait jusqu’à présent réalisé que quelques projets culturels avec des détenus. Elle décide un jour d’en faire son quotidien en allant directement travailler, tous les jours, dans une maison d’arrêt. Elle découvrira, ainsi, le véritable quotidien des détenus, des gardiens, de ce qu’est la vie, chaque jour, à attendre que les portes nous soient ouvertes pour se rendre quelque part. De cette expérience, qu’elle arrêtera brutalement en raison d’une grossesse bien avancée, pas forcément conseillée pour continuer de venir travailler en maison d’arrêt, elle en tirera un scénario, co-écrit avec Frédéric Debomy, dessiné et colorisé par Benjamin Adès.



M. Barlet, M. Thiam, M. Hussein, M. Sassou… Au fil des semaines, des mois, elle va connaître plus précisément ceux qui suivent ses ateliers, de peinture, d’écriture, de stand-up… régulièrement, en ce qu’ils se racontent déjà, à travers ce qu’ils réalisent, et en ce qu’ils se racontent, par bribes, petit à petit. Il n’en reste pas moins que ce sont des détenus, parfois là pour de très lourds délits, certains plus qu’inavouables au sein même de la maison d’arrêt, et qu’il leur arrive, même aux plus investis dans les ateliers proposés, de s’en départir, de se démotiver, de péter un plomb… Qu’attendre de plus dans un système qui enferme pour enfermer plus qu’il n’accompagne pour un retour serein dans la société en fin de peine, avec une surpopulation et des conditions de vie inhumaines – il suffit de voir l’état de délabrement du bâti, et le manque de soins proposé aux détenus – qui poussent parfois à la violence, au suicide, avec un manque de moyens, et donc un manque de gardiens… ?



En racontant son quotidien, la jeune femme raconte ainsi le quotidien de ces anonymes, de cette masse enfermée qui retrouve une individualité en sa présence, et de fait une humanité qui se perd de plus en plus à mesure que la peine est longue.



Graphiquement, le réalisme du style, l'épaisseur du trait, et le choix d’alternance de couleurs, plus ou moins vives, même si majoritairement froides, qui viennent parfois illuminer le quotidien difficile en maison d’arrêt, notamment grâce aux ateliers, donnent particulièrement bien corps au témoignage de Sandra Ndiaye.



Je remercie les éditions Delcourt et NetGalley de m’avoir permis de découvrir cette œuvre en avant-première, qui n’a fait que confirmer ce que je savais, malheureusement déjà, de l’incurie de notre système carcéral, qui pose question de sa pertinence.

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À l'arrêt

De son quotidien particulier, de ses projets à l'attention des personnes détenues, Sandra Ndiaye en a fait une bande dessinée marquante. C'est un univers dans lequel elle évoluait depuis quelques temps lorsqu'elle décide de travailler au quotidien dans une prison. Étrange sentiment d'entrer chaque matin dans un endroit d'où personne ne peut sortir. Elle va proposer pendant un an, des activités de toutes sortes, principalement artistiques, pour faire entrer un peu de lumière à l'intérieur de ces quatre murs.



Elle aime aider les autres, casser un peu les obstacles, les préjugés et en même temps, elle est tout à fait consciente de là où elle se trouve et de ce que les hommes qu'elle côtoie ont pu faire. Même si à aucun moment, elle ne cherche à le savoir. Quand on travaille avec des prisonniers, que des liens se créent en toute sympathie, je pense, en effet que ce n'est pas une mauvaise idée de ne pas tout savoir.



C'est une bande dessinée, comme un coup de poing, qui touche le cœur et la tête. J'ai été émue par cette histoire, ces bouts de vie, par les sentiments contradictoires que j'ai pu ressentir, par cette justice qui oublie parfois d'être juste. C'est une lecture qui émeut mais qui peut mettre en colère également face à l'impuissance, la méchanceté, la violence. Un petit mot également sur ses dessins qui recréent un univers carcéral dans lequel je me suis plongée et qui nous offrent des visages d'une expressivité réaliste.



Merci pour cette bande dessinée qui m'a permise de voir au-delà de ces murs, d'ouvrir encore plus mon esprit et d'attiser ma réflexion.



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~ Service de presse numérique reçu de la part des éditions Delcourt via NetGalley, collaboration non rémunérée ~
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À l'arrêt

Après avoir mené quelques projets en prison, Sandra Ndiaye décide d'y travail pour de bon. Chargée d'amener la culture aux détenus, elle se heurte à l'organisation interne de l'établissement où elle travaille : les détenus qui ne peuvent accéder aux ateliers, ceux qui les boudent, ceux qui s'inscrive mais ne viennent pas. Elle raconte le quotidien, les espoirs, les déceptions. Elle raconte qu'elle ne veut pas savoir ceux que les détenus ont fait, pour prendre la relation avec eux telle qu'elle se présente, sans influence du passé.

Le récit de cette année passée en prison est vraiment intéressant, sans misérabilisme, sans diabolisation, mais sans, non plus faire des détenus des anges. Elle dit bien que la délinquance est une question de choix et qu'à situation égale, tous ne tombent pas dedans.

J'ai apprécié les dessins et la mise en couleurs, classiques, sans fioriture, mais totalement à propos dans le contexte d'une maison d'arrêt.

Cet album ne révolutionne pas la vision qu'on peut avoir du milieu carcéral, mais l'adoucit par le prisme des ateliers culturels qui sortent les détenus de leurs conditions, même pour un petit moment.

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À l'arrêt

Sandra Ndiaye travaille en prison, c'est un véritable choix qu'elle a fait, une vocation. Elle choisit de travailler dans le milieu carcéral dans le but d'aider les détenus. Elle voit les personnes bien avant de voir les criminels. Elle se fiche de ce qui les a mené en prison, ce qui compte pour elle c'est de faire du bien à ces humains. Elle décide de nous raconter son quotidien.

Tout d'abord, j'ai aimé les dessins car ils transmettent bien les émotions des personnages et l'ambiance lourde de l'univers carcéral. Les regards en particulier sont très parlants et percutants.

Issue d'un milieu bourgeois, Sandra ne se sentait pas à vraiment à sa place et souffrait du syndrome de l'imposteur. En grandissant, elle a toujours été attirée par les histoires de vie des prisonniers.

A 30 ans, elle décide de travailler dans l'univers carcéral. Elle propose des activités aux prisonniers et ressent une véritable empathie pour eux.

Dans cette bande dessinée, elle pointe du doigt les dysfonctionnements des établissements pénitentiaires.

Je me suis attachée à elle, j'ai trouvé admirable sa façon de rendre leur humanité aux détenus. C'est une qualité que peu de personnes possèdent. Je ne crois pas que j'en serai moi-même capable. C'est une femme pleine de bonté. Elle a tenu sept mois en étant enceinte puis a changé de service.

Bref, c'est une bande dessinée qui offre une autre vision de la prison et une autre vision des criminels.
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À l'arrêt

Une BD qui nous parle de la vie en maison d'arrêt d'une manière assez factuelle. Nous suivons le quotidien d'une jeune femme organisant des ateliers culturels pour les détenus, avec plus ou moins de succès. Au travers de ce portrait, nous observons la vie des intervenants tout autant que celle des détenus. Nous suivons les questionnements de cette jeune femme sur la vie carcérale et tout ce que cela implique.

Je regrette que la BD soit si courte. On aurait apprécié que la réflexion aille plus loin, qu'on réfléchisse plus sur cette systématisation de l'incarcération d'une certaine partie de la population, et des failles du système carcéral. Cette prison qui est sensé apprendre aux détenus à se réinsérer n'est au final qu'une mise à l'écart de la déviance, et les moyens ne sont clairement pas mis pour encourager les individus enfermer à évoluer. Comme dit dans la BD, elle est plus perçue comme "une perte de temps" par les détenus.

Il n'empêche, cette BD est un bon début, et sera une bonne porte d'entrée pour ceux qui ne sont jamais penché sur le sujet.
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À l'arrêt

Aider ou punir ?



Co-sénariste de l’album, Sandra Ndiaye et Frederic Debomy nous entraîne dans le quotidien qui fut celui de la scénariste durant l’année qu’elle passa à travailler au sein d’une prison pour proposer aux personnes privées de liberté des ateliers artistiques.



En disséquant son quotidien, elle brosse tant le portrait des prisonniers dont elle a croisé la route que celui de l’administration pénitentiaire et de la société qui parque en prison les personnes qui représentent selon elle un danger, sans chercher à les aider à se réinsérer…



A l’arrêt est un récit poignant et plein d’humanité qui nous parle de ces vies à l’arrêt, déjà fracassée et trop souvent broyées par un système carcéral qui ne cherche qu’à punir et non à aider…
Lien : http://sdimag.fr/index.php?r..
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À l'arrêt

Dans ce livre, tu vas partir en voyage en France dans le milieu carcéral, à travers le regard d’une animatrice socio-culturelle qui intervient dans une maison d’arrêt. Tu vas découvrir le quotidien des détenus, leurs espoirs, leurs peurs, leurs difficultés, mais aussi leurs talents. Tu vas aussi comprendre les enjeux et les limites de l’action culturelle en prison, entre contraintes institutionnelles, rapports humains complexes et volonté de changer les choses.



J'ai trouvé cette lecture très enrichissante, car c'est un témoignage, ce qui rend le livre plus authentique. Les dessins sont clairs et expressifs et les couleurs choisies renforcent le récit. L'histoire est captivante et montre ce qui se passe dans le milieu carcéral. Le sujet est abordé de manière intelligente et te fait réfléchir. Je ne me suis pas vraiment attaché au personnage principal, ni aux secondaires. Le personnage principal m’a même agacé par moments.

Mais ça ne m'a pas gâché ma lecture et je précise que cela reste mon ressenti bien évidemment.



Donc si tu aimes les romans graphiques qui te font réfléchir sur un sujet de société, ce livre est pour toi.
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À l'arrêt

La prison. La plupart des gens n'y entreront jamais, que ce soit pour une visite ou pour une incarcération. C'est presque un sujet tabou dans notre société, et qui fait à la fois l'objet d'un tas de fantasmes sur sa composition, son quotidien, les raisons qui y conduisent les gens.



Ce livre met en scène l'autrice, Sandra, qui a passé quelques temps en univers carcéral pour y mener des activités d'ouverture culturelle. Plusieurs aspects de ce monde nous sont ainsi donnés à voir : les différentes étapes pour accéder au cœur des complexes pénitentiaires, la question des conditions de vie, la surpopulation, l'accès ou plutôt les difficultés d'accès à la nourriture, aux soins, aux ateliers de formation... Le dessin est assez neutre dans le choix des couleurs et cède ainsi pleinement la place au contenu : certaines vignettes abordent les bruits de la prison, un choix absolument bienvenu tant il participe pleinement à appréhender ce monde si différent, si inconnu de celui que nous vivons. Elle aborde la question des relations humaines et de la sociologie qui détermine chaque groupe qui évolue au sein de cette sphère : prisonniers évidemment, femmes prisonnières, quartiers d'origine des détenu·es, visiteur/ses, mais aussi surveillants, direction. L'ensemble est évidemment brossé à grands traits, car le format ne permet pas de s'étendre trop longtemps mais met en évidence les problèmes de hiérarchie sociale qui caractérisent la société dans son ensemble, mais se trouvent exacerbés en milieu fermé : racisme, mais aussi mépris de classe.

J'ai particulièrement apprécié son approche d'une question cruciale : comment travailler avec des gens dont certains sont coupables de crimes particulièrement abominables ? Comment composer avec ces horreurs alors qu'une relation se créé à force de se côtoyer quotidiennement ou presque ? On sent qu'elle n'a pas trouvé la solution à ce problème, mais son questionnement est essentiel, et ce d'autant plus qu'il se pose aussi après la sortie.

Et puis, pas de côté, elle met sur la table sa grossesse, au cours de laquelle elle poursuit ses activités en prison, anomalie dans un système qui n'est clairement pas prévu pour voir évoluer l'arrivée d'une nouvelle vie et marque l'antagonisme entre cet être à naître encore innocent et ceux qui vivent ici, coupables ou du moins reconnus comme tels et condamnés.



En résumé, une lecture essentielle, dont la réflexion mériterait d'être approfondie.



Merci à NetGalley et aux éditions Delcourt pour leur confiance.
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À l'arrêt

Cette bande dessinée retrace le moment de vie de Sandra Ndiaye, autrice, où elle a exercée une activité professionnelle au sein d'une prison. Le récit relate son quotidien entre son arrivé et son départ alors qu'elle est enceinte.

Très jeune, Sandra prend conscience des questions sociales qui l'entourent et qu'elle expérimente de par son histoire familiale. Après des séjours à l'étranger elle cherche à exercer une profession qui ait du sens pour elle et lorsqu'une amie évoque un poste au sein d'une prison, elle postule.

Cette bande dessinée met bien en évidence les questions que suscite l'existence des prisons, et comment les personnes qui y vivent (prisonnier, visiteurs, personnels, administration) doivent faire cohabiter des exigences parfois contradictoires : le dedans/le dehors, professionnalisme/émotion, humanité/monstre, étiquette/identités multiples, espoir/déception, violence/empathie etc

A travers des moments de vie de Sandra où des autres personnages on est confronté à tous ces ressentis et on saisi bien la charge physique et psychologique que provoque l'enfermement de tous. Celui des prisonniers qui est permanent et que l'on essaye "d'ouvrir" à autre chose à travers les activités, la culture et celle de celles et ceux qui entrent et sortent.

Cette bande dessinée est intéressante pour les élèves de 3e car elle évoque l'enfermement l'autobiographie.
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À l'arrêt

Une bande dessinée de témoignage sur une année passée dans un centre pénitentiaire. Voici ce que nous propose Sandra Ndiaye qui propose des ateliers artistiques et culturels aux détenus avec l'aide de Benjamin Adès (dessinateur et illustrateur) et Frédéric Debomy (scénariste). Elle nous raconte son quotidien, ses relations avec les détenus, les difficultés et désillusions auxquelles elle doit faire face et ses réflexions sur l'univers carcéral et une partie de la société Française dans laquelle nous évoluons... Cette bande dessinée aux traits plutôt traditionnels et aux couleurs bien choisies nous entraine dans ce milieu fermé. Sandra propose des ateliers à vocation culturelle ou artistique à des personnes privées de liberté à cause des délits qu'ils ont commis. Nous entrons, comme elle, dans cet environnement hostile et angoissant puis nous découvrons petit à petit quelques éléments des méfaits ayant pu conduire à la détention. A cela s'ajoute des références à une étude récente (2015) menée par Didier Fassin (L'ombre du monde : une anthropologie de la condition carcérale) très instructive. Une bande dessinée documentaire intéressante. #Àlarrêt #NetGalleyFrance
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À l'arrêt

Cette BD est une totale découverte pour moi, je ne connaissais pas les différents auteur.ices et j'avais peu, voire pas, lu sur le milieu carcéral.



Sandra intervient dans une maison d'arrêt dans le cadre de son métier. Son rôle est de faciliter l'accès à la culture aux détenus, en proposant notamment des ateliers, des sorties, des interventions avec des artistes... J'ai trouvé cette approche très intéressante, et le fait de la mener sous le format BD la rend selon moi plus accessible.



J'ai appris beaucoup de choses et ce récit m'a poussée à remettre en questions certaines idées préconçues et à réfléchir d'une manière différente.



Le personnage principal, qui est l'autrice de la BD, nous amène à prendre du recul et à avoir un œil critique sur les questions de détention et d'accès à la culture pour les détenus. Elle qui tente de rester la plus objective possible dans ses échanges avec ou au sujet des détenus nous pousse à faire de même.



Les dessins et les couleurs utilisées retranscrivent très bien l'ambiance décrite par l'autrice et les émotions ressenties par cette dernière ou par les autres protagonistes.



Cette lecture n’est pas des plus simples, puisqu’elle nous met face à une vérité à laquelle nous sommes assez peu confrontés, et pousse à sortir de certains schémas créés par notre société, ce qui la rend d’autant plus indispensable selon moi.



Je vous la recommande vivement, et si vous avez d’autres lectures à conseiller autour de cette thématique, je suis preneuse !



Un grand merci à @netgalleyfrance et @delcourt_soleil_bd pour cette découverte !
Lien : https://www.instagram.com/da..
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À l'arrêt

"Pourquoi choisir de m'extraire du monde et de devoir traverser chaque jour dix portes verrouillées pour pouvoir atteindre mon bureau ?"Sandra s'interroge sur sa volonté de travailler en prison. Sa mission: y introduire la culture, proposer des ateliers et des intervenants aux détenus : théâtre, dessin... 

Cet album raconte l'année de Sandra dans cet emploi. C'est l'occasion pour elle de questionner ses motivations, ses objectifs mais aussi de proposer une analyse plus vaste du monde carcéral. Qui sont ces détenus ? Sans forcément savoir ce qui les a amenés là, Sandra pose les questions de l'origine du mal en s'appuyant sur son expérience mais pas que...

Sans forcément apporter de réponses, le récit de Sandra NDiaye et Frédéric Debomy alimente la réflexion. Difficile d'y rester insensible... Le dessin de Benjamin Adès accompagne très agréablement ce docu-témoignage avec des couleurs douces et plutôt lumineuses comme pour faire contrepoids à l'enfermement.

Si tu cherches, dans cette pré-rentrée BD, un album qui bouscule, qui interpelle, "À l'arrêt" est le livre qu'il te faut !
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À l'arrêt

Tout d‘abord merci à #NetGalleyFrance et les Editions Delcourt de m‘avoir permis de lire cette bande dessinée #Àlarrêt .



Sandra Ndiaye côtoie chaque jour le milieu carcéral .

Elle n‘est ni détenue, et ne travaille pas non plus en tant que gardienne pénitentiaire.



Elle propose des ateliers culturels et artistiques afin d‘aider à la réinsertion ces détenus présents dans les prisons françaises.

Elle s‘imagine préparer et réparer leur vie future après l‘incarcération.



Mais très rapidement , elle se rend compte que plusieurs „grippages“ l‘empêchent de réaliser son projet.

Les détenus eux memes sont parfois un frein à leur réinsertion future. Mais également l‘administration pénitentiaire qui agit avec les moyens mis à sa disposition.

Parfois des détenus inscrits des ateliers ne sont pas sortis de leur cellule a temps par manque d‘effectif ou de temps . Parfois car un surveillant décide que tel détenu pourtant inscrit, restera dans sa cellule par punition.



Cette bande dessinée aux illustrations très parlantes , décrit le désarroi de Sandra Ndiaye qui malgré toute sa bonne volonté ne sera que de passage dans cette unité pénitentiaire et ne pourra pas exercer sa mission comme elle l‘entendait au départ de sa carriere.



A qui la faute ?





Aux detenus ?

Qui profitent parfois de s‘inscrire a des ateliers artistiques juste pour croiser du monde dans les couloirs ?

A l‘administration francaise ?

Qui met de cote cette population qui a commis des faits répréhensibles certes sans même chercher à tenter de les remettre dans le droit chemin .



Un sujet très interessant qui d‘appuie également sur l‘ouvrage de Didier Fassin „ L‘ombre du monde : une anthropologie de la condition carcerale“.
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À l'arrêt

Pendant un an, Sandra Ndiaye a été référente culturelle dans une maison d’arrêt. Chargée d’organiser les divers ateliers proposés aux prisonniers, elle travaille au sein-même de l’institution : c’est son expérience qu’elle raconte dans l’album « A l’arrêt », dont je vous recommande la lecture.



Pour situer son témoignage, elle estime d’abord nécessaire de se situer elle. C’est une jeune femme métisse, qui, explique-t-elle, a eu la chance de naître dans un milieu favorisé où sa différence ne l’a pas conduite à être stigmatisée. Mais elle en a aussi conçu, très jeune, dans ce qu’elle pouvait voir autour d’elle, à l’étranger ou dans son propre pays, une aptitude certaine à repérer l’injustice liée à la couleur de peau ou à la condition sociale. Son regard n’en est que plus empathique et aigu lorsqu’elle observe le milieu carcéral et ses travers. Mais elle s’interroge aussi sur les chemins qui mènent à la prison et notamment la « trouble réalité » de certains détenus, dont le comportement ne permet pas de deviner les actes terribles qu’ils ont commis.

« A l’arrêt », en plus de partager une tranche de vie singulière, émaillée d’anecdotes croquées sur le vif, propose une réflexion structurée et approfondie sur la notion d’emprisonnement (appuyée sur la lecture que fait l’autrice du livre de Didier Fassin paru en 2015 : « L’ombre du monde : une anthropologie de la condition carcérale »). Le dessin, d’un réalisme sobre, illustre efficacement le propos de cet album qui nous invite, sur les pas de la narratrice, à questionner ce que nous pensons savoir.


Lien : https://surmesbrizees.wordpr..
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