Benoît Broyart parle de son roman «Sous la cendre» (Tri Nox éditions, 2020)
John n'eut aucun mal à faire de l'éléphant son ami. C'était d'autant plus facile qu'il n'en avait pas, de toute façon. Dans son école, il avait mauvaise réputation. Ses camarades de classe le trouvaient trop petit, trop lent et l'accusaient d'avoir mauvais caractère. Concernant l'amitié, le cœur de John était donc grand ouvert, prêt à accueillir celui qui lui témoignerait, pour une fois, de la sympathie.
Je te fais confiance. Aucune information ne sortira d'ici. Si je parviens à briser le continuum espace-temps, je suis sauvée. Mais personne ne doit connaître mes projets. Autrement, pour moi, c'est la maison de retraite assurée.
- Grand Dieu ! On se croirait dans un film d'Alfred Hitchcock !
En lisant, j'ai compris que l'écriture avait le pouvoir de transformer les gens et que je ne deviendrais jamais le petit tas de sable que j'avais été avant ma rencontre avec la poésie.
- Pardon Tom. Désolé. Je suis un peu idiot, parfois.
- Oui, c'est bien résumé...
Si j'avais pu me jeter au-dessus du vide et franchir ce fossé, c'était surtout grâce aux lignes que j'avais lues. J'ai attrapé le livre et je l'ai ouvert au hasard pour tester une dernière fois son soi-disant pouvoir magique. Les pages se sint cornées sous mes doigts qui tremblaient. Quelle serait la teneur du message, cette fois-ci?
On ne peut nier qu'Artaud aille mieux. Il écrit, il dessine... Reste le problème de la socialisation. Il est urgent qu'il sorte malgré tout. L'asile le rend malade. Je pense qu'il gagnerait à le quitter - propos du docteur Ferdière à Jean Paulhan lors d'un appel téléphonique.
Dans les tribunes, le public éclate de rire. Un dragon qui crache de l'eau, on n'a jamais vu ça.
- Mère : Chéri, qu'est-ce que tu fais ?
- Père : Je me casse avant de foutre une baffe à ton fils ! Vous me faites suer ! Je vais faire un tour.
- Mère : Il faut être gentil avec votre père. C'est une période difficile pour lui. Le chômage... Et puis la chasse qui n'est pas ouverte...
- Hugo : Oui et l'alcool aussi, hein... Il est bourré tous les jours.
- Mère : Hugo, je t'interdis !
- Valentine : Je suis désolée, maman. Mais Hugo a raison. Papa est un vrai malade. Il faut que cela s'arrête. Tu as vu comment il nous parle à tous.
Ce livre est dédié à ceux qui nous font croire :
– que l'Homme, animal supérieur, peut s'affranchir de son environnement et maîtriser la nature ;
– que nous ne pouvons rien changer ;
– qu'il est trop tard pour changer ;
– qu'une goutte d'eau ne sert à rien.
Ce livre est dédié à tous ceux :
– qui veulent changer le monde
– qui rêvent d'un autre monde.