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Critiques de Bernard Cerquiglini (50)
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L'orthographe rectifiée

Alors que, en ce début 2016, la réforme de l'orthographe de 1990 revient sur le devant de la scène (à l'occasion de l'annonce des éditeurs de manuels scolaires qu'ils allaient dorénavant l'appliquer) et suscite de nouveau des débats aussi passionnés que ridicules, Le Monde publie ce petit ouvrage bienvenu pour remettre les points sur les i. Il comprend les parties suivantes : un texte d'une vingtaine de pages sur la réforme et son déroulement, l'auteur en ayant été un acteur majeur ; le rapport de 1990 et sa présentation ; quelques chroniques du Monde parues en février 2016. Cette dernière partie, pour amusante et instructive qu'elle soit, reste assez anecdotique. Le cœur du livre est donc constitué du rapport, avec ses nouvelles règles orthographiques – facultatives - et ses listes de mots. A lire tel quel, ça n'est évidemment pas palpitant, mais ça permet au lecteur de connaître le contenu de ce rapport afin de se faire son opinion sur le caractère révolutionnaire (ou pas) de cette réforme(tte). Surtout, je garderai à portée de main ces pages s'il me vient l'envie d'appliquer scrupuleusement ces nouvelles règles.

La première partie du livre est la plus intéressante : ce récit permet de replacer cette réforme dans l'évolution de la langue française, de préciser les conditions dans lesquelles elle s'est déroulée (en rappelant au passage le rôle de l'Académie française… qui nie aujourd'hui avoir été impliquée !) et finalement de montrer que tout cela ne mérite vraiment pas d'en faire autant d'histoires. Ce texte est malheureusement trop court tant il donne envie d'en savoir plus sur l'histoire de la langue française, de ses évolutions et de ses usages au cours des siècles. Si vous avez des livres à me conseiller sur le sujet, je suis preneur !

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Mots immigrés

Une amie m'a prêté ce livre/dictionnaire/conte???, sur la langue française.

J'ai adoré…



C'est exactement le type de livres où je me sens bien. Un livre avec des mots !

Je vous fais sourire ?

Vous allez comprendre…



Erik Orsenna et Bernard Cerquiglini nous instruisent à l'aide d'un scénario complètement fou et original sur l'origine de celle qui est pour moi la plus belle langue au monde (peut-être d'ailleurs, parce que c'est la mienne ?) !

Quoi qu'il en soit, les deux auteurs nous emmènent à travers une histoire dingue, vers l'origine de la langue française telle que nous la connaissons aujourd'hui, même si chaque jour, elle change un peu !



Nous sommes au second tour des élections.

Tous les Français sont penchés devant leur écran de télévision et se demandent lequel des deux finalistes l'emportera ! Ils attendent de savoir à quelle sauce ils vont être mangés !

Ce soir pour les candidats, il s'agît de trouver les mots justes, les mots qui feront pencher la balance du bon côté.

Et dans ce genre de duel à mort, on a beau croire à l'intelligence des idées, ce sont les mots qui comptent, la force et la simplicité des mots. À ce jeu-là, la “blonde” candidate de la droite extrême est une experte. Face à elle, son adversaire baisse un peu la tête, il écoute, il attend son tour. En dépit de son jeune âge, lui aussi connaît la vie. Il a l'envie du pouvoir et veut régner sur son pays ! Il ne se laissera pas faire… Surtout depuis la gifle qu'il a reçu en public la semaine précédente. Il attend patiemment l'arrivée de l'estocade finale, pour la balayer d'un revers bien lancé… Au moment où elle s'enivrait déjà du goût du sang, au moment où il se tenait prêt à lancer son ultime et décisive attaque… elle stoppe net, comme paralysée, la bouche entrouverte et les yeux hagard qui ne reflètent qu'une extrême surprise !

Et soudain, c'est le silence.

Dès lors, plus un mots ne sortira de sa bouche, et ce, jusqu'à nouvel ordre…



Ainsi l'a décidé Indigo.

Il n'en pouvait plus de ce verbiage, véritable pugilat verbal qui insultait toutes les personnes venues d'ailleurs et toutes celles ayant un minimum d'esprit…

C'est à ce moment-là que les mots immigrés ont décidé de se révolter.

Mais qui est donc Indigo ?



Comment ne pas s'incliner devant cette histoire incroyable et loufoque. J'ai pris énormément de plaisir à sa lecture, et j'aurais tellement aimé le lire plus tôt ! Que de surprises au fur et à mesure où je tournais les pages… Ma curiosité concernant l'apport de mots étrangers dans “MA” langue, plus qu'intriguée, a été titillée et m'a donnée vraiment l'envie de me replonger, dès que possible vers l'origine d'une langue qui finalement n'est pas si "française" que ça !



Attention ! Ce n'est pas un livre à proprement parler, historique, ni linguistique.

C'est un ouvrage très plaisant, qui pourrait donner envie à de nombreux lecteurs de se poser, comme moi, des questions sur l'évolution des langues, quelles qu'elles soient… D'ailleurs, un minimum d'humour est même recommandé !

Car oui. On peut tout à fait mélanger plaisir, humour et érudition.



Un grand merci à Erik Orsenna et Bernard Cerquiglini, pour cette nouvelle porte ouverte…
Lien : http://leressentidejeanpaul...
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Le ministre est enceinte

Le titre provocateur et humoristique donne le ton : cet ouvrage est consacré à la féminisation des noms de métiers, et plus particulièrement des hautes fonctions publiques. L'auteur ne parle pas de l'écriture inclusive, un thème qui commence à émerger, mais se concentre sur le féminin des hautes fonctions : doit-on dire une préfète ? une procureure ? une députée ? ... L'auteur est lui-même spécialisé dans la linguistique et la grammaire.

La langue n'est pas neutre, il montre qu'elle est éminemment politique, surtout en France où elle est un instrument de pouvoir, du pouvoir, depuis le XVIIème siècle et l'instauration de l'Académie française qui se pose en gardien (au masculin) des règles, souvent contournées par l'usage ou la réalité.

En effet, le "masculin conjugal" n'est que de la misogynie. "Le genre neutre" n'est qu'un prétexte pour dire que le masculin doit l'emporter sur un féminin dit faible, les "néologismes absurdes et barbares " dénoncés par les Académiciens sont souvent hérités du Moyen-Âge.

Un ouvrage clair et savant, facile à lire grâce à l'humour et à l'engagement de l'auteur qui est féministe et pratique.
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Histoire des préjugés

Ce livre, rédigé par des historiens spécialistes de différents thèmes, s'attache à décortiquer quelques-uns de nos préjugés. Par exemple, les cochons sont sales, les homosexuels sont efféminés, les hommes ne pleurent pas, les vaccins sont dangereux pour la santé, l'art contemporain n'est pas de l'art. Ce florilège montre la diversité des thèmes abordés. Les différents historiens se sont attachés à retracer l'histoire des préjugés et tentent de nous faire comprendre pourquoi ces idées reçues se sont installées dans notre inconscient collectif. C'était une lecture très intéressante, parfois amusante, mais qui le plus souvent nous interroge très personnellement sur tel ou tel préjugé. En effet, on peut se croire très ouvert, sans préjugé mais en réalité en lisant le livre on se dit parfois : "Ah mais moi aussi parfois je pense cela". Donc c'est un livre utile, qui ne règlera certes pas les problèmes mais qui permet au moins d'en prendre conscience et ce n'est déjà pas si mal.
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Histoire des préjugés

Saviez vous que...

Cette histoire des préjugés propose une lecture à la fois parfois, amusante, passionnante, surprenante, et bien entendu très intéressante. L'histoire vue par le biais de ce que l'on en croit, à défaut de ce que l'on croit savoir.

Tous les "chapitres" ne se valent pas. Certains sont plus axés sur l'anecdote, d'autre sur l'aspect historique. Les explications données se perdent dans certains cas dans des digressions moins faciles à suivre.

Ce livre n'est pas forcément à lire de façon linéaire, ce qui en fait cependant un document plaisant. J'ai aimé à piocher, selon les jours, mon humeur, l'une ou l'autre de ces 39 aventures fort bien documentées (petite bibliographie et renvoi à chaque fois). Rappelons aussi que ce sont de grands noms qui signent "une leçon d'histoire et un antidote à la haine". Ce qui fait du bien en ces temps moroses.

Un grand merci à Babélio (Masse Critique)
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Mots immigrés

J'ai aimé cette fable, le début est tonitruant, la suite parfois un peu gentillette dans sa forme. J'y ai appris des tas de détails sur ma langue maternelle.

J'en retire surtout le sentiment d'une grande fraternité, c'est par l'envie de se comprendre mutuellement que la langue peut évoluer. Ce qui fait évoluer l'esprit en parallèle : les auteurs disent quelque part que les nouveaux mots permettaient de désigner ce qui n'avait pas encore de nom (je n'ai pas retrouvé la page de la citation).

Bref, que du bonus à se mélanger !
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Mots immigrés

« Et si les mots immigrés, c’est-à-dire la quasi-totalité des mots de notre langue, décidaient de se mettre un beau jour en grève ? »



Les deux auteurs nous offrent un conte sur l’histoire de la langue française, des mots gaulois (je savais déjà qu’ils étaient peu nombreux, comme « alouette » et « tonneau »), latins, grecs, italiens, anglais, allemands, régionaux… Ce court livre, qui se dévore en une heure, se révèle très instructif, pour les amoureux de la langue française et notamment de l’étymologie. J’ai par exemple appris que « caramel », « fétiche » et « marmelade » étaient portugais. J’aurais dit français pour les deux premiers et anglais pour le troisième.



Plus surprenant, ce livre est engagé, il se moque de l’extrême droite. Il est certain que les mots ne connaissent pas de frontières, ils les traversent, pour revenir parfois sous une autre forme.



Ce que j’ai apprécié dans leur réflexion est d’évoquer 3 points qui guident mon écriture :



- Un hommage aux ressources de la francophonie. J’ai déjà utilisé dans mes livres le merveilleux « égoportrait » et le truculent « divulgâcher ». J’admire l’inventivité de l’Office québécois de la langue française qui répond souvent très bien à toutes nos recherches en ligne.



- Un hommage aux langues régionales. Je suis de Montpellier et je recours à des mots occitans comme « s’enfader ».



- Une critique du franglais que l’on retrouve dans le monde de l’entreprise :

« Alors pourquoi, mais pourquoi, vous, Français, ne parlez-vous plus français ? Pourquoi renoncer à vos mots ? Vous savez que vous êtes ridicules ? « L'équipe de direction, qui travaille en espace ouvert, a confié la légende de l'entreprise à un laboratoire d'idées. » C’est clair, non ? Tout le monde comprend. Alors pourquoi ce galimatias : le staff du manager, qui coworke en open space, a confié le storytelling à un think tank ? »



J’essaie d’éviter pas mal d’anglicismes quand j’écris, car j’estime que c’est un combat à mener. Certains trouvent que ce choix des mots est ridicule ou artificiel, mais sincèrement, I don’t give a shit.



Voici en tout cas un cadeau sympa pour tous les curieux.


Lien : https://benjaminaudoye.com/2..
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Mots immigrés

Je pense depuis "La grammaire est une chanson douce" qu'Eric Orsenna est un grammairien poète qui partage des connaissances sérieuses sur un ton badin, taquin, voire "rigolard".

L'Association des Mots Immigrés, c'est pour la prof de FLE que je suis un vrai régal, pas sérieux du tout, bien sûr. Et cependant, j'ai eu et j'ai encore tout loisir de vérifier que bon nombre de nos mots ont des origines bien variées, ce que nous énoncent E.Orsenna et son complice, Bernard Cerquglini, recherches et preuves à la clé.

En conclusion, je conseillerais aux linguistes sérieux de ne pas s'agacer avec cet opus, mais aux curieux de notre si belle et tortueuse langue française (?) d'y consacrer une petite heure de lecture.
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Mots immigrés

Au travers d'une "fablinette", voilà une petite histoire étymologique de la langue française. Façonnée par des constants enrichissements tout au long de son histoire.



Une fable comme une petite claque aux nauséabondes théories souchiennes de la pureté et de l'isolationnisme. Depuis toujours, les mots se baladent au gré de leurs succès, disparaissent, se transforment et s'adaptent. Les langues sont aussi vivantes que les peuples qui les portent.



Un petit livre sympa et gentil mais bien trop enfantin pour moi, zut
Lien : https://www.noid.ch/les-mots..
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Mots immigrés

C’est le grand débat de l’entre-deux tours. La "candidate de la droite extrême" s’en prend à grands coups de phrases violentes à tout ce qui n’est pas français de pure souche, tout le reste étant, c’est bien connu, source de danger, de malhonnêteté, de drogue, etc.

Alors, puisqu’elle se sert de mots pour insulter les immigrés, les "mots immigrés", tous ceux qui ne sont pas de provenance strictement française, décident de faire grève. Elle ne pourra plus les utiliser. Du coup, elle a beau ouvrir la bouche et tenter de poursuivre ses invectives, rien ne sort de sa gorge. Eh oui, les mots que nous prononçons en français, tous ceux de notre dictionnaire, TOUS, ont des origines étrangères.

Les auteurs (Érik Orsenna et Bernard Cerquiglini) nous entraînent en quelques chapitres à la recherche de la Genèse de nos mots. Dans le temps tout d’abord. Que reste-t-il de gaulois dans notre langue ? D’ailleurs, les Gaulois eux-mêmes étaient des immigrés, venus de l’Europe centrale. Puis il y a eu les Romains, les Francs… Puis nous explorons les différentes influences étrangères, celle des Arabes, évidemment, autrefois si puissants, celle des Italiens, des Anglais, dont le parler vient… du français ! Et n’oublions pas les influences régionales sur le langage commune.

Savez-vous pourquoi on parle de "banqueroute" ? D'où viennent les mots de notre gastronomie ? Ceux du sport ? Connaissez-vous le mot le plus ancien de notre langue ?

La lecture de ce petit roman est un régal, un immense plaisir de découverte et d'humour. À ne pas laisser passer.
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Mots immigrés

Originale et burlesque, cette fable nous enseigne quelques mots immigrés, qu’ils nous viennent les romains, des germains, anglais, américains ou des noire des arabes.

J’ai aimé le ton très décalé et reconnais le talent de vulgarisation extrême des auteurs. Cela pourrait paraître simple, mais vulgariser un sujet est encore bien l’exercice de style le plus complexe.

J’ai beaucoup aimé !
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Le ministre est enceinte

Ne riez pas! L'on a pu apprendre dans les journaux (à l'époque) que le capitaine Prieur avait été rapatrié, parce qu'il commençait une grossesse. "Le capitaine Dominique Prieur était enceinte.". Ou bien Le ministre des sports, qui était enceinte, n'a pu sauter en parachute comme prévu." (le monde du 16 octobre 92, à propos de Frédérique Bredin).



Bernard Cerquiglini suit l'affaire de la féminisation des mots depuis un certain temps, et c'est avec humour qu'il rappelle l'évolution des dernières années, en particulier la résistance de l'Académie française. Un feuilleton assez franco-français, puisque les francophones non français se posent moins de questions, et les québécois, en particulier, entourés du monde anglophone, se défendent et font preuve d’une belle inventivité. Il semble qu'on soit sur le bon chemin.



Des linguistes belges rappellent d'ailleurs qu'on peut féminiser intuitivement tous les substantifs animés humains du français, et citent des exemples, avoué, bourgmestre, échevin, ministre, etc., avec même des noms fictifs, tels calefrier, chapporé, ciremel, damilin, filiciste (je parie que vous y arrivez!)



Un chapitre fort gouleyant rappelle comment c'était dans le passé, là où on ne s'embarrassait pas de l'Académie, qui d'ailleurs n'existait pas. La féminisation s'en donnait à cœur joie, ou plutôt, tout ou presque existait, suivant ces règles intuitives.



Puis le masculin est venu établir sa loi, moquant certaines féminisations (pourtant avérées au Moyen âge...) et chipotant pas mal, par exemple on accepte une secrétaire si c'est une employée assez subalterne, mais pas une secrétaire si c'est la perpétuelle de l'Académie...



La langue reflète les moeurs, avec l'exemple d'étudiante, dont le sens aujourd'hui est évident, mais qui au 19ème siècle, puisque les jeunes filles n'accédaient pas à l'université, désignait plutôt les petites copines des étudiants.



Certaines prises de position datant de peu d'années semblent ahurissantes, mais la langue est vivante et refuse les carcans. A vous de plonger dans ce livre vraiment fort intéressant et pas difficile d'accès (l'auteur, citant une fois un truc jargonnant, se permet de 'traduire'; merci à lui). Il reste pas mal à découvrir dans ces pages si riches et amenant à la réflexion. Perso, je ne sais si je dis auteur, auteure ou autrice?



Citons une partie de la conclusion

"Il est urgent que l'instance chargée du magistère de la langue rappelle que l'historie du lexique des métiers et fonctions fut marquée d'un resserrement social; qu’elle prenne acte de la disparition du féminin conjugal [ambassadrice = femme d'ambassadeur] [et pourtant Catherine de Médicis était régente, en tant que mère du roi trop jeune!], témoin d’une époque de minoration de la femme; qu’elle appelle à une féminisation de ce lexique: qu’elle encourage son emploi, se conformant à la distinction réaffirmée entre le spécifique particulier, désignant une personne, et le générique signifiant une fonction (une académicienne occupera un jour les fonctions de chancelier de l'Institut); qu’elle souligne par là même la richesse de l'expression linguistique (offrant plus de nuances, par exemple, qu'une abréviation à finalité inclusive);qu’elle se montre bienveillante envers les formes anciennes (écrivaine) pu néologiques (magistrate) formées dans les règles; qu’elle fasse preuve d'un peu d'audace en acceptant le commode suffixe francophone -eure. Au passage, quelle gratifie enfin le ministre d'une âme sœur."



ainsi qu'un passage sur l'écriture inclusive

"Nous recommandons la réduplication, c'est à dire l'explicitation lexicale (et non abréviative)de la mixité d'un groupe humain.Mais -et cette restriction nous paraît capitale - seulement quand une telle explication est requise ou souhaitée. En d'autres termes, le bon usage ainsi que la communication performante requièrent de faire diffuser dans un train le message : 'Tous les voyageurs sont priés de descendre.' Les formulations 'Tous les voyageurs et toutes les voyageuses', ainsi que 'Tout.es les voyageur.ses' sont en l’occurrence inappropriées. En revanche, informer que 'les candidats et les candidates passeront une épreuve de lancer de poids' est bienvenu. Où gît la différence? Dans l'intérêt reconnu d'exposer la mixité sexuelle du groupe considéré. Qui en est juge? Celui ou celle qui formule l'assertion , qui doit avoir conscience de l'enjeu et une certaine maîtrise du fonctionnement linguistique. Nous ne nous affilierons donc ni au purisme androcentriste ni au féminisme rudimentaire : nous suivrons la langue, en faisant confiance à ses locuteurs."
Lien : http://enlisantenvoyageant.b..
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Les mots immigrés

J'ai entendu parler de ce livre sur France Inter et j'ai trouvé l'émission passionnante. le français est une langue vivante, donc vouée à évoluer en permanence. Je suis généralement furieuse contre ceux qui refusent la féminisation des noms de métiers, comme autrice, sous prétexte que ce n'est pas beau ou pas français. Ah bon ? Donc ce livre est fait pour tous les coincés dans leurs certitudes, les ayatollahs de la langue, dont je fais parfois partie, sauf que moi c'est sur les pléonasmes que je bloque comme par exemple "au jour d'aujourd'hui" Grrr que c'est laid, mais surtout les andouilles qui pensent qu'il ne faut pas toucher au français (oups pardon Papa)… ceux qui détestent les néologismes.

Un livre qui va nous apprendre qu'il y a peu de mots réellement français dans notre belle langue ? Et voilà que j'étais partie pour une aventure enrichissante et peut-être un petit tour du monde dans ma langue natale.



Partant d'un principe discutable : la France aux français, les deux auteurs nous emmènent sur les traces de notre belle langue afin de nous démontrer qu'il s'agit avant tout de mélanges, d'emprunts et surtout d'échanges.

C'est présenté sous forme de roman, où les mots sont des personnages ainsi que les langues. Des personnages qui râlent, qui se mettent en grève, et surtout qui nous racontent l'origine des mots tout en nous faisant un petit cours d'histoire au passage. Et je dois dire que ça casse un peu ce que l'on croyait savoir de nos réalités erronées.



J'ai beaucoup aimé, bien que parfois j'ai eu quelques difficultés à suivre les raisonnements que j'avais sous les yeux. C'est sans doute le défaut de ceux qui connaissent trop bien leur sujet. Il est tellement évident pour eux qu'il oublient parfois de nous montrer clairement le chemin qu'ils nous tracent, car chaque détail peut être obscur pour les profanes. Naaaaan, en vrai c'est super bien fait, avec humour !!! Il y a trop de temps que j'ai quitté l'école et je ne suis plus habituée à suivre… XD



Depuis l'enfance où on m'a dit que nos ancêtres étaient les gaulois, je me suis demandé quelle langue ils parlaient. Puis les francs, d'où nous tirons notre nom sont arrivés, ils ne parlaient pas le gaulois, ni le gallo-romain, ni le latin, mais le francique qui était une langue germanique… Et puis le grec. Et puis l'arabe. Et puis l'italien. Et puis, et puis, et puis… ce livre nous apprend des quantités de choses incroyables sur l'origine de notre langue et de nos connaissances, j'ai adoré !



On voit bien, au passage, que tout n'est que croisement et mélanges, du plus petit détail de nos vies - le vin, les vêtements par exemple - jusqu'aux technologies, et surtout la langue, et cela depuis toujours. On pourrait appeler ça échanges de bons procédés, non ?
Lien : https://mechantdobby.over-bl..
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Histoire des préjugés

Par l’ampleur de ses approches, la richesse de ses argumentations et la clarté de sa présentation, ce livre mérite de trouver un large public.
Lien : http://www.nonfiction.fr/art..
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Les mots immigrés

Nous utilisons notre langue sans faire attention, les mots sont prononcés par habitude, leur sens et leur importance ne sont souvent plus considérés et le problème, c'est que l'on finit par estimer bien souvent que l'on peut dire ce que' l'on veut. Ce ne sont que des mots après tout... Sauf qu'en réalité, les mots ont bien plus de poids que ce que l'on veut admettre.



A l'heure où les débats sont souvent houleux et la diversité de notre pays, remise en question, il est bon de lire ce genre de livre non seulement pour remettre les choses dans leur contexte mais aussi rappeler que la langue Française est faite de différents pays (~120), cultures. C'est une langue vivante qui en tant que telle s'est construite à travers les siècles, a évolué, s'est adaptée aux différentes époques et continue de s'enrichir grâce à notre diversité culturelle.



Un conte qui va ravir bien des amoureux des mots, un plaidoyer pour l'immigration dans toutes ses formes, une belle leçon d'histoire et géographie pour revenir aux origines de la langue française mais qui a également l'art de remettre les pendules à l'heure avec élégance ! À lire absolument.
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Mots immigrés

Avec l'humour qu'on leur connait, Cerquiglini et Orsena expliquent comment s'est construite la langue française au fil du temps. Du gaulois que l'on retrouve surtout dans les toponymes et les mots techniques de l'agriculture, au gallo-romain, langue merveilleusement métissée, qui va ensuite absorbé la langue franque dont nous utilisons le nom, le français s'est au fil du temps enrichi d'une multitude de mots venant aussi bien de l'Occident avec l'anglais, lui même construit à partir de plusieurs foyers linguistiques (germanique, latin, français,....) que de l'Orient avec, en particuliers l'arabe dans le domaine des sciences et des techniques. Ce que ces auteurs veulent démontrer c'est que le français "de souche" n'existe pas. Notre langue, comme le peuple français, est issu d'un métissage de gens venus d'ailleurs qui se sont mêlés. Ils terminent ce petit opus par une inquiétude non pas seulement pour le français mais pour toutes les langues. La mondialisation a vu le développement d'une langue soi-disant internationale qu'ils nomment le "globish" et qui, selon eux, met en péril l'existence de toutes les langues, nombreuses et diverses, parlées sur la planète.
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Histoire des préjugés

Une lecture fort instructive, un livre en plein dans l’actualité. Cet essai nous permet également de nous remettre en question car il faut bien se le dire nous avons tous plus ou moins des préjugées en tête. Ça nous permet de nous déconstruire et de se demander « Tiens pourquoi j’ai cette idée en tête ». « Est ce que ça a vraiment du sens de penser ça ? »



Cet essai est abordable et se lit très bien. On navigue à travers plusieurs époques et plusieurs thématiques s’en jamais s’ennuyer. Certains chapitres sont plus passionnants que d’autres mais ça dépendra de vos centres d’intérêts.



Un livre à lire sans aucune hésitation pour avoir l’impression d’être un peu moins bête.

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Mots immigrés

La langue française est belle et variée. Il existe des mots pour tout et ces mots, pour la plupart, ne sont pas nés sur notre territoire. Ils ont été empruntés, transformés au gré des brassements de population. Et c'est bien ce qui fait la richesse de notre langue. Nous utilisons au quotidien des mots dérivés du langue des francs, gaulois, romains, italiens, arabes...

Je suis toujours fasciné de découvrir un mot que je n'ai jamais lu au détour d'un livre et cela m'interpelle. Alors je prends mon dictionnaire et je cherche sa signification pour parfaire ma culture et ma connaissance du français.

#lesmotsimmigrés d'Erik Orsenna et Bernard Cerquiglini nous renvoient à notre passé multiculturel et pose les bases d'un futur qui ne peut pas être autrement.

Ce livre court et extrêmement intéressant est pour tous les amoureux des mots.
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Les mots immigrés

Il s'agit d'un ouvrage écrit par Erik Orsenna, de l'Académie française, et par Bernard Cerquiglini.



J'ai lu l'ouvrage publié par les Editions Stock en 2022.



Les très jolies illustrations sont signées François Maumont et je dois dire que c'est surtout grâce à elles que j'ai mis des étoiles à ce livre.



Pour moi, ce livre a été une grosse déception. Je salue malgré tout l'idée générale du livre qui vise à démontrer que la langue française est issue un grand melting pot. Ainsi, je me suis souvenue avec plaisir des cours de linguistique à la fac avec un enseignant passionnant.



Pourtant, je suis passée à côté de ce petit ouvrage que j’ai trouvé vraiment ennuyeux et à l’écriture vieillotte. J’ai été dérangée par le fait que les auteurs semblent mettre dans le même panier l’ensemble des français et les suppôts de la tête de liste RN.

J’ai ressenti également le fait que certains passages étaient misogynes. Exemple : « Impose-toi que diable, tu es un Gaulois, pas une jeune fille intimidée ! ».

Côté historique, j’ai trouvé qu’il y avait également des affirmations bizarres comme : « Alors que votre Moyen Age s’était complètement désintéressé du savoir grec, c’est la civilisation arabe qui l’avait recueilli, transmis, enrichi, à son plus grand profit. ». J’ai cherché des références dans l’édition, mais je ne les ai pas trouvées.



Bref, un petit livre un peu trop démago à mon goût.

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La naissance du français

Alors que les polémiques fusent sur la décrépitude de notre langue, la complexité de son orthographe...., ce linguiste reconnu nous offre une excellente remise à plat de l'histoire de la langue que nous parlons et écrivons aujourd'hui. Et loin de toutes ces polémiques, il se livre à une analyse à la fois historique et scientifique sur la façon dont le latin, apporté en Gaule par les soldats et les marchands se mêlant aux différents idiomes gaulois pour former le gallo-romain, se diversifiera de multiples façons par d'autres apports, notamment celui des germains pour former les diverses "parlures" qui seront encore actives sur le territoire hexagonale jusqu'à ce que l'école de la république décide de faire d'une de ces "parlures" LE français, langue officielle de la république. Des serments de Strasbourgs, premiers textes officiels rédigés en "langues vulgaires" et non en latin, à aujourd'hui: une passionnante épopée historique à travers l'histoire de la langue française.
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