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Ecrivaine, auteure, professeure, … dans l'essai « le (la) ministre est enceinte » Bernard Cerquiglini, linguiste reconnu, aborde avec humour la querelle de la féminisation des fonctions, titres et professions en France. Ceci peut paraître un détail, est-ce vraiment le cas ? Peut-on légiférer sur le français et imposer par décret des changements ? Doit-on dire « Madame le ministre » ou « Madame la ministre » ? Ce qui touche notre langue n'est pas seulement l'affaire de spécialistes, chaque personne a son mot à dire et les hommes ou femmes politiques s'en mêlent (et s'emmêlent). La féminisation de la langue a été enclenchée très tardivement en France et un des objectifs de l'essai est de répondre à une interrogation : pourquoi les instances françaises sont-elles restées si longtemps passives ? L'auteur revient sur les avancées et les reculs de la langue française. Dans le passé, la langue était plus « souple », moins « corsetée » qu'elle ne l'est aujourd'hui. Bernard Cerquiglini attaque vivement l'Académie française qui a toujours défendu le terme de « genre non marqué » en considérant qu'il n'y avait aucune forme de discrimination dans cette règle. Après s'y être longuement opposé, l'Académie française a finalement donné son aval à la féminisation des noms de professions le 28 février 2019. Des mots tels que « professeure » « proviseure » ou « présidente » sont désormais acceptés, « l'ambassadrice » n'est plus l'épouse de l'ambassadeur. Selon Cerquiglini, l'histoire de la langue est révélatrice d'un retard de l'égalité homme femme en France, il souligne les rapports entre langue et pouvoir. Il faut une norme mais il faut également tenir compte de l'usage. Il invite le lecteur à considérer les néologismes comme un signe de vitalité de la langue, selon lui, l'innovation linguistique est indispensable pour que la langue soit en phase avec le monde actuel. On ne se lasse jamais en tournant les pages de cet essai, impatient de comprendre le phénomène de résistance à la féminisation de la langue. Il n'est pas nécessaire d'être féministe pour accepter la féminisation de certains mots, même si parfois l'intérêt n'est pas évident (doit-on, par exemple, réciproquement masculiniser le mot vedette ?) Par contre, comme une très large majorité de spécialistes, l'auteur met en garde contre l'écriture inclusive qui entrave la clarté des textes, détruit la concentration, complique encore l'orthographe déjà si durement malmenée et rend la prononciation impossible. Or une langue qui ne se parle pas n'est plus une langue. + Lire la suite |
Écrivain et membre de l'Académie française depuis 1998, Érik Orsenna a eu un parcours extrêmement riche : tour à tour chercheur et enseignant en finance internationale, conseiller au ministère de la coopération, plume de François Mitterrand, conseiller d'État. Parallèlement, il est l'auteur de nombreux ouvrages dans des genres différents : des romans (parmi lesquels "L'Exposition coloniale", prix Goncourt 1988), des essais, des biographies et des contes. Ce qui réunit tous ces livres ? Ils sont mus par un besoin de comprendre et une curiosité insatiable et contagieuse !
Au cours de cette rencontre, Érik Orsenna nous parle de son livre "Les Mots immigrés", co-écrit avec Bernard Cerquiglini, illustré par François Maumont et paru aux éditions Stock. Par la voie du conte, il nous embarque dans un passionnant voyage à travers l'histoire de la langue française et rappelle qu'il n'est pas un mot de cette langue qui ne soit immigré.
Pour retrouver son livre, c'est ici :
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