Attention, ça pourrait devenir intéressant...

Bernard Friot, entre son métier d'enseignant et son travail dans le monde de l'édition, a publié de nombreux ouvrages dont une majorité pour la jeunesse. Je découvre cet auteur à travers son recueil de poèmes Attention, ça pourrait devenir intéressant… qui sort en février aux Editions Milan.

Comme beaucoup, j'ai un rapport très particulier avec la poésie, marquée par les cours de français où l'on disséquait les textes à la recherche des rimes riches, du nombre de pieds pour déterminer si c'était bien un alexandrin… jusqu'à en perdre l'émotion même du texte. Pendant longtemps, j'ai pensé que c'était un genre qui me resterait hermétique, peinant toujours à trouver un sens quand pour d'autres c'était une évidence. J'ai renoué avec la poésie en découvrant les textes en vers libres. Dépouillé de son carcan rigide, c'est une forme qui nous reconnecte directement à l'émotion, utilisant le rythme, les pauses, le choix des mots et les césures pour transmettre un souffle émotionnel.

Dans Attention, ça pourrait devenir intéressant… nous sommes à la croisée de ces deux genres. Pas de format standard (bien au contraire !) et l'envie justement de se jouer des codes et de les déconstruire.
Les poèmes font la part belle aux interdits et à leur transgression, au plaisir de franchir les lignes, la joie de sortir des conventions et se laisser gagner par une certaine folie qui se dépose sur les mots, agencés bizarrement, où le sens se cherche, se perd.
Il est aussi question de capacité à penser par soi-même, à sortir du carcan consumérisme dans lequel on nous endort, à rêver même si cela n'a pas de sens.

Des fois on plonge dans l'absurde, avec une volonté de surprendre, de nous amener là où on ne s'y attend pas, dans l'incongru.

Des fois j'ai eu le sentiment que l'auteur choisissait ses mots plus pour leur sonorité, le plaisir de les associer, les faire rouler sur la langue, plutôt que pour leur sens intrinsèque.

Certains poèmes m'ont laissée perplexe, voire complètement indifférente, tandis que d'autres, m'ont donné envie de les lire plusieurs fois, y chercher un sens que je n'aurais pas perçu à la première lecture.

Les illustrations et la mise en forme des textes sont vraiment agréables, concourant à cette surprise.

On ne peut pas dire que ce recueil m'ait réconciliée avec la poésie, certains textes m'ayant semblés bien trop inaccessibles. Mais j'imagine que c'est aussi le propre de ce genre, de parler à chacun différemment, voire même de rester muet…

Attention, les jeunes, comme l'indique le titre ça pourrait devenir intéressant et vous plaire ! Avec Friot, auteur reconnu de la littérature jeunesse, on est loin de la poésie dogmatique et formatée par le milieu scolaire. Ici une poésie directe qui va droit au coeur avec pour thème essentiel : l'amour. le coeur rose en couverture est repris sous forme d'organe prêt à être mangé un peu plus loin . C'est la découverte des désirs et de nouvelles émotions.
La création est fantaisiste : l'auteur joue sur les mots -sonorités et homonymies - les énumérations, les listes, la mise en page, la typographie. Il fait appel aux comptines apprises dans l'enfance mais évoque surtout les préoccupations des ados : les interdits de toutes sortes, l'absence de liberté, la solitude, l'ennui , l'émigration.
Sans gravité, tout en adoptant une forme ludique, il dit l'essentiel et touche. Les illustrations sobres et précises de Bruno Douin alternent le noir et blanc et complètent les texte à bon escient.
Le tout forme un bel objet-livre recueil de poésies où chacun trouvera son compte ( conte). A partir de 10 ans.
Grand merci à Babelio et aux éditions Milan pour ce cadeau !

Je ne connaissais pas cet auteur avant de me plonger dans son recueil qui intègre une construction plus que renversante par son originalité. En effet, loin de suivre le carcan des conventions habituelles des poèmes, Bernard Friot a décidé de s'en émanciper. Malgré cette construction que j'admire beaucoup, j'ai rencontré des difficultés à m'intégrer aux sujets présents que l'on pourrait qualifier de décousus.

Je suis et je reste une grande admiratrice des poèmes et des recueils, classiques ou nouveaux. Malheureusement, je n'ai pas trouvé ce que je cherchais à travers cette lecture. Néanmoins, j'ai tout de même réussi à me sentir touchée et concernée par quelques poèmes intégrés dans ce recueil. Ces quelques poèmes, plongés à travers d'autres, sont forts par leurs sujets vrais et sensibles. Par les thèmes abordés, Bernard Friot utilise des mots crus, vrais, pour parler de ce qui le touche. On sent de la sincérité, de l'amusement mais aussi la volonté de faire découvrir un nouveau pan de sa plume et de son univers.

À travers des mots étranges, une construction étonnante, l'auteur nous fait voyager dans son monde qui peut être, à la fois, pittoresque et tranchant. Loin de se soucier de ce que l'on peut nous imposer dans un recueil, il cherche à montrer une réalité déroutante afin de nous bousculer dans nos pensées préconçues. Les illustrations ajoutées permettent d'intégrer ces différents points en les accentuant d'autant plus. C'est un recueil que je ne pense, malheureusement, pas relire car il n'est pas fait pour moi.

Je vous invite, bien évidemment, à vous faire votre propre avis sur ce recueil et à le découvrir à votre tour. Puisque, même si je n'ai pas trouvé ce que je recherchais dans cette lecture, cela ne veut pas dire que vous n'allez pas trouver votre bonheur dans celle-ci !

Quel plaisir de lire un livre avec une forme originale ! Je n'avais pas lu de poésie depuis un moment, et j'ai beaucoup aimé me replonger dans ce genre, même si Bernard Friot est bien loin de la poésie classique en alexandrins.

Tous les poèmes ne m'ont pas fait le même effet : certains m'ont touchée au point que je les ai relus plusieurs fois, et d'autres m'ont laissée de marbre, et m'ont fait avoir une réaction du genre "mais qu'est-ce que je viens juste de lire, là ?".

La réception de chaque texte dépend du vécu de chacun.e, donc c'est assez subjectif de dire qu'on aime ou qu'on n'aime pas un recueil ou un.e auteur.rice. Pour ma part, le bilan est mitigé, pour la raison citée juste au-dessus.

Les thèmes abordés par l'auteur sont relatifs à l'adolescence : l'amour, la tristesse, les regrets, la découverte, l'amour de soi…

On trouve des illustrations tout au long du livre, et la mise en page libre et aérée rend la lecture agréable. La typographie change tout le temps, les poèmes ont une longueur très variable (de quelques mots lâchés en vrac sur l'espace blanc de la page à de histoires courtes).

Le format permet de lire sans se prendre la tête : on lit dans l'ordre qu'on veut, en une fois ou non. C'est l'avantage des recueils !

Merci aux éditions Milan pour leur confiance !
Lien : https://unbouquinetuncafe.wo..

D'abord, la beauté du livre (de l'objet) : la qualité du papier, la couverture avec des effets de relief.
Ensuite, la surprise en feuilletant l'ouvrage de découvrir une typographie originale, pleine d'humour (si si, ça se voit à la typographie) et de fantaisie. La poésie de trouve visiblement autant dans les mots et les phases que dans leur disposition sur la page.
Enfin, le plaisir de la lecture, au compte-goutte pour ma part, en piochant un texte par-ci par-là selon mon humeur. Je ne connaissais Bernard Friot que pour ses Histoires pressées, qui sont un régal d'efficacité et d'humour. Je retrouve ce ton ici mais dans un format poétique, un peu plus coquin peut-être. Très bonne découverte, encore une fois grâce à Masse critique.