Citations de Bernard Minier (1861)
Deux très jolies jeunes filles. Seules dans la nuit avec lui. Et qui l’adorent, le vénèrent. Voilà ce qu’il voit. Et c’est pour ça qu’il viendra.
L’une avait quinze ans, l’autre seize – mais on les aurait prises pour des jumelles. Mêmes longs cheveux couleur de foin mouillé, même visage étroit, mêmes grands yeux dévorant le visage, même silhouette montée en graine… Elles étaient jolies, indubitablement ; belles même – à leur façon bizarre. Oui, bizarre. Il y avait quelque chose dans leurs regards, dans leurs voix, qui mettait mal à l’aise.
Tôt ou tard, Jay le savait, les puces implantées seraient du dernier chic, tout comme les objets connectés - de la montre à la voiture en passant par les lunettes, la télévision, les vêtements et même la brosse à dents... Il y aurait bien les éventuels lanceurs d'alertes pour signaler que toutes ces technologies mettaient en danger la liberté de chacun, mais ils seraient ultra-minoritaires, comme toujours. [...] Jay ne put s'empêcher de sourire: la révolution numérique était en train de bâtir brique par brique le rêve millénaire de toutes les dictatures - des citoyens sans vie privée, qui renonçaient d'eux même à leur liberté...
Cette demeure peut vous paraître sinistre, mais je m'y sens pourtant chez moi. J'y ai vécu tant de choses, bonnes et mauvaises. Mais même les mauvaises finissent par paraître bonnes avec le temps : la mémoire fait son travail...
Le pouvoir est de déchirer l’esprit humain en morceaux.
Nous passons notre vie à comparer. On compare des maisons, des télévisions, des voitures ; on compare des hôtels, des couchers de soleil, des villes, des pays. On compare tel film et son remake, telle ou telle interprétation d'un même rôle. On compare notre vie d'avant et celle de maintenant, des amis tels qu'ils étaient et ce qu'ils sont devenus. La police, elle, compare empreintes digitales, traces ADN, témoignages, versions successives des gardés à vue et aussi - quand elle en a l'occasion - armes et munitions.
Dans ce pays, les gens n'étaient pas curieux. A force de fixer les écrans de leurs tablettes et de leurs smartphones et d'éviter le regard des autres, ils se comportaient comme des zombies.
Il y a si longtemps que je n'ai pas parlé à quelqu'un de mon âge.
Tu sais qui je suis ? avait finalement dit Grant.
Henry avait hoché la tête. Grant avait alors fait un pas de plus et il l'avait pris dans ses bras. Ils s'étaient étreints - père et fils - comme s'ils s'étaient quittés une semaine plus tôt.
Nous vivons une époque de violence institutionnalisée l'égard des plus faibles et de mensonges politiques sans précédent. les gouvernement actuel leur serviteur poursuivent tous un double but: la marchandisation des individus et le contrôle social.
Ceux qui croient qu'il n'y a rien après la vie se trompent, il y a une éternité de silence ,et ce n'est pas chose facile à affronter.
Génial. Le même mot que le jeune interne. Ma vie est géniale. Ce film est génial. Ce livre est carrément génial. Tout est génial, partout, tout le temps.
Toulouse était une ville qui secrétait de la délinquance comme une glande libère une hormone. Si l'université était le cerveau, l'hôtel de ville le cœur et les avenues les artères, la police, elle, était le foie, les poumons, les reins...
Il leva les yeux de l'article qui annonçait que Toulouse accueillait 19 000 nouveaux habitants chaque année et pourrait dépasser Lyon d'ici à dix ans, possédait 95 789 étudiants, 12 000 chercheurs, était reliée à 43 villes européennes par son aéroport, à Paris par plus de 30 vols quotidiens, mais - dans la queue le venin - l'article faisait ensuite remarquer que entre 2005 et 2011, les effectifs de la police toulousaine comme ceux de la police nationale dans son ensemble n'avaient cessé de diminuer pour des raisons strictement budgétaires et que cette baisse dramatique n'avait pas été totalement compensée depuis.
La peur était là depuis le début, au fond de lui… Comme une graine… Qui ne demandait qu’à germer et à s’épanouir… Il eut envie de prendre ses jambes à son cou, de fuir cet endroit, cette vallée, ces montagnes…
Du grand art cette putain d'histoire ! L'orque l'on croit tout saisir..... c'est reparti pour un tour on est de nouveau dans le flou ... le dénouement est imprévisible.... à lire absolument.
Kirsten Nigaard, se dit-il, cachait sa véritable personnalité sous une enveloppe sévère. Sous la glace le feu : le cliché habituel. Cependant, il estimait ne jamais avoir été dupe. Dès le départ, il avait perçu sa nature hautement inflammable. Une chose en tout cas ne changeait guère : au lit aussi, elle aimait avoir le contrôle.
Ces jeunes, on leur vendait du rêve et du mensonge à longueur de journée. On les leur vendait : on ne les leur donnait pas. Des marchands cyniques avaient fait de l'insatisfaction adolescente leur fonds de commerce. Médiocrité, pornographie, violence, mensonge, haine, alcool, drogue - tout était à vendre dans les vitrines clinquantes de la société de consommation de masse, et les jeunes offraient une cible de choix.
Une part de nous-mêmes reste identique:le noyau, le coeur pur venu de l'enfance, mais tout autour s'accumulent tant de sédiments. Jusqu'à défigurer l'enfant que nous étions, jusqu'à faire de l'adulte un rêve si différent et si monstrueux que, si l'on pouvait se dédoubler, l'enfant ne reconnaîtrait pas l'adulte qu'il est devenu - et serait sans doute terrifié à l'idée de devenir cette personne-là.
En marchant dans la forêt, il s’interrogeait sur la signification des deux indices envoyés par son mystérieux correspondant. La chambre 117 et la station spatiale… Célia Jablonka avait temporairement fréquenté le milieu de la recherche et de l’exploration spatiales avant de mettre fin à ses jours dans la chambre en question. Soit. Mais quel lien entre les deux ?